A quoi ressemble le cerveau des autistes, et surtout comment fonctionne-t-il ? De nombreux livres écrits par des médecins et des chercheurs s’attellent à ces questions. Parallèlement, des autistes de haut niveau comme Daniel Tammet, Josef Schovanec ou encore Hugo Loriot apportent aussi, par le récit de leur vie, des pièces décisives à ce puzzle de la science.
Dans son dernier ouvrage, qui vient d’être traduit en français, Temple Grandin livre une vision mixte, à la fois très documentée sur le plan scientifique et très personnelle. Universitaire spécialisée en zootechnie, diagnostiquée autiste à 4 ans, cette Américaine est devenue un symbole en racontant son parcours dans Ma vie d’autiste, paru en 1994 (Odile Jacob).
Son nouvel essai-témoignage est d’autant plus passionnant qu’elle a vécu de l’intérieur tous les bouleversements dans le diagnostic et la compréhension de sa maladie. « J’ai de la chance d’être née en 1947. (…) Le diagnostic d’autisme n’avait que quatre ans. Presque personne ne savait ce que c’était », écrit-elle en racontant que sa mère avait alors fait ce qui lui semblait bon : l’emmener chez un neurologue, qui a évoqué des « lésions cérébrales ». La petite Temple a été prise en charge par un orthophoniste et une nounou qui ont eu une approche« identique à celle des thérapeutes comportementalistes actuels ».