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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 16 septembre 2022

Où sont passés les enfants des villes ?

Par   Publié le 15 septembre 2022

Two girls playing on a street corner in North Kensington, London. The smaller girl swings from a rope attached to a lamppost. Other children are approaching on scooters, and a young man has just crossed the road. (1957)

En ville, on ne voit quasiment plus d’enfants seuls dans la rue. Pour aller à l’école, 97 % des élèves d’élémentaire sont accompagnés. Quatre spécialistes décryptent cette disparition progressive.

Vous souvenez-vous de l’âge auquel vous êtes sorti seul dans la rue pour la première fois ? Si vous êtes parent, il y a de fortes chances que ce grand moment d’autonomie soit survenu bien plus tôt que pour vos propres enfants. Les enfants seuls ont quasiment disparu des villes. Il suffit d’un chiffre pour donner la mesure du phénomène : en France, dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants, 97 % des élèves d’élémentaire sont accompagnés pour se rendre à l’école, 77 % de ceux du collège, selon un sondage Harris Interactive pour l’Unicef réalisé en 2020. Dans un texte intitulé « Les risques de la rue », disponible en ligne, le ministère de l’intérieur recommande même aux parents d’éviter toute sortie non surveillée des enfants, comme une sorte d’institutionnalisation des peurs collectives : « Faites en sorte qu’il ne soit jamais seul. Faites-le accompagner par une personne de confiance. »

Comment et pourquoi nos enfants ont-ils disparu des rues des villes ? Nous avons posé la question à quatre spécialistes d’horizons différents.

Thierry Paquot est philosophe. Il a écrit plusieurs ouvrages traitant de la place des enfants dans le monde et dans la ville, dont son plus récent, Pays de l’enfance (Terre urbaine, 254 pages).

Clément Rivière est maître de conférences en sociologie à l’université de Lille, auteur de Leurs enfants dans la ville. Enquête auprès de parents à Paris et à Milan (Presses universitaires de Lyon, 2021).

Anne-Marie Rodenas a fondé le Cafézoïde – Café des enfants à Paris 19e, qui fête ce 18 septembre ses 20 ans. Un lieu associatif où tous les enfants de 0 à 16 ans sont libres de venir jouer, échanger, travailler à leur guise.

Serge Tisseron est psychiatre et psychanalyste, membre de l’Académie des technologies. Il vient de publier Le Déni ou la fabrique de l’aveuglement (Albin Michel, 256 pages).

Les enfants des villes sont-ils devenus des enfants d’intérieur ?

Thierry Paquot Oui. Ils sont devenus des enfants d’un intérieur qui n’est pas forcément celui de l’appartement mais celui des activités extrascolaires : le conservatoire, les sports, les arts plastiques… C’est-à-dire qu’ils sortent pour être à nouveau enfermés. Les enfants sont confinés. Depuis deux ans, le mot est un peu galvaudé, mais c’est bien de cela qu’il s’agit.

Téléconsultation psy, c’est pour moi ?

Écrit par  

Avec Yann Leroux, psychologue, psychothérapeute et psychanalyste

Publié le 13/09/2022

Entamer une thérapie sans se déplacer, c’est possible et même de plus en plus courant. Et ça n’a rien d’un traitement au rabais !

Téléphoner ou écrire à son psy, ça se faisait déjà quand on ne pouvait pas se déplacer, qu’on souffrait d'anxiété sociale ou qu’on voulait continuer avec le même thérapeute après un déménagement. Mais le Covid a donné un gros coup d’accélérateur aux thérapies en ligne. Visioconférences et téléconsultations sont entrées dans nos mœurs et plus de trois psychologues sur quatre (85,6 %) les pratiquent, contre 38 % en 2017. Parmi les outils qu’ils utilisent le plus : Skype et les appels vidéo via WhatsApp. Mais pas forcément besoin d’allumer sa caméra ! On peut aussi échanger par téléphone, voire par mails ou par SMS. Le procédé peut paraître un peu froid ou artificiel, il permet pourtant un vrai suivi.

Un accès aux soins facilité pour tous

Les déserts médicaux, ça existe également chez les psys. Les thérapies à distance lèvent en partie l’isolement géographique, quand l’accès à un professionnel demande de longs déplacements qui peuvent décourager. Elles offrent aussi un éventail de choix plus large, pour trouver par exemple un professionnel spécialisé dans notre problématique (couple, phobies...), dans l’approche qu’on souhaite expérimenter (thérapie cognitive et comportementale, EMDR, etc.) ou entamer un suivi avec quelqu’un qu’on nous a recommandé même s’il ne consulte pas à côté de chez nous. Sans parler de celles qui jonglent avec des agendas surchargés et trouveront peut-être enfin un créneau pour se lancer.

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Extramuros, une peine sans mur

 

Dans le documentaire « Extramuros, une peine sans mur » (2021), la réalisatrice Catherine Réchard invite le spectateur sur les pas d’une éducatrice chargée d’encadrer des « probationnaires » dans le cadre d’un « placement extérieur ».

Le « placement extérieur » constitue, pour des personnes condamnées, une alternative à l’emprisonnement. À Reims, l’association Le Mars (Mouvement d’action et de réflexion pour l’accueil et l’insertion sociale), créée en 1973, est conventionnée avec l’Administration pénitentiaire pour accueillir et encadrer des bénéficiaires de cette mesure judiciaire.

Avec chaque bénéficiaire, le Mars définit un projet de réinsertion qui touche des aspects essentiels de sa vie : emploi, formation logement, hébergement, famille, soins. Ce projet est soutenu par le Service pénitentiaire d’insertion et de probation et  validé par le juge de l’application des peines.

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Covid-19 : la fin de la pandémie est « à portée de main », pour le chef de l’OMS

Publié le 14 septembre 2022 

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, prononce un discours à Tel-Aviv (Israël), le lundi 12 septembre 2022.

Verrait-on enfin l’issue du tunnel ? Selon le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le monde n’a jamais été en aussi bonne position pour mettre fin à la pandémie de Covid-19, qui a causé la mort de plusieurs millions de personnes depuis fin 2019.

Jaurès : “Le capitalisme porte en lui la guerre”


 



Mercredi 14 septembre 2022

Provenant du podcast

Entendez-vous l'éco ?

Jean Jaurès (1859-1914) à la tribune de la Chambre des députés. Tableau de Jean Veber (1868-1928), 1903. Musée Carnavalet,Paris ©Getty - Photo Josse/Leemage/Contributeur

Résumé

Dans quelle mesure le refus initial de la violence capitaliste conduit-il Jaurès à épouser le socialisme réformiste, celui de la négociation plutôt que de la révolution ? Comment Jaurès envisage-t-il pacifiquement le système capitaliste international et sa régulation ?


avec :

Gilles Candar (Historien. Président de la Société d'études jaurésiennes.), Alain Chatriot (Professeur des universités Centre d'histoire de Sciences Po)


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Le test de Bechdel-Wallace, cinéma label féministe

Par   Publié le 

Est-ce si difficile, au cinéma, de faire parler deux personnages féminins d'autre chose qu'un homme ? C'est ce que le test de Bechdel-Wallace entend évaluer… Et nombre de films, encore, n'obtiennent pas la moyenne. Histoire d'un indicateur du sexisme en fiction, ses vertus et ses écueils.

Nous sommes dans les rues de New York, deux femmes passent devant un cinéma. Sur les affiches des films, un Rambo tous muscles dehors tente de voler la vedette à Conan le barbare :

« Tu veux aller voir un film et manger du pop-corn ?

- Hm, je sais pas trop… J’ai une règle, tu vois : je ne regarde que des films qui répondent à trois exigences. Un : qu’il y ait au moins deux femmes. Deux : qu’elles dialoguent l’une avec l’autre. Et trois : qu’elles parlent d’autre chose que d'un homme.

- Plutôt strict, mais c'est une bonne idée.

– Tu parles ! Le dernier que j’ai pu voir comme ça, c’était Alien… »

Les deux femmes repartent ; le pop-corn, ce sera plutôt à la maison. On doit cette scène à la dessinatrice américaine Alison Bechdel, invitée de Par les temps qui courentElle est tirée de l'une de ses bandes dessinées publiées en 1985 : Dykes to watch out for(Lesbiennes à suivre en français), une œuvre traitant d'homosexualité féminine aux Etats-Unis à travers une grande diversité de personnages... Comment cette boutade cartoonesque sur le sexisme des scénarios de films est-elle devenue une référence de la littérature de cinéma ? Reprise par la critique féministe, le dialogue est désormais un outil de classement des films selon le degré d'attention qu'ils portent aux personnages féminins : le "test de Bechdel-Wallace", du nom de l'autrice et son amie, Liz Wallace, qui lui a inspiré cette planche.

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«L’histoire incroyable du sexe» en BD : l’érotisme en long, en large et en bulles

par Katia Dansoko Touré

Dans un roman graphique fourni, l’anthropologue et sexologue Philippe Brenot et l’autrice et dessinatrice Laetitia Coryn livrent une histoire des pratiques sexuelles à travers les âges et les civilisations. Drôle et pédago.
publié le 14 septembre 2022 à 22h35

Une fresque anthropologique et culturelle qui se penche sur les histoires millénaires des us et coutumes autour de la sexualité, de l’Europe au continent africain en passant par l’Asie ou le Moyen-Orient : il ne s’agit pas là d’un essai ou d’une somme historique, mais de l’Incroyable histoire du sexe (1)un roman graphique qui détaille, au fil de ses 365 pages, positions sexuelles, pratiques, mythes et légendes. Les corps nus, les poitrines, les parties génitales s’y affichent allègrement et on sourit d’une page à l’autre. Pour ses auteurs, Philippe Brenot, anthropologue et sexologue, et Laetitia Coryn, autrice et dessinatrice de bande dessinée, il s’agissait avant tout de faire en sorte, qu’à travers ces dessins, les sexualités soient abordées sans tabou. «Raconter tout cela avec la bande dessinée plutôt qu’à travers un essai permet de rendre ces histoires plus accessibles aux ados comme aux adultes, plus intéressantes et plus ludiques, explique Philippe Brenot qui est aussi l’auteur de nombreux ouvrages sur la sexualité. Et il était important que ce soit une femme et un homme qui racontent cette histoire du sexe.»

jeudi 15 septembre 2022

Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, LA VOIX DE CEUX QUI CRIENT. Rencontre avec des demandeurs d’asile

Couverture du livre La Voix de ceux qui crient


Les demandeurs d’asile et les réfugiés font partie aujourd’hui du quotidien de nos sociétés : nous entendons parler « d’eux » aux nouvelles et dans les journaux, nous les voyons sous les ponts, dans les camps, nous les apercevons parfois dans le métro. Nous en entendons surtout parler en termes de chiffres et de statistiques ou de catégories administratives. Or, dans leurs récits, ces hommes et ces femmes exposent leur souffrance, expliquent leur exil. Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, psychologue à l’hôpital Avicenne de Bobigny, jongle entre les récits de personnes qu’elle accompagne dans un cadre clinique et les démarches administratives auxquelles elles doivent faire face. Entre ces deux mondes auxquels sont confrontés les demandeurs d’asile – la survie au quotidien et la détresse psychique –, l’exigence de l’État d’entrer dans la case qui leur correspond. À travers des récits de souffrance, La voix de ceux qui crient nous propose des clés pour essayer de comprendre une réalité qui nous dépasse, sans réduire la personne à sa souffrance et en essayant d’élargir notre champ de vision. Cinq chapitres, où l’auteure nous donne à mieux comprendre qui sont les demandeurs d’asile, au-delà de la suspicion ou de la victimisation, et comment une consultation clinique peut se transformer en un lieu de rencontre et non pas un lieu de folie, lorsqu’ils retrouvent leur voix, une voix d’homme ou de femme libre. La constante de ce livre est cette parole qui permet de trouver du sens au milieu de l’incertitude, de retrouver une place politique, sociale et culturelle. Avec respect, la psychologue expose les mots que partagent les demandeurs d’asile, des mots chargés d’angoisse qu’elle essaye de transformer afin qu’ils se les approprient pour redevenir acteurs de leur propre histoire, sans vouloir effacer le passé douloureux, mais simplement pour aller mieux.


Psychatrie : "la demande n'a cessé de croître et les moyens de diminuer"

Par  France Bleu Lorraine Nord  Mardi 13 septembre 2022

Des enfants et des adolescents qui rencontrent de plus en plus de difficultés et des hôpitaux avec de moins en moins de moyens pour les aider. C'est le constat de Daniel Marcelli, pédopsychiatre et président de la Société Française de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent. 

Daniel Marcelli, pédopsychiatre et président de la Société Française de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent parle d'épidémie de dépression chez les adolescents.
Daniel Marcelli, pédopsychiatre et président de la Société Française de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent parle d'épidémie de dépression chez les adolescents. © Maxppp - PHOTOPQR/DNA/MAXPPP

Pour les 50 ans du centre hospitalier de Jury, Daniel Marcelli, pédopsychiatre et président de la Société Française de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescentanime une conférence ce mardi 13 septembre à 20h30 à l'Hôtel de ville de Metz. L'événement est ouvert à tous et pour en parler, Daniel Marcelli était l'invité de la matinale de France Bleu Lorraine. 

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Psychose de l'adulte : définition, symptômes, diagnostic et traitement

Écrit par  ublié le 2/06/2022 

La psychose est la maladie psychiatrique par excellence, sous laquelle nous retrouvons notamment la schizophrénie. Définition, symptômes, diagnostic et traitement avec le psychiatre Serban Cristescu.

La psychose est une maladie psychiatrique qui touche 1 % à 3 % de la population à un moment de sa vie. Les premiers épisodes psychotiques se déclarent assez tôt, à partir de 12-15 ans jusqu'avant 25-30 ans. La personne vivant un épisode psychotique est déconnectée du réel, ce qui engendre de graves répercussions sur sa vie sociale, affective ou professionnelle.

1. Qu’est-ce que la psychose ?

La psychose se caractérise par une perte de contact avec la réalité. “Pour comprendre la psychose, on peut l’opposer à la névrose, dont tout le monde souffre à des degrés variable (les moins décelables étant même nommées "normose" par certains psychiatres), il n’y pas de perte de contact avec la réalité et la personne se rend compte, tandis que dans la psychose le contact est perdu et la personne ne sait pas qu’elle est dans un épisode psychotique,” explique le psychiatre.

La psychose modèle est la schizophrénie (c’est la forme extrême de la psychose). Elle est la forme de psychose la plus répandue dans la population, jusqu’à 1 à 2 %.

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Fin de vie : "La mort ne sera jamais une réponse digne à la souffrance humaine", pour Xavier, infirmier en soins palliatifs

Publié 

Le comité d'éthique juge possible une "aide active à mourir" strictement encadrée. Sur franceinfo, Xavier, infirmier en soins palliatifs assure que la loi actuelle est "bien ficelée" et rappelle que sa "mission" n'est pas de "donner la mort". 

Accompagnement d'une personne en fin de vie dans une maison de retraite.  (AURELIEN LAUDY / MAXPPP)

"La mort n'a jamais été et ne sera jamais une réponse digne à la souffrance humaine", affirme mardi 13 septembre sur franceinfo Xavier, infirmier en soins palliatifs, alors qu'une convention citoyenne sur la fin de vie sera lancée en octobre, avec l'objectif d'aboutir à un texte de loi en 2023. Auteur-dessinateur de deux bandes-dessinées sous le pseudonyme "L'homme étoilé", il juge la loi actuelle sur la fin de vie "bien ficelée et cohérente" même si "des axes d’amélioration sont possibles." Mardi 13 septembre, le Comité d'éthique a jugé possible "une aide à mourir" strictement encadrée. 

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Fin de vie : Emmanuel Macron avance sans conviction

par Jean-Baptiste Daoulaspublié le 12 septembre 2022

Le Président s’engage au vote d’une loi sur l’aide active à mourir avant la fin de l’année 2023, tout en refusant d’exprimer ses préférences sur un sujet qu’il a longtemps tenté d’éviter.

Emmanuel Macron n’avance qu’à pas prudents vers la légalisation de l’aide médicale active à mourir. Une fois connu un nouvel avis du Comité national consultatif d’éthique, rendu public ce mardi matin et qui devrait exprimer «une opinion dissidente», c’est-à-dire sans consensus entre ses membres, le Président compte annoncer la mise en place d’une convention citoyenne en octobre. D’une durée de six mois, elle sera le prélude à une nouvelle loi. L’objectif est d’aller vite puisque le chef de l’Etat compte «faire changer le cadre légal» avant la fin de l’année 2023.

Fin de vie : « Légiférer sur l’euthanasie n’est pas une urgence politique »

Emmanuel Hirsch   Professeur émérite d’éthique médicale

Publié le 13 septembre 2022

Alors que le chef de l’Etat devait préciser les modalités de la convention citoyenne sur la fin de vie, le professeur émérite d’éthique médicale Emmanuel Hirsch s’interroge, dans une tribune au « Monde », sur l’opportunité de relancer un débat qui divise la société.

Il ne s’agit pas tant de légiférer sur l’euthanasie que de penser ensemble un modèle de société favorable à une vie digne d’être vécue jusqu’à son terme, respectueuse des préférences et des droits de chacun, attentive à éviter les discriminations et donc inspirée des valeurs de notre démocratie. Notre vigilance concerne tout d’abord ceux que nous abandonnons en pleine vie et qui parfois revendiquent le droit à la mort, faute d’être reconnus dans la plénitude de leurs droits à la vie.

Fin de vie : le Comité d’éthique juge possible une aide active à mourir strictement encadrée

Le Monde avec AFP et Reuters   Publié le 13 septembre 2022 

Emmanuel Macron a, de son côté, annoncé la mise en place d’une convention citoyenne, d’une durée de six mois, censée aboutir à un texte de loi en 2023. Le processus vise à compléter la loi Claeys-Leonetti, qui a ouvert, en février 2016, un droit à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, à destination des patients en soins palliatifs.

C’était un avis très attendu ; le Comité consultatif national d’éthique juge possible une aide active à mourir strictement encadrée, dans un avis rendu public mardi 13 septembre. Alors que plusieurs pays ont modifié leurs législations respectives depuis une dizaine d’années et que le Parlement français en a débattu, le CCNE avait mis en place, en juin 2021, un groupe de travail pour réfléchir à nouveau aux questions éthiques de la fin de vie. La publication du nouvel avis du comité d’éthique lance formellement une séquence qui pourrait aboutir à un texte de loi.

« Il existe une voie pour une application éthique d’une aide active à mourir, à certaines conditions strictes avec lesquelles il apparaît inacceptable de transiger », a déclaré lors d’une conférence de presse Alain Claeys, l’un des rapporteurs d’un avis rendu mardi par l’institution.

Les infirmières de la folie : l'animation pour démocratiser l'information

Par : Alexandra Perron.   1 août 2022




Des étudiants du BASA, avec la professeure Marie-Josée Saint-Pierre, ont participé à la production d'un webdocumentaire sur l'histoire des infirmières psychiatriques au Québec

Cette photographie du fonds Charlotte Tassé de la BAnQ, Centre d’archives de Montréal, a été modifiée par Aurélie Galibois, ancienne étudiante au BASA, pour la page d'accueil du webdocumentaire <em>Les infirmières de la folie</em>. 

Le titre capte l'attention: Les infirmières de la folie. Avec plus de deux heures de contenu sur l'histoire des soins infirmiers en psychiatrie au Québec, le nouveau webdocumentaire réalisé en collaboration entre l'Université d'Ottawa et l'Université Laval révèle une foule d'information sur celles qui soignaient les «déshérités de l'esprit». 

À travers des capsules interactives et documentaires, on suit le parcours de trois infirmières du XXe siècle basé sur des archives historiques. On retrace la carrière de Charlotte Tassé, qui a ouvert la toute première école de gardes-malades auxiliaires du Québec et dirigé le sanatorium du Dr Prévost pour en faire un grand centre neuropsychiatrique. 

Le webdocumentaire regorge de photos d'archives, comme ici pour illustrer l'époque où travaillait Charlotte Tassé.

Le personnage fictif d'Éméla nous plonge dans l'univers de l'hôpital Saint-Jean-de-Dieu (aujourd'hui l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal), avec sa petite locomotive électrique et son «char à bancs» qui transportait les passagers aussi bien que les repas dans les différents pavillons. On y relate la retentissante publication du livre d'un ancien patient, Les fous crient au secours, qui a conduit à une commission d'enquête sur les hôpitaux psychiatriques et au rapport Bédard, au début des années 1960. 

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mercredi 14 septembre 2022

Euthanasie, suicide assisté, sédation profonde : quelles sont les réglementations ailleurs en Europe ?

 le 13 septembre 2022 

Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Espagne, Suisse : ces cinq pays européens ont des législations plus avancées concernant le droit à mourir dans la dignité et pourrait servir d'exemple à la réglementation française, qui devrait évoluer. 

Une manifestation en faveur de la loi pour l'euthanasie à Madrid, le 18 mars.

Une manifestation en faveur de la loi pour l'euthanasie à Madrid, le 18 mars. (JAVIER SORIANO / AFP)

Le débat sur la légalité de l’euthanasie est relancé après une prise de parole du président de la République et la publication d’un avis du Comité d’éthique. Emmanuel Macron a annoncé mardi le lancement d'une large consultation citoyenne sur la fin de vie, en vue d'un possible nouveau cadre légal d'ici la fin 2023. Une convention citoyenne devrait être organisée en octobre et ses conclusions devraient être rendues en mars. Le Comité d'éthique a jugé mardi dans un avis qu'une « aide active à mourir » pourrait s'appliquer en France, mais « à certaines conditions strictes ».

Pour l’instant, le cadre législatif français, symbolisé par la loi Claeys-Leonetti, permet la sédation profonde et continue jusqu’au décès mais ne peut pas le provoquer. Le pronostic vital du patient doit être engagé à court terme. Cette décision peut être prise sur demande du patient s'il est en capacité de s'exprimer, ou bien au travers des directives anticipées ou d'un témoignage des proches du malade.

En revanche, l’euthanasie, soit le fait de donner délibérément la mort à un patient dans le but d'alléger ses souffrances physiques et morales, est interdite. Tout comme le suicide assisté ou l’aide médicale à mourir, qui consiste à donner au patient les moyens de mettre fin à ses jours. Le médecin prescrit la dose létale, mais c'est le malade, parfois aidé d'un tiers, qui effectue l'acte.

Pourtant, plusieurs pays en Europe le permettent pourtant comme les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg ou l’Espagne ou la Suisse. 

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