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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 29 janvier 2024

Perversion institutionnelle : vers une grande (psy)cause nationale ?

Mathieu Bellahsen (avatar)

Mathieu Bellahsen

Psychiatre et auteur

Retour sur le débat à l'Assemblée Nationale sur « l'état de la psychiatrie en France ». Exercice de langue de bois contreplaquée pour la nouvelle Ministre avec l'amenuisement de lignes de clivages politiques usuelles. Sur le terrain, « le choc d'attractivité » n'est peut être pas celui prévu.

Un hôpital à l’est de la France, une nuit, un infirmier - cela pourrait toucher toute catégorie du corps psychiatrique-. Dans une chambre, une femme hospitalisée, sans son consentement. La porte s’ouvre. Un viol. Un crime donc. 

Quelque temps plus tard : le conseil de discipline du soignant violeur au sein de cet établissement. L’homme en blouse blanche est sanctionné d’une interdiction d’exercice. Pour un an. Dans quelques mois, il reviendra. « Les hommes » se font trop rares dans les équipes de psychiatrie intra-hospitalières. 

Dans cette histoire – réelle - la justice n’a pas été saisie.

Aujourd’hui, en France, vous souhaitez commettre un crime en toute impunité ? Engagez-vous à l’HP. Nouveau « choc d’attractivité » ?

C’est l’autre versant des violences psychiatriques. Les violences envers les personnels, elles ont été rappelées à plusieurs reprises à l’Assemblée Nationale le 17 janvier dernier, les violences envers les personnes malades, moins. Quoique. Les conditions indignes de « soins » sont désormais partagées par l’ensemble des partis représentants de la Nation : de la gauche à l’extrême droite, en passant par la droite d’opposition. Au milieu, la droite de gouvernement : « en même temps, il n’y a pas de problème, en même temps il y a des solutions ».

Travail d’imagination

Imaginons maintenant que le crime en question dans l’établissement de l’est de la France est un meurtre. Pas un viol. Il est presque certain que la justice serait saisie, qu’une plainte serait déposée au titre de l’article 40 du Code de Procédure Pénale ou de l'article R3412 du Code de la Santé Publique (articles en annexe de ce billet), que le procureur de la République serait sollicité.

Mais, mais les vieilles habitudes asilaires ont la peau dure, en psychiatrie et ailleurs. Contre les malades, contre les personnes en situations de handicap. S’en rappeler… Pour se faire : regarder la « conspiration du silence », sur les disparus de l’Yonne dans les IME, les crimes sexuels du directeur et des professionnels de ces foyers pour enfants placés. Viol pouvant aller jusqu’à la disparition et au meurtre. Dans la même veine, relire "la révolte des enfants des Vermiraux"...

Regarder encore les enquêtes sur les structures de l’aide sociale à l’enfance (ASE), sur les maltraitances généralisées – systémiques- touchant l’ensemble de la chaîne du malheur. Ca continue. Perversion institutionnelle.

A la fin, celles et ceux qui payent de leur corps, dans leurs chairs, sont toujours les mêmes. Tout en bas de l’échelle. Celles et ceux dans les culs de basse fosse du système de soin et d’accompagnement : personnes hospitalisées, placées, pauvres, retenues, détenues. 

Alors, une question. Comment soigner dignement, honnêtement, en conformité avec une éthique médicale minimale sans avoir le cran de s’affronter aux pathologies institutionnelles ? Comment le faire sans une dose de courage des décideurs politiques ? Ici les pathologies institutionnelles sont celles du corps psychiatrique, mais pas que. Ce qu’illustre cette histoire de viol par un soignant à l’encontre d’une personne hospitalisée c’est le système contentionnaire, celui qui coud les bouches, qui fait sa loi entre les murs et au-delà. Circulez, il n’y a rien à voir chez les considérés « sous-humains », les fous, les difformes, les mal-foutus. C’est aussi un réseau de complicités externes, conscientes ou inconscientes, qui dépasse les institutions.

Rester aveugles à ces parties de nous-mêmes ? Continuer à les cliver comme Voldemort avec ses horcruxes, qui à chaque meurtre fractionne son âme ? A chaque clivage pervers, une aire de mort en plus pour les abuseurs, les complices. A la fin, ça contamine tous les citoyens. Si l’inhumanité fait partie de notre humanité, le travail de la culture tente d’y mettre des bords. Mais...

Le clivage pervers ça commence bien en amont de ces actes criminels : viols, meurtres, agressions, violences. Et ça peut toucher tout le monde. Ca commence par le bas et par le haut de la pyramide. Ca marche sur la tête, ça marche sur les jambes. Quand le sommet (de l’État, d’une institution, d’une famille, d’un groupe...) jouit de ce clivage, qu’il l’entretient, c’est le meurtre psychique assuré à tous les étages. De haut en bas, de bas en haut. Figure de la culture de l’entrave. Problème systémique encore. Sur un autre plan, pensons qu’un ancien président d’une puissance mondiale bien qu’accusé de sédition est en bonne place pour être réélu… Qu’est-ce que cela dit ?

Assemblée nationale, 17 janvier 2024.

Retour au haut du corps psychiatrique avec les députés et la nouvelle ministre de la Santé-Travail-Et-Tout-Et-Tout. Aujourd’hui, elle répond aux questions des parlementaires sur l’état de la psychiatrie en France. Caroline Fiat, aide-soignante et députée, préside la séance. 

Premier étonnement, les députés de tout bord ne se placent pas sur un angle sécuritaire hypertrophié mais bien sur l’inquiétude de ce que fait et ne fait plus la psychiatrie… soigner. Alors, certes, il y a l’ordre public mais pas que. Et ça, c’est relativement nouveau. Les pygmalions de la psychiatrie sécuritaire se retiennent, se questionnent. Peut-être changent-ils ? En tout cas, une brèche se présente avec des alliances. Se rappeler : la psychiatrie de secteur et le désaliénisme se sont bâtis sur une alliance entre gaullistes, communistes et chrétiens démocrates. 

Entendus sur les bancs de l’Assemblée : 

La psychiatrie et la pédo-psychiatrie sont de véritables bombes à retardement.

Les violences contre les soignants sont inacceptables.

Les personnes malades sont abandonnées.

Les soins se passent dans des conditions indignes.

Les mesures d’isolement et de mise en contention progressent.

Faire de la psychiatrie une grande cause nationale.

Ici ou là, quelques spots de publicités portés par les communicants parlementaires de l’institut Montaigne et de FondaMental, notamment un député de la droite de majorité (Renaissance). Une autre publicité pour l’enquête sur les UMD du journaliste du Monde Alexandre Kauffman qui doit paraître le lendemain, « l’homme le plus dangereux de France » (à lire). 

Et puis, à un moment, explosion d’un syndrome de Gilles de la Tourette chez un député d’extrême droite (également aide-soignant), diable sorti de sa boîte brune. Après un propos sur les difficultés à soigner un « Supprimez l’AME pour financer l’hôpital psychiatrique !!! ». 

Je ne l’avais pas vu venir.

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L'atmosphère xénophobe en France se ressent aussi en psychiatrie

Fatma Bouvet de la Maisonneuve 

[TRIBUNE] Seule l'ignorance ou la mauvaise foi se moque du phénomène d'identification et du réveil de la mémoire traumatique: le racisme rend malade.

Lorsqu'elle est verbalisée, la douleur reste sourde et dure depuis des années. | Nicola Barts <a href="https://www.pexels.com/fr-fr/photo/homme-mur-malheureux-urbain-7927369/">via Pexels</a>

Lorsqu'elle est verbalisée, la douleur reste sourde et dure depuis des années. | Nicola Barts via Pexels

Il y a quelques jours, j'étais invitée par une association à parler des conséquences du racisme sur la santé mentale. Alors que la réunion s'était organisée dans un délai de temps très court, la salle est pourtant comble et l'assistance à la fois transgénérationnelle et multiethnique. La tension est palpable. Ce furent deux heures d'échanges intenses où l'on sentait à la fois un besoin impérieux de s'exprimer, mais également une colère qui paraissait s'être sédimentée depuis des générations. 

Lorsqu'au milieu de mon intervention, je déplore ouvertement qu'en France, aujourd'hui, certains me consultent en tant que psychiatre «racisée», je m'aperçois d'un mouvement dans la salle, de murmures, puis on me répond en chœur: «Mais c'est normal, les autres ne comprennent rien à ce que l'on vit», «j'en ai vu une qui a aggravé mon état». Forts applaudissements. Je suis ébranlée par tant de sincérité et de douleur exprimée face à des inconnus. Qui a dit que les questions psy étaient taboues pour les gens originaires du Sud ? Je ne veux pas abandonner mon idéal, alors je prêche l'universalisme de la médecine, notre fragilité à tous face à la maladie. Même réaction: «que du blabla», me fait-on comprendre.

La rhétorique républicaine n'est plus qu'un mirage quand un courant rétrograde et xénophobe monopolise la parole publique.

Pendant que l'État s'acharne sur les nouveaux venus et fait mine de croire que cette loi n'aura pas de répercussion sur les anciens, nous, soignants, pansons des plaies vives. Seule l'ignorance ou la mauvaise foi se moque du phénomène d'identification et du réveil de la mémoire traumatique: le racisme rend malade.

Lorsqu'elle est verbalisée, la douleur reste sourde et dure depuis des années. Mal de tête, insomnie, perte de confiance en soi, culpabilité, détestation de soi, désamour des siens, rituels handicapants, honte, surmenage, ébullition émotionnelle et intellectuelle, dépression, consommation de produits toxiques, décrochage scolaire ou universitaire, envies suicidaires, passages à l'acte, besoin de quitter le pays, de fuir pour trouver la paix, crainte pour ses enfants traités de «terroristes» dans les établissements scolaires ou contrôlés de façon récurrente... Les mères ne dorment jamais, leur enfant pourrait être violenté ou tué. «Regardez Nahel...»

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La Brande

23 JANVIER → 05 FÉVRIER

Alice Vannier - Cie Courir à la Catastrophe


Au mitan du siècle dernier, quelques psychiatres éclairés et indociles, comme le Dr Jean Oury, fondateur de La Borde, cherchèrent à redéfinir leur discipline. En tâtonnant, ils inventèrent de nouveaux lieux, en rupture avec le vieux modèle asilaire. Ainsi, cette clinique, un peu à l’écart, mais ouverte sur le monde. Soignants et soignés y préparent la kermesse estivale, et répètent Comme il vous plaira de Shakespeare. Ça remue, ça parle, ça délire.

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Sophie Marinopoulos, psychanalyste : « Parce qu’on est psy, nos enfants devraient être plus intelligents et plus beaux ? »

Propos recueillis par   Publié le 21 janvier 2024 

« Vie de parents ». Une personnalité évoque les joies et les épreuves de son quotidien avec des enfants. La psychanalyste, désormais grand-mère, a élevé quatre enfants « dans la joie », et mesure les diktats qui pèsent aujourd’hui sur la maternité.

Sophie Marinopoulos, à Nantes, en 2019. 

Se demander si la psy a des enfants sages, c’est un peu comme jeter un coup d’œil aux mollets de l’esthéticienne pour voir si elle a du poil aux pattes : ça ne prouve rien, mais on ne peut pas s’en empêcher. Que les psychologues spécialistes de l’enfance soient tenus d’être des parents exemplaires a toujours agacé Sophie Marinopoulos, 66 ans, en particulier quand elle élevait la voix sur sa progéniture et qu’elle entendait ses amis persifler : « Et tu es psy ! » « Parce qu’on est psy, nos enfants devraient être plus intelligents et plus beaux ? On a le droit de pleurer et de s’engueuler, comme dans toutes les familles », plaide-t-elle. Quand ses patients lui demandaient si elle avait des enfants, elle retournait la question : « Pourquoi ? C’est important pour vous que j’en aie ? » Elle leur disait qu’elle avait des collègues sans enfants qui étaient d’excellents professionnels. « Et cette caricature du psy qui ne parle que doucement… Je reste méditerranéenne ! » Et mère de quatre enfants, qui ont aujourd’hui entre 30 et 40 ans, et grand-mère de quatre petits-fils. On croise d’ailleurs l’un d’eux dans son dernier livre, Ce que les enfants nous enseignent, publié par la maison d’édition Les Liens qui libèrent, qu’elle a cofondée (224 pages).

Sophie Marinopoulos n’exerce plus en cabinet depuis qu’elle vit à Uzès, dans le Gard, mais elle s’occupe toujours des Pâtes au beurre, une association d’écoute des parents présente dans dix-sept villes en France, qui propose aussi un service de soutien par téléphone accessible à tous, deux fois par semaine.

La première fois que vous vous êtes sentie mère…

Quand j’ai attendu mon premier enfant, c’est aussi simple que ça. J’avais la vingtaine, je faisais mes études et j’ai vécu en même temps la découverte des études supérieures et celle de la joie d’être mère. Je dis « joie » parce qu’il me semble qu’à l’époque, il y avait moins d’exigence et de diktats autour de la maternité. Les manifestations de l’enfance, ses bruits, ses mouvements, ses exigences, étaient mieux acceptées. Alors qu’aujourd’hui, on a envie d’avoir des enfants mais on n’aime pas l’enfance des enfants, qui prend trop de temps, on a le sentiment que ça vient se surajouter à des vies difficiles…

Ariane Mnouchkine : quand le théâtre s’engage


 

Vendredi 26 janvier 2024

Ariane Mnouchkine, co-fondatrice du Théâtre du Soleil à Paris, dirigeant une école nomade, le 4 décembre 2015 à Pondichéry, en Inde. ©Getty - Priyanka Parashar ©Getty - Priyanka Parashar

Nous sommes dans le bois de Vincennes, à la Cartoucherie, qui accueille depuis 1970 le Théâtre du Soleil, qui célèbre cette année ses 60 ans. Aujourd’hui, nous avons rendez-vous avec sa fondatrice et metteuse en scène, Ariane Mnouchkine.

Avec

Ariane Mnouchkine Metteuse en scène, réalisatrice et scénariste, fondatrice du Théâtre du Soleil

Le Théâtre du Soleil présente "Notre vie dans l'art, conversations entre acteurs du Théâtre d'Art de Moscou pendant leur tournée à Chicago en 1923", écrit et mis en scène par Richard Nelson, du 6 décembre au 3 mars 2024 dans le cadre du festival d'automne 2023.

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Y a-t-il une métaphysique du vélo ?

Vendredi 26 janvier 2024

Provenant du podcast
La Conversation scientifique

“Nauticus” in Scotland”: A Tricycle Tour of 2446 Miles in Sixty Eight Days / Editeur : Forest Publishing (1882) - TB

Le cyclisme serait-il une province naturelle de la littérature ? Existerait-il une façon vélocipédique d’écrire ? Et il y a cette autre question, encore plus fondamentale : N’y aurait-il pas, carrément, une métaphysique du vélo ? Si oui, en quoi consiste-t-elle, et qu’en reste-t-il ?

Avec

Philippe Bordas Photographe et écrivain français

"Les gens qui n’aiment pas le vélo nous ennuient, même quand ils n’en parlent pas", disait Michel Audiard. À tort ou à raison ? Chacun le dira à partir de sa propre expérience. À tout le moins, il semble avéré que les gens passionnés de vélo peuvent être eux-mêmes passionnants.

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Accessibilité «VIP»,une appli pour aider les personnes en situation de handicap à trouver une place de parking

par Florian Bardou  publié le 24 janvier 2024

Lancée par l’handi-nageur Philippe Croizon et son associé Thierry Garrot, l’application payante Very Important Parking permet de géolocaliser les places de parking PMR en ville, souvent absentes ou mal indiquées malgré la législation.

Demandez à une personne en situation de handicap autour de vous : trouver une place pour personne à mobilité réduite (PMR) avec sa signalétique reconnaissable pour se garer est souvent une galère sans nom. En particulier dans les grandes villes. D’où l’idée de faciliter le quotidien des détenteurs de la carte de stationnement handicapé – devenue depuis le 1er janvier 2017 la carte de mobilité inclusion –, soit potentiellement 12 millions de personnes à mobilité réduite ou en perte d’autonomie et tout autant d’aidants. Comment ? En leur permettant d’identifier une place de parking accessible à proximité de leur lieu de destination, notamment via un outil de géolocalisation, grâce à l’application collaborative et payante VIP, pour Very Important Parking (2,99 euros par mois, ou 19,99 euros «à vie»), lancée par l’handi-nageur de l’extrême Philippe Croizon et son associé Thierry Garrot.

BD «Vierges : la folle histoire de la virginité» d’Elise Thiébaut, pucelle que vous croyez

par Katia Dansoko Touré   publié le 20 janvier 2024

Dans une BD instructive et poilante, la journaliste et essayiste se penche sur la construction de cette notion, ses mythes et réalités.

La virginité ne se perd pas. C’est la première conviction qui nous habite une fois refermé l’essai graphique Vierges : la folle histoire de la virginité signé Elise Thiébaut (1). On aura ri comme poussé de hauts cris, on se sera insurgée comme on aura hoché la tête en signe d’approbation. En moins d’une centaine de pages, la journaliste et essayiste de 61 ans parvient à nous entraîner dans une odyssée déconstructive du tabou qu’est la virginité agrémentée d’un humour dénué de vulgarité. Et cela, en évoquant son propre cheminement – celui de l’adolescente qu’elle a été, prête à en découdre avec sa propre condition de «vierge» –, mais aussi l’histoire, la médecine, la mythologie ou même l’astrologie. Elise Thiébaut mêle les voix de l’adolescente de 14 ans qu’elle a été et celle de la femme sexagénaire qu’elle est aujourd’hui ; ainsi que celle d’une trentenaire, l’illustratrice Elléa Bird, derrière les dessins et quelques-uns des traits d’humour de l’ouvrage.

Ménopause : deux podcasts brisent le tabou

par Agnès Giard   publié le 27 janvier 2024

Elsa Wolinski et Claire Fournier abordent, à travers deux podcasts où se mêlent témoignages et avis d’expert·e·s, la complexité de cette période dans la vie d’une femme souvent vécue sans soutien et en secret.

«Dézinguer l’omerta, c’était le but. Moi, je me suis pris la ménopause comme un mur, avec personne à qui en parler. J’étais dans le noir, au fond du gouffre…» Passionnée, pétulante, la journaliste et entrepreneuse féministe Elsa Wolinski raconte qu’aux origines du podcast Allez j’ose, il y avait ce désir de briser le silence : «En France, plus de 14 millions de femmes sont ménopausées. C’est un passage qui les concerne toutes, mais qu’elles traversent souvent seules Le premier épisode de ce podcast sort ce samedi. Comme par coïncidence, un autre podcast – Chaud dedans – vient d’être créé, dans une optique similaire, par Claire Fournier, lancé fin novembre 2023, en vue de «libérer la parole». «Il y a chaque année 400 000 nouvelles recrues dans le club des ménopausées, explique Claire Fournier. Alors soutenons-nous. Parlons-nous. La bataille sera gagnée quand on pourra dire qu’on est ménopausée sans avoir à baisser la voix.»

Le grand âge de l’amour





Mercredi 24 janvier 2024 (première diffusion le vendredi 8 décembre 2017)

Provenant du podcast

Les Pieds sur terre

Ils s'aiment au crépuscule de leur vie. - Valérie Borst

Constant et Marie ont respectivement 94 ans et bientôt 70. Ils vivent dans l’est de la France. Ils racontent leur rencontre et la redécouverte de leur sexualité.

Marie a 70 ans. Elle vivait seule depuis la mort de son mari, quelques années plus tôt. Venue en ville pour tromper sa solitude, elle y rencontre Constant : J'ai eu la chance de rencontrer cette personne lors d'un Nouvel An chinois. Il parlait chinois, avait eu une vie riche de voyages. Je me suis dit : "cet homme, il en sait des choses !'".

Constant, 94 ans, est encore marié, mais sa femme est gravement malade et a perdu la mémoire, alors il continue de prendre soin d'elle, tout en essayant de rendre Marie heureuse : "On n'est pas vraiment ensemble. Chacun fait ce qu'il veut. On a le plaisir de se retrouver". 

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En 1944, à Rozavlea, la rafle de la Troupe Lilliput

Le 27 juin 1945, l'Armée rouge libère environ 7 000 survivants du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Parmi les rescapés, les membres de la famille Ovitz, atteints de nanisme. Sept personnes qui ont fait de leur handicap une force et qui, avec un courage exemplaire, ont tenu tête au redoutable Dr Mengele pour sauver d'autres vies.

Soudain, dans la lumière des projecteurs, les gardes les voient descendre du train. Sept petites personnes. Cinq femmes, à peine plus grandes que des fillettes de 5 ans. Et deux garçons tout aussi petits, qu’un homme doit porter dans ses bras, l’un après l’autre, pour les aider à sauter en bas du wagon.

Au milieu des déportés effarés, tremblant face aux chiens loups qui aboient en tirant sur leurs laisses, ils se blottissent les uns contre les autres. Un officier SS s’approche d’eux, les détaille un instant puis ordonne à un soldat : "Réveillez le docteur !"

Face à Josef Mengele, médecin chef à Auschwitz-Birkenau

Il est minuit passé ce vendredi 19 mai 1944. Tandis que les nains sont priés de rester sur place, les nouveaux arrivants sont partagés en deux longues files après un examen sommaire. L'une prend la direction des baraquements. La seconde cohorte est dirigée vers les cheminées que l’on distingue au loin.


Libération d’Auschwitz : l'incroyable histoire des Ovitz, la famille de nains qui défia Mengele







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Caroline Brémaud, l'urgentiste qui parlait trop vrai

Vendredi 26 janvier 2024

Caroline Brémaud, son stéthoscope rose ne la quitte jamais aux Urgences. ©Radio France - TS.

Maman solo de quatre enfants, médecin pompier et passionnée d'art graphique, Caroline Brémaud parvient à tout combiner, y compris son poste de chef du service des urgences de Laval. Ce n'est pas le temps qui lui fait défaut, elle ne dort que 5 heures par nuit. Mais son franc-parler dérange.

Il y a deux mois, Caroline Brémaud a été évincée de son poste de cheffe du servie des urgences de l'hôpital de Laval. À force de dénoncer la pénurie de médecins, les conditions compliquées d'exercice, et l'absence de volonté politique, elle a été sanctionnée. Ce qui, à 42 ans, ne l'empêche pas de poursuivre la lutte pour le service public. Elle vient même de créer le mouvement "Gilets Blancs", sur les réseaux.

Sa devise en dehors de la médecine : l’amour, l’art et la folie

Pluie battante à Laval, avec un vent un peu furieux. À peine arrivée dans l’entrée, encombrée des chaussures de toute la maisonnée, il faut se changer. Nous sommes trempées, mais l’atmosphère chaleureuse, les couleurs vives au mur, le grand portrait de Frida Kahlo réchauffent tout de suite le coeur.

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3114 : des infirmiers et des psychologues à l'écoute 24h/24 pour prévenir le suicide

PUBLIÉ LE 25/01/2024

Disponible 24/24h et 7/7J, des psychologues et des infirmiers formés répondent aux personnes en souffrance qui composent le 3114. Un tout premier spot de prévention invite aussi leur entourage ou les professionnels de santé à rester à l'écoute et à composer ce numéro national d'urgence. 

spot prévention suicide

Deux femmes sur un banc : sur l'une qui semble au désespoir, s'abat la pluie. L'autre lui tend alors un téléphone sur lequel elle a composé le 3114. Un parapluie s'ouvre qui protège la première de l'averse tandis qu'elle semble retrouver un peu d'apaisement. «Tu comptes pour moi», premier spot de prévention du numéro 3114 destiné aux personnes en souffrance ou en proie à des idées suicidaires, invite l'entourage ou les professionnels de santé à rester à l'écoute et à les pousser à appeler à l'aide. 

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Deux patients envoyés aux urgences après un feu dans un service psychiatrique où les soignants dénoncent le manque de moyens depuis plusieurs semaines

Écrit par Sylvain Duchampt    Publié le 

Dimanche 28 janvier 2024, un feu s'est déclaré dans le secteur psychiatrique de l'hôpital Purpan à Toulouse (Haute-Garonne), dans une chambre. Deux patients ont été envoyés aux urgences. Cet incident intervient dans un contexte de fortes tensions au sein du secteur psychiatrique toulousain. Les personnels soignants dénoncent depuis le début de l'année leur manque de moyens.

Un incendie a eu lieu, dimanche 28 janvier 2024, dans le secteur psychiatrie de l''hôpital Purpan de Toulouse, dans le secteur psychiatrique selon les pompiers de Haute-Garonne. Le feu s'est déclaré à 10h27 dans une chambre située dans un bâtiment de trois étages.

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TRIBUNE Treize mesures d’urgence pour sauver les services publics

par un collectif d'élus de gauche  publié le 29 janvier 2024

Hôpitaux, petite enfance, transports publics… le privé ne fait pas mieux que le public. Un collectif transpartisan d’élus de gauche lance un appel pour un renouveau des services publics, ferments d’égalité, de justice et de cohésion.

Qui veut la fermeture des lits d’hôpitaux ? Qui rêve de classes sans profs ou de justice si lente ? Qui a donné son accord pour que des gares disparaissent ? Et pourtant, le sabotage de nos services publics est en marche. Le dévouement des personnels qui les font vivre n’arrive pas à endiguer la vague destructrice. Organisée depuis des décennies, celle-ci se traduit par la colère des usagers et le mal-être des agents. Ce sont les catégories sociales les plus défavorisées, les habitants des quartiers populaires et des zones rurales qui en paient le prix fort. Mais, à un moment ou à un autre, chaque citoyen·ne y est confronté·e.

Comprendre les causes, c’est se donner les moyens de panser les plaies. Les gouvernements successifs ont fait le choix d’importer les normes du privé dans l’espace public. Ils ont été encouragés par des traités et directives de l’Union européenne (UE) favorables à la dérégulation. La rentabilité et la concurrence sont devenues des maîtres mots. Un contresens total pour des services qui ont vocation à satisfaire les besoins de la population, à servir l’intérêt commun, à mettre à l’abri des dynamiques inégalitaires.