Marisol Touraine veut davantage de prévention pour les femmes
La ministre de la Santé, auditionnée mardi soir par la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, a alerté sur la nécessité d’accentuer la prévention en matière de santé des femmes.« Aujourd’hui, la longévité plus grande des femmes est obérée par leur vulnérabilité, liée à l’augmentation de leurs comportements à risques et aux inégalités d’accès aux soins qui les touchent davantage », a-t-elle souligné, devant l’Assemblée présidée par Catherine Coutelle (SRC, Vienne).
Marisol Touraine s’est alarmée de l’augmentation du tabagisme, mais aussi de l’alcoolisme de ses paires, chiffres à l’appui : le taux de décès provoqués par un cancer du poumon chez les plus de 55 ans a augmenté de 105 % entre 1990 et 2005 chez les femmes, alors qu’il diminue chez les hommes.
Elle a également noté que les femmes sont plus vulnérables au stress, à l’anxiété, à la dépression, et courent un risque accru d’être victimes de violences.
« Ce développement de leur vulnérabilité s’accompagne d’un renoncement aux soins plus élevé chez les femmes : elles sont 16,5 % à renoncer aux soins, contre 11,5 % pour les hommes », a poursuivi la ministre.
Octobre rose
S’inscrivant dans l’actualité, et revenant sur la polémique lancée par l’UFC-Que Choisir autour des surdiagnostics liés au dépistage organisé du cancer du sein, Marisol Touraine a remis une couche sur l’importance du dépistage : « Le bénéfice reste supérieur au risque : 20 % des femmes ont pu échapper à l’évolution de la maladie. » Le dépistage de masse permet en outre de toucher des femmes socialement défavorisées, qui n’ont pas un accès simple aux professionnels de santé, a-t-elle estimé. « Les études citées par l’UFC-Que Choisir sont connues, d’autres sont menées en France. Le cancer du sein touche 53 000 femmes et provoque 11 500 décès par an : le dépistage le plus précoce est la première arme de lutte », a-t-elle commenté.
La ministre a enfin conclu sur la nécessité d’améliorer le suivi des femmes enceintes. Tout en soulignant que le Planning familial, parfois menacé, ne relevait pas de sa compétence, elle a fait part de sa« volonté de le soutenir ».
› COLINE GARRÉ
lequotidiendumedecin.fr 03/10/2012
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