Par Marion Dupont Publié le 02 décembre 2022
Le philosophe Paul B. Preciado évoque dans son dernier ouvrage les nouvelles façons d’appréhender nos sociétés, portées notamment par les personnes trans. Selon lui, c’est un bouleversement total qui est en germe, au-delà de l’individualité.
Livre. Dysphoria mundi s’ouvre sur les antécédents médicaux du « patient ». Ecrivain, trans, sans allergies, « il bénéficie d’un protocole ALD 31 en France pour prise en charge d’une affection hors liste pour dysphorie de genre ». Quelques lignes plus loin, Paul B. Preciado précise le sens de cet incipit : « Il fallait que je me déclare fou ». Il lui fallait se dire anxieux, troublé, expliquer que « [s]on esprit était en guerre avec [s]on corps, que l’esprit était masculin et que le corps était féminin ». En bref, il lui fallait correspondre à la définition de la « dysphorie » telle que décrite par l’actuel Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux pour que la société accède à son désir de changement de genre et lui prescrive un traitement à la testostérone.