On avait rarement vu tel front contre un souverain pontife. En France aussi, Jorge Bergoglio compte des ennemis.
A Rome, le Palazzo del Grillo jouxte le forum de Trajan et l’Angelicum, la célèbre université des dominicains. La princesse bavaroise Gloria von Thurn und Taxis y tient salon. Depuis la mort de son mari, cette ex-égérie punk, grande collectionneuse d’art, est devenue une figure morale en Allemagne. Des rives du Tibre à celles du Danube, dans son fabuleux palais familial de Ratisbonne, cette créature blonde de 58 ans se consacre désormais tout entière à l’Eglise et à ses œuvres. Il y a quelques années encore, elle offrait le sapin de Noël de la place Saint-Pierre, importé tout droit de ses domaines.
Son cher Benoît XVI l’avait faite « dame de l’ordre de Saint-Grégoire », un joli cadeau pour cette amatrice de messe en latin et de chants grégoriens. Mais quand François dénonce « la spiritualité de l’autruche » des traditionalistes, demande aux prêtres de vivre « au milieu de leur troupeau pour sentir les brebis », embarque dans son avion, sur l’île grecque de Lesbos, des familles de migrants musulmans, Gloria von Thurn und Taxis frémit, affolée. Et les racines chrétiennes de l’Europe ? Ce pape argentin la dérange, comme Angela Merkel la déçoit désormais. Alors, à grand renfort de dîners, elle prépare l’après-François, la renaissance.