Début juin, l’Académie nationale de médecine a adopté un rapport appelant à une mobilisation nationale pour soigner les maladies mentales. Des membres du groupe de travail qui l’ont préparé évoquent ces enjeux dans une tribune au « Monde ».
Tribune. Le constat est sans appel. Les maladies mentales apparaissent toujours, dans notre pays, marquées du signe de la fatalité, d’un destin sans espoir, d’une étrangeté radicale perçue encore comme dangereuse. Le déni collectif perdure. Les malades et les soignants demeurent les invisibles de notre société et de notre système de santé.
L’enjeu est pourtant plus que majeur. Les maladies psychiatriques touchent 20 % de la population. Toutes les familles sont concernées à un titre ou à un autre. L’espérance de vie des malades est de quinze ans inférieure à la moyenne. Leur taux de suicide, très élevé, est supérieur à celui des pays voisins. Le coût des troubles psychiques pour la société a été évalué à plus de 110 milliards d’euros par an.