La compréhension des mystères du cerveau constitue l’un des défis majeurs de ce début de XXIe siècle. L’un de ses secrets les mieux gardés, et peut-être le plus important, réside dans la manière dont celui-ci code les informations.
Déchiffrer ce codage, c’est-à-dire le mécanisme par lequel il convertit une information (tel un son) en un signal électrique interprétable par les neurones, constituerait un pas de géant dans la compréhension de son fonctionnement. Des neuroscientifiques, sous la responsabilité d’Alexandre Pouget, professeur au département des neurosciences fondamentales de l’université de Genève, proposent le 7 septembre, dans la revue Nature Neuroscience, une modélisation théorique du système de codage utilisé par le cerveau.
« Nous nous sommes demandé comment le cerveau parvient à analyser en continu l’incessant flux de signaux qu’il reçoit », dit Alexandre Pouget. A chaque instant, le cerveau doit reconnaître les informations qui lui parviennent et les distinguer des signaux parasites, ou bruit de fond. Un incroyable écheveau à démêler qui mettrait à genoux n’importe quel supercalculateur.
La prouesse du cerveau est d’autant plus remarquable qu’elle s’effectue moyennant une consommation énergétique bien moindre. « Cette prodigieuse capacité de traitement de l’information pour un coût énergétique si faible a toutefois un prix : les calculs du cerveau demeurent approximatifs, tempère Alexandre Pouget. Pour obtenir un modèle théorique précis, nous avons donc cherché à prendre cela en compte. »