07/12/2015
Cliché scanner aimablement fourni par le Dr Anthony Joud (CHRU Nancy).
Les faits remontent à trois ans, précisément à novembre 2012. Ils viennent d’être rapportés dans un article sous presse dans la revue Neurochirurgie par des cliniciens du CHRU de Nancy. Il concerne un patient de 37 ans souffrant de schizophrénie sévère. Celui-ci est admis à l’hôpital avec une flèche d’arbalète qu’il s’est tiré dans la bouche lors d’une tentative de suicide.
Il a du mal à respirer et subit en urgence une trachéotomie réalisée sous anesthésie locale. Il est ensuite immédiatement opéré par des chirurgiens ORL. La partie de la flèche, plantée dans l’arrière-gorge, est sectionnée au ras du palais à l’aide d’une pince chirurgicale. Les radiographies du crâne et l’angio-scanner (qui permet de visualiser les vaisseaux de l'encéphale) montre que l’extrémité métallique de la flèche a atteint le tronc cérébral. Elle est venue s’encastrer dans la partie osseuse de la base du crâne (clivus) sur laquelle repose le tronc cérébral, la partie du système nerveux central située à la jonction entre la moelle épinière et le cerveau. Le tronc cérébral est responsable de plusieurs fonctions vitales dont la régulation de la respiration, de la pression artérielle et du rythme cardiaque. C'est également un centre de passage des voies motrices et sensitives. Aucune lésion vasculaire n’est observée à l’angio-scanner, la pointe de la flèche se situant au-dessus d’un important carrefour artériel (jonction vertébro-basilaire) qui assure la vascularisation du tronc cérébral et du cervelet.