SANTE MENTALE
Quelles sont les alternatives aux chambres d'isolement ?
Publié le mardi 22 décembre 2009
PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE GOUDESEUNE > region@nordeclair.fr
Jeudi dernier s'est tenue une demi-journée sur le soin, le droit et l'isolement à l'EPSM d'Armentières.
Thierry Danel, directeur de la Fédération régionale de recherche en santé mentale (F2RSM), explique comment médecins, administratifs et patients ont réfléchi à des alternatives à l'isolement.
À quoi sert la Fédération régionale de recherche en santé mentale, dont vous êtes le directeur ?
C'est un groupement d'intérêt public qui réunit les trente établissements de la région qui ont une activité en matière de santé mentale. Nous avons quatre grandes missions : notre Observatoire régional de santé mentale répertorie les données générales sur les troubles de la population, la consommation de soins, de médicaments, etc.
Ensuite, nous apportons une aide méthodologique aux établissements adhérents dans leurs protocoles de recherche. Nous faisons en sorte également de valoriser la région pour retenir les médecins, par le biais de rencontres et d'une vision positive de ce qui s'y fait. Enfin, nous partageons nos pratiques : les gens qui ont des activités de soins peuvent, via la fédération, partager leurs expériences et leurs questionnements.
Jeudi dernier s'est tenue une demi-journée d'échanges à l'EPSM d'Armentières sur le soin, le droit et l'isolement. Pourquoi ce colloque ?
Nous organisons des demi-journées de façon trimestrielle, dans toute la région et qui réunissent à chaque fois entre 50 et 80 personnes sur des thèmes d'actualité de la Fédération. Cette fois, elle a porté sur l'isolement et la contention dans les services de psychiatrie. Ce thème a été discuté entre différents médecins, directeurs d'hôpitaux, administratifs, la société civile aussi, un bâtonnier de l'Ordre des avocats ou encore un architecte.
Quel bilan et quels effets pratiques tirez-vous de cette demi-journée ?
Ce qui en ressort, c'est que nous voulons mettre ce problème de l'isolement à la discussion des professionnels de santé, des patients, de la société civile, et non pas l'occulter. Voir quelles sont les alternatives, s'il faut encore ou non des chambres d'isolement dans tous les services de psychiatrie, quelles mesures peuvent être prises.
Par exemple, faut-il mettre en place des lieux d'apaisement plutôt que d'isolement ? Les caméras ne sont-elles pas une violation de la dignité, de la liberté, de l'intimité des gens ? Que penser des « hôpitaux prisons » qui gardent des prisonniers ayant des troubles mentaux ? Nous constatons aussi que la construction d'une nouvelle architecture avec des conditions de lumières et de positionnement particulier peuvent avoir une grande influence sur la violence et, du coup, diminuer l'isolement.w ''
''Faut-il mettre en place des lieux d'apaisement plutôt que d'isolement ? Les caméras ne sont-elles pas une violation de l'intimité des gens ? Que penser des « hôpitaux prisons » ?