Psychose : racines sociales ou susceptibilités génétiques ?
Publié le 29/12/2010
La composante génétique de la schizophrénie est bien documentée, de même que les facteurs de risque liés à la biographie de l’intéressé (comme le fait d’avoir eu une enfance défavorisée). Certes, des travaux récents tendent à impliquer des éléments socio-économiques émaillant l’enfance, dans le déterminisme ultérieur d’une schizophrénie. Mais dans la mesure où les conditions matérielles de la famille sont étroitement liées à la santé mentale des parents (dépendant elle-même parfois de facteurs de vulnérabilité génétique transmissibles à la descendance), il est donc très difficile de départager ces divers éléments endogènes (naturels, génétiques) ou exogènes (culturels, environnementaux). Émanant du prestigieux Institut Karolinska de Stockholm où sont décernés les Prix Nobel de Médecine, une étude suédoise observe, parmi plus de 13 000 enfants nés entre 1955 et 1984 et élevés par des parents adoptifs, une évolution vers une psychose non affective chez 230 d’entre eux (le diagnostic de schizophrénie étant porté près de quatre fois sur dix). On constate une augmentation du risque de psychose non affective parmi ces enfants adoptés, même en l’absence d’antécédents familiaux de psychose chez la famille biologique, lorsqu’elle est connue. Une telle vulnérabilité liée au seul contexte biographique (et non aux gènes) se rattache à plusieurs phénomènes socio-économiques dans la famille adoptive : chômage, famille monoparentale, logement en appartement (plutôt qu’en maison individuelle)... Confirmant qu’un statut socio-économique médiocre aggrave le risque de psychose, cette étude suggère aussi, estiment les auteurs, que cette sorte de « handicap social » augmente particulièrement ce risque chez les enfants ayant, de surcroît, une susceptibilité génétique dans ce domaine.
Dr Alain Cohen
Wicks S et coll. Social risk or genetic liability for psychosis ? A study of children born in Sweden and reared by adoptive parents. Am J Psychiatry 2010 ; 167(10) : 1240-1246.
Publié le 29/12/2010
La composante génétique de la schizophrénie est bien documentée, de même que les facteurs de risque liés à la biographie de l’intéressé (comme le fait d’avoir eu une enfance défavorisée). Certes, des travaux récents tendent à impliquer des éléments socio-économiques émaillant l’enfance, dans le déterminisme ultérieur d’une schizophrénie. Mais dans la mesure où les conditions matérielles de la famille sont étroitement liées à la santé mentale des parents (dépendant elle-même parfois de facteurs de vulnérabilité génétique transmissibles à la descendance), il est donc très difficile de départager ces divers éléments endogènes (naturels, génétiques) ou exogènes (culturels, environnementaux). Émanant du prestigieux Institut Karolinska de Stockholm où sont décernés les Prix Nobel de Médecine, une étude suédoise observe, parmi plus de 13 000 enfants nés entre 1955 et 1984 et élevés par des parents adoptifs, une évolution vers une psychose non affective chez 230 d’entre eux (le diagnostic de schizophrénie étant porté près de quatre fois sur dix). On constate une augmentation du risque de psychose non affective parmi ces enfants adoptés, même en l’absence d’antécédents familiaux de psychose chez la famille biologique, lorsqu’elle est connue. Une telle vulnérabilité liée au seul contexte biographique (et non aux gènes) se rattache à plusieurs phénomènes socio-économiques dans la famille adoptive : chômage, famille monoparentale, logement en appartement (plutôt qu’en maison individuelle)... Confirmant qu’un statut socio-économique médiocre aggrave le risque de psychose, cette étude suggère aussi, estiment les auteurs, que cette sorte de « handicap social » augmente particulièrement ce risque chez les enfants ayant, de surcroît, une susceptibilité génétique dans ce domaine.
Dr Alain Cohen
Wicks S et coll. Social risk or genetic liability for psychosis ? A study of children born in Sweden and reared by adoptive parents. Am J Psychiatry 2010 ; 167(10) : 1240-1246.
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