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dimanche 6 décembre 2009





Samedi 05 Décembre 2009
HÔPITAL. Les syndicats Sud et la CGT appellent à la grève, mardi, pour dénoncer le manque de moyens du service psychiatrie. Les investissements à venir leur semblent décalés

Ils ont mal à la psychiatrie









Jean-Louis Dupin (CGT)
et Camille Nogues (Sud)
appellent à la grève mardi.
(photo jean-daniel chopin)


Déjà, en février dernier, puis au mois de septembre, lors de la visite de la ministre de la Santé et des Sports au Centre hospitalier de la Côte basque, ils avaient manifesté leur mécontentement. Les employés du service psychiatrie de Bayonne (site de Bellevue) s'apprêtent, une nouvelle fois, à « tirer la sonnette d'alarme ». Mardi, une partie d'entre eux observera le mot d'ordre de grève des syndicats Sud et CGT. Ils demandent plus de moyens et dénoncent les politiques actuelles de santé.

Pour Sud, Camille Nogues décrit une psychiatrie parent pauvre du paysage médical bayonnais (et basque), « sous dotée et mal adaptée aux pathologies ». Un simple exemple : « À Bellevue, vous avez en moyenne huit chambres doubles sur les 20 que compte chaque unité. Ce qui fait qu'une personne traitée pour dépression peut se retrouver avec un psychotique délirant. »

« Gardiennage »

Le « cégétiste » Jean-Louis Dupin dénonce « des structures mal adaptées à certaines pathologies ». « Sur les 150 patients accueillis par la psy, vous en avez environ 40 qui relèvent d'autres structures. »

Des personnes, selon le délégué syndical, qui pourraient mieux être prises en charges dans des « structures alternatives ». « Mais elles sont là et occupent des lits dont d'autres auraient besoin. »

Côté personnel, les syndicats dressent le même constat de d'indigence. « À partir de 17 heures, il arrive régulièrement de se retrouver à deux soignants par unité, c'est-à-dire pour 20 à 25 patients. Difficile de proposer autre chose que du gardiennage. » Camille Nogues parle du « mal-être » inhérent à cette situation.

Après pareil état des lieux, l'annonce récente d'une enveloppe de 155 000 euros allouée par l'Agence régionale d'hospitalisation (ARH) devrait apaiser un peu les personnels. Du moins leur sembler un signe positif.

La somme sera injectée dans la psychiatrie, mais selon des critères que contestent ceux qui appellent à la grève, mardi. Il s'agit de créer une unité de soins intensifs dédiée aux patients les plus « difficiles ». D'autres investissements (300 000 euros débloqués) iront dans la fermeture du site, sa surveillance vidéo...

Question de sécurité

Pour résumer ces projets, l'ARH et la direction de l'établissement (lire par ailleurs) parlent de l'impératif de « sécurité ». Sud et la CGT, eux, disent « visée sécuritaire ». « On débloque des fonds pour rassurer l'extérieur de l'hôpital. C'est un message à la population qui va dans le sens de la politique gouvernementale en matière de sécurité. Mais on n'investit pas dans le soin », fustige Jean-Louis Dupin.

L'offre de soins psychiatriques serait « en complète chute libre ». Pour arrêter cette « chute », les syndicats demandent « depuis des années » la « création d'un secteur supplémentaire ».

Soit 70 postes d'infirmiers, deux de psychiatres référents, pour 40 lits nouveaux. « Ce ne sont pas des caméras de surveillance qui vont soigner les malades psychiatriques. »

Mardi, les personnels de l'ensemble de l'établissement sont appelés à la grève, et à un rassemblement en rez-de-jardin de l'hôpital Bellevue, de 14 à 18 heures.

Auteur : pierre penin
p.penin@sudouest.com



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