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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 29 mars 2020

Les leçons du confinement à Wuhan et Singapour

PAR 
DR IRÈNE DROGOU - 
 
PUBLIÉ LE 31/03/2020

Deux études de modélisation se sont intéressées à l'effet de la distanciation sociale sur l'épidémie à coronavirus, l'une à Wuhan et l'autre à Singapour. Un prolongement du confinement dans la ville chinoise jusqu'en avril, plutôt que mars, permettrait d'éviter un deuxième pic en juin. Le télétravail et la quarantaine semblent être à prioriser sur la fermeture des écoles, la combinaison des trois restant la plus efficace.
Il ne fait aucun doute que les mesures de distanciation sont efficaces
Il ne fait aucun doute que les mesures de distanciation sont efficaces
Crédit photo : Phanie
Mise en quarantaine des cas et des proches, fermeture des écoles, télétravail, ces mesures de distanciation sont la seule arme actuellement en France pour infléchir l'épidémie de Covid-19.
Dans quelle mesure sont-elles efficaces ? Lesquelles ont le plus d'impact ? Une étude de modélisation à Singapour (1) donne des éléments de réponse dans « The Lancet Infectious Diseases ». À la question qui s'ensuit de savoir jusqu'à quand les prolonger, une étude menée dans la ville de Wuhan (2) laisse entendre dans « The Lancet Public Health » qu'il faut les poursuivre suffisamment longtemps si l'on veut éviter un deuxième pic trop précoce.
Pour les chercheurs de l'université de Singapour, il ne fait aucun doute que les mesures de distanciation sont efficaces contre le SARS-CoV-2, dans les quatre scénarios étudiés et mis en place après la détection de 100 cas dans la population : quarantaine seule, quarantaine et télétravail (défini par au moins 50 % de la force de travail exerçant au domicile pendant 15 jours), quarantaine et fermeture des écoles (pendant 15 jours) ou la combinaison des trois mesures. Au 80e jour, l'approche maximaliste se révèle être la plus efficace, puis viennent ensuite, par ordre de performance, la quarantaine et télétravail, la quarantaine et la fermeture des écoles et enfin la quarantaine seule.
Pour le Dr Alex Cook, de l'université de Singapour et coauteur de l'étude : « Ces résultats fournissent aux décideurs publics de Singapour et d'autres pays la preuve que la mise en place de mesures de contrôle peut réduire les taux de transmission locale si le déploiement est opérationnel et à temps ».
Des scénarios selon l'infectiosité et les cas asymptomatiques
Dans leurs simulations, les chercheurs singapouriens montrent que l'approche combinée pourrait prévenir une épidémie nationale pour un faible niveau d'infectiosité (taux de reproduction R0 faible à 1,5) : le nombre d'infections pourrait être diminué de 99,3 %, ont-ils estimé. Mais à des niveaux d'infectiosité plus élevée (R0 modéré à 2,0 ou R0 élevé à 2,5), les choses se révèlent plus compliquées car, même si les interventions sont efficaces, la transmission a toujours lieu : au 80e jour, il y aurait alors 50 000 cas dans la ville avec un R0 à 2,0 (diminution des cas de 93,0 %) et 258 000 pour un R0 à 2,5 (réduction de 78,2 %).
L'impact des cas asymptomatiques est une variable qui peut changer la donne. Si une proportion de 7,5 % a été retenue dans l'étude, il est possible qu'elle soit en réalité de 50,0 %, entraînant alors plus de 277 000 infections au 80e jour même avec l'intervention combinée, par rapport à 1 800 pour une référence avec un R0 à 1,5. « Alors que des proportions élevées d'asymptomatiques diminuent considérablement les effets préventifs (NDLR des mesures de distanciation sociale), la pression exercée est d'autant plus forte sur la quarantaine et le traitement des individus infectés, lequel peut ne plus devenir effectif quand le nombre de sujets infectés excède les capacités du système de soins », explique le Dr Cook.
Un retour au travail étalé dans le temps
Dans la modélisation à Wuhan, les chercheurs de la London School of Hygiene and Tropical Medicine ont évalué l'impact des mesures de restriction d'activité sur l'épidémie en cours. Selon eux, un retour au travail étagé devrait avoir lieu au plus tôt début avril, ce qui permettrait de retarder et de réduire la hauteur du pic ainsi que l'ampleur de l'épidémie à fin 2020, tout en permettant au système de soins de faire face. « Une levée prématurée et soudaine des interventions pourrait mener à un pic secondaire précoce, ce qui peut être évité par un assouplissement graduel des interventions », écrivent-ils. Quant à une possible saisonnalité du SARS-CoV-2, « les effets sont difficiles à prévoir » sans recul suffisant, le lien entre climat et Covid-19 étant « en grande partie anecdotique », est-il rapporté.
D'autres stratégies sont néanmoins possibles et mériteraient d'être modélisées pour en évaluer l'efficacité, comme le dépistage élargi mis en place en Corée du Sud, est-il relevé dans l'éditorial sur Wuhan signé par Tim Colbourn, de l'University College London. « La capacité à tester d'un pays est sans doute le goulot d'étranglement qui détermine l'efficacité d'une telle mesure », explique-t-il.
Pour Joseph Lewnard, de l'université de Californie, dans son éditorial attaché à la modélisation de Singapour, l'impact de ces mesures devra aussi se mesurer en termes socio-économiques, notamment en ce qui concerne les injustices de perte de revenus voire d'emploi : « des politiques pour prévenir ces risques sont nécessaires de façon urgente. Une attention particulière devrait être apportée à la protection des populations vulnérables, comme les sans-abri, les individus incarcérés, âgés ou handicapés, ainsi que les migrants ».
(1) J Koo et al. Lancet Infect Dis. doi.org/10.1016/S1473-3099(20)30190-6
(2) K Prem et al. Lancet Public Health. doi.org/10/1016/S2468-2667(20)30073-6
Dr Irène Drogou


Tous surdoués ?

ÊTRE ET SAVOIR par Louise Tourret

Surdoués, zèbres, élèves précoces ou à haut potentiel... Etre et savoir se penche sur ces enfants un peu à part dont le parcours scolaire peut parfois, paradoxalement, se révéler compliqué.
Enfants à haut potentiel : quelles compétences, quelles difficultés?
Enfants à haut potentiel : quelles compétences, quelles difficultés? Crédits : sturti - Getty
"Mes parents me disent souvent que j’ai une forme différente d’intelligence", c’est ce que me confiait Pierre qui fréquente un dispositif adapté au profil comme le sien au collège Janson de Sailly à Paris, où je suis allée rencontrer éducateurs et élèves, des adolescents dont le QI élevé et les aptitudes parfois hétérogènes peuvent rendre la scolarité compliquée.
"Précoces" ou "à haut potentiel", les termes changent pour les désigner, mais ce qui est certain c’est que ces intelligences hors norme suscitent un grand intérêt actuellement, comme en atteste le succès des ouvrages qui sont consacrés à ce sujet.
En attestent également d'importants colloques organisés par l’Education nationale, comme il y a quelques jours dans l’académie de Versailles, et aussi à Paris, en Sorbonne, colloque qui a attiré un nombre record de participants.

"Sachez, Monsieur le Président, que nous ne laisserons plus nous voler notre vie..." : Annie Ernaux

Lundi 30 mars 2020

Annie Ernaux est écrivain. Elle vit à Cergy, en région parisienne. Son oeuvre oscille entre l'autobiographie et la sociologie, l'intime et le collectif. Dans cette lettre adressée à Emmanuel Macron, elle interroge la rhétorique martiale du Président.
"Monsieur le Président, je vous écris une lettre..."
"Monsieur le Président, je vous écris une lettre..." © Getty / AnthiaCumming

Cergy, le 30 mars 2020

Monsieur le Président,

« Je vous fais une lettre/ Que vous lirez peut-être/ Si vous avez le temps ». À vous qui êtes féru de littérature, cette entrée en matière évoque sans doute quelque chose. C’est le début de la chanson de Boris Vian Le déserteur, écrite en 1954, entre la guerre d’Indochine et celle d’Algérie. Aujourd’hui, quoique vous le proclamiez, nous ne sommes pas en guerre, l’ennemi ici n’est pas humain, pas notre semblable, il n’a ni pensée ni volonté de nuire, ignore les frontières et les différences sociales, se reproduit à l’aveugle en sautant d’un individu à un autre. Les armes, puisque vous tenez à ce lexique guerrier, ce sont les lits d’hôpital, les respirateurs, les masques et les tests, c’est le nombre de médecins, de scientifiques, de soignants. Or, depuis que vous dirigez la France, vous êtes resté sourd aux cris d’alarme du monde de la santé et  ce qu’on pouvait lire sur la  banderole  d’une manif  en novembre dernier -L’état compte ses sous, on comptera les morts - résonne tragiquement aujourd’hui. Mais vous avez préféré écouter ceux qui prônent le désengagement de l’Etat, préconisant l’optimisation des ressources, la régulation des flux,  tout ce jargon technocratique dépourvu de  chair qui noie le poisson de la réalité. Mais regardez, ce sont les services publics qui, en ce moment, assurent majoritairement le fonctionnement du pays :  les hôpitaux, l’Education nationale et ses milliers de professeurs, d’instituteurs si mal payés, EDF, la Poste, le métro et la SNCF. Et ceux dont, naguère, vous avez dit qu’ils n’étaient rien, sont maintenant tout, eux qui continuent de vider les poubelles, de taper les produits aux caisses, de  livrer des pizzas, de garantir  cette vie aussi indispensable que l’intellectuelle,  la vie matérielle.  



"Nous sommes une humanité tellement malade" - Le coup de gueule de Coline Serreau

par Anne Audigier  publié le 
Chaque matin dans Grand Bien Vous Fasse, Ali Rebeihi est en ligne avec une personnalité qui raconte comment elle vit son confinement. Ce matin au bout du fil : Coline Serreau, quelque peu remontée.
Coline Serreau
Coline Serreau © Getty

La réalisatrice qui a signé l'une des plus jolies comédies françaises des années 80, Trois hommes et un couffin, qui a réalisé des films visionnaires, écolos, humanistes et généreux comme La belle verte ou La crise et une fable toujours d'actualité, Romuald et Juliette, n'avait pas très envie de parler d'elle même, mais plutôt de ce virus et de la manière dont nous l'abordons : "Les virus sont puissants et ils peuvent carrément modifier notre génome. Donc, il faut les traiter avec un certain respect ou en tout cas avec modestie, parce qu'il va falloir apprendre à survivre avec eux."

Pour se protéger des virus, il faudra avoir un environnement sain et un système immunitaire qui marche. Et c'est ça qui nous permettra de vivre non pas contre eux, mais de les supporter parce qu'ils seront toujours là.

Les rites de remerciement

La réalisatrice s'avoue frappée par l'intelligence collective qui est en train de naître dans cette crise. "Les Français, poursuit-elle, ont établi des rites de remerciement massifs qui sont suivis. Ce sont de très beaux gestes politiques. Et ça prolonge les grèves contre la réforme et l'action des 'gilets jaunes' qui crient haut et fort ce qui est important dans nos vies. Parce qu'on vit dans un pays où ceux qui assurent les fonctions essentielles, qui font tenir debout la société sont sous-payés, méprisés."
Coline Serreau salue à son tour les aides-soignants, les infirmières et infirmiers, les médecins qui travaillent dans les hôpitaux publics mais aussi les personnels des écoles, les profs, les chercheurs, etc.


samedi 28 mars 2020

Edgar Morin: «Ressentir plus que jamais la communauté de destins de toute l’humanité»

Par Simon Blin — 
Edgar Morin: «Ressentir plus que jamais la communauté de destins de toute l’humanité»

Quasi-centenaire, le sociologue, éternel optimiste, envisage le confinement comme une occasion inespérée de régénérer la notion même d’humanisme, mais aussi pour chacun d’opérer un tri entre l’important et le frivole.

Confiné, il dit s’être senti «projeté psychiquement dans une communication et une communion permanentes» avec le monde auquel il reste virtuellement connecté. Lui qui a toujours vécu pleinement, dont le siècle d’existence est fait de déplacements perpétuels et d’engagements politiques et intellectuels. Né en 1921, Edgar Morin, sociologue, philosophe, «humanologue», dit-il, écrivain mondialement connu, penseur de la «complexité» à l’œuvre abondante et englobante (la Méthode est son œuvre majeure), a vécu la Résistance, traversé le XXe siècle entre émerveillement et révolte. Il revient sur ces deux folles semaines qui ont vu le monde entier touché par la propagation du coronavirus, puis basculer dans l’enfermement généralisé. Le directeur de recherche émérite au CNRS, nonagénaire quasi centenaire à l’optimisme inébranlable et au regard lumineux, voit dans ce moment d’arrêt planétaire l’opportunité d’une «crise existentielle salutaire».

Cynthia Fleury : « L’un des enjeux de l’épidémie est de construire un comportement collectif respectueux de l’Etat de droit »

La philosophe explique, dans un entretien au « Monde », que notre autonomie se construit sur notre dépendance aux autres. Selon elle, l’épidémie rappelle que la santé est un bien commun, non réductible à la marchandisation.
Propos recueillis par  Publié le 27 mars 2020

Yann legendre

Philosophe et psychanalyste, Cynthia Fleury est professeure titulaire de la chaire humanités et santé au Conservatoire national des arts et métiers et dirige la chaire de philosophie à l’hôpital Sainte-Anne (GHU Paris psychiatrie et neurosciences). Membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), elle a notamment écrit Le soin est un humanisme (Gallimard, 2019), dans lequel elle montre que l’acte de soigner nous relie aux autres et fait notre civilisation.

Face au danger, comment expliquer que nous ayons eu du mal, collectivement, à prendre la mesure de l’épidémie ?

Il y a plusieurs explications : d’abord, une forme de déni protecteur, assez classique, chacun dédramatisant la situation, les pouvoirs publics manquant de lisibilité dans leur communication et n’aidant pas à une prise en considération. Ensuite, le réveil et l’acceptation des restrictions, pour une grande partie de la population.
Reste ceux qui contournent, faisant preuve d’immaturité et d’inconséquence civique, et ceux qui ne sont pas « égaux » dans la capacité à respecter une norme, notamment parce qu’ils sont plus vulnérables. L’un des grands enjeux de cette épidémie est d’apprendre à construire un comportement collectif face au danger, et de le faire tout en respectant l’Etat de droit.

Quels sont les leviers pour y parvenir ?

En philosophie, on oppose la liberté négative, qui est l’absence d’entraves, à la liberté positive, qui articule intérêt particulier et intérêt collectif. Nos sociétés défendent, à juste titre, une conception négative de la liberté. Mais nous redécouvrons aussi la conception positive de la liberté, plus répandue dans les pays où la valeur de la communauté pèse culturellement davantage, ou qui sont habitués à une forme d’autoritarisme, voire de patriarcat, ou qui sont simplement plus disciplinés, bref plus familiers avec la compétence d’inhibition et le respect d’autrui. Mais la liberté positive connaît aussi ses dérives. L’articulation des deux conceptions est nécessaire.

Coronavirus. L'hôpital psychiatrique du Rouvray s'adapte dans l'unité


Publié le 


Le centre hospitalier du Rouvray met à disposition du CHU de Rouen une de ses unités. 

(illustration)


Personne n'a oublié la grève de la faim qui a secoué le centre hospitalier psychiatrique du Rouvray, en mai 2018. Les syndicats relançaient la machine il y a moins d'un an, pour dénoncer le manque de moyens de l'établissement et l'état de la psychiatrie en général. Mais face à la crise sanitaire, ils saluent les prises de décisions concertées de leur direction et qui s'imposaient. "On s'est souvent écharpé, mais là pour le coup, les mesures s'imposaient et sont des questions de bon sens", explique Jean-Yves Herment, infirmier et délégué CFDT.

Des mesures d'anticipation, destinées à limiter les possibilités de propagation du coronavirus et liées directement au confinement. "On a regroupé les lieux de consultation sur quelques centres supports", détaille Gaël Fouldrin, président du comité médical d'établissement, pour garantir la sécurité des patients et des soignants. La consultation téléphonique a été largement développée. Une permanence d'accueil d'urgence est bien sûr assurée, tout comme l'accueil des patients qui ont besoin d'une injection mensuelle, par exemple.

Les unités psychiatriques plus que jamais à l'isolement

Par Eric Favereau — 
Un hôpital psychiatrique à Plouguernével, dans les Côtes-d'Armor.

Un hôpital psychiatrique à Plouguernével, dans les Côtes-d'Armor. Cyril Zannettacci pour Libération.

Dans les hôpitaux psychiatriques, personnel médical et patients s'adaptent dans l'urgence au confinement. Si l'enfermement fait déjà partie de leur quotidien, les médecins craignent ses effets à moyen terme.

«C’est calme, étrangement calme. On est presque mieux qu’avant», lâche le psychiatre d’un grand établissement public de Normandie. La situation est étonnante, presqu’inattendue. On pouvait craindre que, dans les hôpitaux psychiatriques, l’arrivée du confinement fasse écrouler ce monde déjà bien fragile, qui plus est abîmé par des années de rigueur. Ce n’est pas le cas. Bien sûr, il y a une kyrielle de problèmes, de peurs et d’angoisses. Il y a ces masques de protection qui manquent un peu partout et, dans certains endroits, les difficultés sont lourdes. Mais, là, momentanément, cela tient et pas trop mal. «La crise et le confinement, ce n’est pas très nouveau pour nous», ironise Tim Greacen, militant des droits des malades et responsable du laboratoire de recherche à l’hôpital Sainte-Anne Maison-Blanche, à Paris.

A Lille, le confinement fragilise le quotidien des toxicomanes

Par Sheerazad Chekaik-Chaila, correspondante à Lille — 
 Photo Hugo Clarence Janody. Hans Lucas pour Libération

Les associations d'aide aux sans-abri et les structures spécialisées dans l'aide aux toxicomanes poursuivent leur travail de terrain malgré la crise sanitaire.

La légèreté de Karine contraste avec la lourdeur de l’ambiance qui plane sur le centre de Lille. Sous le soleil, la jeune femme de 24 ans tangue sur la pointe de ses baskets défoncées. Karine plane. Elle a trouvé de la méthadone. «Au black, ce matin», rit-elle. Il est 9 h 20. Frédéric, 37 ans, et Marine, 28 ans, sourient avec elle. Bientôt, ces salariés de l’association d’aide aux sans-abri Abej Solidarité l’emmèneront en séjour pour couper un peu avec la drogue et la rue. Le confinement n’annulera pas leur virée, lui jurent-ils.

Enfants confinés ? Des histoires à écouter

 La Matinale » ne vous oublie pas dans votre confinement. Cette semaine, honneur à l’audio, une bonne alternative aux écrans qui permet à vos enfants de continuer à lire et à rêver, tout en vous garantissant quelques minutes de tranquillité.
Par  Publié le 28 mars 2020

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LA LISTE DE LA MATINALE

Parce qu’il n’y a pas que l’école à la maison, voici une sélection des meilleures histoires pour enfants, à écouter en podcast. Une pause bienvenue pour les plus jeunes… et leurs parents.
  • A partir de 3 ans

Oli : l’histoire du soir sur France Inter
Elles et ils s’appellent Valérie Zenatti, Nicolas Mathieu, Chloé Delaume ou Régis Jauffret. Bien connus des amateurs de littérature francophone contemporaine, ils mettent leurs talents de conteurs au service des enfants, pour des sessions d’une dizaine de minutes chacune. Et quelle merveille d’entendre Claude Ponti, ou Cécile Coulon raconter son Otarie tarée, l’histoire de Rosalie, otarie obèse…
Une histoire et Oli, disponible sur France Inter, iTunes et les plates-formes de podcast
Des histoires en musique sur Radio Classique
Rares et précieuses car particulièrement bien réalisées, mises en sons et en musique, ainsi vont les histoires qu’a choisi de conter Elodie Fondacci pour Radio Classique. Pour entendre, autrement et autrement mieux, Le Carnaval des animauxLa Chèvre de Monsieur SeguinRaiponce ou Le Petit Poucet. Chaque histoire est découpée en chapitres de six à sept minutes chacun.
Des histoires en musique, disponible sur Radio Classique, iTunes et les plates-formes de podcast
Andersen, valeur sûre sur France Culture
Quand fatigué(e)s ou en mal d’inspiration, il est plus sage et si bon de s’en remettre à un comédien pour lire des histoires, même et surtout parfois des classiques, qui se donnent à entendre autrement. Ici, Jean-Pierre Cassel lit Le Garçon porcherLa Princesse au petit pois et Le Costume neuf de l’empereur, de Hans Andersen, et c’est si beau.
Lectures d’enfance, disponible sur France Culture, iTunes et les plates-formes de podcast
Pomme d’Api s’écoute
Canard adoré des enfants, le magazine Pomme d’Api a eu l’excellente idée de donner ses histoires à lire en podcast : « La grande histoire de Pomme d’Api ». Ces lectures (de cinq minutes environ) ont la particularité d’être faites par des parents.
Par ailleurs, la web-radio Radio Pomme d’Api propose chansons, comptines, histoires. Et, à 20 h 15 tous les jours, c’est une grande histoire à écouter qui est proposée pour finir la journée – confinée ou non – en douceur.
  • Pour les 7 ans et plus

Les écrivains se racontent
A quoi ressemble le quotidien d’un écrivain ? Quels sont les livres cultes de nos auteurs préférés ? Le déclic ? Comment travaillent-ils ? C’est ce que propose le podcast du groupe Bayard « Histoires de jeunesse ». Et entendre Marie Desplechin, Antoine Dole ou Jean-Claude Mourlevat (auteur de L’Enfant océan, ce Petit poucet contemporain si merveilleux) évoquer leur parcours est passionnant. Chaque épisode dure entre 30 et 45 minutes environ.
Homère n’a qu’à bien se tenir…
Bonne nouvelle en cette période de confinement et de restriction : France Inter devrait pouvoir mettre en ligne un épisode de ses formidables « Odyssées » chaque semaine. Pensé et produit par Laure Grandbesançon, chaque épisode invite les 7/12 ans à se plonger dans les aventures des grandes figures de l’histoire, de Socrate à Martin Luther King. C’est passionnant, instructif et addictif, car mis en scène comme un roman d’aventure.
Les Odyssées, disponible sur France Inter, iTunes et les plates-formes de podcast
Fictions à foison sur France Culture
En plus d’être labelisée « Nation apprenante », en partenariat avec le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, cadre dans lequel la chaîne propose de nombreux contenus à visée scolaire et pédagogique, France Culture a eu la très bonne idée de (re)mettre à l’écoute une sélection de fictions, classées par âge, qui devrait régulièrement s’enrichir. Citons pour l’heure Le Petit Nicolas lu par Jacques Bonnaffé, ou les merveilleux concerts fictions (tel Moby Dick, adapté d’Herman Melville).
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Coronavirus Les meilleures applis pour les appels vidéo



Publié le : 28/03/2020

En temps de confinement, de nombreuses applis et solutions permettent de passer des appels vidéo à plusieurs pour les réunions professionnelles, les apéros virtuels avec les amis ou pour prendre des nouvelles de la famille. Notre sélection.

POUR RESTER EN CONTACT AVEC VOS PROCHES

Facebook Messenger

logo facebook messenger
C’était initialement la messagerie instantanée des utilisateurs du réseau social Facebook. Aujourd’hui, elle est ouverte à tous (il suffit de renseigner son numéro de téléphone pour s’inscrire) et permet de passer des appels audio, mais aussi des appels vidéo (jusqu’à 50 participants).
À travers le monde, 410 millions de personnes utilisent les appels vidéo chaque mois (1).

  • Disponible sous iOS, Android et depuis un navigateur web (www.messenger.com).
  • Compatible avec Facebook Portal.

WhatsApp

logo whatsapp
WhatsApp permet d’envoyer des messages écrits ou vocaux, mais aussi de passer des appels vocaux et vidéo partout dans le monde. L’application (rachetée par Facebook en 2014) permet de créer des groupes de discussion, et de passer des appels vidéo comptant jusqu’à 4 participants. Il est aussi possible d’envoyer directement des documents (jusqu’à 100 Mo) à ses contacts.
  • Disponible sous iOS, Android, Mac et PC.
  • Compatible avec Facebook Portal.

Google Duo

logo Google Duo
C’est l’application d’appels vidéo que Google destine au cercle privé (8 participants maximum). Il est possible de passer aussi des appels audio. Le service est gratuit, un numéro de téléphone suffit pour l’utiliser. Un compte Google est toutefois nécessaire pour utiliser Duo sur plusieurs appareils (smartphone, tablette) ou plusieurs plateformes (appareil mobile, navigateur web).



Coronavirus Confiné avec un malade, comment faire ?



Publié le : 27/03/2020 

Un membre de votre famille a été diagnostiqué porteur du coronavirus et est confiné à domicile ? Quelques précautions supplémentaires sont à respecter.

Prendre ses distances avec autrui, c’est une des principales recommandations à respecter pour freiner la propagation du coronavirus. Mais le confinement impose au contraire de côtoyer étroitement ses proches. Compliqué à gérer si l’un d’entre eux est atteint du Covid-19. Quelques précautions permettent sinon d’éviter à coup sûr la transmission intrafamiliale, du moins de mettre toutes les chances de son côté. 


Coronavirus : envisager déjà la sortie ?

Par Emmanuel Laurentin et Chloë Cambreling  25/03/2020

La Revue de presse des idées |Dix jours à peine après le début du confinement, alors que la courbe des morts ne cesse de croître, faut-il imaginer la suite ? Institutions internationales, hommes politiques, universitaires et écrivains pensent un monde profondément bouleversé, à reconstruire.
Comment sortir du tunnel ?
Comment sortir du tunnel ?  Crédits : Crédit JEFF PACHOUD - AFP
Tandis que les essayistes Gaspard Koenig et Pascal Bruckner nous enjoignent, le premier dans Les Echos et le second dans le Figaro à percevoir dans ce « malheur » ou cette « calamité » qu’est le Coronavirus, une « chance », les tribunes des journaux poussent l’hypothèse plus loin en envisageant déjà des scénarios de sortie de crise.
La « vague »n’est pas encore passée que les hypothèses sur « le monde d’après », comme l’écrit François Lenglet dans Le Figaro, se multiplient.

Crise mondiale, réponse mondiale

Honneur aux grandes institutions internationales, d’abord. Le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, plaide ainsi, dans Les Echos, pour « une action coordonnée au plan international, (…) un nouveau Plan Marshall mondial ». On apprend sous sa plume que l’économie mondiale était déjà « vulnérable » avant la flambée de l’épidémie et que « dans les pays de l’OCDE, plus d'un tiers des ménages sont en proie à l'insécurité financière, ce qui signifie qu'ils pourraient sombrer dans la pauvreté s'ils se trouvent privés de revenus pendant trois mois. »