La revanche des cellules gliales
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |
Par Florence Rosier
Dans la jungle de notre cerveau, les neurones ne sont pas tout. D'autres cellules ont été longtemps négligées. Englouties dans l'oubli, reléguées au rang de simple "glue" du neurone roi... Tel fut, plus de cent ans durant, le triste sort de la glie, cet ensemble de cellules du système nerveux non excitables électriquement. A quoi servent ces cellules gliales, plus nombreuses que les 85 milliards de neurones qui peuplent notre boîte crânienne ?
Une étude publiée le 7 mars dans la revue Cell Stem Cell offre un début de réponse saisissant. Une équipe américaine a greffé des cellules précurseurs des astrocytes humains (une catégorie de cellules gliales) dans le cerveau de souriceaux nouveau-nés. Résultat : les rongeurs ayant subi cette greffe d'astrocytes humains apprenaient plus vite et mémorisaient mieux. Aucune amélioration cognitive n'était observée chez les animaux greffés avec des astrocytes de souris.
"Notre étude montre que les cellules gliales sont essentielles à la transmission des signaux entre neurones, observe Steven Goldman, de l'université de Rochester (Etats-Unis). Surtout, elle révèle que les capacités cognitives élaborées de notre espèce ne proviennent pas seulement de nos réseaux de neurones sophistiqués : elles reflètent aussi l'évolution de nos cellules gliales, plus abondantes, complexes et diverses que chez toute autre espèce."