Suicide : tenir compte du mode d’emploi
Certes, il est des thèmes plus réjouissants pour une période estivale. Mais si le suicide peut être sujet à des variations saisonnières, ce n’est pas de saisons dont il est question dans un récent essai dont les résultats sont publiés ces jours-ci dans le British Medical Journal. Les auteurs de cette étude ont plutôt cherché à déterminer si certaines méthodes utilisées pour une première tentative de suicide pouvaient faire craindre plus que d’autres une « réussite » du suicide en cas de récidive.
Ils ont pour cela suivi pendant une trentaine d’années près de 50 000 personnes admises dans un hôpital pour une tentative de suicide. Au total, pendant le suivi 5 740 (11,8 %) personnes se sont finalement donné la mort au cours d’une récidive. Mais si l’intoxication médicamenteuse dépasse largement tous les autres modes de suicide en termes de fréquence pour la première tentative (83,8 % des patients), ce sont les tentatives par pendaison, noyade, arme à feu ou par saut dans le vide qui sont suivies par le plus fort taux de récidive « réussie » dans l’année suivant la première tentative (53 à 88 % des cas).
L’on sait déjà que les troubles psychotiques, les pathologies affectives et en règle générale tous les troubles psychiatriques sont un facteur de risque indépendant pour la « réussite » d’un suicide. Mais l’association d’un trouble psychotique et d’une tentative de suicide par pendaison semble particulièrement à risque, puisqu’elle a été suivie dans 70 % des cas chez les hommes d’un nouveau passage à l’acte, mortel, dans l’année qui a suivi et dans 69 % des cas chez les femmes.
La plupart des patients de cette étude ont utilisé la même méthode pour leur récidive que lors de leur première tentative, notamment ceux qui choisissent la pendaison, dont 93 % des hommes et 92 % des femmes utiliseront à nouveau cette méthode, mais cette répétition se retrouve aussi pour la noyade (82 % des hommes et 86 % des femmes), les armes à feu (les hommes seulement) ou le saut dans le vide.
Les auteurs précisent toutefois que, malgré le taux élevé de suicides « réussis » après une première tentative par une méthode autre que médicamenteuse, la plupart des patients (70 % des hommes et 90 % des femmes) choisissent l’absorption de médicaments pour leur première tentative, et la loi du nombre fait que c’est finalement cette méthode qui est à l’origine de la majorité des décès (69 % chez les hommes et 82 % chez les femmes).
Cette étude confirme un élément reconnu par d’autres travaux, la fréquence élevée des récidives après une première tentative de suicide, et donne quelques repères pour le suivi des patients, attirant particulièrement l’attention sur les méthodes à haut risque.
Dr Roseline Péluchon
Runeson B et coll.: Method of attempted suicide as predictor of subsequent successful suicide: national long term cohort study. BMJ 2010; 340: c3222.
Ils ont pour cela suivi pendant une trentaine d’années près de 50 000 personnes admises dans un hôpital pour une tentative de suicide. Au total, pendant le suivi 5 740 (11,8 %) personnes se sont finalement donné la mort au cours d’une récidive. Mais si l’intoxication médicamenteuse dépasse largement tous les autres modes de suicide en termes de fréquence pour la première tentative (83,8 % des patients), ce sont les tentatives par pendaison, noyade, arme à feu ou par saut dans le vide qui sont suivies par le plus fort taux de récidive « réussie » dans l’année suivant la première tentative (53 à 88 % des cas).
L’on sait déjà que les troubles psychotiques, les pathologies affectives et en règle générale tous les troubles psychiatriques sont un facteur de risque indépendant pour la « réussite » d’un suicide. Mais l’association d’un trouble psychotique et d’une tentative de suicide par pendaison semble particulièrement à risque, puisqu’elle a été suivie dans 70 % des cas chez les hommes d’un nouveau passage à l’acte, mortel, dans l’année qui a suivi et dans 69 % des cas chez les femmes.
La plupart des patients de cette étude ont utilisé la même méthode pour leur récidive que lors de leur première tentative, notamment ceux qui choisissent la pendaison, dont 93 % des hommes et 92 % des femmes utiliseront à nouveau cette méthode, mais cette répétition se retrouve aussi pour la noyade (82 % des hommes et 86 % des femmes), les armes à feu (les hommes seulement) ou le saut dans le vide.
Les auteurs précisent toutefois que, malgré le taux élevé de suicides « réussis » après une première tentative par une méthode autre que médicamenteuse, la plupart des patients (70 % des hommes et 90 % des femmes) choisissent l’absorption de médicaments pour leur première tentative, et la loi du nombre fait que c’est finalement cette méthode qui est à l’origine de la majorité des décès (69 % chez les hommes et 82 % chez les femmes).
Cette étude confirme un élément reconnu par d’autres travaux, la fréquence élevée des récidives après une première tentative de suicide, et donne quelques repères pour le suivi des patients, attirant particulièrement l’attention sur les méthodes à haut risque.
Dr Roseline Péluchon
Runeson B et coll.: Method of attempted suicide as predictor of subsequent successful suicide: national long term cohort study. BMJ 2010; 340: c3222.
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