Par Véronique Chocron Publié le 2 septembre 2022
REPORTAGE L’hôpital public traverse une crise marquée par une pénurie de soignants et la saturation des services d’urgence. « Le Monde » s’est rendu pendant deux mois dans cet établissements aux portes de Paris, celui qui enregistre le plus de passages aux urgences de la région.
« Argenteuil, ça n’a pas bonne presse, ce n’est pas bourgeois, c’est populaire. Les médecins, en tout cas, préfèrent aller à Auvers-sur-Oise, L’Isle-Adam, Enghien-les-Bains, juste à côté, avec le casino. » La cheffe de service des urgences de l’hôpital d’Argenteuil (Val-d’Oise), Catherine Legall, donne, en deux chiffres, la clé de l’afflux sans cesse croissant de malades aux portes du centre hospitalier : « Notre territoire, c’est 400 000 habitants autour de nous, pour 100 médecins généralistes, ça fait très peu. »
Dans le prolongement de la boucle de la Seine, aux portes de Paris, le Val-d’Oise figure parmi les départements où la croissance de la population est la plus forte, mais aussi parmi ceux qui ont perdu le plus de médecins de soins primaires.
C’est à Argenteuil, dans ce service d’urgences sous tension, que Le Monde a choisi de se rendre pendant deux mois. Au départ de ce projet, la catastrophe annoncée avant l’été, alors que plusieurs services d’urgence fermaient. Ici comme ailleurs, le service a tenu. Non sans difficultés.