Pour la première fois, les psys témoignent dans un documentaire. Six psychanalystes, d’horizons divers, nous racontent leur quotidien : leur propre analyse, les grandes étapes de leur pratique, le cadre nécessaire pour que l’analyse soit efficace, leurs expériences marquantes, leurs propres interrogations et limites... Avec cette même motivation partagée : aider les autres à mieux vivre. « Psy, de l’autre côté du divan » est à voir mercredi 18 octobre à 23.10 sur France 2.
Le meilleur moteur pour que les gens envisagent de faire une psychanalyse, c’est quand ils s’aperçoivent qu’il y a des répétitions dans leur vie dont ils se passeraient bien.
Ali Magoudi, psychanalyste à Paris
Un Français sur trois a déjà consulté un « psy ». Chaque jour, des dizaines de milliers de personnes prennent place sur un divan et se livrent sur leur vie, leurs tourments, leur intimité. À leurs côtés, les psychanalystes les écoutent plus qu’ils ne parlent. Qui sont-ils, comment travaillent-ils et quelles solutions peuvent-ils apporter ? Six psychanalystes, rencontrés dans différentes régions, témoignent de leur pratique dans ce film très pédagogique. En décortiquant chaque facette de ce métier, ils démystifient bien des préjugés sur les psys.
« Les plus gros pourvoyeurs de patients aujourd’hui, ce sont les crises d’angoisse, raconte le psychanalyste Ali Magoudi. Leur mystère alimente les milliers de divans en France parce que c’est une énigme. » La figure du psychanalyste demeure également bien mystérieuse. Que se passe-t-il dans sa tête ? Pourquoi a-t-il choisi ce métier ? Peut-il refuser un patient ? Pourquoi faut-il le payer et pourquoi est-ce parfois si long ? Comment accompagne-t-il un enfant ? Et surtout : quel engagement peut-il prendre vis-à-vis de toutes ces personnes en souffrance ou en quête de solutions qui viennent se confier à lui ? Peut-il promettre la « guérison » ? Autant de questions posées – sans jugement, loin des discours théoriques ou universitaires sur la psychanalyse – à ces six psychanalystes qui acceptent de témoigner sur l’origine de leur vocation, les étapes successives indispensables à l’analyse, le rapport à l’argent, leurs difficultés, leurs regrets et leur relation à leurs patients. Et qui racontent aussi les histoires de ceux qui les ont marqués.
On peut fréquenter des analystes. Ce n’est pas dangereux !
Loïc, Sylviane, Bertrand, Sylvie et Cédric, touchés par une maladie incurable, témoignent sur franceinfo dans le cadre du débat sur la fin de vie. (PAULINE GAUER / FRANCEINFO)
Le gouvernement doit présenter, en décembre, un projet de loi sur la fin de vie, à l'issue d'un processus durant lequel les malades ont été peu entendus. Pour franceinfo, cinq d'entre eux livrent leur ressenti et leurs attentes.
Ils ont entre 36 et 73 ans, vivent dans cinq départements différents et ne se connaissent pas. Bertrand, Cédric, Loïc, Sylviane et Sylvie partagent pourtant un destin commun : ils vivent avec une maladie neurodégénérative incurable. Alzheimer, Parkinson, maladies de Charcot ou de Huntington, autant de pathologies qui affectent le système nerveux central et qui privent petit à petit les malades de leurs capacités cognitives ou musculaires. Depuis plusieurs décennies, le nombre de Français touchés est en forte augmentation. Ils sont actuellement plus d'un millionà être atteints par une maladie neurodégénérative,selon Santé publique France.
Ces malades sont légion, mais qui les écoute vraiment dans le débat public ? "Les patients doivent être entendus", a plaidé, en juillet, le collectif France assos santé, principal porte-voix des usagers du système de santé, lors de la présentation d'un rapport sur la fin de vie. En septembre 2022, l'exécutif a initié un processus consultatif en vue d'un meilleur accompagnement des patients jusqu'à la mort. De nombreux points de vue ont été exprimés, par des soignants, des politiques ou encore des Français tirés au sort au sein d'une convention citoyenne. Trop souvent, les malades, premiers concernés, se sont sentis oubliés, ignorés.
En décembre, le gouvernement présentera son projet de loi sur la fin de vie, qui sera examiné au Parlement en 2024. Le texte doit notamment ouvrir l'accès à une aide active à mourir, qui pourrait prendre la forme d'un suicide assisté ou d'une euthanasie. Ce nouveau droit pourrait concerner, entre autres, des patients atteints de maladies neurodégénératives, pour lesquels le cadre légal actuel est parfois jugé insuffisant. Qu'en pensent ces malades ? Franceinfo est allé à la rencontre de cinq d'entre eux, désireux d'être entendus. Un autre patient, Maxime Fouquet, 36 ans, aurait souhaité prendre part à ce projet. Ce père de deux jeunes enfants a succombé à la maladie de Charcot, en juillet, avant d'avoir pu nous accueillir. Certains malades n'ont pas le temps d'attendre. Tant qu'ils le peuvent, d'autres s'expriment. Le thème de la fin de vie sera aussi au cœur d'une soirée spéciale sur France 2, mercredi 11 octobre, dès 21h10, avec un téléfilm, un débat et un documentaire.
Depuis la création du programme Mon Soutien Psy, il est possible de bénéficier de séances chez un thérapeute remboursées sous certaines conditions qui, selon le Syndicat National des Psychologues, sont «problématiques».
Neuf psychologues sur dix refusent d’adhérer au dispositif lancé en avril 2022 par le gouvernement et depuis renommé Mon Soutien Psy. C’est ce qu'indiquait un communiqué du Syndicat National des Psychologues (SNP), publié pour le premier anniversaire du programme. Les semaines d’information de la santé mentale, qui se déroulent du 9 au 22 octobre, sont l'occasion de revenir sur les modalités de remboursement d’une séance chez le psychologue.
Le dispositif Mon Soutien Psy créé par le gouvernement propose la prise en charge de jusqu’à 8 séances chez un psychologue. Sont concernés : les patients à partir de 3 ans en «souffrance psychique d’intensité légère à modérée». Le tarif de la première séance, dite d'évaluation, est fixé à 40 euros. Les suivantes sont à 30 euros. Seuls les psychologues libéraux volontaires et conventionnés avec l’Assurance Maladie peuvent proposer ces services.
Dans quelles "espèces d'espaces" grandissent les enfants ? Comment ce "quelque part" fait de nous ce que nous sommes ? Comment mieux aménager nos cadres de vie pour les plus jeunes ?
En quoi les espaces dans lesquels on a grandi, les lieux de nos jeux et de nos premières fois, nous construisent ?
Puisque dans Etre et Savoir nous parlons des enfants d’aujourd’hui et de demain, nous réfléchirons dans cette émission aux manières d’aménager et organiser nos cadres de vie — villes et villages, écoles, lieux de de loisirs — de manière pertinente, accueillante, stimulante pour les plus jeunes.
La place de l’enfant dans la société des adultes ne s’est faite que très lentement : comment le statut de l’enfant a-t-il évolué au cours de l’histoire de la médecine, et dans quel contexte est apparu la pédopsychiatrie ? Que recouvre cette discipline aujourd’hui ?
Avec
Marie Rose Moro Pédopsychiatre, directrice de la maison de Solenn, et professeure à l'université Paris-Descartes.
Emmanuelle BerthiaudMaîtresse de conférences en histoire moderne à l’université de Picardie Jules Verne, à Amiens.
Pour LSD Johanna Bedeau plonge au cœur de l’hôpital public pour interroger la santé mentale de la jeunesse. Pandémie mondiale, confinement, guerre en Ukraine, dérèglements climatiques tout y passe, une partie de la jeunesse va mal, entre anxiété et peur de l’avenir.
Au cœur d’un des plus grands services de pédopsychiatrie de France, à Paris ou à Macon, avec l’équipe de l’Unité Mobile de Soins A Domicile du Centre Hospitalier Guillaume Régnier à Rennes, ou au beau milieu d’un groupe d’adolescents à L’Institut mutualiste Montsouris, on enquête sur la santé mentale des jeunes. Faut-il se fier aux discours ambiants portant sur une dégradation brutale de la santé mentale des enfants depuis le début de l’épidémie ? Peut-on répondre aux inquiétudes de la jeune génération ?
C’est la rentrée des classes, partons à Sparte pour une éducation guerrière, puis à Belle-Île-en-Mer, dans une colonie pénitentiaire. Encadrer la jeunesse, c’est l’occasion d’une bamboche médiévale avec une jeunesse canalisée et la découverte des métiers de l’enfance, une histoire au féminin.
Adolescents, bacheliers, minots, comment les sociétés éduquent-elles leur jeunesse - de gré ou de force - pour la faire entrer dans les lignes ? Retour en quatre temps sur les diverses manières d’encadrer la jeunesse.
En route Spartiates ! Quel rôle joue l’éducation à Sparte dans la fabrique de jeunes citoyens ? Nous nous demandons à quels impératifs et quelles valeurs politiques répond ce contrôle éducatif avec Nicolas Richer.
La fête comme exutoire. En quoi les bachelleries et autres associations de jeunesse donnent-elles une place aux jeunes gens dans les sociétés médiévales et d'Ancien Régime ? Nicole Pellegrin et Ilaria Taddei reviennent sur ces temps d'apprentissage qui servent également d'instrument de contrôle pour les autorités.
Alors que le manque d’attractivité fait du métier d'auxiliaire de puériculture un choix de carrière par défaut, les politiques publiques peuvent-elles sortir de l’impasse d’une prise en charge dégradée de la petite enfance ?
Avec
Anne-Lise Ulmann Enseignant-chercheur en sciences de l'éducation au Cnam
Sophie Odena sociologue à l’université d’Aix Marseille. Membre associée du Laboratoire d'Economie et de Sociologie du Travail (Aix-Marseille Université- CNRS)
En juin 2022, un bébé de 11 mois meurt empoisonné à la soude caustique dans une crèche privée de Lyon. L’émotion suscitée par ce drame place la question de la maltraitance des jeunes enfants au sein des crèches au centre de l’attention. Alors que le sentiment de perte de sens au travail est accentué par la prise en charge “à la chaîne” des bébés, l'attractivité des métiers de la petite enfance est au plus bas : en avril 2022, 10 000 emplois sont non pourvus et 49 % des crèches sont en constante recherche de nouvelles recrues.
Manque de places, manque de personnel
La France compte aujourd’hui 458 000 places en crèche. Mais pour couvrir l’ensemble des besoins, on estime que 200 000 nouvelles places sont nécessaires. Ce déficit chronique n’est pas sans conséquences sur les inégalités d’accès et sur l’emploi des femmes de classes populaires. Selon Sophie Odena "les crèches devraient théoriquement être accessibles à toutes les familles qui le souhaitent, mais il semble que les parents qui ont un travail soient davantage favorisés. Cela donne l’assurance aux structures de pouvoir prendre un enfant sur un nombre de jours important de la semaine et non pas ponctuellement, ce qui simplifie la gestion. Similairement, les enfants issus de familles aisées représentent une source de revenu régulier pour les crèches : le tarif CAF, payé par les parents en fonction de leur tranche d'impôt, est plus important".
Le journaliste Alexandre Macé-Dubois s’est fait passer pour schizophrène et a été interné pendant une semaine dans une clinique psychiatrique. Dans son livre “À en devenir fou”, il dresse le portrait d’une institution en souffrance.
Invité : Alexandre Macé-Dubois, journaliste
Après plusieurs semaines de préparation, le journaliste Alexandre Macé-Dubois parvient à se faire passer pour schizophrène auprès d’un psychiatre qui lui recommande une hospitalisation d’urgence après 12 minutes de consultation.
Projeté à l’Atrium de Fort-de-France puis diffusé sur Martinique la 1ère, "Manjé tombé sé viv" poursuit sa vie à travers les festivals comme ici au FIFAC à Saint-Laurent du Maroni. Un film dans lequel le bèlè vient en aide à des patients en psychiatrie.
Wally Fall a pris le temps de faire son film. Il a même commencé l’écriture ici à Saint-Laurent du Maroni en Guyane lors d’une résidence organisée par Doc Amazonie-Caraïbes en 2015. Mantjé tombé sé viv ou Danser la chute propose une immersion en milieu psychiatrique en Martinique. Rien d’oppressant. Au contraire. À travers les témoignages de trois patients en hôpital de jour qui participent au même atelier de danse bèlè se dessine la problématique. Qui est vraiment fou ? Nous tous ? Comment se sortir de ses angoisses ?
Manjé tombé sé viv fait partie des dix documentaires en compétition au FIFAC, le festival international du film Amazonie-Caraïbes. Dans ce documentaire, le bèlè tient lieu de fil rouge. "Cette musique et cette danse ont été créés en terrain hostile, pendant la période de l’esclavage en Martinique. Ce sont des chants, des danses, des rituels de soin", explique Wally Fall. Simeline, artiste et chercheuse fait entrer la musique, les chants et les danses du bèlè à l’hôpital de jour accueillant d’anciens patients en psychiatrie. Au fils des séances ouvertes aussi au personnel, les corps se déploient, les patients reprennent confiance et apprennent à s’aimer.
Troisième épisode de notre rencontre avec Nadège, dans lequel elle revient sur l'histoire de son fils Joseph. Suivi en pédopsychiatrie toute sa vie, Joseph commence à développer des troubles à l'adolescence. De délires en errances, Nadège raconte son inquiétude, et les refus d'admission à l'hôpital.
Joseph a perdu son frère jumeau, Esteban, décédé brutalement lorsqu'il avait un an. Dans l'enfance, Nadège remarque certaines singularités et une rigidité chez Joseph qui l'inquiètent mais aux quelles elle s'est habituée. "C'est Jojo", disaient ses proches. Elève brillant, sa scolarité commence à se dégrader en fin de collège. Plusieurs enseignants lui font part de leur inquiétude et Nadège emmène alors son fils à la Maison des Ados à l'hôpital Robert Debré. Mais les professionnels se veulent rassurants: tout va bien concernant Joseph.
Les troubles s'accentuent pourtant, et le jeune homme est en proie à de violentes crises psychotiques, plus marquées encore lorsqu'il est sous l'emprise de stupéfiants. Alors que Joseph comprend que son état se dégrade et qu'il consent à se faire soigner, Nadège tente à plusieurs reprises de le faire admettre à l'hôpital psychiatrique de son secteur, dans le XXème arrondissement de Paris. Mais à chaque fois, il est refusé.