Par Nathaniel Herzberg Publié le 3 juillet 2022
ENTRETIEN « Je ne serais pas arrivée là si… » « Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de son existence. La biochimiste hongroise de 67 ans, vice-présidente de BioNTech, revient sur son exil aux Etats-Unis et sur sa ténacité dans la poursuite de ses recherches.
S’il fallait retenir un visage de l’extraordinaire épopée du vaccin à ARN messager, ça serait le sien. Depuis un an, Katalin Kariko collectionne les honneurs. Cette chercheuse qui, à 67 ans, n’était jamais allée à Paris y est passée deux fois en juin : pour recevoir la grande médaille de l’Académie des sciences et le prix international L’Oréal-Unesco Pour les femmes et la science. L’occasion pour la biochimiste hongroise, désormais vice-présidente de l’entreprise allemande BioNTech, de revenir sur les multiples embûches qui ont jalonné son parcours.
Je ne serais pas arrivée là si…
… Si je n’avais pas été si souvent limogée des postes que j’occupais. Mon histoire n’est pas celle de la femme à succès qui, pas après pas, avance dans sa carrière, en enchaînant les promotions pour atteindre la gloire et les prix internationaux. Pendant longtemps, la réussite m’a même fuie. Vu de l’extérieur, j’étais l’archétype de la scientifique qui lutte. Et qui chute.