Sans queue ni tête : quand la psychanalyse rencontre la prostitution
Rien que pour voir Isabelle Huppert interpréter une prostituée libre et indépendante, « Sans queue ni tête » vaut le déplacement! Malgré quelques incompréhensions scénaristiques, le film tient ses promesses : une comédie légère sur un sujet qui l’est beaucoup moins.

Ce qui par contre est dommageable, c’est l’arrivée d’un tiers en cours de récit. Pierre Cassagne (Richard Debuisne), un psychiatre bien intentionné, se substituera aux manques et aux absences de Xavier. Par le biais d’une sculpture représentant un ange il y aura passation de relais, de Xavier à Alice, puis d’Alice à Pierre : juste retour des choses, puisqu’au départ c’est Pierre qui avait acquis cette oeuvre d’art aux enchères. La boucle est bouclée mais n’en révélons pas trop! Pierre est donc un passeur, présence indispensable? En tous les cas elle se justifie dans le scénario et dans la mise en scène… au détriment de la relation entre Alice et Xavier. Même si le brouillard rend tout merveilleux, il n’aurait pas été du luxe d’en savoir un peu plus. Ce couple qui n’en est pas un (disons qu’il s’agit d’une sorte de duo de « confort ») aurait mérité d’être plus exploré. Car chacun a changé la vie de l’autre. Ce qui, toute proportion gardée, n’est quand même pas rien.
Sans queue ni tête est une comédie. Plutôt satirique mais jamais méchante. Le film ne se moque pas de la solitude humaine, il prend en dérision les situations absurdes engendrées par cette solitude. Entre les hommes et les femmes tout semble étrange et compliqué : le mieux finalement est de s’en amuser. La nature humaine est bien faible et même s’il est difficile de savoir à qui se fier, psy ou prostituée, chacun a son petit plus à apporter.
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