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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 5 juillet 2021

MGEN : Psychiatrie et gériatrie réunies sur un site colossal de 120 000 m²

La Gazette de Saint-Quentin-en-Yvelines

Par Alexis Cimolino -  6 juillet 2021

Depuis fin 2020, un pôle Ehpad et un pôle médecine SSR sont venus s’ajouter aux pôles santé mentale. Ces activités sont séparées en plusieurs bâtiments mais réunies au sein d’un seul institut, inauguré le 2 juillet.

Un bâtiment Ehpad (à droite), un consacré au pôle médecine/SSR, ainsi qu’un plateau technique, sont venus, fin 2020, s’ajouter aux deux édifices de santé mentale, qui accueillaient déjà des patients depuis deux ans et demi.

Un site de 120 000 m², dont 35 000 de bâtiments, réunissant psychiatrie et gériatrie. C’est sur cette surface que se dresse l’institut MGEN de La Verrière, situé près du château, à la frontière entre La Verrière et Le Mesnil-Saint-Denis. Il réunit deux bâtiments de psychiatrie adulte et de psychiatrie adolescent/jeune adulte qui accueillaient déjà des patients depuis février 2019. Deux bâtiments auxquels sont venus s’ajouter deux autres abritant l’un un Ehpad, et l’autre un pôle médecine/Soins de suite réadaptation (SSR), et où les patients et résidents ont emménagé en fin d’année, alors qu’ils devaient initialement investir les lieux début 2020, le Covid ayant bien sûr repoussé cette échéance, mais aussi l’inauguration de l’institut, qui a finalement eu lieu le 2 juillet.

460 lits au total 

Au total, ce sont 460 lits que compte l’institut, dont 160 pour le nouvel Ehpad – (parmi lesquels se trouvent 70 lits liés à l’aide sociale, permettant à des personnes aux ressources limitées de bénéficier d’une prise en charge de tout ou partie des frais d’hébergement, Ndlr). Un Ehpad, ainsi que le pôle médecine/SSR, auparavant situé au centre Denis Forestier, près de la gare de La Verrière et aujourd’hui en pleine déconstruction pour laisser place au futur quartier gare-Bécannes.

« En octobre et novembre 2020, on a quand même procédé au déménagement en pleine crise Covid, donc c’est une prouesse pour tout le monde », a indiqué, en marge de l’inauguration, Isabelle Étienne, la directrice de l’institut MGEN, qui a succédé en octobre dernier au Dr Fabien Juan. On retrouve, au sein de l’Ehpad, quatre unités : unité de vie protégée, notamment pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ; unité de polydépendance lourde, pour les patients souffrant d’obésité morbide ; unité accueil de jour, de nuit, répit temporel ; et enfin unité d’hébergement renforcé « pour des résidents sur des pathologies Alzheimer avec des caractéristiques associées du type auto-agressivité ou agressivité vers l’externe », fait savoir Gilles Quessard, directeur adjoint de l’institut, ajoutant que ces quatre unités disposent chacune de 14 lits. Dans les deux étages au-dessus, on trouve un « Ehpad standard avec 65 lits sur chaque étage », complète-t-il.

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Vu des États-Unis Affaire Mila : un tournant pour la loi contre le cyberharcèlement ?

THE CHRISTIAN SCIENCE MONITOR (BOSTON)








En France, l’affaire Mila est devenue le symbole du drame caché qu’est le cyberharcèlement, écrit le Christian Science Monitor. Alors que treize personnes sont jugées pour “harcèlement” et “menaces de mort” contre la jeune fille, le verdict pourrait donner une idée de l’efficacité de la nouvelle législation en la matière.

Comment la France punit-elle le cyberharcèlement, ce fléau caché des réseaux sociaux ? Le procès contre treize personnes dans l’affaire Mila, dont le verdict sera prononcé le 7 juillet pourrait nous donner une idée, rapporte l’hebdomadaire américain The Christian Science Monitor.

Psychologie WebTV - Bande annonce

Rédigé le Dimanche 27 Juin 2021

Psychologie WebTV, créée par le Réseau National des psychologues, est une chaîne d’information nationale à destination des psychologues, du citoyen et des pouvoirs publics.
Notre objectif, c’est de démocratiser le savoir et rendre accessible le débat autour de la psychologie et de son exercice, objet de demande sociale.

Pour ce faire, nous offrons du contenu gratuit, sans paywall, et sommes indépendants à 100 %. 


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Attention, ça fait peur ... (note du blogger)


Pourquoi s'allonge-t-on sur un divan quand on va chez le psy ?


 




Vous n'êtes jamais allé chez le psy pourtant vous avez cette image en tête du divan et d'un patient allongé ? C'est normal. Le canapé est le symbol du psychanalyste. Mais savez-vous pourquoi ? On y répond.

Le divan est identifié à la psychanalyse. Quand on parle d'une séance chez le psychanalyste, vous avez cette image en tête :le patient est allongé sur le divan, le psychanalyste lui, est assis derrière. Ainsi le psychanalyste n'est pas sur le champ de vision du patient. La position allongée permet une introspection, l'intellectualisation, le lâcher-prise. Ce qui rend le passage à l'inconscient possible. Chez certains psys, ils n'allongent pas leurs patients mais le divan sert de simple décor. Si certaines thérapies se font en face-à-face, savez-vous pourquoi s'allonge-t-on chez le psy ? Un indice, Sigmund Freud y est pour quelque chose.

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Mucoviscidose: deux médicaments vont enfin permettre aux malades de respirer

Thomas Abgrall — 

À compter du 6 juillet, des milliers de malades qui souffrent de cette pathologie bénéficieront de deux nouveaux traitements. L'un d'eux, le Kaftrio, pourrait considérablement allonger leur espérance de vie.

La mucoviscidose est causée par le dysfonctionnement d'une protéine du gène CFTR qui empêche le mucus de se fluidifier, laissant les poumons sans protection contre les infections. | Patrick J. Lynch via Wikimedia
La mucoviscidose est causée par le dysfonctionnement d'une protéine du gène CFTR qui empêche le mucus de se fluidifier, laissant les poumons sans protection contre les infections. | Patrick J. Lynch via Wikimedia

David ne pourra jamais oublier cet instant. Un retour à la vie. Une libération fulgurante. Ce week-end de février 2021, ce père de famille de 38 ans quitte le centre de réhabilitation de Giens (Var) où, armé de sa bouteille d'oxygène, il a passé la semaine afin de rejoindre sa femme et sa fille à l'occasion des deux jours de repos hebdomadaire. Au volant de sa voiture, il est subitement pris d'une grosse quinte de toux. Le mucus qui englue ses poumons commence comme par magie à se détacher des parois de ses bronches. Ses alvéoles grésillent et s'agitent de partout. Il expulse en quelques heures ce qu'il n'est jamais parvenu à sortir de ses poumons depuis des semaines. Il respire.

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En Islande, la semaine de quatre jours de travail est un immense succès

Repéré par Emma Barrier — 

Repéré sur The Independent

Le plus grand test jamais réalisé au monde révèle les effets vertueux d'une semaine de travail réduite.

2.500 employés islandais ont participé à l'expérience pendant quatre ans. | Andrea Piacquadio via Pexels
2.500 employés islandais ont participé à l'expérience pendant quatre ans. | Andrea Piacquadio via Pexels

Le plus grand essai de réduction de temps de travail a été réalisé en Islande et se trouve être un grand succès, à tel point que l'idée devrait être reprise au Royaume-Uni, indique The Independent.

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samedi 3 juillet 2021

Phénomène «Pop it», le jeu des décoincés de la bulle

par Juliette Delage   publié le 3 juillet 2021

Difficile de définir l’intérêt exact de cette petite plaque de silicone recouverte de bulles à «éclater» à l’infini. Mais par la grâce des réseaux sociaux, ce nouveau jouet fait fureur chez les enfants, depuis les cours de récré jusqu’aux cabinets d’orthophonistes qui l’ont transformé en outil de travail.

Tous les jours le même manège. A 16h30, les cloches des écoles du quartier Pernety, dans le XIVe arrondissement de Paris, résonnent. Et instantanément, voilà que des grappes de mioches se ruent dans les petits bazars, ces épiceries où l’on trouve de tout. «Depuis un peu plus d’une semaine ça ne loupe jamais !» badine un vendeur de la rue Raymond-Losserand. Les minutes de frime dans la cour de récré sont comptées : tous les moins de 12 ans veulent un «pop it» (aussi appelé «Go Pop !» ou «Bubble pop») avant le début des vacances d’été. «Un quoi ?!» s’égosillent les parents, circonspects face à cette requête inopinée.

L'équipe mobile précarité psychiatrie au chevet des personnes à la rue qui ont besoin de soins à Chartres et ailleurs

Publié le 02/07/2021

L'équipe mobile précarité psychiatrie au chevet des personnes à la rue qui ont besoin de soins à Chartres et ailleurs

L'équipe mobile psychiatrie précarité au centre hospitalier Henri-Ey © agence de Chartres

L'équipe mobile précarité psychiatrie (EMPP) du centre hospitalier hôpital Henri-Ey accompagne au plus près les personnes dans la rue, qui ont besoin de soins. Si son action se concentre plus largement sur Chartres et Dreux, du fait de la demande et de ses effectifs, elle répond également aux sollicitations ponctuelles à l'échelle du département.

Rattachée à l'équipe pluridisciplinaire du centre hospitalier hôpital Henri-Ey,  « l’équipe passe le plus clair de son temps, en dehors des murs. Ce sont les yeux et les oreilles de l'hôpital dans le monde de la rue et de la précarité », décrit Julien Pannetier, responsable de l'équipe mobile précarité psychiatrie (EMPP). Créée en 2010, celle-ci, coordonnée par un médecin psychiatre, est composée de deux infirmières et d'une assistante sociale. 

Les missions

« L’objectif, c’est d’aller au-devant des personnes en grande précarité, qui ont des troubles psychiques, mais ne sont pas inscrites dans le dispositif de soins, en sont exclues ou n’y ont pas accès. L’idée, c’est d’aller à leur rencontre. Pour repérer et évaluer les besoins, et pour les accompagner vers le soin plus particulièrement psychiatrique, mais aussi le dentiste, le médecin traitant... », détaille Julien Pannetier.

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Meurtre dans l'Eure : le tueur présumé ira-t-il en prison ou en psychiatrie ?



 Par Hugo Deshors  Publié le 

Un homme de 66 ans avait été retrouvé mort, le corps en décomposition, à Breteuil (Eure), en octobre 2019. Un suspect, jeune homme de 23 ans, avait été arrêté par les gendarmes...

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L’iton coule au fond de la propriété, proche du camping (©Le Réveil Normand)

L’individu a avoué avoir étranglé la victime

Très rapidement, un jeune homme de 23 ans, de la région parisienne, avait été interpellé, dans un le train, par les gendarmes. C’est un voisin qui avait signalé, à la gendarmerie la présence d’un squatteur, au domicile de la victime. 

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Faut-il modifier la loi en matière d’irresponsabilité pénale (suite) ?

Paris, le samedi 3 juillet 2021 - L’onde de choc provoqué par l’arrêt de la Cour de cassation dans l’affaire Sarah Halimi n’en finit pas d’avoir des répercussions politiques. Faut-il réformer la politique en matière d’irresponsabilité pénale ? Est-il urgent d’agir ou de ne pas agir ?

On se souvient que le 14 avril dernier, la Chambre Criminelle de la Cour de cassation avait rejeté le pourvoi qui avait été formé contre l’arrêt rendu par la chambre de l’instruction dans l’affaire Sarah Halimi. Celui-ci avait conclu à l’irresponsabilité pénale de l’auteur des faits qui était, selon l’avis quasi-unanime des experts, atteint d’une abolition de son discernement après une prise de cannabis.

Guerre des rapports

En réaction à l’arrêt de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris dans l’affaire Halimi, rendu en décembre 2019, Nicole Belloubet, alors Garde des Sceaux avait demandé la création d’une commission chargée d’évaluer la façon dont la justice procède vis-à-vis des personnes irresponsables pénalement « sans remettre en cause le principe essentiel de notre Etat de droit selon lequel on ne juge pas les fous ». Cette commission, composée de magistrats, de psychiatres, d’avocats et de membres de l’opposition en était arrivée à la conclusion que le statu quo était préférable, estimant que « l’exclusion du bénéfice de l’article 122-1 pour les actes commis suite à consommation de toxiques serait une disposition dont la radicalité aggraverait le risque de pénaliser la maladie mentale et constituerait une atteinte substantielle aux principes fondamentaux de notre droit pénal relatifs à l’élément intentionnel ». Malgré ce rapport, le Ministre de la Justice Eric-Dupond Moretti a fait part de son intention de déposer un nouveau projet de loi, profitant notamment de la main tendue par la Cour de cassation qui avait souligné dans son communiqué de presse que la loi dans sa rédaction actuelle « ne prévoit pas de distinction selon l’origine du trouble psychique ». Sans attendre le projet de loi, la commission des lois de l’Assemblée nationale a souhaité construire sa propre expertise sur ce sujet extrêmement sensible. Naïma Moutchou, députée La République en marche, et Antoine Savignat (Les Républicains), ont notamment été chargés d’une « mission d’information flash ».


Au rapport Féminicide d’Hayange : «Aucun manquement professionnel relevé»

par Virginie Ballet  publié le 2 juillet 2021

La mission d’inspection sur le meurtre de Stéphanie, dans la nuit du 23 au 24 mai, a remis ses conclusions ce vendredi. Poignardée à mort en pleine rue alors qu’elle avait déposé plainte contre son conjoint, son assassinat avait suscité un vif émoi et la consternation. 

Elle avait été poignardée en pleine rue. Cinq coups de couteau, reçus dans la nuit du 23 au 24 mai, à deux pas du commissariat de la ville d’Hayange (Moselle), fermé à ce moment-là. Stéphanie avait 22 ans, elle était mère d’une petite fille de 4 ans. Elle avait déposé plainte contre son compagnon quelques mois avant sa mort. Celui-ci avait bénéficié d’un aménagement de peine : il était sorti de prison un mois avant les faits et était retourné vivre au domicile conjugal, sous bracelet électronique. La mort de la jeune femme avait suscité une vague d’indignation telle que le gouvernement avait annoncé la mise en place d’une mission d’inspection pour faire la lumière sur d’éventuels dysfonctionnements ayant conduit à sa mort. Menée par l’inspection générale de la justice et par celle de l’administration, la mission vient de rendre publique ses conclusions ce vendredi.

vendredi 2 juillet 2021

Le taux mondial de suicide a diminué de 36 % en vingt ans

Le taux mondial de suicide a diminué de 36 % en vingt ans

Pour l’OMS, combattre les décès par suicide, c’est possible. Un décès sur 100 est un décès par suicide. Selon les dernières estimations de l’OMS, le suicide reste l’une des principales causes de décès dans le monde.  En 2019, plus de 700 000 personnes se sont suicidées: soit un décès sur 100. Le suicide est une plus grande cause de mortalité que le VIH, le paludisme ou le cancer du sein , les guerres ou les homicides. 

Chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans, le suicide est la quatrième cause de décès après les accidents de la route, la tuberculose et la violence interpersonnelle.

Deux fois plus d’hommes que de femmes

Plus de deux fois plus d’hommes que de femmes mettent fin à leurs jours (taux de 12,6 pour 100 000 hommes contre 5,4 pour 100 000 femmes). Les taux de suicide chez les hommes sont généralement plus élevés dans les pays à revenu élevé (16,5 pour 100 000). Pour les femmes, on constate les taux de suicide les plus élevés dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (7,1 pour 100 000).

Les taux de suicide en Afrique (11,2 pour 100 000),  en Europe (10,5 pour 100 000) et en Asie du Sud-Est (10,2 pour 100 000) sont supérieurs à la moyenne mondiale (9,0 pour 100 000) en 2019. La Méditerranée orientale qui enregistre le taux de suicide le plus faible (6,4 pour 100 000).

Les taux de suicide ont diminué au cours des 20 années, le taux mondial ayant diminué de 36 %, avec un recul de 17 % en Méditerranée orientale, 47 % en Europe et 49 % dans la région du Pacifique occidental.

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Coronavirus: en 2020, les consultations liées à une envie suicidaire ont augmenté de 50%

Publié le jeudi 01 juillet 2021 

BELGIQUE

La Cellule d'intervention psychologique de crise (CIPC) a observé, en 2020, une augmentation des consultations liées à une crise suicidaire de 50,9% par rapport à l'année précédente. C'est ce qui ressort du bilan de l'année 2020 du Centre de prévention du suicide (CPS). La tranche des 14-30 ans est beaucoup plus touchée qu'auparavant.



La réponse unifiée des organisations agricoles face au mal-être des agriculteurs

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Delphine Jeanne Publié le 30/06/2021 

Suicides en milieu agricole

Face au flou dans lequel se trouvent souvent les agriculteurs en difficulté, les quatre organisations du conseil de l'agriculture française veulent unifier, amplifier et rendre plus lisibles les actions de prévention et d'accompagnement (©Pixabay)
Face au flou dans lequel se trouvent souvent les agriculteurs en difficulté, les quatre organisations du conseil de l'agriculture française veulent unifier, amplifier et rendre plus lisibles les actions de prévention et d'accompagnement (©Pixabay) 

Sujet d’attention de la part du gouvernement, le mal-être des agriculteurs est également pris à bras le corps par les représentants du monde agricole qui veulent définitivement briser un tabou et donner davantage de visibilité, de lisibilité et d’efficacité aux nombreuses initiatives existantes. Dans la lignée du rapport du député Olivier Damaisin, rendu en décembre, la FNSEA, JA, l’APCA et la MSA ont formulé le 30 juin des propositions communes pour un meilleur accompagnement des agriculteurs en difficulté.

Chargé par le ministre de l’agriculture d’une mission sur le mal-être des agriculteurs, le député Olivier Damaisin a rendu en fin d’année dernière un rapport riche de recommandations pour prévenir et éviter les suicides d’agriculteurs. Des propositions complétées par le travail de la Commission des affaires économiques du Sénat qui a présenté ses réflexions en mars.

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Carine Rolland, la « toubib des migrants » élue présidente de Médecins du monde

Par   Publié le 25 juin 2021

Connue pour son engagement auprès des jeunes Africains à la rue, la généraliste nantaise vient d’être choisie pour diriger l’ONG. Une mission sur mesure pour cette militante qui a toujours soigné les déshérités.

Carine Rolland, au siège de Médecins du monde, dans le 18e arrondissement de Paris, le 20 juin.

« Je transitionne »… C’est l’expression qu’a choisie la nouvelle présidente de Médecins du monde (MDM) pour raconter sa métamorphose de médecin généraliste en responsable de l’ONG. Elue samedi 19 juin, pour un mandat de trois ans, Carine Rolland ne sera que la troisième femme – après Françoise Sivignon – à occuper ce poste depuis la fondation de l’association, en 1980.

Déployer la pensée dans l’urgence psychiatrique

 Aude Bertoli   

SUISSE

En face de moi, un jeune homme de 20 ans que je reçois dans le cadre d’un suivi de crise. Après son arrivée aux urgences psychiatriques quelques jours plus tôt, un suivi a été mis en place pour l’accompagner dans cette période de vie difficile. Il raconte sa souffrance et la détresse liée au regard que les autres pourraient poser sur lui « s’ils savaient ». Et puis, à un moment de l’entretien, il me dit le plus sérieusement du monde :

– Mais vous, vu que vous êtes psy, vous n’avez pas besoin d’aller vous-même voir un psy !

Ma réponse, qui vous l’imaginez bien lui apprend le contraire, le surprend et le fait réfléchir.

Cette autre patiente qui m’explique son scepticisme face à la psychiatrie, sa réserve à venir consulter parce qu’elle n’est « pas folle ».

Et puis ce patient de 57 ans qui risque de perdre son travail : sa détresse est telle qu’il a pensé à s’ôter la vie. Sa femme a insisté pour qu’il vienne aux urgences, il ne serait « jamais venu de [lui]-même ».

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« C'est un problème neurologique ou psychiatrique ? » Anthropologie de la neuro-stimulation intracrânienne appliquée à des troubles psychiatriques

« Un jour, relevant la jambe de son pantalon, [Lemuel] montra à Macmann son tibia couvert de bleus, de cicatrices et d’écorchures. Puis sortant prestement d’une poche intérieure un marteau il s’en asséna, au beau milieu des anciennes blessures, un coup si violent qu’il tomba à la renverse. Mais la partie qu’il se frappait le plus volontiers, avec ce même marteau, c’était la tête, et cela se conçoit, car c’est là une partie osseuse aussi, et sensible, et facile à atteindre, et c’est là-dedans qu’il y a toutes les saloperies et pourritures, alors on tape dessus plus volontiers que sur la jambe par exemple, qui ne vous a rien fait, c’est humain. »
Samuel Beckett, Malone meurt, Paris, Minuit, 2004, p. 156-157.

Une scène

N

ous sommes à la sortie du protocole de recherche : le patient qui souffre d’un trouble obsessionnel compulsif (toc, par la suite) a été implanté il y a maintenant un an. Il a franchi les différentes étapes du protocole et c’est le moment où la neurologue et le psychiatre vont lui mettre sa neurostimulation en marche en ouvert [2]. Quelques jours plus tard, il rentrera chez lui avec une stimulation intracérébrale continue.

Cela fait quinze minutes qu’ils sont réunis tous les trois dans sa chambre, la scène est filmée dans le cadre du protocole de recherche. Le psychiatre l’interroge sur tout ce qu’il a vécu depuis l’opération, il lui demande de décrire les différents stades par lesquels il est passé. Le patient raconte que, malgré le « double aveugle » il pensait savoir quand il était stimulé et quand il ne l’était pas. Pour les besoins du protocole, il a l’impression d’être actuellement en off  [3] depuis quatre mois et d’ailleurs va très mal. Il a de nouveau ce débit de parole très lent (il a des obsessions liées au langage, à l’exactitude des termes employés), il est déprimé, il a le visage fermé. Il attend donc impatiemment d’être stimulé. Lorsque la neurologue lui tend l’aimant qui va permettre de mettre en marche la stimulation, il le prend avec une grande inspiration et ferme les yeux avant de le poser sur sa poitrine. La neurologue règle les paramètres de stimulation.

Le patient : « En fait, c’est un problème neurologique ou psychiatrique ? »

[Silence]

La neurologue : « C’est dans le cerveau. »

Le psychiatre : « C’est dans le cerveau de toute façon. »

Le patient [il insiste] : « Non mais j’aimerais que vous m’apportiez des éléments là-dessus. »

Le psychiatre : « C’est une question de définition. C’est une question, on comprend que vous nous la posiez, mais, pour les médecins et nous qui nous occupons de ces pathologies-là, la question ne se pose pas comme ça. Les symptômes sont dits psychiatriques parce qu’ils affectent le comportement. La maladie, elle se passe quand même dans le cerveau, si vous voulez. »

Le patient : « C’est de nature biologique, neurologique ?… »

La neurologue : « Si tant est que l’on peut faire une séparation. En fait, c’est de la neuropsychiatrie, quoi. »

Le psychiatre : « Il n’empêche que les symptômes s’expriment d’une façon qui est la vôtre. C’est vrai que quelqu’un va trembler, par exemple chez le malade de Parkinson, il va trembler quelle que soit sa personnalité. Il va trembler de la même façon. Qu’il soit cool, sympa, méchant, rigide, bon ce que vous voulez, il va trembler de la même façon. Mais quand ça affecte le comportement, on va pas avoir les mêmes obsessions, les mêmes comportements chez telle ou telle personne. Il y a des personnes qui vont vérifier, d’autres qui vont avoir des angoisses de contamination, d’autres qui vont chercher la perfection, d’autres qui vont être dans la détection de l’erreur absolue, et je pense que tout ça, en revanche, on sait pas exactement, ça fait partie… C’est comme un processus de répétition, si vous voulez, qui utilise le répertoire des comportements que vous avez en vous. Alors peut-être que ça va faire répéter un répertoire que vous avez plus particulièrement en vous. Donc, si vous avez un naturel perfectionniste, par exemple, peut-être que ça va aller vers le pire de ça, vous voyez. Alors que quelqu’un qui va avoir des angoisses par rapport à la saleté, ça va aller vers le pire de ça. C’est une exagération du répertoire normal avec une libération du comportement que d’habitude on contrôle pour qu’il n’envahisse pas la vie. C’est un peu comme ça qu’on peut dire les choses. Donc, cette exagération on peut dire, si vous voulez, qu’elle est neurologique, c’est-à-dire qu’effectivement on a des idées pour penser que dans certains endroits du cerveau y a des petites structures qui s’occupent de faire que ces choses ne soient pas exagérées et c’est ce qu’on espère en stimulant : restaurer cette capacité de moduler ces comportements. [Silence.] Vous vous sentez comment, là ? »

Le patient [avec un sourire] : « Bien, ça va. Vous m’êtes très sympathiques. »

[Rire général.]

Le psychiatre : « D’accord ! C’est très gentil ! Mais de l’intérieur, vous sentez quelque chose ou pas ? »

[Rires.]

Le patient [il prend son temps, réfléchit] : « Ah oui, une chose… avant je riais beaucoup… »

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