L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales a publié mercredi son enquête annuelle auprès des victimes. Un regard réputé plus indépendant que les statistiques policières.
LE MONDE | | Par Laura Motet
Mesurer la délinquance n’est pas chose aisée. Les chiffres de l’insécurité publiés par la police et la gendarmerie ne suffisent pas pour en évaluer tous les aspects, car ils ne mesurent pas réellement la délinquance, mais plutôt l’activité policière, notamment via les plaintes déposées. Or, tous les actes de délinquance ne donnent pas lieu à un dépôt de plainte.
En 1982, le Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales du CNRS a commencé à mener des enquêtes nationales directement auprès des Français, pour les interroger sur les actes de violence ou les vols subis pendant l’année. En 1992, l’Insee prend le relais de ces « enquêtes de victimation », rejointe par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales en 2007. La méthode comptabilise avec davantage de précision les actes de délinquance, qu’ils aient donné lieu à une plainte ou non. Etat des lieux des principaux types de délinquance en France.
Atteintes aux personnes : les femmes de plus en plus touchées par la violence
L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales note une légère baisse des atteintes aux personnes en 2015. Mais cette légère baisse cache en réalité deux tendances opposées. Si les violences physiques faites aux hommes diminuent bien, celles faites aux femmes augmentent.