Maladies cardiovasculaires, hygiène bucco-dentaire, obésité... Symptomatiques d'une absence de promotion et de prévention adaptées et efficaces, les difficultés d'accès aux soins des personnes handicapées sont renforcées, chez les personnes souffrant de déficiences mentales, par un manque d'implication marqué dans la prise en charge de leur santé. Pour y remédier, des chercheurs belges se sont penchés sur le concept d'autodétermination. Venue tout droit de la psychoéducation, la notion trouve les biais nécessaires pour responsabiliser la personne et l'aider à poursuivre au quotidien des gestes contribuant à une meilleure santé. À l'image des microcrédits pour le secteur de l'économie, Robin Bastien et Marie-Claire Haelewyck, du service d'orthopédagogie clinique de l'université de Mons, et Claude Renard, de l'observatoire de la santé du Hainaut à Havré, se sont penchés dans cette optique sur l'impact des "microdéfis".
Depuis près de vingt ans, le professeur Hugues Duffau opère certaines tumeurs cérébrales en éveillant les patients au cours de l’intervention, pour optimiser le geste chirurgical grâce à leur participation active. De son expérience unique, qui porte désormais sur plus de 600 personnes, ce neurochirurgien a tiré un ouvrage qui l’est tout autant, L’Erreur de Broca. Ce livre, dit-il, il l’a écrit pour ses patients et patients potentiels atteints d’un gliome de bas grade, une tumeur cérébrale d’évolution lente.
Mais sa lecture est à recommander bien au-delà. Modèle du genre pour ses qualités didactiques (en fil rouge, le cas très complet et concret d’une jeune femme), L’Erreur de Brocaest aussi le récit du combat acharné de ce médecin pour bousculer un dogme, et une réflexion passionnante sur le cerveau humain.