Verrons-nous un jour des singes aussi intelligents que les humains ? Cette perspective fait naturellement penser à la célèbre saga La Planète des Singes. Cependant, il est actuellement plutôt question d’en savoir davantage sur l’évolution du cerveau humain. Preuve en est avec ces recherches menées par des chercheurs du Max Planck Institute of Molecular Cell Biology and Genetics de Dresde (Allemagne), en collaboration avec l’Institut central pour les animaux d’expérimentation de Kawasaki (Japon)
Des chercheurs américains de l’Université du Kentucky ont découvert une nouvelle pathologie, dont le principal symptôme est la démence. « Beaucoup de gens que l’on pense atteints de la maladie d’Alzheimer n’en souffrent pas en réalité », explique Erin Abner, professeur du Sanders-Brown Center on Aging de l’Université du Kentucky, qui a participé à la recherche. Il y a d’autres maladies cérébrales qui provoquent les mêmes symptômes qu’Alzheimer »." Avec ses collègues, elle mène des recherches sur la santé cérébrale et le vieillissement sur le long-terme.
Il y a 5 ans, en septembre 2015, une équipe de recherche internationale parvenait, pour la première fois, à détecter des ondes gravitationnelles, en utilisant les nouveaux interféromètres laser géants de Ligo – l’un situé en Louisiane, l’autre à 3 000 kilomètres, dans l’État de Washington. Depuis ce moment historique, les astrophysiciens ont pu détecter de nombreuses autres émissions d’ondes gravitationnelles en provenance de lointaines régions du Cosmos.
À retrouver dans l'émission L'INVITÉ(E) DES MATINS par Guillaume Erner LE 04/09/2020
Pour la première fois cette année, le temps de sommeil moyen des Français est passé sous la barre symbolique des 7 heures. Et le contexte sanitaire de l’année 2020 ne semble pas être vecteur d’une amélioration. A quoi est due la fatigue de notre époque ?
La fatigue est un fait global faisant partie de la condition humaine, à la fois, invisible mais omniprésente.• Crédits : Peter CADE - AFP
Pénibilité, charge mentale, stress … voici tout un champ lexical passé aujourd’hui dans le langage courant. Et pour cause, en 2017, plus d’un tiers des salariés déclarent avoir déjà fait un burn-out. Entre des temps de travail allongés, la multiplication du temps passé devant un écran ou l'épuisement lié à la gestion des tâches domestiques, les motifs qui entraînent la fatigue ne manquent pas. Au point qu’elle est désormais un fait global faisant partie de la condition humaine : à la fois invisible mais omniprésente. Comment la fatigue a-t-elle évoluée et comment s’est-elle façonnée au cours du temps ? Doit-on prendre la fatigue comme un problème majeur du XXIe siècle ?
Pour en parler ce matin sans manquer d’énergie, Georges Vigarello, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), auteur de “Histoire de la fatigue : du Moyen-Âge à nos jours” (Seuil, 2020) est l’invité des Matins.
La race n'est plus l'apanage des racistes. Chercheuses, chercheurs et intellectuels se saisissent du mot pour armer le débat et déconstruire le racisme. Certains crient au danger, mais l'outil était sur l'étagère depuis 50 ans. Retour sur les travaux pionniers qui ont arraché la race aux racistes.
Depuis le nazisme, le racisme n'a pas disparu, écrivait Colette Guillaumin en 1972, il s'est déplacé : "La culpabilité entre dans la conscience occidentale."• Crédits : Evening Standard - Getty
Le mot “race” est tellement inflammable que beaucoup le croient surgi récemment, comme un boomerang inquiétant dont la trajectoire serait trop mal maîtrisée pour ne pas être dangereuse. Il est aussi trop polysémique pour ne pas charrier son lot d’écume, de la polémique à la va-vite au débat de fond. Avec son potentiel éruptif, la race s'est taillée une place imposante dans le débat d’idées aujourd’hui. Or il y a, au fond, “race” et “race” - et, non, ceux qui l'utilisent n’ont pas oublié qu’il n’y a, biologiquement, qu’une race humaine. Cette "race" n’est pas la “race” de ceux qui ont longtemps fouillé les crânes des indigènes dans l’espoir de hiérarchiser rationnellement les cerveaux humains. Dérivée du mot latin “generatio”, cette race-là s’arrimait à l’idée de lignage, avec un premier usage qui concernait les chevaux, et des critères de noblesse de race, au XVe siècle.
Aujourd’hui, les intellectuels et les chercheurs qui mobilisent le mot “race” ne pensent pas l’espèce humaine au pluriel. Ils pensent plutôt le racisme. Mais en le saisissant non pas comme un avis personnel ou une pulsion de la personne raciste, mais plutôt comme un rapport social. Leur “race” est d’abord un concept pour chercher, pour regarder et pour dire. Et un mot remis en circulation pour nommer des situations de racismes, et des positions d’infériorité où ceux qui sont, donc, les “racisés”, sont relégués - y compris de manière inconsciente. C’est-à-dire, éclairer un rapport de pouvoir (voire plusieurs rapports de pouvoir) et penser le groupe majoritaire en tant que groupe majoritaire. Dans Race qui paraît ce 3 septembre aux éditions anamosa, la chercheuse Sarah Mazouz écrit précisément :
La race n’existe nullement au sens biologique et naturel que le raciste lui attribue. Mais elle existe bel et bien socialement, comme régime de pouvoir.
Philomagvous propose chaque semaine une sélection d’articles parus dans la presse française et étrangère. Des articles qui nous ont surpris, questionné, dérangé. L’occasion de découvrir de nouveaux points de vue sur le monde et les événements qui font l’actualité.
Au programme, cette semaine : une attaque en règle contre les pseudo-rationalistes, une analyse des régimes autoritaires contemporains dans le sillage de Napoléon, un plaidoyer pour la libération animale, une enquête sur les mille visages de la colère, une plongée dans la pensée aztèque, et une invitation à la pansexualité.
La raison a-t-elle perdu le combat contre les tenants de la post-vérité et les partisans sceptiques, zététiciens ou conspirationnistes de la « pseudo-science » ? Avons-nous abandonné l’héritage des Lumières, celui de l’esprit critique et de la disputatio entre pairs ? C’est ce que déplorent les physiciens Bruno Andreotti et Camille Noûs en ouverture du dernier numéro de la revue d’histoire et d’anthropologie des sciences Zilsel. Ils plaident pour la réhabilitation d’une véritable éthique des sciences qui « permette la séparation claire, sur la base des normes de probation scientifiques, entre barnum médiatique et controverse savante, entre bateleurs de plateaux de télévision et universitaires. »
Pourquoi c’est d’actualité ? Parce que, de la crise climatique aux questions bioéthiques en passant par le développement des nouvelles technologies, la question de la vérité en science est plus urgente que jamais.
Trump, Orbán, Erdoğan… « Le fascisme est-il de retour » ?Oui, si l’on en croit bon nombre de médias et d’hommes politiques. La réalité est plus complexe, souligne l’historien américain David A. Bell sur Eurozine(en anglais). Le fascisme fait en effet référence à une réalité politique très particulière, sans commune mesure avec les évolutions politiques que nous connaissons aujourd’hui. Pour l’auteur, les dérives autoritaires contemporaines relèvent plutôt du « césarisme » ; elles s’inscrivent dans la lignée de Napoléon plus que d’Hitler.
Pourquoi c’est stimulant ? Parce que pour faire face à la confusion du présent, l’histoire est une ressource précieuse. Elle nous permet de clarifier la pensée, et de préciser les concepts politiques que nous mobilisons parfois sans faire l’effort de les comprendre. « Fasciste », qui est aujourd’hui une insulte plus qu’une catégorie de pensée, en est le meilleur exemple.
Faut-il libérer notre représentation de l’orientation sexuelle des catégories rigides d’hétérosexualité et d’homosexualité ? Le futur est-il à la pansexualité (comprendre : l’attirance érotique pour autrui indépendamment de son genre « mais aussi de son âge, de sa corpulence, de sa couleur de peau ») ? C’est la question que pose le philosophe libano-américain Raja Halwani dans un essai (en anglais)publié sur la revue en ligne Quillette. Il ne s’agit en aucun cas de forcer les gens à déconstruire leur orientation ; cependant, dans les faits, la pluralisation contemporaine du genre conduit à un certain flottement des identités, et laisse entrevoir la possibilité que, ponctuellement, de plus en plus d’individus fassent une entorse à leurs préférences affirmées.
Pourquoi ça vaut le détour ? Parce qu’il n’est pas si courant que les philosophes abordent la question de la sexualité ! Et surtout de pouvoir lire, sur ce sujet brûlant, une position aussi argumentée que nuancée.
LA DEMEURE SOURCE VIVE, UN LIEU DE VIE POUR LES PERSONNES EN DIFFICULTÉ PSYCHIQUE
En 2014, une maison d’accueil pour personnes en difficulté psychique a ouvert à Paray le Monial (71), grâce au soutien financier du Cèdre. Cette demeure Source Vive est aujourd’hui un havre de paix pour 6 résidents, heureux d’avoir enfin trouvé un lieu de vie qui leur convient.
DES RÉSIDENCES POUR ÉVITER L’ISOLEMENT ET LA SOLITUDE
En plus de la maladie (bipolarité, schizophrénie, …), déjà très douloureuse à accepter, les personnes en difficulté psychique souffrent d’une immense solitude. Elles n’ont en général aucune raison d’être accueillies durablement dans un hôpital psychiatrique et sont le plus souvent mal à l’aise dans leurs familles. Elles aspirent à s’installer dans un petit appartement, mais là, généralement, la solitude les rattrape et attise la maladie. C’est le cercle vicieux : aucun lieu n’est vraiment adapté pour elles.
Les demeures Sources Vives entendent combler modestement ce manque, en proposant des lieux de vie permanents, spécifiquement adaptés aux besoins des personnes malades psychiques, en tenant compte de leurs fragilités et de leurs difficultés.
DES LIEUX À TAILLE HUMAINE
Ces maisons sont des lieux de vie regroupant idéalement 8 personnes, accompagnées par un “membre de soutien”, qui veille au bon fonctionnement de l’ensemble et aux besoins de chacun. L’objectif est de créer un “esprit de famille”, grâce auquel les résidents pourront se retrouver en confiance, et accueillis tels qu’ils sont, avec bienveillance.
LE FONCTIONNEMENT DES MAISONS
Dans une demeure Source Vive, chaque résident est locataire de sa chambre (bail), où il est chez lui. La vie commune s’organise autour des repas pris en commun, et chacun participe, à sa mesure, à la vie quotidienne de la maison, en prenant sa part de travail, au service de tous : courses, préparation des repas, ménage, etc.
La pandémie a favorisé les solidarités familiales, mais le discours public sur l’irresponsabilité des jeunes ou des seniors crée des tensions entre les âges.
Pour Jean-Paul, 68 ans, une petite phrase prononcée par Jean Castex le 27 août – « Evitons que papy et mamie aillent chercher leurs petits-enfants à l’école » – a été la « goutte d’eau » qui fait déborder le vase. Cet ancien bibliothécaire normand, qui se définit comme un « retraité actif et en pleine forme » ne décolère pas. « Cela fait des mois que les discours des responsables politiques sur les gens de mon âge donnent l’impression que nous sommes juste bons à nous terrer chez nous, pour ne pas emmerder le monde », s’enflamme-t-il, sous son masque orange vif. Un double sentiment de relégation et d’infantilisation partagé par une partie des 65 ans et plus, brutalement projetés dans la catégorie des « personnes vulnérables » à la faveur de l’épidémie de Covid.
« C’est un renversement pour la génération des “baby boomers”, désignée pour la première fois comme génération fragile et même comme une charge pour nos sociétés », relève Cécile Van de Velde, professeure de sociologie à l’université de Montréal. Si les chiffres de mortalité liée au Covid-19 montrent bien que les plus âgés paient un lourd tribut, « la mise en exergue de la fragilité de ces populations invisibilise toutes leurs contributions à la vie sociale », explique la sociologue Isabelle Mallon,professeure à l’université Lumière-Lyon-II, spécialiste du vieillissement et des âges de la vie.
"Je ne suis pas médecin, mais..." Parler avec assurance de choses qu'on ne connaît pas, c'est l'ultracrépidarianisme. Explications avec le philosophe et physicien Étienne Klein.
Le premier porte-avions à propulsion nucléaire au monde, l’USS Enterprise, rend hommage à Albert Einstein en mettant en avant son équation mythique, en juillet 1964, dans la baie de Pollença, au large de Majorque.Photo Keystone . Getty
Jugées rebutantes pour le grand public, les formules mathématiques sont le plus souvent écartées des ouvrages de vulgarisation scientifique. Mais les mots peuvent-ils suffirent lorsque l’on cherche à expliquer les phénomènes qui régissent l’univers ?
L’état de stress de la population active se détériore en Suisse, selon une étude menée juste avant le confinement. Quelque 28,7 % des actifs sont dans une situation nerveuse critique.
Au travail, les Suisses sont de plus en plus stressés, et ça n’est pas la faute au coronavirus. Quelque 28,7 % des actifs se disent épuisés émotionnellement, contre 24 % en 2014 selon le Job Stress Index, rapporte Le Temps.
"Casino avec les mamans", pouvait-on lire dans ce magasin en Gironde
03/09/2020
SEXISME - Un matin comme un autre, ce papa faisait tranquillement ses courses au Casino d’Izon, en Gironde. C’était avant d’être agacé par ce qu’il voyait au rayon dédié aux petits. Partout autour de ce rayon, en effet, sont disposés des panneaux indiquant “Casino avec les mamans”.
“Je décide de faire un tour au rayon couches/hygiène du bébé/petits pots et autres joyeusetés de puériculture afin d’y acheter quelques couches. Et la... C’est le drame. Me voilà doté, d’après cette enseigne, d’un chromosome problématique m’interdisant l’entrée dans ce rayon”, écrit Bruno Lamothe sur Facebook dimanche 30 août. “Un grand merci à Casino d’être ″avec les mamans” pour changer les couches pendant que les papas trinquent au Ricard devant ‘Téléfoot’”, poursuit-il, non sans ironie.
Qu'il s'agisse de communication verbale ou non verbale, notre cerveau sait bien reconnaître les émotions chez autrui. Mais qu’en est-il lorsqu’il n’y a pas d’émotion à détecter ? Une étude répond à cette question.
L'image d'un cerveau humain réalisée via un scanner, en janvier 2019 à Brest. La perception d'un mouvement dénué d'émotion active un circuit cérébral composé de l'insula et de l'amygdale.