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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 11 février 2013

Avec Internet et les écrans, mon cerveau a-t-il muté ?

DÉBAT | Lecture en diagonale, perte de concentration... le Net et les technologies numériques bousculent nos façons de penser. Faut-il s'en inquiéter ? Pas forcément. On vous explique pourquoi.


Le 09/02/2013
Marc Belpois - Télérama n° 3291

 illustration de Douglas Coupland
illustration de Douglas Coupland
Sur le mur d'une galerie d'art de Toronto, ce slogan : « Mon cerveau d'avant Internet me manque » (1). C'est drôle. Vaguement perturbant, aussi. L'œuvre, une impression de lettres capitales noires sur fond mauve signée Douglas Coupland (le romancier canadien, auteur de Génération X, est également artiste visuel), connaît un succès certain sur le Net, où on l'affiche comme un trait d'esprit doublé d'un trait de génie, une illumination.


Le poème retrouvé des atomes

Si vous avez aimé Le Nom de la rose, vous allez adorer l'histoire de Poggio Bracciolini (1380-1459) et du manuscrit qu'il retrouva dans un monastère. Heureusement, ici, point de catastrophe finale : il s'agit d'un happy end, et vous pouvez facilement vous procurer ledit ouvrage, qui contribua à inspirer la science moderne.
Dans le livre qui relate cette aventure (The Swerve - "la déviation" -, de Stephen Greenblatt, W. W. Norton, 2011), un chapitre est consacré à l'histoire d'une fin du monde : celle du monde classique et de la perte de la plupart de ses oeuvres. Presque mille ans après, les précurseurs de la Renaissance écument les bibliothèques des monastères afin de retrouver des chefs-d'oeuvre oubliés. Bracciolini, secrétaire pontifical, après l'échec de son parti - le pape, son employeur, sera jeté en prison -, part à travers monts et vaux de Bavière à la recherche d'autres trésors. C'est ainsi que, probablement dans le monastère de Fulda, il tombe en 1417 sur une copie du De rerum natura (De la nature), de Lucrèce.
Bracciolini se rend rapidement compte qu'il a mis la main sur une oeuvre hors norme, radicale, excessive déjà pour les auteurs classiques. Lucrèce, disciple fidèle d'Epicure, y expose un matérialisme sans concessions : l'Univers est constitué d'un nombre infini d'atomes qui se meuvent au hasard à travers l'espace, formant des structures complexes pour se désagréger et former par la suite de nouvelles configurations. Il n'y a pas de grand plan, pas d'architecte divin.

Quand le cerveau dit stop ou encore

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 
En plein travail, en pleine révision d'un examen, bref, au cours d'un effort, comment le cerveau "sait-il" qu'il est temps de faire une pause ? C'est cette question que se sont posée Florent Meyniel et Mathias Pessiglione, de l'unité Inserm 975 du Centre de recherche en neurosciences de la Pitié-Salpêtrière (Inserm - université Pierre-et-Marie-Curie/CNRS).
Le cerveau décide de poursuivre ou non l'effort, et donc de faire ou non un break, en évaluant les bénéfices à en tirer ou les coûts que cela implique.
Les chercheurs sont partis de l'hypothèse que l'accumulation d'un signal cérébral de fatigue déclenche la décision d'arrêter l'effort, et que, à l'inverse, sa dissipation envoie le signal de reprendre le travail en cours. Pour mesurer leur hypothèse, ils ont mis en place un test auprès de 39 personnes volontaires. L'étude a été publiée dans la revue PNAS en janvier.

L'altruisme éclairé par un séisme


LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 07.02.2013


L'effet du séisme sur les enfants variait selon l'âge. Ceux de 6 ans se sont montrés plus égoïstes, leurs dons se réduisant d'un tiers. Mais ceux de 9 ans étaient trois fois plus généreux après la catastrophe.
L'effet du séisme sur les enfants variait selon l'âge. Ceux de 6 ans se sont montrés plus égoïstes, leurs dons se réduisant d'un tiers. Mais ceux de 9 ans étaient trois fois plus généreux après la catastrophe. | GETTY IMAGES/AFP

Face à l'adversité, qu'advient-il de l'altruisme, un des piliers du développement des sociétés humaines ? Une étude menée chez l'enfant, avant et après une catastrophe naturelle, livre des réponses étonnantes. "L'ensemble des études de laboratoire montre que les enfants sont naturellement altruistes", relève Jean Decety, professeur de psychologie et psychiatrie à l'université de Chicago. Mais aucune étude n'a été réalisée dans des conditions naturelles.
Le 12 mai 2008, une catastrophe a brutalement fait irruption dans les expériences des chercheurs. Ce jour-là, un séisme de magnitude 7,9 ravage la province de Sichuan, à l'est du plateau du Tibet. Plus de 87 000 personnes périssent.
Mais, avant le désastre, une étude sur l'altruisme infantile était menée sur place par une équipe internationale associant Jean Decety, deux universités chinoises et l'université de Toronto.
"Nous avons décidé d'adapter cette étude pour évaluer l'impact de ce séisme sur l'altruisme des enfants", explique Jean Decety. A première vue, cet opportunisme peut choquer : quels ont été l'altruisme et l'empathie des chercheurs vis-à-vis des enfants frappés par la tragédie ?

Les maths révolutionnent la biologie

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 

En ces temps de discussions sur le mariage pour tous, Ian Stewart nous livre une ode à l'union réussie entre la nature et les mathématiques. Chacun conviendra de la fascinante beauté des deux mariés. L'auteur, bien connu dans la vulgarisation scientifique, nous convainc sans mal que cette union est pour le meilleur. Il la hisse même au rang de révolutionnaire car, pour lui, elle fera naître les prochains progrès dans la compréhension des phénomènes naturels.
Avant d'en esquisser les premières réussites, Ian Stewart revient sur les précédentes révolutions que la biologie a connues : le microscope pour découvrir les bactéries, la classification des êtres vivants, la théorie de l'évolution, la découverte des gènes et celle de la structure de l'ADN. Dans cet inventaire, les maths ont déjà leur place : description d'arbres phylogénétiques, combinatoire génétique, topologie pour décrire la forme de molécules complexes... Mais ce n'est (presque) rien à côté de la suite, qui nous apporte la double satisfaction d'apprendre des choses à la fois en biologie et en maths - qu'elles relèvent de connaissances "anciennes" ou plus contemporaines - à la pointe de la recherche actuelle.

dimanche 10 février 2013

Le facebook médical est né

Cegedim, grand éditeur informatique français, met au point pour les médecins et sur tous les supports digitaux (tablettes, ordinateur, smartphone …), un site webd’échanges et de partages d’études, d’articles, d’informations. Le site a été lancé en 2012 dans quatre pays. Il le sera en 2013 dans 8 pays dont la France. Le partage d’informations et de données devrait être important dans les échanges professionnels sur la base de lettres venant de diverses sources, dont la presse, les congrès, les industries et les médecins entre eux. Docnet devient ici un site communautaire de partage qui met les médecins en contact.

Elargir l’accréditation aux médecins des hôpitaux publics ?

Les médecins salariés sont-ils des praticiens comme les autres ? A ce jour, ils ne sont pas éligibles au dispositif d’accréditation qui permet de réduire le risque d’erreurs médicales. Seuls les médecins exerçant en libéral disposent pour certains d’entre eux d’un financement spécifique à ces programmes. Au départ, le système avait été conçu au moment où le montant des primes d’assurances explosait pour les spécialités à risque comme la chirurgie générale, l’obstétrique. Les sommes versées aux praticiens volontaires dans cette démarche de gestion des risques devait également se traduire par une limitation des dépassements d’honoraires. Le contrat a-t-il été rempli sur cet objectif ? Rien n’est moins sûr.

Les hôpitaux publics sont consternés…

Y aurait-il un décalage entre les déclarations affichées par Marisol Touraine en faveur de l’hôpital public et la réalité des chiffres bruts ? La baisse annoncée des tarifs publics de l’ordre de 1,71% alors que celle des cliniques privées serait limitée à 0,53% a jeté la consternation au sein de la Fédération hospitalière de France (FHF) qui dénonce deux poids, deux mesures. « Ceci est incompréhensible, sauf si un choix délibéré a été fait par le Gouvernement en faveur du secteur commercial, au détriment du service public », a écrit dans une lettre adressée à Marisol Touraine Frédéric Valletoux, le président juste réélu de la FHF. Au-delà de cette « guerre des prix », la FHF revendique également la limitation au strict minimum des enveloppes fléchées pour de nouvelles activités. Argument invoqué, en dépit des annonces, elles ne sont pas financées. Et se heurtent donc à l’insuffisance du taux de l’Ondam. La FHF demande également des financements supplémentaires pour les établissements indispensables à faible activité.      
Information du 24.01.13
Dépistage et conseil minimal, la base du sevrage alcoolique
Publié le 23/01/2013

Des travaux internationaux ont montré que 20 à 30 % des patients qui se présentent en consultation de soins primaires ont une consommation d’alcool à risque ou excessive. Une consommation est dite à risque quand elle est régulière et pourrait être à l’origine de problèmes physiques ou psychologiques, tandis qu’une consommation est excessive quand ces problèmes sont déjà présents. Selon une revue systématique de la Cochrane, dépister systématiquement ces pratiques grâce à de courts questionnaires suivis d’un conseil minimal réduirait significativement la consommation des patients vus en soins primaires.


Enfants et écrans : attention à la “pensée zapping”

ENTRETIEN | Julien Gautier, enseignant et animateur de la revue Skhole.fr commente le rapport de l'Académie des sciences, publié ce mardi 22 janvier. Dans son numéro du 6 février 2013, “Télérama”, consacrera un dossier spécial au cerveau face aux écrans.


Le 22/01/2013

Notre cerveau à l’heure des nouvelles lectures


Notre cerveau à l’heure des nouvelles lectures
Par  le 04/01/13
Maryanne Wolf, directrice du Centre de recherche sur la lecture et le langage de l’université Tuftsest l’auteur de Proust et le Calmar (en référence à la façon dont ces animaux développent leurs réseaux de neurones, que nous avions déjà évoqué en 2009). Sur la scène des Entretiens du Nouveau Monde industriel au Centre Pompidou, la spécialiste dans le développement de l’enfant est venue évoquer “la modification de notre cerveau-lecteur au 21e siècle” (voir et écouter la vidéo de son intervention)…

"Lacan et l'oubli du rire de Marx", par Geneviève Morel

Vidéo à voir ici

vendredi 8 février 2013

Mères et bébés sans-papiers 
Une nouvelle clinique à l'épreuve de l'errance et de l'invisibilité ?
Christine DAVOUDIAN (ed)

Co-Auteurs : Brigitte ANDRIEUX - Patrick BEN SOUSSAN - Herve BENTATA - Armando COTE -Christine D-YVOIRE-DOLIGEZ - Agnes DELAGE -Benjamin DEMAGNY - Olivier DOUVILLE - Marion FELDMAN - Bernard GOLSE - Cihan GUNES -Malika MANSOURI - Bertrand PIRET - Nathalie PRETE Marie-jose VILLAIN - 


Voir le sommaire

Préface de Patrick Ben Soussan
Comment mettre au monde et inscrire un enfant dans un lieu d'où soi-même on est exclu ? Il existe en France de plus en plus de femmes enceintes, de mères avec leurs bébés, issues de parcours migratoires chaotiques qui sont confrontées à une extrême précarité et souvent à l'errance. Leur avenir est peu lisible du fait de leur absence de titre de séjour qui les place dans une situation « hors champ social ».

De leurs lieux d'exercice (PMI, maternités, crèches, UME, CMP, associations et autres), des professionnels témoignent de leur rencontre avec ces patientes. Ils tentent de penser les effets de ces situations sur la vie psychique des mamans et des bébés dans ce moment si particulier de la construction des premiers liens. Éprouvés par cette clinique, ils questionnent également leurs représentations, leurs attitudes, ainsi que les dispositifs d'accueil et de soins qui peuvent se trouver, comme les soignants eux-mêmes, mis à mal. Par cet ouvrage, ils souhaitent contribuer à faire sortir de l'invisibilité les mères et les bébés sans-papiers afin de leur offrir un accueil qui ne saurait souffrir aucun mode d'exclusion.



En consentant à se laisser enseigner par ses patientes hystériques, Freud a découvert l’inconscient auquel une dimension jusque là inconnue et irrépressible du désir donne sa logique si paradoxale. Sans oublier celle, toute subjective et jouissive, de la vérité qui y tient le haut du pavé, que ce soit sous sa forme traumatique ou fantasmatique et qui se manifeste dans le symptôme.Car, avec l’hystérie, c’est le « mystère du corps parlant » qui vient au premier plan et qui s’affiche dans ses débordements de jouissance comme dans sa géographie anatomique aberrante. Quel sens donner à cette jouissance ?C’est dire combien l’hystérique sait faire parler l’inconscient mais aussi animer la structure au point que Freud a fait de l’hystérie le noyau de toute névrose et Lacan, un discours, autrement dit, un lien social. En faisant de sa division subjective, étendard, l’hystérique n’est-elle pas celle qui montre à ciel ouvert la condition de sujet de toutparlêtre ?C’est dire aussi qu’après plus de 50 ans de DSM, malgré l’éradication du terme dans la nomenclature médicale et après plus de 4000 ans de fidèle compagnonnage, l’hystérie est toujours aussi actuelle. C’est pourquoi, elle continue de rester une question cruciale pour la psychanalyse et, dans ses présentations les plus modernes, de servir de guide aux psychanalystes face aux effets des bouleversements de notre société sur la subjectivité.

Jean-Marc Ayrault demande à sept sages de plancher sur une réforme « Santé » d’envergure

Le Premier ministre a posé les premiers jalons de la future « stratégie nationale » de santé du gouvernement lors d’un déplacement àGrenoble, ce vendredi 8 février.

Vieillir, dit-elle - Une anthropologie littéraire de l'âge



A quel âge est-on vieille aujourd'hui ? Comment les femmes perçoivent-elles l'effet de seuil du processus ? Si Balzac périmait nos aïeules à trente ans, la réalité perçue par les intéressées s'avère moins tranchée : George Sand septuagénaire encourage son "vieux troubadour" déprimé de Haubert à patienter jusqu'à ce "plus bel âge de la vie" pour accéder au bonheur. Duras se dit vieille à dix-huit ans, Beauvoir s'étiole dans ses vingt, avant de vivre l'itinéraire à rebours. 

Leurs cadettes sénescentes confient désormais à leurs journaux intimes l'émoi de leurs reverdies successives et se sentent assez gaillardes pour renouveler leur jouvence jusqu'au marathon final. Face à la parole des anthropologues, philosophes, gérontologues et autres psychologues, les Femmes écrivains (Beauvoir, Cannone, Cixous, Detambel, Duras, Ernaux, Huston, O'Faolain, Rolin...) libèrent au XXIe siècle une énergétique de crise aux antipodes des idées reçues. 
Vieillir est bien un art du temps, avec ses ruses, ses foucades et ses têtes à queue turbulents. C'est aussi une affaire de style existentiel et d'intelligence du rapport au monde, auquel l'écriture confère une griffe complice. Le lecteur est convié dans cet essai de gai savoir à une anthropologie littéraire de l'âge au féminin, depuis l'effroi de la première ride jusqu'aux surprises ultimes de la connaissance de soi.

1 857 euros par mois en moyenne pour une place en Ehpad


Une place en maison de retraite revient en moyenne à 1.857 euros par mois au résident, soit 61 euros par jour, mais les prix varient en fonction de la situation géographique de l'établissement, souligne une étude du cabinet d'audit KPMG. Selon cet Observatoire annuel des Ehpad qui porte sur 323 établissements publics et privés non lucratifs, un résident doit ainsi débourser 2.242 euros par mois en Ile-de-France, contre 1.819 euros dans les autres régions, soit en moyenne 26% de plus. En 2009, un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait évalué à 2.200 euros en moyenne le coût mensuel d'une maison de retraite. Or la pension de retraite moyenne des femmes, qui représentent la majorité des résidents de maisons de retraite, s'élève à 900 euros, rappelle l'étude de KPMG. Selon l'étude KPMG, l'âge moyen d'entrée en maison de retraite a par ailleurs reculé de 5 ans en 25 ans, passant de 80,2 ans à 85,06 ans aujourd'hui, ce qui a eu pour effet d'accroître le niveau de dépendance.

1 432 euthanasies en 2012 en Belgique


La Belgique a enregistré en 2012 un nombre record d'euthanasies, a indiqué jeudi la commission chargée de contrôler cette pratique légale depuis 10 ans. La Commission fédérale de contrôle et d'évaluation de l'euthanasie a reçu l'an dernier 1.432 déclarations d'euthanasie, en hausse de 25% par rapport aux 1.133 cas enregistrés en 2011. Elles représentent toutefois moins de 2% de l'ensemble des quelque 100.000 décès enregistrés chaque année en Belgique. Pour des raisons culturelles et de proximité avec les Pays-Bas, premier pays à avoir légalisé l'euthanasie, 81% des euthanasiés déclarés étaient flamands (1.156 cas), pour 19% de francophones (276). La grande majorités des euthanasies ont été pratiquées sur des patients souffrant du cancer (74% des cas, soit 1.055 malades). 45% des euthanasies ont été pratiquées à l'hôpital, les autres à domicile. Le Sénat envisage une révision de la loi, avec extension aux mineurs et aux malades d'Alzheimer. Celle-ci, adoptée en 2002, ne s'applique actuellement qu'aux personnes atteintes d'une maladie incurable et d'une souffrance inapaisable, à condition qu'elles soient âgées de plus de 18 ans et disposent de toutes leurs facultés mentales.
26/03/2013 - La psychiatrie dans tous ses états - La psychiatrie : Une histoire. Penser la durée, assimiler l'innovation
La onzième édition du congrès annuel « La psychiatrie dans tous ses états » de l’Association de Recherche de Soutiens et de soins en Psychiatrie Générale (ARSPG), aura pour titre « La psychiatrie : Penser la durée, assimiler l’innovation». 


Le congrès aura lieu du 26 au 29 mars 2013 dans Les Salons de l’Aveyron situé au 17 Rue de l’Aubrac 75012 PARIS. 


Cet évènement devrait réunir plus de 700 congressistes autour d’un programme de qualité.

Adresse internet :  www.arspg.org






Sortir de la tyrannie du présent
La quantité massive de données dont nous disposons sur tous les sujets, des sciences sociales aux systèmes environnementaux, nous laisse espérer la possibilité de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons.
Mais les arbres ne cachent-ils pas la forêt ? Le mathématicien Samuel Arbesman (@arbesman) affirme dans Wired qu’il nous faut désormais compléter ces big data par les “long data” : des informations sur les phénomènes lents, se développant sur le très long terme. Pour cela, nous devons collecter et surtout interpréter des données s’étendant sur plusieurs siècles, voire des millénaires.
Un exemple de ce genre de travail, cité par Arbesman, est l’oeuvre Jared Diamond, auteur deGuns, Germs and Steel (traduit en français sous le titre De l’inégalité parmi les sociétés –Wikipédia). Pour Diamond, les seules raisons pour lesquelles certaines civilisations se sont développées pour créer des institutions complexes (ce qui ne signifie pas meilleures) sont à chercher dans les conditions matérielles aux origines de l’Histoire. Ainsi le développement des pays de la zone eurasiatique s’expliquerait, entre autres, par leur situation sur un axe est-ouest (grosso modo l’itinéraire de la “route de la soie”) sur lequel les techniques d’élevage et d’agriculture peuvent aisément transiter. En effet cet axe ne connait pas de différences climatiques majeures (les transferts se déroulent à peu près sous la même latitude), ce qui évite une acclimatation trop difficile des plantes et des bêtes. Au contraire, l’Afrique et l’Amérique du sud sont structurées sur un axe nord-sud, qui rend les communications et le transfert de technologies plus difficile. Pour Diamond, prendre en compte ces aspects matériels est la seule manière d’éviter une vision raciste de l’histoire, comme lorsqu’on imagine que certaines cultures ont bloqué l’innovation. Dans cette vision à très long terme, les différences culturelles se voient gommées et on ne perçoit plus qu’une humanité unique en relation avec son environnement.
Si ces “long data” peuvent présenter un grand intérêt pour les historiens, sont-elles vraiment importantes pour qui cherche à envisager le futur ?