LA CASTRATION À L’ORDRE DU JOUR, ou la libido sous contrôle d’État
DÉBAT avec Bernard Cordier, René Major, Jean-Benoît Naudet, Philippe Petit et Serge Portelli -
Dans le cadre du séminaire Psychanalyse, Philosophie et Criminologie, MERCREDI 7 AVRIL 2010 de 20h à 23h, ENS rue d’Ulm
« À l’ère du consumérisme affirmé comme valeur suprême de société, que la libido passe sous contrôle d’Etat n’est pas sans poser de graves questions passées sous silence. Trop de malentendus, voire de contresens persistent dans ce dispositif sécuritaire qui confond l’organe avec la source du désir et la production d’hormones avec la pulsion sexuelle. Pas la moindre trace d’accès au symbolique mais un retour à une pensée primitive masquée sous couvert de scientisme biologique.
Priver quelqu’un de liberté, quelle soit physique ou sociale, au seul motif d’une faute commise pour laquelle il a déjà été condamné — dans le cadre d’un usage arbitraire et illusoire du principe de précaution visant à prévenir la récidive — est une grave remise en cause des principes fondamentaux du droit qui régissent notre démocratie. Quiconque a purgé sa peine doit pouvoir retrouver sa place dans la société et les droits qui y sont afférents. Or, l’on assiste aujourd’hui à des procès d’intention qui brouillent les frontières entre peine et traitement et qui mettent le corps médical au centre d’un nouveau dispositif qui, dans le cas des délits sexuels, va de la surveillance électronique à la rétention de sûreté, voire à la castration, fût-elle chimique.
Les récentes déclarations sur la castration chimique, et la teneur des propos qu’elles ont suscités, nous invitent à poursuivre notre débat de l’an dernier sur la dangerosité à partir d’une interrogation de ce concept cardinal pour la psychanalyse qu’est le concept de castration. »
DÉBAT avec Bernard Cordier, René Major, Jean-Benoît Naudet, Philippe Petit et Serge Portelli -
Dans le cadre du séminaire Psychanalyse, Philosophie et Criminologie, MERCREDI 7 AVRIL 2010 de 20h à 23h, ENS rue d’Ulm
« À l’ère du consumérisme affirmé comme valeur suprême de société, que la libido passe sous contrôle d’Etat n’est pas sans poser de graves questions passées sous silence. Trop de malentendus, voire de contresens persistent dans ce dispositif sécuritaire qui confond l’organe avec la source du désir et la production d’hormones avec la pulsion sexuelle. Pas la moindre trace d’accès au symbolique mais un retour à une pensée primitive masquée sous couvert de scientisme biologique.
Priver quelqu’un de liberté, quelle soit physique ou sociale, au seul motif d’une faute commise pour laquelle il a déjà été condamné — dans le cadre d’un usage arbitraire et illusoire du principe de précaution visant à prévenir la récidive — est une grave remise en cause des principes fondamentaux du droit qui régissent notre démocratie. Quiconque a purgé sa peine doit pouvoir retrouver sa place dans la société et les droits qui y sont afférents. Or, l’on assiste aujourd’hui à des procès d’intention qui brouillent les frontières entre peine et traitement et qui mettent le corps médical au centre d’un nouveau dispositif qui, dans le cas des délits sexuels, va de la surveillance électronique à la rétention de sûreté, voire à la castration, fût-elle chimique.
Les récentes déclarations sur la castration chimique, et la teneur des propos qu’elles ont suscités, nous invitent à poursuivre notre débat de l’an dernier sur la dangerosité à partir d’une interrogation de ce concept cardinal pour la psychanalyse qu’est le concept de castration. »
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