14 juin 2017]
Une publication qui clarifie le projet phénoménologique d'un psychiatre inspiré par Husserl et par Heidegger
Une publication qui clarifie le projet phénoménologique d'un psychiatre inspiré par Husserl et par Heidegger
Le psychiatre suisse Ludwig Binswanger poursuivit ses études à l'université de Zurich - alors sous l'égide d'Eugen Bleuler - et effectua sa thèse sous la direction de C. G. Jung, en 1906. Camille Abettan a choisi, traduit et annoté les textes présentés dans Phénoménologie, psychologie, psychiatrie, dont le premier "Quelles nouvelles tâches la nouvelle psychologie engendre-t-elle pour la psychiatrie ?" date de 1924 et le dernier "La philosophie de Wilhelm Szilasi et la recherche psychiatrique", de 1960. Binswanger cite abondamment ses contemporains, les philosophes K. Jaspers, P. Natorp (néo-kantien), W. Dilthey, W. Szilasi, M. Scheler, philosophe et sociologue allemand, M. Weber, sociologue à part entière, et "mesure" ses propres conceptions à l'aune des théoriciens mentionnés. Binswanger se prononce également sur la filiation qu'il entretient avec Husserl et Heidegger, et définit les postulats théorico-cliniques soutenant la Daseinanalyse - l'analyse existentielle -, projet qui a pour visée d"analyser scientifiquement l'expérience réellement vécue par les patients psychiatriques, tout en restant au plus près de cette expérience" (cf. le texte Daseinanalyse, psychiatrie, schizophrénie", 1958, p. 247). Binswanger décrit enfin les "nouvelles tâches" réservées à la psychiatrie humaniste qu'il revendique, psychiatrie proposant une approche des patients originale et inédite, inconnue jusque-là de la psychiatrie "classique".