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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 8 septembre 2010




“Les Médicamenteurs”
de Stéphane Hore 

L’expertise médicale en question

L’indépendance et la fiabilité de l’expertise en santé publique sont au cœur de l’enquête menée par Stéphane Horel, journaliste indépendante, qui a également réalisé un documentaire sur ce sujet en 2009.

Lorsqu’elle décrit le Comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) contre la pandémie grippale de la manière suivante : “Un comité que l’on peut (…) qualifier de secret, entièrement soustrait au regard démocratique, est habilité à prendre des décisions aux conséquences mondiales sans avoir à rendre des comptes à qui que ce soit”, ce n’est pas l’opinion de quelqu’un qui voit des conspirations partout, mais une réalité.

Ce Comité est présidé par l’universitaire australien John McKenzie, mais le nom des autres experts est effectivement tenu secret - afin d’éviter les pressions sur eux, explique l’OMS - et ne sera révélé qu’une fois que la structure aura été dissoute.

L’auteure admet qu’il y aura toujours des conflits d’intérêts dans ce domaine, mais refuse de baisser les bras, et affirme qu’il est indispensable d’en limiter le nombre et les conséquences.

Le tableau qu’elle dresse, à travers plusieurs histoires où l’on voit que les intérêts des industriels du médicament ont, pour le moins, été pris en compte au détriment des finances publiques, est impressionnant.

Par exemple, le premier groupe pharmaceutique français, Sanofi-Aventis, fabrique un médicament vedette, le Plavix, prescrit à des malades ayant fait un accident vasculaire cérébral. “C’est le deuxième médicament le plus vendu au monde, après le Tahor de Pfizer. Ventes 2008 : 6,1 milliards d’euros, en croissance de 15,3 %”, écrit Stéphane Horel. Il est aussi le médicament le plus onéreux pour la Sécurité sociale : 450 millions d’euros remboursés en 2008. Or il ne possède une supériorité par rapport à un traitement par l’aspirine que “dans un nombre limité de cas”.

Pourtant, différentes instances lui ont accordé une évaluation très positive, tout en se défendant fermement d’avoir tenu compte de la nationalité du laboratoire ou de ses liens supposés avec le pouvoir en place.

Très documentée, cette enquête aura demandé beaucoup d’obstination. Si les agences de sécurité sanitaire ont fait des progrès en matière de transparence, les grandes institutions et les industriels peuvent faire mieux.

Les Médicamenteurs de Stéphane Horel, Éditions du Moment, 324 pages

Paul Benkimoun


Article paru dans l’édition du 16.03.10




Le grand secret de l’industrie pharmaceutique

de PHILIPPE PIGNARRE

Après les expérimentations sauvages, dans les années 1950-1960, de molécules de synthèse sur des cobayes humains, il était indispensable qu’une réglementation vienne encadrer l’innovation pharmaceutique. Ce fut la méthode des essais thérapeutiques, avec pour conséquences, entre autres, une importante socialisation du médicament (via la participation de volontaires aux essais, et par l’entremise de la Sécurité sociale), la financiarisation à outrance du secteur et, paradoxalement - c’est là la grande originalité de l’analyse de Philippe Pignarre -, l’ossification de la recherche. D’où la situation actuelle : de grands conglomérats pris de panique quand ils réalisent que le filon sur lequel ils ont bâti des fortunes colossales est épuisé ; la spéculation, en conséquence, sur la génomique et les start-up du « drug design » ; la stratégie de « cosmétisation » des médicaments, qui deviendraient des gammes de « produits de santé » - comme il est des « produits de beauté ». L’acharnement de « Big Pharma » à étendre la durée de vie de ses brevets signerait donc, d’après l’auteur, l’avis de décès de l’industrie pharmaceutique telle que nous la connaissons.

Philippe Rivière.
« Illusions et désillusions du travail psychanalytique »
d'André GREEN

Avec son dernier livre, A. GREEN s’attelle à visiter les échecs de la psychanalyse. Il poursuit par là l’exploration des pathologies , ce vaste champ des états limites, dont il est un auteur majeur. C’est aussi le prétexte d’une réflexion plus large, sur la psychanalyse, son cadre, son fonctionnement, certains aspects de son histoire ainsi que d’un retour et d’une mise au point d’idées et de concepts métapsychologiques qui lui sont particulièrement chers (le narcissisme avec ses deux valences, le négatif, la pulsion de mort et la destructivité, la fonction métaphorisante du cadre etc.).

Le livre s’ouvre sur un récit clinique, celui du cas célèbre de « Marylin Monroe ». Si la pertinence de ce choix pour illustrer son propos n’est pas d’emblée visible tant le travail accomplit par R. GREENSON avec Marylin se situe loin de la cure type, il apparaît dans une seconde lecture que l’essentiel des intentions de l’auteur y est condensé.





Les cybercondriaques
par Anne-Claire Genthialon

Des sites très auscultés

La certification «hon code» permet de crédibiliser le web médical.

Des patients qui arrivent chez leur médecin en ayant en tête un diagnostic glané sur le Net, surdocumentés sur leur pathologie comme pour un grand oral. En face, des toubibs qui s’en agacent, maudissant la Toile… Depuis cinq ans, les infos médicales du Web parasitent la relation patient-médecin. Comme si un tiers virtuel s’interposait.

« Certains internautes cherchent à s’approprier un savoir qu’ils ne maîtrisent pas, explique Alexandra Gardoy, généraliste dans l’Ain. La médecine ne s’apprend ni ne s’exerce par ordinateur. » En ligne de mire des praticiens : les forums des sites de santé généralistes type Doctissimo ou Auféminin, essentiellement consultés par des mères de famille. Ce n’est pas le contenu rédactionnel, rédigé par des journalistes scientifiques ou des médecins, qui les irritent, mais bien ces espaces communautaires où foisonnent des informations souvent non vérifiées et anxiogènes à souhait.

« Ils vont taper leurs symptômes dans un moteur de recherche qui les oriente sur un forum où on raconte n’importe quoi, raconte Anne Dudek, généraliste à Paris. Toutes les éventualités sont en vrac : un mal de tête peut être dû à un problème de lunettes jusqu’à une tumeur cérébrale. Les patients vont retenir le pire. » Un lumbago se transforme en métastases osseuses, une crampe en sclérose en plaque. Et le patient aura tendance à craindre une intervention chirurgicale, pour avoir déniché un récit détaillé de complications.

Phénomène marginal réservé à quelques internautes hypocondriaques ? Pas vraiment. Aujourd’hui, selon un sondage Ipsos réalisé pour le conseil national de l’ordre des médecins (Cnom), sept Français sur dix consultent la Toile pour obtenir des informations en matière de santé. Si le médecin reste la source principale d’information, Internet, au fil des ans, est devenu le deuxième moyen de s’informer. A égalité avec les proches, mais devant le pharmacien.

Que ce soit pour connaître une maladie et ses symptômes, se renseigner sur un traitement, glaner des conseils pour rester en bonne santé ou recueillir des témoignages d’autres patients, le Web devient un réflexe. « Internet peut être intéressant pour certaines maladies chroniques, comme le diabète. Les gens malades à vie peuvent trouver des conseils pour améliorer leur quotidien, relève Anne Dudek. Mais la consultation est un lieu de dialogue. Tout le contact humain et relationnel, le Web ne peut pas le remplacer. »

Certains choisissent d’en parler avec leur médecin, leur offrant l’occasion de corriger le tir et de rassurer. Mais ils restent une minorité : les deux tiers des internautes fans de sites médicaux n’en font pas état lors de la consultation. « On les repère quand même grâce au vocabulaire, note Robert Thebault, médecin urgentiste. Ils emploient du jargon médical. On sent que ce sont des informations brutes qu’ils tentent de ramener à leur propre cas. » Conséquence ? « Ça nous complique le diagnostic, on doit poser les questions différemment. » « Il faut argumenter, dire pourquoi ils n’ont pas de cancer. Une petite minorité n’en démordra pas et ne partira pas du cabinet sans avoir une ordonnance pour un scanner », ajoute la généraliste Alexandra Gardoy. Quid de la confiance accordée aux médecins ? Pour certains praticiens, souvent plus âgés, pas de doute : l’usage massif du Web constitue le chant du cygne de la consultation.

Pourtant, l’influence de la Toile est à relativiser. Avant Internet, il y avait la bobologie de comptoir ou la coupure de presse que certains stressés amenaient chez leurs généralistes. « Les ragots de santé ont toujours existé. Sur Internet, l’information est foisonnante mais souvent de qualité, explique pour sa part Jacques Lucas, vice-président du (Cnom). Il y a vingt ans, nous étions dans un rapport paternaliste : le médecin avait l’autorité sur le patient, car il savait. Désormais, la relation reste de confiance, mais n’est plus aveugle, puisque le patient peut croiser ses sources. » En pariant qu’un patient mieux informé, acteur de sa santé, se soignera mieux.

Face à l’essor des pratiques en ligne, plusieurs pistes de réflexion ont été lancées pour faire du Net un moyen de prolonger la consultation. Formation aux nouvelles technologies dans le cursus universitaire, développement du rôle du médecin dans la recherche d’informations santé en ligne… Pour le Cnom, puisque les médecins demeurent pour les Français la source d’informations la plus fiable, le plus important est de les inciter à s’investir davantage sur la Toile via la création d’un blog ou de leur propre site web.

« Les professionnels de santé doivent aller là où se jouent les enjeux, résume l’Ordre des médecins. Les deux tiers des Français interrogés se rendraient sur le site internet de leur médecin s’il en avait un, et 35% des personnes ne consultant pas sur Internet pourraient le faire si leur médecin disposait d’un site », assure Jacques Lucas. Des recommandations a priori plutôt bien accueillies par les médecins. Seul hic : très peu connaissent le contenu des sites de santé grand public. La raison invoquée ? Le manque de temps, tout simplement.

Paru dans Libération du 1er septembre 2010
Couverture santé : l’UNOCAM tire la sonnette d’alarme

Après la décision du gouvernement de taxer (à 3,5 %) les contrats de complémentaire santé dits « responsables », l’Union nationale des organismes d’assurance-maladie complémentaire (UNOCAM) s’inquiète pour l’accès aux soins.

« Début 2009, la taxe CMU a déjà augmenté de 2,5 % à 5,9 %. Une taxe supplémentaire pourrait rendre l’accès à la couverture santé difficile, voire impossible pour certaines populations », affirme l’UNOCAM dans un communiqué.
Les assureurs complémentaires (mutuelles, assureurs et institutions de prévoyance) déplorent par ailleurs que le gouvernement, qui compte affecter le produit de la nouvelle taxe (1,1 milliard d’euros) au financement de la dette sociale, ait choisi de cibler des contrats qui « respectent les mesures d’intérêt général prises par l’État en vue de modérer les dépenses de santé » (les contrats responsables ne couvrent pas l’augmentation du ticket modérateur hors parcours de soins mais prennent en charge certains actes de prévention).

L’UNOCAM a demandé par courrier au Premier ministre de renoncer à cette nouvelle taxe.

› K. P.

Quotimed.com, le 07/09/2010





Marie Bonaparte, princesse Georges de Grèce (1882-1962).
Portrait d'une femme engagée - exposition

Une femme engagée.

Principalement connue comme l’une des pionnières de la psychanalyse en France, patiente et amie de Freud dont elle favorise la diffusion des idées, Marie Bonaparte fut aussi une femme engagée dans de nombreux combats, comme la lutte contre la peine de mort et un mécène de poids auprès de plusieurs institutions.
L'exposition "Marie Bonaparte, princesse Georges de Grèce (1882-1962). Portrait d’une femme engagée" apporte, grâce à une étroite collaboration avec la descendance de la princesse, un nouveau regard sur l’épouse de Georges de Grèce.
A travers une centaine d’œuvres issues de collections publiques et privées, l’exposition dresse un portrait vivant et sensible de Marie Bonaparte.

Commissaire de l’exposition : Emmanuelle Le Bail
Gare de Saint-Cloud
Métro Boulogne – Pont de Saint-Cloud
B

Du jeudi 16 septembre au dimanche 12 décembre 2010
Tarifs d'entrée : Gratuit

lundi 6 septembre 2010

UNE ÉTUDE STATISTICO-SCIENTIFIQUE PROUVE L'EFFICACITÉ DE LA PSYCHANALYSE !
http://jack-addi-the-blog.over-blog.com/pages/PRESENTATION_DU_BLOG-3144921.html
 
Le fait est suffisamment rare pour que nous prenions la peine de le mentionner comme il le mérite! Avant la fermeture estivale du blog, un lecteur, Raaben pour ne pas le nommer (qu'il soit encore une fois remercié), m'avait fait part d'un lien dans un commentaire... Un lien suffisamment important pour faire l'objet d'un article. En effet, tout le monde ne lit pas forcément attentivement les commentaires des autres... et là en l'occurrence cela aurait été fort dommage de passer à côté!

Or donc, tandis qu'avec une régularité métronomique, la presse grand public publie régulièrement ses "dossiers spéciaux"  promettant la fin de la psychanalyse (avez-vous remarqué que ce genre de dossiers est composé d'au maximum quatre où cinq pages, truffées de photos et de gros titres, ou d'encadrés explicatifs ou mentionnant la parution de tel livre - anti psychanalytique évidemment -  censés faire monter la mayonnaise... sans compter les éventuelles publicités... Bref quatre ou cinq pages bien vides qui font regretter les quelques euros dépensés pour ne pas apprendre quoi que ce soit !), tandis que le monde de l'édition fait ses choux gras en publiant des livres réunissant foison de contre-vérités, voire d'accusations mensongères et diffamatoires contre la psychanalyse (remarquez également que sur d'autres sujets, aucun éditeur ne prendrait le risque de publier des livres aussi inexacts, ce qui n'est pas anodin!)...

Tandis que la psychiatrie made-in DSM et les Thérapies Comportementales promettent le bonheur rapide pour tous et la sécurité publique, grâce à des méthodes de dressages directement inspirées des travaux de Pavlov sur les chiens... Colonisant les services de soins psychiatriques universitaires, et les lieux de formations des psys d'aujourd'hui et de demain, en agitant leurs références scientifiques statistiques vantant leurs résultats à court terme comme seul argument de leur supériorité par rapport à une psychanalyse réputée longue et chère...

Tandis que l'on occulte toutes les études statistiques prouvant que les résultats obtenus par les TCC sont non significatifs dans le long terme ( DE L'INEFFICACITÉ A LONG TERME DES TCC ENFIN PROUVÉE), ou que l'on tait celles mettant en cause l'usage généralisé et la relative inefficacité des antidépresseurs qu'on distribue pourtant comme des bonbons ( DE INEFFICACITÉ RELATIVE DES ANTIDÉPRESSEURS ENFIN PROUVÉE) ( ANXIOLYTIQUES - UN GÉNÉRALISTE LÈVE L'OMERTA), et que l'on fait semblant de ne pas entendre les voix divergentes au sein même des services de soin quand les résultats thérapeutiques du terrain ne sont pas ceux que l'on publie dans les rapports d'activité, recherches, ou succès de librairie ( DE INEFFICACITÉ DES TCC... DES SOIGNANTS TÉMOIGNENT)...

Et bien on parlera pas plus de cet article du Journal de l'Association Médicale Américaine,  article pourtant paru en 2008, prouvant l'efficacité des thérapies psychodynamiques (c'est par ce néologisme réduisant la psychanalyse à la thérapeutique qu'on désigne la découverte freudienne outre-atlantique... et donc par extension, dans tout le monde scientifique) à partir des méthodes d'évaluation statistiques chères aux chantres des TCC, qui manifestement avaient pourtant toujours crû que la scientificité statistique ne pouvait que démontrer leur propre supériorité... à moins que ce ne soit la preuve du manque de fiabilité des statistiques comme outil d'évaluation... où la preuve qu'on puisse les manipuler?

Or donc on peut consulter cet article ici ... (on peut voir également ici comment un neurpopsychiatre comportementaliste valide lui-même cette étude : ici)

dimanche 5 septembre 2010






Société
02/09/2010

Une prison pour repousser les murs de la folie

Reportage

Menacée de fermeture, la centrale de Château-Thierry est citée en exemple pour son travail avec des détenus difficiles, dont plus de 80% sont psychotiques.

Par SONYA FAURE Envoyée spéciale à Château-Thierry

Le détenu ramasse son corps, les coudes contre les flancs, puis le détend d’un coup. «On est en train de faire du ski», explique un surveillant. Le prisonnier est sur le plateau d’une console Wii et à l’écran, un personnage s’envole d’un tremplin. A la maison centrale de Château-Thierry, dans l’Aisne, plus de 80 % des détenus sont psychotiques. Condamnés à de longues peines, ils passent quelques mois, parfois plusieurs années, dans l’établissement. «Le but est de les adapter à la vie carcérale», explique Marie Lafont, la directrice adjointe, au secrétaire d’Etat à la Justice, Jean-Marie Bockel, venu visiter Château-Thierry. «Nous tentons de trouver une prise pour les sociabiliser : une activité Wii pour les uns, un atelier de création artistique ou un travail pour d’autres.» Ici, les détenus appellent les surveillants par leur prénom, parfois les tutoient. C’est un symbole que tout le monde évoque : les uns et les autres se serrent la main pour se saluer.

«Vétusté». Mais Château-Thierry est une vieille prison. Les cellules mesurent 6 m2 - moins que le minimum fixé à 7 m2 par le comité pour la prévention de la torture. Un audit est en cours, qui dira si Château-Thierry peut être rénové ou s’il doit être fermé. «La spécificité de l’établissement n’est pas remise en cause, argumente le porte-parole de la chancellerie, Guillaume Didier. Mais on ne peut pas blâmer à longueur d’articles la vétusté des prisons et reprocher au gouvernement d’étudier l’éventuelle fermeture de celles qui sont concernées.»

«La spécificité de Château-Thierry n’est pas compatible avec les prisons modernes où le surveillant est dans un poste avec barreaudage et répond au détenu par interphone», s’inquiète Renald Champrenaut, du syndicat Ufap. Un collègue de FO poursuit : «Ici, on n’a pas de mirador et ça ne nous manque pas

Car Château-Thierry est une anomalie pénitentiaire. Un petit établissement - la centrale accueille une soixantaine de détenus - qui s’est organisé empiriquement. «Une structure hors normes», ont écrit les sénateurs (1), sur laquelle l’administration communique peu. La bâtisse a été construite en 1850, intégrée à la ville. Cent ans plus tard, face à la hausse des malades mentaux en prison, Château-Thierry est chargé de soulager les établissements traditionnels et d’accueillir les détenus incapables de s’intégrer à un régime de détention classique - «fauteurs de troubles» ou victimes de violence. «Château-Thierry s’occupe de détenus que nous, nous ne pouvons gérer que par la force», témoigne Cédric Deprez, surveillant lillois. «On n’est pas meilleurs qu’ailleurs, reprend Renald Champrenaut. Mais on est plus nombreux.» 55 surveillants pour la centrale et le centre de détention d’une trentaine de places. «A la moindre alarme, nous sommes immédiatement trois surveillants à discuter avec le détenu : ça évite que la situation dérape.» Les nouveaux surveillants, souvent volontaires, sont pris en charge par des tuteurs pour «éviter le choc de la nouvelle tête» aux détenus.

ÉchangeQuand les détenus arrivent, ils ne savent plus attendre, ne savent plus formuler une demande. On leur apprend à avoir une hygiène corporelle, à savoir téléphoner, à reprendre contact avec leur famille», racontent les surveillants. Les automutilations sont fréquentes mais les suicides et les agressions sur le personnel, rares. «Nous ne sommes pourtant pas dotés de haute technologie, dit Renald Champrenaut. Pas d’interphone dans les cellules, mais des surveillants qui n’hésitent pas à remplir le cahier d’observation plusieurs fois par jour et à transmettre leurs inquiétudes au service médical.» Chaque semaine, pénitentiaires et médecins se réunissent : «C’est un échange, les surveillants font des stages dans une unité de soin intensif psychiatrique et les personnels sont formés à intervenir en prison», dit Gilles Uzzan, psychiatre du pôle santé de Château-Thierry. En 2007, une étude des services de santé a contraint à renforcer le personnel médical, bien supérieur à celui d’une prison classique (un psychiatre à temps plein, un poste et demi de psychologues, sept infirmiers, un généraliste à mi-temps…)

«Ce n’est plus vraiment une prison, risque un surveillant, c’est plutôt un truc de soins…» Cette ambiguïté fait dire à certains médecins que Château-Thierry est un «sous-hôpital». Le rapport sénatorial souligne que «l’organisation des soins ne semble pas à la mesure des besoins […]. L’offre de soins rencontre les limites inhérentes au système carcéral et à l’ancienneté de l’infrastructure.» Stéphanie Djian, de l’Observatoire international des prisons, soulève un «autre problème» : «Plus il y aura des structures spécialisées et plus on enfermera des malades mentaux, qui n’ont rien à faire en prison. On présente Château-Thierry comme un modèle car surveillants et détenus boivent des cafés. En creux, cela montre surtout le manque d’humanisation des prisons classiques.» Cet été, les détenus ont redécouvert les grandes tablées avec «l’atelier barbecue». L’un d’eux a dit : «ça me renvoie vingt-quatre ans en arrière.» A l’époque, il était libre.

(1) Rapport d’information «Prison et troubles mentaux», mai 2010.





MSD reçoit l'approbation européenne pour son antipsychotique atypique SYCREST® (asenapine) pour le traitement des épisodes maniaco-dépressifs des troubles bipolaires

MSD (MSD est un nom commercial de Merck & Co., Inc., dont le siège social se trouve à Whitehouse Station, dans le New Jersey, aux Etats-Unis), a annoncé aujourd'hui que la Commission européenne avait approuvé sa demande d'autorisation marketing pour les comprimés sublinguaux SYCREST® (asénapine) pour le traitement des épisodes maniaco-dépressifs modérés à graves associés à des troubles bipolaires chez les adultes. La décision prise aujourd'hui était basée sur des recommandations émanant du Comité des produits médicinaux à usage humain (CHMP) de l'Agence européenne du Médicament (EMA). La décision de la Commission s'applique à tous les 27 pays-membres de l'Union européenne.

"Les troubles bipolaires sont difficiles à gérer et les patients interrompent fréquemment la thérapie pour toute une série de raisons," a déclaré Eduard Vieta, M.D., Ph.D., professeur de psychiatrie à l'Université de Barcelone et directeur du Programme sur les troubles bipolaires à la Hospital Clinic de Barcelone, en Espagne. "Le fait de disposer de plusieurs options de traitement est crucial pour les patients et l'asénapine représente une nouvelle option thérapeutique pour cette maladie grave."

L'approbation du SYCREST, un antipsychotique antypique, par la Commission européenne, pour le traitement des épisodes maniaco-dépressifs des troubles bipolaires, était basée sur un bilan des données relatives à l'efficacité d'un programme d'essais cliniques portant sur près de 1.300 patients souffrant de manie bipolaire. Aux Etats-Unis, SYCREST est commercialisé sous la forme de comprimés sublinguaux SAPHRIS® (asénapine).

Vue d'ensemble des essais cliniques
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Au-delà du moi, la liberté ? Bouddhisme et Psychanalyse
http://www.monde-omkar.com/blog/omkar/au-dela-du-moi-la-liberte-bouddhisme-et-psychanalyse

Le 27 novembre 2010, Paris attend un heureux évènement : la rencontre de sommités du monde psychanalytique et du monde bouddhiste. Si les pays anglo-saxons ont très tôt connu des rencontres interdisciplinaires fécondes entre bouddhisme et psychanalyse, autour d’Erich Fromm et D.T. Suzuki notamment, puis de Trungpa, Searles, Laing et Podvoll, la France a suffisamment attendu. L’arrivée nouvelle des techniques de méditation adaptées à la santé globale (somatique et psychique) dans notre pays accélère sans doute un mouvement d’ouverture déjà entamé du côté des penseurs. Il suffit pour s’en convaincre de voir l’excellent colloque Bouddhisme et Philosophie qui s’est tenu à la Cité Universitaire Internationale de Paris en 2005, (disponible chez Nangpa diffusion).

Le colloque intitulé « Au-delà du moi, la liberté ? Psychanalyse, Philosophie et Méditation » est un événement en plusieurs sens. D’abord, il signe la fin d’une mise à l’écart de la dimension spirituelle au profit du seul point de vue scientifique comme voie de connaissance de l’homme. L’université intègre petit à petit l’existence d’autres discours que le sien propre, tout aussi valides et solidement fondés dans l’expérience. Par ailleurs, les psychanalystes, qui communiquent rarement en-dehors de leur sphère qu’on leur reproche à juste titre de garder close, se prêtent au jeu de la rencontre et du débat. D’éminents représentants des principaux courants psychanalytiques en France, organisés autour des trois figures majeures que sont Freud, Lacan et Jung, acceptent la confrontation critique et constructive autour d’un sujet difficile : le moi.

Argument

De nos jours, les discours sur le sujet et sa nécessaire sauvegarde face à un monde devenu technique et déshumanisant sont monnaie courante. Il nous faut engager une réflexion plus radicale encore, qui va à la base même de cette notion de sujet et répondre à cette question : « Au-delà du moi, la liberté ? »

Les inventeurs de la psychanalyse au XXe siècle, de Freud à Lacan en passant par Jung, ont tous tenté une sortie hors de la conception étroite de la subjectivité. Les notions d’inconscient, de Soi opposé au moi, de sujet clivé par le désir – autant de manières de dire l’impossibilité à saisir l’essence du psychisme humain et à le classer du côté d’un ego. En philosophie, le moi est avec l’ego cogito de Descartes, la référence autour de laquelle s’articule notre appréhension moderne de la psyché. Est-ce le seul horizon de notre pensée ?

La méditation en propose l’épreuve, il n’y a rien de tel chez l’homme qu’un moi, qu’une âme existant réellement. La pensée bouddhiste soutient l’absence de solidité des phénomènes et l’ouverture première de l’homme, avant toute détermination en « moi » et « l’autre ».

Psychanalyses, philosophies d’Orient et d’Occident, quel dénominateur commun, dans leur entente de l’homme au-delà du moi, qui en préserve une vérité libre de tout enfermement ? Un dialogue peut-il s’articuler ? La méditation peut-elle être thérapeutique, comme l’est la cure analytique ? Lors d’une journée de colloque organisée par l’association Jeunes&Psy, des psychanalystes, des philosophes, des enseignants de méditation confrontent leur point de vue sur la question du moi.

Intervenants

Michel Cazenave est philosophe et poète, directeur du Centre d’Etudes et de Recherche Francophone Carl Gustav Jung. Il est bien connu des auditeurs de France Culture pour son émission Les vivants et les dieux qu’il a produite pendant près de douze ans. Son intervention portera sur : « Relecture de Jung. Le nécessaire dépassement du complexe du moi (Jung et la pensée orientale) ».

Alain Gaffinel
est médecin, praticien hospitalier en réanimation, il pratique la méditation depuis une dizaine d’années. Lors de la journée, il donnera des éléments de réponse à la question : « La méditation est-elle une thérapie ? » qui interpelle autant les pratiquants que ceux qui n’ont jamais eu d’expérience de la méditation.
 
Jean-Luc Giribone est écrivain, éditeur en sciences humaines au Seuil. Il a joué un rôle crucial dans l’introduction de l’école de Palo-Alto en France et, élève de l’ENS, a longtemps suivi les Séminaires de Lacan. Il proposera un dialogue entre deux auteurs majeurs, sans doute les plus importants dans leur domaine respectif en cette deuxième moitié du XXe siècle : « A la recherche du moi : lecture croisée de Chögyam Trungpa et de Jacques Lacan ».

Fabrice Midal est docteur en philosophie, éditeur, bien connu du monde bouddhiste pour être un de ses représentants francophones les plus novateurs, dans son interrogation constante de la tradition du dharma à la lumière de la philosophie et de la poésie. Auteur de nombreux ouvrages dont « Quel bouddhisme pour l’Occident ? », Seuil, 2006, il a fondé l’association Prajña & Philia où il enseigne la méditation. Il éclairera la notion de moi : « L’ego au sein du bouddhisme. Structure d’une illusion ».

Pierre Sullivan est membre titulaire de la prestigieuse Société Psychanalytique de Paris, institution fondée en 1926 du vivant de Freud et avec son appui. Maître de conférence à l’Institut de Psychologie de l’Université Paris V René Descartes, où aura lieu le colloque, il est également directeur de la revue La Psychiatrie de l’Enfant. Il illustrera cette formule : « Moi, Moi, Moi » en montrant comment la psychanalyse freudienne permet un dépassement de cette instance nécessaire mais trompeuse qu’est l’ego.
 
Jean-Jacques Tyszler, dernier mais non des moindres d’une liste d’intervenants reconnus dans leur domaine, est psychanalyste, psychiatre, président de l’Association Lacanienne Internationale, la plus grande école française issue de l’enseignement de Lacan. Il a pour tâche de rendre audible la pensée analytique parfois méconnue sur la question du sujet : « Y a-t-il un sujet de l’Inconscient ? Sujet dénaturé par la pulsion, sujet divisé par le fantasme ou objet cause du désir… ».
 
Ce moment fort de l’année 2010 est ouvert à tous, et n’est à rater sous aucun prétexte. Les lecteurs de la rubrique Psychologie & Méditation y retrouveront nombre des sujets qui leur tiennent à cœur, dans une réflexion conjointe entre bouddhisme et psychanalyse. Soulignons à nouveau que c’est une opportunité unique à ce jour pour la pensée, une grande première dans l’Hexagone, dont on peut souhaiter que l’initiative sera reprise par d’autres et engagera véritablement une mise en lumière de ces deux traditions, dans le respect de leur différence.

Nicolas d’Inca

 
cf Michel Cazenave in Bouddhisme Actualités N°118 « Un autre visage de Jung » et N°119 « Jung et la spiritualité »
cf Fabrice Midal in B.A. N°121 « Le bouddhisme et l’amour », « L’amour n’est pas une relation subjective »
 
Colloque, infos pratiques

Au-delà du moi, la liberté ? aura lieu à l’Institut de Psychologie Henri Piéron (Université Paris V, Boulogne-Billancourt) le samedi 27 novembre 2010. Frais de participation 15 euros. L’association de psychologues Jeunes&Psy, qui organise cette journée, tient un blog où se trouve un dossier thématique sur le colloque :http://jeunes-psy.blogspot.com Leur partenaire principal est Philosophies.tv où l’on trouve des interviews de Michel Cazenave, Jean-Luc Giribone, Fabrice Midal, et la vidéo de présentation de la rencontre. Pour tous renseignement ou inscription : Anne-Céline Karli, 23 rue du Rendez-Vous, 75012 Paris ou sur l’email : jeunes.psy@gmail.com



Où en est la psychanalyse ?
 Claude Boukobza (dir.)

Voici un ouvrage conséquent qui examine les engagements de la psychanalyse dans le monde moderne et offre des voies d'approche et des solutions constructives. Les textes qui le composent sont issus pour partie du premier congrès d'« Espace analytique, psychanalyse et figures de la modernité », qui s'est tenu à Paris en novembre 1998.

Après cent ans d'existence et des résultats cliniques revendiqués, la psychanalyse fait l'objet d'un constat contradictoire. Elle a pris une place importante dans notre vie quotidienne et imprègne nos manières de penser les plus courantes. Mais elle est en même temps menacée par la montée de nouveaux discours qui se réclament d'une plus grande scientificité. Elle est ainsi mise en concurrence avec, d'une part, la psychologie expérimentale, et de l'autre, avec la neurobiologie et les progrès des traitements chimiques.

Ce livre tente de donner une nouvelle définition du rôle spécifique de la psychanalyse, de ses enjeux et de sa politique dans des domaines extrêmement variés de la vie sociale et intellectuelle contemporaine. Ainsi, l'emprise de l'économie néo-libérale sur le fonctionnement psychique de l'individu est largement abordée. Christophe Dejours met en lumière l'existence de stratégies collectives de défense contre « l'aliénation culturelle » et les contraintes accrues de rentabilité au travail.

La psychanalyse ne se diffuse d'ailleurs pas sans malentendu dans la culture. « En quoi la psychanalyse, par sa présence dans les médias, peut-elle jouer un rôle dans la prévention de troubles psychiques et psycho-sociaux ? », demande Mahaut-Mathilde Nobécourt. Les analystes, selon elle, ont une place à occuper sur ces terrains, notamment celui de l'édition, car l'attitude qui consiste à exiger que les gens cherchent des réponses en eux-mêmes et non dans les livres est aujourd'hui impossible à tenir.

L'hommage rendu à Maud Mannoni dans cet ouvrage évoque l'importance de l'engagement social du psychanalyste, et rappelle que, pour la fondatrice de l'Espace psychanalytique, la psychanalyse devait « se réinventer continuellement » et qu'il ne fallait « jamais renoncer à faire valoir ses idées si l'on y croyait ». C'est cela la psychanalyse.

Co-Auteurs : Daniele ALEXANDRE-BIDON - Marie ALLIONE - Claude ALLIONE - Eliane ALLOUCH - Paul-laurent ASSOUN - Jean-paul AUBEL - Xavier AUDOUARD - Christine AUGUIN - Gabriel BALBO - Stella BARUK - Florence BENAVIDES - Catherine BERGERET-AMSELEK - Jean BERGES - Joao BIRMAN - Catherine BRUN - Gisele CHABOUDEZ - Christine CHAUMON - Lynda CHOSIDOW - Mireille CIFALI - Abram COEN - Fanny COLONOMOS - Anny COMBRICHON - Arlette COSTECALDE - Chandra COVINDASSAMY - Marcel CZERMAK - Didier DAVID - Benedicte DE BOYSSON-BARDIES - Christophe DEJOURS - Patrick DELAROCHE - Jean-toussaint DESANTI - Judith FEHER-GUREWICH - Jean FLORENCE - Marie-claude FOURMENT-APTEKMAN - Ignacio GARATE MARTINEZ - Francoise GERBER - Genevieve GIRET - Andre GREEN - Jacques HASSOUN - Elizabeth LALEVEE - Jean-pierre LEBRUN - Brigitte LEMERER - Marie-jose LERES - Guy LERES - Jean-marc LEVY-LEBLOND - Joyce MCDOUGALL - Ginette MICHAUD - Jeanne MOLL - Claude MONNERET - Regine MOUGIN-LEMERLE - Mahaut-mathilde NOBECOURT - Maria-izabel OLIVEIRA-SZACENKOPF - Daniel OPPENHEIM - Jean OURY - Helene PETITPIERRE - Jean PLISSONNEAU - Michel PLON - Jean-jacques RASSIAL - Sarah RAYR-SALOMONOWICZ - Reine REBECCA WILIN - Catherine SALADIN - Jacques SALIBA - Guy SAPRIEL - Monique SCHNEIDER - Martine SGAMBATO - Daniel SOULEZ-LARIVIERE - Octavio SOUZA - Bernard TOBOUL - Michel TORT - Rene TOSTAIN - Cosino TRONO - Catherine VANIER - Alain VANIER - Eduardo VERA OCAMPO - Hector YANKELEVICH -



Les travailleurs sociaux, futurs chantres des économies d'énergie auprès des démunis 
Mis à jour le 02.09.10

Pour mieux former les publics en difficulté à la lutte contre la précarité énergétique, 30 000 travailleurs sociaux de la fonction publique territoriale seront formés aux économies d'énergie et "aux gestes du développement durable", à partir de janvier 2011.

Valérie Létard, secrétaire d'État auprès du ministre de l'écologie, a annoncé la signature d'une convention avec l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) à l'automne, lors d'un forum consacré au "développement durable, créateur de lien social", mardi 31 août à Bordeaux. 3,4 millions de ménages français consacrent plus de 10 % de leur revenu aux factures d'énergie, rappelle Mme Létard – assistante sociale de formation –, qui inscrit cette nouvelle mesure dans le cadre du Pacte de solidarité écologique.

Accueillie positivement sur le principe, cette mesure laisse cependant sceptiques certains acteurs sociaux. Du côté associatif, le délégué général de la Fondation Abbé-Pierre, Patrick Doutreligne, craint que l'on ne se contente d'apprendre à gérer la précarité. "Si c'est pour dire "dites-moi ce qui vous manque, je vous apprendrai à vous en passer, cela ne va pas", dit-il. Sans mésestimer l'annonce gouvernementale, M. Doutreligne préférerait des mesures "plus efficaces". L'État doit se montrer plus contraignant envers les propriétaires en les obligeant à rénover les logements, estime-t-il : "Le vrai problème, c'est comment lutter contre les passoires thermiques qui sont habitées dans leur grande majorité par les personnes aux revenus les plus modestes."

Apprendre aux ménages en difficulté à "laver son linge à 40°C en programme court (180 euros d'économie annuelle), à couper son ordinateur (30 euros d'économie) ou son téléviseur (55 euros)", comme le détaille le ministère, fait sourire Évelyne Rossignol, assistante sociale en Indre-et-Loire. "Les familles en grande difficulté ne disposent pas de nombreux appareils électriques, avance-t-elle. Et on peut leur demander ce que l'on veut, ce n'est pas forcément leur priorité."

Un avis partagé par le secrétaire général de FO fonction publique territoriale, Didier Rosez. "Parler d'économie d'énergie à celui qui peine à boucler son budget, ce n'est pas gagné", juge-t-il. Pour le syndicaliste, "évoquer la précarité énergétique, ce n'est pas vraiment le coeur de métier des travailleurs sociaux, surtout avec la crise".

Les syndicats dénoncent aussi la volonté de l'État de se défausser de ses responsabilités sur les collectivités territoriales. Le coût de la formation, d'une durée de deux à trois jours, sera pris en charge par le montant de la cotisation versée par les collectivités locales au CNFPT. Le secrétaire général de la CGT fonction publique, Baptiste Talbot, doute aussi : "Le gouvernement cherche plutôt à restreindre les moyens des collectivités territoriales, dit-il. Si la mesure peut être intéressante pour les familles, ce n'est pas en supprimant des postes, comme cela se fait, qu'on la mettra en pratique."





Une association proche de la scientologie attaque la psychiatrie

Mardi soir, deux membres de la Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme (CCDH) se sont installés à la station de métro « Saxe-Gambetta ». Leur but : dénoncer les abus psychiatriques. Une action qui se répétera durant tout l’été sur Lyon.

Ce mardi, l’association anti-psychiatrique a pris ses quartiers dans le troisième arrondissement, à la rencontre des lyonnais. Certains d’entre eux se sont montrés très intéressés par la question de l’utilité de la psychiatrie, se montrant toutefois sceptiques vis-à-vis de la psychiatrie.

En effet, la CCDH est une organisation contestée par la ligue des Droits de l’Homme, puisque co-fondée aux États-Unis en 1969 par l’Eglise de Scientologie. La CCDH « dénonce les atteintes aux droits de l’homme dans le domaine de la psychiatrie et de la santé mentale. »

A travers les tracts, les militants accusent la psychiatrie et l’industrie du médicament « d’un complot international », qui se refléterait à Lyon dans les hôpitaux de Vinatier et de Saint-Jean-de-Dieu.

« Pour les droits de l’homme en France ! » pouvait-on entendre de leur bouche. Des passants intrigués interrogent le président de l’association à Lyon, Jean-Paul-Blanc : « En quoi les psychiatres attaquent les droits de l’homme ? Les psychiatres, ils sont là pour aider les gens, ils aident aussi les gens ! » Gêné, Jean-Paul Blanc tente de répondre : « Ceux qui se plaignent disent que non ! » « Eh bien, il faut aller en voir d’autres, il y en a qui soignent, c’est comme partout il y en a des bons et il y en a des mauvais » rétorque une passante. « Bien sûr, tout à fait, c’est vrai, »s’incline J-P. Blanc avec un sourire embarrassé. « Moi ce qui me gêne, c’est le rapport entre la Scientologie et votre association » avoue un intéressé. « Vous ça vous gêne, moi non !

Mais pourquoi cette association rejette-t-elle la psychiatrie ?

Dans la lignée de Ron Hubbard, fondateur de la Scientologie, l’association considère la psychiatrie comme une « industrie mortuaire » « La psychiatrie est la plus grande fraude de tous les temps. C’est aussi la plus dangereuse, » indique dans une revue de l’organisation, Jan Eastgate, présidente de la CCDH internationale et... membre de la Scientologie. Dans une revue de la CCDH, un lien direct est fait entre la criminalité et la psychiatrie : « Les traitements psychologiques et psychiatriques favorisent la criminalité » à travers les médicaments comme les antidépresseurs. Jan Eastgate continue son argumentation en assimilant terrorisme et pratiques psychiatriques sur le site psychassault.org (site web proche de la Scientologie) : « Le terrorisme pour nous, n’est rien d’autre que le produit d’individus fous, et qu’avec ces fous, sont véhiculées des intentions tout aussi folles [...] Ces gens sont manipulés par des techniques psychiatriques ou psychologiques qui sont destinées à obtenir un contrôle du comportement et du mental. » Les médicaments tels que les tranquillisants, les antidépresseurs ou les sédatifs agissent, selon l’association, comme des drogues illégales sur le comportement humain entraînant des modifications dans notre façon de penser, de voir ou de sentir. Un propos qui ne colle pas forcément avec la réalité scientifique.

« Avec la psychiatrie, on obtient des résultats »

Max Lafont, président du Groupement des Psychiatres Libéraux Rhône-Alpes et psychiatre à Lyon, entend rétablir quelques vérités scientifiques.

Entretien.

LyonCapitale : Selon la CCDH, les électrochocs constituent un danger pour le patient atteint d’une maladie mentale, avec des conséquences irréversibles. Ont-ils raison de dénoncer cette pratique ?

Max Lafont : Il y a eu plusieurs phases dans l’histoire. Aujourd’hui, la communauté des psychiatres a cerné que la sismothérapie (traitement par électrochocs, NDLR) était efficace contre les troubles de l’humeur. Ceux qui la pratiquent, utilisent l’anesthésie. Aussi, la décharge électrique n’est plus utilisée sur les deux lobes du cerveau mais sur un hémi-cerveau car les conséquences pouvaient être des troubles du cerveau, réversibles avec le temps. La pratique est efficace mais la sismothérapie doit se faire avec des indications précises et une surveillance sérieuse. La communauté des psychiatres fait consensus sur les résultats probants de la sismothérapie sur les troubles de l’humeur. Pour inverser l’argumentation, on peut faire plus de mal en donnant de façon inappropriée certains médicaments psychotropes qui ne conviennent pas à des personnes atteintes de troubles de l’humeur, et surtout en ne les soignant pas du tout, qu’en pratiquant la sismothérapie à bon escient.

Les hôpitaux, comme le Vinatier, abusent-ils de cette pratique ?

La pratique est assez limitée puisqu’il faut mobiliser un anesthésiste, du matériel de pointe, etc. Même si je n’y exerce plus, je sais que dans un établissement public comme au Vinatier, la pratique reste très limitée. Il faut souligner le fait que des confrères ont eu des résultats avec la sismothérapie et aujourd’hui ils défendent la méthode. J’ai une patiente qui était atteinte de troubles de l’humeur et du sommeil. Je ne savais plus quel traitement lui donner. Elle a demandé à aller en clinique et on lui a proposé deux séries de plusieurs chocs. En sortant, je dois reconnaître qu’elle allait très mal, j’étais inquiet... Mais après une période de deux à trois mois, après la sismothérapie, elle a totalement changé avec la disparition des symptômes et une restriction du traitement médical. Après je ne peux pas faire une corrélation scientifique absolue entre le passage en clinique et sa transformation mais il y a un lien. Comme beaucoup de psychiatres, je reste humble et circonspect sur la sismothérapie. On fait confiance.

Concernant les antidépresseurs, selon l’association, ceux-ci attaqueraient le cerveau entraînant la dégénérescence des neurones, le transfert entre neurones ne se feraient plus, à la manière d’une lobotomie chimique...

C’est un raccourci très simpliste et faux... Déjà, il y a plusieurs sortes d’antidépresseurs qui agissent sur la sérotonine et d’autres neurotransmetteurs. Certaines recherches prouvent justement que les antidépresseurs ont des effets neuroprotecteurs. Je prends l’exemple du lithium qui n’est pas un antidépresseur mais qui agit également dans la neuroprotection. A forte dose, le lithium est toxique, et son maniement est complexe mais les recherches les plus récentes montrent que c’est un probable neuroprotecteur qui sera certainement administré plus tard dans les maladies dégénératives telle que la maladie d’’Alzheimer.

D’après l’association, la psychiatrie guérirait seulement 1% des cas...

Là où je serais peut-être d’accord avec l’association, c’est qu’on est en déficit de bonnes évaluations et de statistiques mais on est à un pourcentage bien plus élevé que 1% ! On a des résultats et cela mérite d’aller encore plus loin. La psychiatrie a encore beaucoup de progrès à faire. On a une meilleure connaissance sur les troubles bipolaires qui se guérissent plutôt bien. Les antidépresseurs et la neuroclinique, comme avec le lithium, sont efficaces. La plupart du temps ça marche mais il faut associer la chimiothérapie avec une psychothérapie plus ou moins importante selon les troubles névrotiques. Il faut soigner dans le soutien et la régularité pendant une longue période. Généralement, on a affaire à des maladies à vie que l’on arrive tout de même à stabiliser. Certains patient atteints de troubles viennent me voir une à deux fois par an et sont "biens" depuis vingt ans.

Bastien Gouly




Une étonnante molécule antalgique et antidépressive

Si les espoirs fondés dans une nouvelle molécule découverte par des chercheurs de l’Institut Pasteur/CNRS ne sont pas déçus, un grand pas sera fait dans la thérapeutique. Catherine Rougeot et son équipe ont constaté le double pouvoir antalgique et antidépresseur d’un messager hormonal existant chez l’homme : l’opiorphine. Les résultats de cette recherche font l’objet de deux articles dans le « Journal of Physiology and Pharmacology ».


L’OPIORPHINE est en fait connue depuis 2006, grâce aux travaux de François Rougeon, à l’Institut Pasteur. Mais la recherche récente de C. Rougeot, associée à l’équipe de neuro-psychopharmacologie ETAP-Ethologie appliquée (Vandœuvre-lès-Nancy), a porté sur l’évaluation des activités de cette molécule. Les travaux ont été menés chez l’animal. L’équipe a constaté, in vivo, que, à doses égales, l’opiorphine possède une activité analgésique égale à celle de la morphine. Elle était testée tant sur des douleurs thermiques que mécaniques, toniques que chroniques. Mais surtout, par rapport aux opiacés classiques, cette nouvelle molécule ne crée guère d’effets secondaires. Il a été constaté une faible accoutumance, l’absence de constipation et un pouvoir addictif très réduit.

Aussi efficace que l’imipramine.


Heureuse surprise également du côté de l’action antidépressive. Toujours chez l’animal, à doses similaires, l’opiorphine s’est montrée aussi efficace que l’imipramine. Ici, aussi aucun des effets indésirables des antidépresseurs n’a été mis en évidence, notamment pas d’hyper-excitation, ou d’action sédative, pas d’atteinte de la mémoire à long terme.

L’intérêt thérapeutique de la molécule est important. Comme le rappellent les chercheurs, un état dépressif peut majorer la sensibilité à la douleur et, à l’inverse, une pathologie douloureuse chronique peut faire survenir un syndrome dépressif. Pour parvenir à obtenir cette double action à terme, C. Rougeot et coll. travaillent sur l’opiorphine de synthèse qu’ils ont produite. Leur objectif est de la rendre plus stable, d’en augmenter la biodisponibilité, ainsi que la durée d’action. Ce n’est qu’une fois ces étapes franchies que des essais cliniques pourront être envisagés.

› Dr GUY BENZADON


« Journal of Physiology and Pharmacology », 2010, 61(3): 355-362 et 61(4): 483-490.

Quotimed.com, le 02/09/2010




Les collectivités invitées à participer aux groupements de coopération en psychiatrie
publié le 02 septembre 2010

Dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) du 21 juillet 2009, la direction générale de l'organisation des soins du ministère de la Santé lance une expérimentation portant sur la constitution de groupements de coopération en psychiatrie. Ces groupements sont une forme particulière des groupements de coopération sanitaire, dont le rôle et les modalités ont été revus par la loi HPST (voir nos articles ci-contre). L'objectif de l'expérimentation des groupements de coopération en psychiatrie est de tester la capacité de ces derniers à assurer la coordination des différents professionnels parties prenantes à la prise en charge des personnes souffrant de troubles mentaux, afin d'améliorer la réponse aux besoins et la lisibilité du parcours de soins pour les patients et les familles, comme pour les professionnels.
Le cahier des charges de l'expérimentation recommande de définir un territoire d'une dimension suffisante pour mettre sur pied une coopération entre les acteurs sanitaires et les acteurs sociaux, et notamment le conseil général et la maison départementale des personnes handicapées. De façon plus générale, le cahier des charges appelle à associer l'ensemble des acteurs, y compris les collectivités territoriales, et à veiller à l'implication de ces dernières. Certes les collectivités n'ont pas de véritables compétences en matière de santé mentale, mais les points de rencontre sont nombreux (et les relations parfois difficiles) : dimension sociale dans la souffrance psychiatrique et vice-versa - notamment chez les personnes en situation d'exclusion ou d'errance (voir notre article ci-contre du 11 janvier 2010) -, frontière parfois ténue entre handicap mental et maladie mentale, problème de la prise en charge psychiatrique de certains enfants relevant de l'aide sociale à l'enfance... 
Pour l'expérimentation, le cahier des charges retient trois thèmes prioritaires : l'organisation de la réponse aux situations d'urgence et de crise (y compris la question des soins sans consentement), la coordination entre l'offre hospitalière et les médecins généralistes et spécialistes et, enfin, l'articulation entre les acteurs du champ sanitaire et ceux du champ médicosocial. Le cahier des charges laisse également la porte ouverte - en plus des thèmes prioritaires et "en fonction de considérations locales" - à des expérimentations portant sur d'autres aspects de la santé mentale : personnes âgées, adolescents, addictions, accès aux soins et suivi des patients précaires. Chaque expérimentation sera mise sur pied à partir d'une concertation préalable entre tous les acteurs concernés et un coordonnateur sera nommé pour en assurer l'animation. Une fois le projet validé par le comité de pilotage national et la convention constitutive du groupement signée, les membres du groupement procéderont à un état des lieux sur les coopérations existantes, puis assureront une évaluation des actions menées à la fin de chacune des deux années suivantes. Le cahier des charges prévoit une remontée des dossiers, validés par les agences régionales de santé, en novembre 2010, pour un début effectif des expérimentations en janvier 2011.

Jean-Noël Escudié / PCA




Les Métamorphoses de Tintin

Livre pionnier, écrit en 1984, soit un an après la mort de Hergé, et fréquemment réédité depuis, Les Métamorphoses de Tintin constituent la première étude critique des 22 albums canoniques des Aventures de Tintin. Puisant à la psychanalyse, à la sémantique et à la critique littéraire, Jean-Marie Apostolidès se livre à une enquête passionnante sur l'histoire de Tintin. D'où vient-il ? A-t-il seulement une famille ? Et des opinions politiques ? Quels sont ses rapports avec les femmes ? Comment Tintin vieillit-il ?
 
A ces questions, et à beaucoup d'autres, ce livre répond, pour le plus grand bonheur des tintinologues de 7 à 77 ans. Où l'on voit se dessiner peu à peu, derrière la figure militante de l'adolescent des années 30, un Tintin plus sceptique et tolérant qui, ayant rétabli la justice au bout du monde, abandonne son obsession du Bien et se retire à Moulinsart en compagnie d'un marin épris de boisson et d'un vieil original qui cultive son jardin...






La loi de bioéthique est sur les rails

Le projet de révision de la loi bioéthique de 2004 devrait être présenté au conseil des ministres, fin septembre. « Rien n’est encore inscrit dans le marbre », indique-t-on au ministère. Le texte doit, auparavant, obtenir l’aval du Conseil d’État. Le début de son examen au Parlement est prévu en novembre. L’anonymat du don de gamètes pourrait être partiellement levé avec la possibilité pour un enfant issu d’un tel don d’accéder, à sa majorité, à des« données non identifiantes ». L’identité du donneur, s’il y consent, pourrait même être communiquée. L’assistance médicale à la procréation serait également ouverte aux couples hétérosexuels pacsés (donc sans condition de durée de vie commune). Le texte maintiendrait le principe de l’interdiction de la recherche sur l’embryon avec son régime d’autorisations dérogatoires. Le moratoire de cinq ans instauré par la loi (qui devait arriver à échéance en février 2011) serait toutefois abandonné. Autre nouvelle piste : autoriser le don croisé d’organes, pratique qui élargit les possibilités de dons du vivant. Le don d’organe du vivant, pratiqué en France presque exclusivement pour le rein, reste minoritaire : seulement 5 % des greffes ont été réalisées grâce à des donneurs vivants en 2009.

› S. H.

Quotimed.com, le 01/09/2010