L’unité de dépistage précoce de l’autisme, ouverte en 2013 à l’hôpital Robert-Debré, reçoit 100 à 150 enfants par an de moins de trente mois.
Par Florence Rosier Publié le 1er avril 2019
Zaahid, 3 ans et 5 mois, une frimousse de chat, est allongé sur le tapis de la petite salle aveugle. Assis près de lui, son père. Aurore, l’orthophoniste, tend au petit garçon une souris mécanique. De la main, l’enfant la sollicite : c’est sa manière de lui demander de remonter le jouet. A travers une vitre sans tain, Audrey, l’infirmière puéricultrice, observe la scène. « Zaahid peut maintenant interagir avec autrui, il regarde parfois Aurore dans les yeux. Il y a un an, cela lui était impossible. Ses moyens de communication sociale se sont vraiment améliorés. Il est aussi en quête de réconfort dans les bras de son papa, c’est positif. » Audrey note « un petit maniérisme de la main » chez l’enfant. Une forme discrète de comportement stéréotypé, ces rituels qui sont une des signatures de l’autisme.
Nous sommes à l’hôpital Robert-Debré (AP-HP), à Paris. Plus précisément, dans l’unité de dépistage précoce du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent que dirige le professeur Richard Delorme. A l’entrée, on bute sur un fatras de jouets : un bambin vient d’y semer la pagaille. Le tout, sous les yeux attentifs d’une équipe de pointe. Le petit testeur de jeux, à son insu, a lui-même été testé. Pour son bien.