Une Belge de 54 ans a été retrouvée dans son jardin alors qu’elle se prenait pour une poule. Une conséquence d’un trouble de santé mentale lié à la dépression, selon plusieurs psychiatres.
Illustration - 123RF
La femme en question, dont le prénom n’a pas été révélé, a 54 ans, est mariée et avait un emploi stable dans une pharmacie en Belgique. Avant l’épisode, elle n’avait aucun antécédent de drogue ou d’alcool. Cependant, elle a commencé à souffrir de dépression à la suite du décès d’un membre de sa famille.
Une lente descente aux enfers qui l’a conduit, un jour, à se prendre pour une poule dans son jardin, comme l’explique un rapport dans le journal médical Tijdschrift voor Psychiatrie. C’est son frère qui l’a retrouvée, en train de glousser et de souffler sur ses joues. Démuni, l’homme l’a alors emmené à l’hôpital où elle a continué à dire qu’elle pensait être une poule. Elle n’est sortie de son état second qu’après une nouvelle crise.
ENTRETIENL’avocate, morte à l’âge de 93 ans, revenait il y a près d’un an pour « Le Monde » sur ses combats pour sa dignité et sa liberté de femme, sur ses engagements féministes et sur les grands procès de sa carrière.
Entretien. Soixante-dix ans de combats. Soixante-dix ans d’énergie, de passion, d’engagement au service de la justice et de la cause des femmes. La silhouette est frêle désormais, et le beau visage émacié. Mais le regard garde sa flamboyance et la voix conserve la force soyeuse qui a frappé tant de prétoires. Gisèle Halimi, l’avocate la plus célèbre de France, se souvient. Tunis où elle est née, en 1927, dans une famille juive de condition modeste, sa découverte précoce de la malédiction d’être née fille, son refus d’un destin assigné par son genre et son rêve ardent de devenir avocate.
Avocate pour se défendre et pour défendre. Avocate parce que l’injustice lui est « physiquement intolérable ». Avocate parce que, femme, elle est depuis le début dans le camp des faibles et des opprimés. Avocate « irrespectueuse », comme elle aime à se définir, parce que l’ordre établi est à bousculer et que la loi doit parfois être changée. Enfin parce que « ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience », comme l’écrit René Char, qu’elle cite volontiers.
Son appartement parisien est rempli des livres, tableaux, photos des personnages qui ont marqué sa vie : Claude Faux, son mari, et ses trois fils ; mais aussi Louis Aragon ; Sartre, Simone de Beauvoir, Simone Veil… Près de la fenêtre, le petit bureau où Paul Eluard écrivit plusieurs de ses poèmes. Et, à l’étage au-dessous, posée sur un cintre dans son cabinet, la robe d’avocate à laquelle elle tient tant. Celle avec laquelle elle prêta serment à Tunis, en 1949. Celle qu’elle portait au procès de Bobigny sur l’avortement en 1972. Sa robe « fétiche », maintes fois réparée, reprisée, raccommodée, dont elle triturait fiévreusement les petits boutons de nacre noire lors des attentes interminables de délibérés…
Avocate engagée, Gisèle Halimi est morte ce 28 juillet 2020 à l'âge de 93 ans. Elle défendit toute sa vie les droits des femmes, en particulier l'accès à l'avortement, et revenait sur tous ces combats en 2011.
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La célèbre avocate, qui a défendu des militants FLN pendant la guerre d’Algérie et s’est battue pour la libéralisation de l’avortement et la criminalisation du viol, est morte à l’âge de 93 ans.
Pour parler de Gisèle Halimi, qui est morte le 28 juillet, au lendemain de son anniversaire, deux mots s’imposent d’emblée : battante, insoumise. Le 27 juillet 1927, dans le quartier de la Goulette, à Tunis, lorsque naît Zeiza Gisèle Elise Taïeb, personne ne fait la fête. Comme elle le raconte dans La Cause des femmes (Grasset, 1974), son père, Edouard, est si désolé d’avoir une fille qu’il met plusieurs semaines à avouer sa naissance à ses amis. Ce père qui n’aime pas les filles aimera pourtant passionnément « sa » fille. Tandis qu’entre Gisèle et sa mère les relations ont toujours été difficiles, comme on peut le lire tant dans Le Lait de l’oranger (Gallimard, 1988), émouvant récit autobiographique, que dans Fritna (Plon, 2000).
Mme Taïeb aurait sans doute voulu une fille plus docile. La jeune Gisèle résiste à tout, allant jusqu’à faire, à 10 ans, unegrève de la faim pour appuyer son droit à la lecture. Elle défie les sentiments religieux de sa famille juive en refusant d’embrasser la mézouza avant d’aller en classe.
Le progrès n’est plus une valeur refuge, le monde est fragile, au bord d’un changement civilisationnel : voilà ce qui nous inquiète et nous agite, analyse le philosophe dans son dernier essai. A nous de retrouver notre capacité de programmation du monde !
Le dernier ouvrage de Jean-Luc Nancy, la Peau fragile du monde (Galilée, 2020), est un essai incroyablement poétique, au ton presque prophétique. Le philosophe s’interroge sur notre présent, sur le moment que nous vivons : «Ni la fin du monde, ni le début d’un autre, ni la suite de l’histoire - mais une extrême fragilité. Ça peut casser, ça peut tenir, ça demande précaution», écrit-il. Dès l’ouverture, nous sommes plongés dans ce temps fragile, presque palpable, que nous reconnaissons bien. «Si nous sommes aujourd’hui inquiets, égarés et perturbés comme nous le sommes, c’est parce que nous étions habitués à ce que l’ici et maintenant se perpétuent en évacuant tout ailleurs, et notre futur était déjà là, déjà fait, tout de maîtrise et de prospérité», analyse-t-il. Les certitudes du progrès ont fait place aux incertitudes des crises, là naissent la réflexion et la prise de conscience de notre fragilité.
D’où vient ce projet de livre qui résonne si fort aujourd'hui en pleine crise sanitaire ?
Tout cela date de bien avant le Covid-19. Je voulais écrire sur cette société de plus en plus dépendante de la technique et qui en même temps se rend bien compte que cette technique n’a plus aucune finalité. Pendant longtemps, nous avons pensé que cette technique devait nous assurer le progrès et notamment en matière de santé.
Je voulais également écrire sur ce sentiment, qui je crois nous étreint tous, depuis plus ou moins longtemps, je veux parler de cette grande incertitude sur notre avenir qui recoupe bien sûr la question écologique qui est de plus en plus urgente mais qui va au-delà. C’était déjà le propos dans un livre écrit avec Aurélien Barrau, Dans quels mondes vivons-nous ? c’était encore un livre heureux, tranquille, nous évoquions le «multivers», d’autres mondes, nous étions tournés vers l’avenir. Mais, actuellement, nous sommes face au danger de la destruction. Si le monde est un ensemble dans lequel peut circuler du sens - nous pouvons percevoir de la signification selon Heidegger -, il est très difficile d’en trouver aujourd’hui. Tout le début du livre reprend de vieux carnets que j’avais laissés en repos, qui étaient comme des prophéties. Le temps viendra, parce que même si nous cherchons à nous projeter, si nous nous inquiétons de l’avenir, de toute façon, le temps viendra où arrive ce qui doit arriver.
"Le jour où j’ai voulu faire un enfant par procréation médicalement assistée, j’ai découvert que je n’en avais pas le droit, alors j’ai décidé d’en faire un podcast. A défaut de descendance, j’aurais toujours laissé une trace. Aujourd’hui en France un certain nombre de techniques de procréation sont interdites ou restreintes mais pourvu qu’on ait les moyens financiers de franchir la frontière on peut faire ce qu’on veut. On vit une situation paradoxale où tout est interdit mais rien n’est impossible. Alors qu’est-ce que ça change me direz vous ? Tout. Parce que dès lors qu’on s’affranchit de la loi, on est obligé de se fixer ses propres règles. On devient seul juge de ce que l’on peut faire ou pas. En me lançant dans une FIV, je me suis vite noyée dans mes dilemmes bioéthiques personnels. Alors j’ai décidé d’aller voir comment d’autres avant moi avaient résolu les leurs."
« Je voudrais ‘faire un bébé toute seule’. Mais en France, je n’ai pas le droit de recourir à la procréation médicalement assistée. Est-ce que j’ai envie...
Adila Bennedjaï-Zou veut “faire un bébé toute seule” et prépare son corps à recevoir une fécondation in vitro. Boostée aux hormones pour fabriquer des...
Adila Bennedjaï-Zou veut “faire un bébé toute seule”. À mesure que le processus de fécondation in vitro avance, elle réalise que ses chances de succès...
Dans le cadre de sa campagne Réinventer, l’UNICEF réclame des mesures plus rapides pour prévenir et traiter la malnutrition due à la pandémie alors que la communauté humanitaire a besoin de 2,4 milliards de dollars des États-Unis pour améliorer la nutrition de la mère et de l’enfant.
NEW YORK, le 27 juillet 2020 – 6,7 millions d’enfants supplémentaires de moins de 5 ans pourraient souffrir d’émaciation – et donc être dangereusement sous-alimentés – en 2020, à cause des conséquences socioéconomiques de la pandémie de COVID-19, avertit aujourd’hui l’UNICEF.
D’après une analyse publiée dans The Lancet, 80 % de ces enfants vivraient en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Plus de la moitié seraient originaires de la seule Asie du Sud.
« Cela fait sept mois que les premiers cas de COVID-19 ont été signalés, et il est de plus en plus évident que les répercussions de la pandémie causent plus de ravages chez les enfants que la maladie elle-même », affirme Henrietta Fore, Directrice générale de l’UNICEF. « La proportion de ménages touchés par la pauvreté et l’insécurité alimentaire a augmenté. Les services essentiels de nutrition et les chaînes d’approvisionnement sont perturbés. Le prix des denrées alimentaires s’est envolé. La qualité de l’alimentation des enfants a donc diminué et les taux de malnutrition vont ainsi augmenter. »
L’émaciation constitue une forme mortelle de malnutrition qui amaigrit et affaiblit les enfants et les expose à un risque accru de décès, ainsi que de problèmes de croissance, de développement et d’apprentissage. D’après l’UNICEF, en 2019, avant la pandémie de COVID-19, 47 millions d’enfants souffraient déjà d’émaciation. En l’absence de mesures urgentes, le nombre d’enfants souffrant de ce problème dans le monde pourrait s’élever à près de 54 millions au cours de l’année, soit des niveaux jamais atteints durant ce millénaire.
L’analyse de The Lancet montre que la prévalence de l’émaciation chez les enfants de moins de 5 ans pourrait augmenter de 14,3 % dans les pays à revenu faible et intermédiaire cette année en raison des conséquences socioéconomiques de la COVID-19. Une telle augmentation de la malnutrition se traduirait par plus de 10 000 décès supplémentaires d’enfants par mois, dont la moitié en Afrique subsaharienne.
Un mouvement s’est créé à l’initiative de patients de la clinique du Château du Tremblay, du groupe Ramsay, à Chaulgnes. Une délégation de cinq d’entre eux a sollicité et obtenu de rencontrer la direction de l’établissement de santé mentale, mardi 21 juillet. Pour lui faire part de ce qu’ils qualifient de « graves dysfonctionnements ».
« Les patients de la clinique ainsi que les soignants n’en peuvent plus. » Ainsi commence un message émanant d’un patient de la clinique du Château du Tremblay, à Chaulgnes, qui dénoncent de « graves dysfonctionnements ».
La suite détaille à la fois un manque de communication et de transparence de la direction et du groupe Ramsay santé et une absence d’information sur un « éventuel déconfinement ». Les permissions de sortie ayant été « très réduites » depuis mars dans le cadre du dispositif sanitaire mis en place vis-à-vis du Covid-19 et les possibilités de visite également. Pas plus d’une heure par semaine.
« J’ai l’impression d’être là juste pour me voir administrer des médicaments ! On est loin de ce qui était promis : prise en charge individualisée, confort... »
UNE PATIENTE
« S’ajoutent bien d’autres choses qui rendent la vie difficile pour les patients et aussi pour les soignants, dont on voit bien qu’ils sont trop peu nombreux », nous a expliqué une patiente au téléphone. Elle est excédée. « J’ai voulu venir ici parce que je pouvais y trouver de l’équithérapie. Même les activités d’ergothérapie se sont raréfiées. Semble t-il pour des raisons de personnel allant faire des remplacements sur d’autres tâches. J’ai l’impression d’être là juste pour me voir administrer des médicaments ! On est loin de ce qui était promis : prise en charge individualisée, confort... »
Cette patiente évoque aussi l’état de « fatigue extrême » du personnel. « On voit bien qu’ils sont en sous-effectif », insiste t-elle.
Anne, Véronique et leurs jumeaux Angèle et Lucien, à Brest en 2013.Photo Vincent Gouriou
Des déboires juridiques des années 90 à la PMA pour toutes, en passant par le pacs et le mariage gay… Alors que la loi de bioéthique revient cette semaine en deuxième lecture à l’Assemblée, retour sur les progrès, lents mais gigantesques, de la reconnaissance de la parentalité homosexuelle.