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mardi 3 juin 2014

Dépistage des troubles psychiques de la grossesse : une place à prendre pour les sages-femmes

 27/05/2014

Les troubles psychiques de la grossesse englobent un large spectre de différents symptômes psychologiques et émotionnels pouvant se manifester à tous les stades, de la grossesse au post partum en passant par l’accouchement. Il s’agit de difficultés émotionnelles, psychologiques, d’anxiété, de dépression, de craintes, tout un éventail de souffrances pouvant perturber la fonction psychosociale. Ces troubles peuvent être liés à un précédent accouchement traumatique, une PMA, une fausse couche, des problèmes de santé mentale, des événements stressants, une faible estime de soi, ou un environnement social inadapté.
Le taux de troubles psychiques pendant la grossesse se situe aux alentours de 10 %. Ils peuvent avoirs des conséquences obstétricales immédiates, et affecter le développement et le comportement des enfants.
Afin de réduire les conséquences des troubles psychiques de la grossesse, il est nécessaire de pouvoir les dépister. Pour améliorer les compétences des sages-femmes dans ce domaine, il faut au préalable savoir à quel point elles sont désireuses de tenir un rôle dans la santé mentale de leurs patientes et la réduction des troubles psychique de la grossesse. Les ambitions des sages-femmes concernant la prise en charge des pathologies mentales et les facteurs pouvant modifier ces motivations sont mal connues.

Afin de les comprendre, une équipe Hollandaise a interrogé 112 sages-femmes.
La plupart (âge moyen 36 ans , 11 années d’exercice) déclare que l’expérience professionnelle est leur principale source de connaissances sur les psychopathologies maternelles (41 %), devant les séminaires et les congrès (35 %), les études (18 %), et la vie personnelle (6 %).
Celles qui sont favorables à ce que  le dépistage des situations à risque soit dans leurs attributions, sont celles qui ont le plus d’expérience professionnelle et sont intéressées par ce domaine, ces dernières se déclarant prêtes à prendre en charge les patientes. Pour ce qui est de collaborer avec d’autres professionnels de santé, ce sont à nouveau les sages-femmes les plus expérimentées et intéressées par ce domaines  qui y sont le plus disposées. 
Cette étude suggère le peu d’empressement des sages-femmes hollandaises à accepter de dépister les psychopathologies de la grossesse. Elles ont peu confiance dans leurs capacités à pouvoir utiliser des outils de dépistage, compromettant ainsi leur motivation à le faire. Elles se considèrent assez peu informées sur les moyens de dépistage : cette discipline est peu présente dans leur programme d’études. En conséquence, du fait d’un déficit de formation, certaines surestiment leurs connaissances ou manquent de réalisme. Par ailleurs l’absence de guidelines sur ce sujet aux Pays-Bas explique que les intentions et les actions de dépistages soient peu répandues.
Les sages-femmes n’acceptent pas toujours complètement leur implication dans le secteur de la santé publique, compétence relativement nouvelle et peu développée.
Afin que les sages-femmes puissent prodiguer des soins adéquats, il faut développer leur volonté de dépister les psychopathologies des femmes, les encourager à améliorer leur prise en charge et a collaborer avec d’autres professionnels de santé. Il faut parfaire les compétences théoriques, acquérir des compétences en dépistage, évaluer les pratiques et discuter des cas cliniques avec les moins expérimentées.
Marie Gélébart
RÉFÉRENCES
Fontein-Kuipers YJ et coll. : Dutch midwives' behavioural intentions of antenatal management of maternal distress and factors influencing these intentions: An exploratory survey. Midwifery, 2014; 30: e234-241 

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