par Marion Dubreuil publié le 5 juillet 2022
«Quand je l’ai quitté en juillet 2018, il a commencé à me suivre au travail, à m’inonder d’appels et de SMS, raconte Karine (1), originaire de la région Centre-Val de Loire. J’ai mis ça sur le compte de la séparation.» Karine passe l’éponge, elle veut «arrondir les angles pour les enfants», les deux filles âgées de 3 ans et 18 mois dont elle et son ex-conjoint partagent la garde. Un soir d’octobre 2018, Fanny (1), l’aînée, se recroqueville sous la douche et dit à sa mère : «Papa me donne des tapes sur le “zouzou”» en mimant le geste de taper son sexe. Dès le lendemain, Karine dépose plainte pour atteinte sexuelle. Lors de son audition face à trois gendarmes, la petite fille pleure et hurle «non» dès qu’on lui pose une question, puis se réfugie sous la table et murmure «peur». Le père, convoqué en audition libre, admet qu’il donne des fessées à sa fille quand elle fait «une grosse crise». Fanny a dû confondre les fesses et le sexe, avance-t-il. L’homme «soupçonne son ex-conjointe d’avoir monté cette histoire pour obtenir seule la garde des enfants». Sept mois plus tard, l’enquête est classée sans suite faute de preuves, comme 70% des plaintes pour violences sexuelles sur mineurs.