23 septembre 2010
La lobotomie utilisée par des psychiatres danois sur des handicapés mentaux jusqu’en 1983
De nombreux Danois handicapés mentaux, y compris des enfants, ont été lobotomisés entre 1939 et 1983, et plusieurs sont morts lors de cette opération, raconte jeudi dans la presse Jesper Vaczy Kragh, historien de la médecine danoise qui s'apprête à publier un livre « L’incision blanche » à ce sujet.
La lobotomie est une opération chirurgicale du cerveau qui consiste en une section ou une altération de la substance blanche d’un lobe cérébral. Elle est désormais interdite dans de nombreux pays. La lobotomie fut pratiquée en psychochirurgie dès les années 1930 dans le but de traiter les maladies mentales telles que la schizophrénie, l’épilepsie et même les maux de tête chroniques.
Le Danemark, royaume de la lobotomie
Au total, entre 1939 et 1983, date à laquelle la lobotomie a été interdite au Danemark, ce sont environ 4.500 Danois qui ont subi cette opération, selon les chiffres officiels. Ce qui fait du Danemark le pays ayant pratiqué le plus de lobotomies par rapport à sa population et au nombre de patients internés. Mais on ignorait jusqu'à présent que les handicapés mentaux en faisaient partie. « Ce qui s'est passé dans le milieu des handicapés mentaux était en fait pire que dans la psychiatrie », souligne-t-il, faisant référence « aux nombreuses opérations sur les enfants dès l'âge de 6 ans », même si leur cerveau « n'était pas complètement développé ».
Les femmes étaient plus souvent lobotomisées que les hommes. Et il était courant que ces opérations tournent mal, laissant les patients lobotomisés pour morts, épileptiques ou revenus à l’état d’enfant, frappés d’apathie et repliés sur eux-mêmes. « On ne comptait pas pouvoir les guérir complètement, mais les pacifier (...) voire améliorer leur état », souligne Jesper Vaczy Kragh dans le quotidien chrétien Kristelig Dagbladet.
Malgré l’avènement, au milieu des années 50, des premiers neuroleptiques, premiers médicaments efficaces en psychiatrie, et l’usage croissant des électrochocs, la lobotomie continua d’être pratiquée jusqu’à son interdiction complète en 1983.
Le ministre de la Santé Bertel Haarder a jugé essentiel de mettre en lumière ce chapitre inconnu de l'histoire. « Il s'agit de gens (médecins) hautement éduqués qui portaient atteinte à des personnes sans défense sans être certains d'obtenir le moindre résultat positif », dénonce-t-elle dans le journal.
E.J.
La lobotomie utilisée par des psychiatres danois sur des handicapés mentaux jusqu’en 1983
De nombreux Danois handicapés mentaux, y compris des enfants, ont été lobotomisés entre 1939 et 1983, et plusieurs sont morts lors de cette opération, raconte jeudi dans la presse Jesper Vaczy Kragh, historien de la médecine danoise qui s'apprête à publier un livre « L’incision blanche » à ce sujet.
La lobotomie est une opération chirurgicale du cerveau qui consiste en une section ou une altération de la substance blanche d’un lobe cérébral. Elle est désormais interdite dans de nombreux pays. La lobotomie fut pratiquée en psychochirurgie dès les années 1930 dans le but de traiter les maladies mentales telles que la schizophrénie, l’épilepsie et même les maux de tête chroniques.
Le Danemark, royaume de la lobotomie
Au total, entre 1939 et 1983, date à laquelle la lobotomie a été interdite au Danemark, ce sont environ 4.500 Danois qui ont subi cette opération, selon les chiffres officiels. Ce qui fait du Danemark le pays ayant pratiqué le plus de lobotomies par rapport à sa population et au nombre de patients internés. Mais on ignorait jusqu'à présent que les handicapés mentaux en faisaient partie. « Ce qui s'est passé dans le milieu des handicapés mentaux était en fait pire que dans la psychiatrie », souligne-t-il, faisant référence « aux nombreuses opérations sur les enfants dès l'âge de 6 ans », même si leur cerveau « n'était pas complètement développé ».
Les femmes étaient plus souvent lobotomisées que les hommes. Et il était courant que ces opérations tournent mal, laissant les patients lobotomisés pour morts, épileptiques ou revenus à l’état d’enfant, frappés d’apathie et repliés sur eux-mêmes. « On ne comptait pas pouvoir les guérir complètement, mais les pacifier (...) voire améliorer leur état », souligne Jesper Vaczy Kragh dans le quotidien chrétien Kristelig Dagbladet.
Malgré l’avènement, au milieu des années 50, des premiers neuroleptiques, premiers médicaments efficaces en psychiatrie, et l’usage croissant des électrochocs, la lobotomie continua d’être pratiquée jusqu’à son interdiction complète en 1983.
Le ministre de la Santé Bertel Haarder a jugé essentiel de mettre en lumière ce chapitre inconnu de l'histoire. « Il s'agit de gens (médecins) hautement éduqués qui portaient atteinte à des personnes sans défense sans être certains d'obtenir le moindre résultat positif », dénonce-t-elle dans le journal.
E.J.
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