par Juliette Delage publié le 4 mai 2022
Peu de bruit, pas de fracas, mais une décision rare. Lundi, le tribunal correctionnel d’Angers a relaxé un vétérinaire qui était jugé pour «faux et usage de faux» après avoir rédigé de fausses ordonnances. Lesquels documents falsifiés devant permettre à l’un de ses amis atteint de la maladie de Charcot de se procurer des médicaments létaux normalement dédiés aux animaux, et mettre ainsi fin à ses jours. A l’issue des débats, le juge a décidé de retenir«l’état de nécessité» et de le mettre hors de cause. «Une première», selon l’avocat du vétérinaire, Me Antoine Barret, qui salue «le courage» des magistrats, qui ont «été à l’écoute d’une situation individuelle, sans dogmatisme». Il est encore un peu tôt pour savoir si leur décision – dont les motivations n’ont pas encore été écrites – fera jurisprudence. D’autant plus que le parquet a annoncé mercredi soir faire appel de la relaxe. Elle risque malgré tout de ressurgir à la faveur d’un nouveau débat politique sur la fin de vie, esquissé par Emmanuel Macron dans son costume de président-candidat, en mars, lors d’un déplacement à Aubervilliers.