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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 23 octobre 2011



Pour la psychanalyse et une culture humaniste Contre le scientisme et le chosisme nord-américains


Pour la psychanalyse et une culture humaniste
Contre le scientisme et le chosisme nord-américains
Parution de trois livres :

Six Manifestes contre le DSM. Ravenne, Paris, Barcelone, Buenos Aires, São João Del Rei. Présentation et commentaires d’Émile Jalley. Tome 1.
La rédaction, en la période resserrée de tout juste un an (2010-2011), de six Manifestes contre le DSM représente l’un des événements les plus importants dans les sciences de la vie mentale, depuis la disparition de Jacques Lacan et de Jean Piaget en 1980-1981. Le DSM, ou Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux, de source essentiellement nord-américaine n’en prétend pas moins à une hégémonie croissante mais de plus en plus discutée aussi sur l’ensemble de l’espace mondial. Or la rédaction et la publication communes des Six Manifestes de Ravenne-Italie (2), Paris-France, Barcelone-Espagne, Buenos Aires-Argentine et São João Del Rei-Brésil, organise  le fait sans précédent de la première émergence réelle d’un front unique des cultures latines contre l’impérialisme idéologico-scientifique nord-américain en matière de soins psychiques.

Les deux volumes de notre ouvrage sont coordonnés mais peuvent être lus séparément. Dans ce tome 1, nous présentons d’abord ces six manifestes, dont trois ont été traduits par nos soins, en les assortissant de commentaires et d’annotations personnelles. On s’intéresse ensuite à présenter pour la première fois aussi le cadre philosophique de ce que nous appelons « les divers visages de l’empirisme nord-américain ».

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Psychiatrie : les maires forcés de se repositionner face à l’hospitalisation d’office


Dans une décision du 6 octobre 2011, le Conseil constitutionnel 
a jugé les arrêtés fondés sur la notoriété publique contraires 
à la Constitution.
Les plaintes du voisinage ou les signalements des services d’hygiène et des bailleurs sociaux ne suffisent plus à justifier un arrêté municipal d’admission en soin psychiatrique sous contrainte. Les maires doivent désormais s’appuyer sur un avis médical.
Le Conseil constitutionnel a en effet censuré, le 6 octobre 2011, la possibilité de prendre une mesure de privation de liberté sur le seul fondement de la « notoriété publique » (1). Cette disposition avait pourtant été maintenue dans la loi relative « aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques », promulguée le 5 juillet, et entrée en vigueur le 1er août (2).
Pas de statistique nationale – En 2007, 12 000 mesures d’admission en soin psychiatrique sous contrainte ont été arrêtées par les préfets (3)

A l’époque on utilisait encore le terme d’hospitalisation d’office (HO). 70 % ont été prises à la suite d’une décision provisoire d’un élu ou, à Paris, d’un commissaire de Police. Il n’existe cependant aucune statistique nationale concernant l’usage spécifique, par les élus, du fondement de « notoriété publique ».

« Dans sa réponse à un questionnaire adressé par le Comité européen de prévention de la torture en 2000, le gouvernement français avait fait savoir au Conseil de l’Europe que cette disposition était tombée en désuétude », rappelle le Conseil constitutionnel dans le commentaire de sa décision du 6 octobre.
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Le juge face aux internés

Une audience du tribunal est désormais réservée aux patients hospitalisés d'office à Vauclaire.

 Juge des libertés, Gérard Charollois doit se prononcer sur le maintien de la mesure d'hospitalisation.  PHOTO ARNAUD LOTH

Juge des libertés, Gérard Charollois doit se prononcer sur le maintien de la mesure d'hospitalisation. PHOTO ARNAUD LOTH

C'est une nouveauté au tribunal correctionnel de Périgueux. Une fois par semaine, ce sont des justiciables un peu particuliers qui franchissent la porte du palais de justice. Les patients hospitalisés sous contrainte en psychiatrie à Vauclaire à Montpon viennent jusqu'à Périgueux, pour une audience devant le juge des libertés et de la détention, chaque vendredi après-midi. Celui-ci n'est pas là pour les juger, mais pour dire si leur hospitalisation d'office est justifiée ou pas, afin de garantir les droits du patient. C'est la conséquence de la loi du 5 juillet, applicable depuis le 1er août.


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L’ARS d’Ile-de-France présente son plan stratégique


L’Agence régionale de santé d’Ile-de-France a présenté mercredi le plan stratégique régional de santé pour cinq ans que son directeur, Claude Evin, a arrêté le 11 octobre dernier. Le document est consultable sur le site internet de l’ARS. Il doit à présent servir de base aux trois schémas régionaux: prévention, médico-social et organisation des soins

Plan santé mentale : les quatre axes du gouvernement

17/10/2011
      



Le ministère de la Santé a soumis au comité d’orientation du plan Santé mentale 2011-2015 un document de travail fixant quatre grands axes stratégiques destinés « à prévenir et réduire les ruptures » : au cours de la vie du malade, au niveau de l’offre de soins de proximité, au sein des modes d’exercice et de « l’environnement sociétal » de la psychiatrie.
Les membres du comité d’orientation se sont réunis lundi après-midi au ministère de la Santé pour discuter d’un document de travail qui fixe le cap souhaité par le gouvernement pour le plan Santé mentale. Attendu pour le mois de décembre, ce plan ne devrait pas excéder les 15 pages (contre près d’une centaine pour le précédent plan 2005-2008).« Prévenir et réduire les ruptures pour mieux vivre avec des troubles psychiques », tel est le titre encore provisoire suggéré dans le document de travail ministériel. Quatre grands axes stratégiques y sont présentés. Le premier aborde la prévention et la réduction des ruptures durant la vie du malade. Il s’agit notamment d’« améliorer l’accès de la personne aux soins psychiatriques et somatiques dont elle a besoin », de « favoriser la réhabilitation psychosociale », d’« améliorer la continuité des soins et de l’accompagnement aux différents âges de la vie de la personne », sa qualité de vie et son accès aux droits. Le soutien aux aidants constitue une autre priorité de ce premier axe. Le deuxième axe ambitionne de « prévenir et réduire les ruptures selon les publics et les territoires ». Y seront entre autres inscrits, une meilleure répartition de l’offre de soins dans sa proximité et sa variété, la fin des« points noirs » en matière d’hospitalisation psychiatrique, l’adaptation de l’offre aux populations ayant des besoins spécifiques (prisonniers, sans-abri, handicapés), ainsi qu’une information beaucoup plus lisible sur les dispositifs de prise en charge.

Sortir des conflits d’école.

Le troisième axe arrêté par le ministère vise à la réduction et à la prévention des ruptures entre la psychiatrie et son environnement sociétal (représentations sociétales de la psychiatrie, relations avec la justice…). « Les représentations négatives des troubles mentaux, de la psychiatrie, des handicaps psychiques nuisent à la santé publique, en tant qu’elles retardent bien souvent la demande d’aide et le recours aux soins. Elles peuvent aussi mettre en échec les programmes d’accès au soin, de prise en charge et d’accompagnement, mais aussi isoler et faire souffrir les personnes et leurs proches », souligne le ministère.
Le quatrième et dernier axe s’attache à « prévenir et réduire les ruptures entre les savoirs ». Il s’agit ici de « sortir des conflits d’écoles », entre les différentes approches thérapeutiques, « toutes utiles et complémentaires ». À l’issue de la réunion de lundi, les membres du comité d’orientation du nouveau plan doivent faire part de leurs commentaires sur ces grands axes arrêtés par le gouvernement. S’ensuivront quatre autres réunions de travail – une par axe – qui permettront d’aboutir à la rédaction du plan à partir du mois de décembre.
› DAVID BILHAUT

La chronique de Cynthia Fleury

Psychanalyse dans la cité

Les palmes cannoises ont eu aussi leur vague de récompenses collectives : le prix Nobel de la paix (cela sonne toujours comme un oxymore) vient d’honorer trois femmes, Ellen Johnson Sirleaf, Leymah Gbowee, 
et Tawakkol Karman. Ce qui porte à quinze le nombre 
de femmes désignées par le Nobel pour avoir œuvré pour la paix, après Wangari Maathai, Shirin Ebadi, Jody Williams, Rigoberta Menchu Tum, Aung San Suu Kyi, Alva Myrdal, Mère Teresa, Mairead Corrigan, Betty Williams, Emily Greene Balch, Jane Addams, Bertha von Suttner.
C’est une autre femme que les Journées de l’École de la cause freudienne ont célébrée, fêtant le 30e anniversaire de la mort de Lacan, ou comme le dit plus justement Judith Miller, le 110e anniversaire de la naissance de Lacan. Le flash mob, formé par la communauté analyste 
et analysante, qui eut lieu 
en début d’après-midi du dimanche du premier tour des primaires sur le parvis du Palais des congrès, finit par désigner le visage de Rafah Nached, psychanalyste syrienne, tout récemment emprisonnée par les autorités syriennes pour avoir simplement exercé son métier de psychanalyste dans un État qui nie la liberté des hommes comme celle des femmes, et qui ne donne droit de cité à aucun exercice de souci de soi.
La dénonciation de la psychanalyse est le symptôme du malaise contemporain, qu’il relève d’un État démocratique ou autoritaire, a remarqué Judith Miller. Julia Kristeva, quant à elle, a appelé de ses vœux l’organisation récurrente d’un forum portant sur la psychanalyse 
dans la diversité culturelle, qui pourrait porter le nom, désormais emblématique, de forum Rafah Nached.
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Une psychiatrie ou la liberté est thérapeutique

UNE PSYCHIATRIE OU LA LIBERTE EST THERAPEUTIQUE
Parler de psychiatrie, c’est parler de liberté, car, qu’on le veuille ou non,    quels que soient les débats qui peuvent et doivent se dérouler, à partir de cette proposition fondamentale : la psychiatrie n’existe que du fait que des hommes sont en difficulté sur une problématique de liberté.
Lucien Bonnafé,  Dans cette nuit peuplée, 18 textes politiques, Paris, Ed. Sociales, 1977
La déclaration d’entrée en résistance à la loi sécuritaire du 5 juillet 2011 relative « aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et à leurs modalités de prise en charge » et ses décrets d’application, ouvre le débat et l’action, sur quelles modalités de défense  d’un soin psychique psychiatrique et d’une « politique de santé mentale » qui refusent l’imposition de la contrainte et le contrôle social comme organisation du soin en psychiatrie, de l’hôpital au domicile, sous la nouvelle appellation aberrante de soins sans consentement. Par là même, elle met en avant une position  soignante dans sa qualité relationnelle qui ne soit pas dégradée en « expertise de dangerosité », en contrôle social contraint en ambulatoire, mais aussi le refus de la situation actuelle faite de souffrance psychique, d’errements dans le sens des pratiques et de désillusions dans de nombreuses équipes.


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Il n’y a pas d’incompatibilité entre psychanalyse et Islam

FOUZIA LIGET
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Le combat pour la libération de Rafah, première psychanalyste à exercer en Syrie, résonne en moi en tant que femme de culture arabo-musulmane, engagée dans une analyse – engagée aussi pour la cause de la psychanalyse.
La religion, la culture, la tradition – tout cela ne dit rien de ce que c’est que d’être une femme. Elles répondent : être une femme, c’est être une épouse, fidèle à son mari, et une mère, dévouée à ses enfants – soit ce que Freud avait lui-même mis en avant, tout en ajoutant que cette réponse restait insatisfaisante. Impasse donc. Si les traditions étouffent la féminité, l’écrasent sous la loi phallique, la femme ne se laisse pas si aisément ranger sous un signifiant. Une femme, une jeune fille rangée, étouffe… Le prix à payer pour se conformer à une tradition phallique, c’est de céder sur son désir, son désir de femme. Mais c’est aussi par le biais du symptôme et de la souffrance qu’il y a chance pour la femme de se libérer du carcan traditionnel, en ayant recours à la psychanalyse, afin que puisse émerger pour elle un « devenir-femme » au-delà du regard de l’Autre.
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Au Maroc, un seul psychiatre pour 100.000 habitants ! : Santé mentale moyens indigents et espérances trahies


En 1970, ils n’étaient que deux. Aujourd’hui, ils sont quelque 320 psychiatres à exercer au Maroc. Soit un praticien pour 100.000 habitants. Un chiffre tout à fait dérisoire. On reste donc bien loin derrière nos voisins maghrébins. Quant aux pays européens, aucune comparaison n’est possible, bien entendu. En Suisse, la ville de Genève dispose à elle seule de 750 psychiatres, pour 120.000 habitants. Au Maroc, nous ne pouvons, pour l’heure, prétendre à une telle prouesse. Mais notre pays pourra-t-il  au moins atteindre le seuil minimal nécessaire qui, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est 2,5 psychiatres pour 100.000 habitants ? 
Une question d’autant plus lancinante qu’une enquête nationale, réalisée par le ministère de la Santé, en partenariat avec l’OMS, en a démontré l’urgence et l’acuité. 48,9 % des personnes interrogées dans ce cadre, y présentaient au moins un signe relevant de tel ou tel trouble mental, allant du simple trouble obsessionnel ou de l’insomnie passagère à des manifestations plus graves comme les psychoses. Par ailleurs, 25,6% des personnes visées par cette enquête présentaient une dépression. 
Malgré le nombre important de personnes qui souffrent de troubles mentaux dans notre pays, on ne dispose que de 1900 lits psychiatriques pour une population  de 32 millions d’habitants. Trois fois moins de lits que nos voisins algériens et tunisiens. 

Le décret fixant les restrictions à l’AME publié au « Journal officiel »

19/10/2011
    
Inscrites dans la loi de finances 2011 promulguée le 30 décembre dernier, les restrictions à la prise en charge des frais de santé par l’aide médicale d’État sont désormais précisées par un décret , publié ce mercredi au « Journal officiel ».
L’accès à l’AME est déjà conditionné, depuis le 1er mars, à un droit d’entrée annuel de 30 euros par bénéficiaire majeur. Sont maintenant exclus de la prise en charge les frais relatifs aux cures thermales et aux actes techniques, examens de biologie médicale, médicaments et produits nécessaires à l’assistance médicale à la procréation. Le législateur estime qu’ils font partie des « catégories d’actes, produits et prestations dont le service médical rendu n’a pas été qualifié de "moyen" ou d’"important" ou qui ne sont pas destinés, directement au traitement ou à la prévention d’une maladie ».

15 000 euros.

Le décret précise également les cas dans lesquels la prise en charge de« certains soins hospitaliers programmés particulièrement coûteux sera soumise à un agrément préalable des caisses d’assurance-maladie ». La procédure « est applicable aux soins hospitaliers programmés dont le coût estimé au moment de la demande d’agrément est supérieur à 15 000 euros » et dont la réalisation « peut attendre un délai de quinze jours suivant la date de leur prescription ».
Dans ce cas, le bénéficiaire doit en faire la demande sur un formulaire spécifique qui devra être transmis à l’Assurance-maladie par l’établissement hospitalier. Une absence de réponse dans les 15 jours suivant la réception de la demande d’agrément vaudra accord.
Ces mesures concernent les étrangers majeurs en situation irrégulière résidant en France de manière ininterrompue depuis plus de trois mois et qui disposent de moins de 647,58 euros par mois (pour une personne seule). Elles entrent en vigueur dès demain.
La remise en cause de l’AME a soulevé, dès les premières propositions gouvernementales, une vague de protestations, notamment de l’Observatoire du droit à la santé des étrangers (ODSE), qui regroupe une vingtaine d’associations comme Act up, AIDES, Sida Info Service, la Cimade ou le Comité médical pour les exilés (COMEDE). En juillet dernier, après le rapport des députés Claude Goasguen et Christophe Sirugue, le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) demandait que « les mesures d’application de toutes les restrictions issues de la loi de finances 2011 concernant l’AME (soient) retirées immédiatement ».
› Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Interview. Connaissez-vous vos ados ? Un débat, à Caen

« L’adolescence troublée : un comportement qui rassemble ». C’est le thème d’une conférence-débat, ce jeudi 20 octobre, à 19h, à l’amphi Oeuf (bâtiment sud), du CHU de Caen. Comment gérer l’adolescence ? Côté Caen a questionné Pierre-Jean Egler, psychiatre au CHU de Caen.
Pierre-Jean Egler est psychiatre au CHU de Caen.
Pierre-Jean Egler est psychiatre au CHU de Caen.
• Pourquoi l’adolescence est-elle une étape particulière ? 
Les enjeux de l’adolescence sont multiples : l’individu voit son corps changer, ses aptitudes physiques deviennent celles d’un adulte, et, dans un même mouvement, il s’enrichit de nouvelles capacités relationnelles qui vont lui permettre de trouver de nouvelles places familiales et sociales. Alors qu’il était un(e) fils (fille), il (elle) devient un(e) homme (femme) voire père (mère) en puissance. Cet enrichissement va le conduire à trouver d’autres groupes d’appartenances que sa famille, ou son groupe d’enfance. Cette confrontation au monde extérieur va ainsi contraindre l’ado à remettre en question les connaissances qu’il a précédemment acquises. La contrainte s’applique de même aux « anciens » partenaires relationnels de l’adolescent, comme les membres de sa famille, qui vont devoir prendre en compte cette ouverture au monde, et modifier leurs interactions avec le jeune adulte.

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