Que nous apprend l’histoire de la lutte contre le harcèlement scolaire ? Et comment faire face aux difficultés du secteur de la pédopsychiatrie ? Aujourd'hui, c'est vers une éthique du lien et de la circulation de la parole que l'on tourne contre la recrudescence du mal-être chez les jeunes.
Avec
Eric DebarbieuxSociologue de l'éducation, professeur à l’université Paris Est Créteil
Clara Bouffartigue Autrice-réalisatrice de documentaire
Christophe LibertPédopsychiatre, praticien de terrain, président de l'API
Une trentaine d’organisations se mobilisent depuis un an pour que l’accès à Internet soit autorisé en prison. Pour l’heure, les avancées restent très timides et les entraves aux droits fondamentaux des personnes détenues continuent.
« L’accès à Internet entre les murs est primordial pour reconnaître les personnes détenues comme sujets de droits, limiter l’exclusion sociale causée par l’incarcération et faciliter le retour à la vie libre », soulignaient près de 650 personnes dans une lettre ouverte à la Première ministre le 28 septembre 2022. Rassemblés par leurs expériences diverses et complémentaires de la prison, enseignants, travailleurs sociaux, personnels de santé, intervenants bénévoles, avocats, magistrats, anciens détenus ou encore dirigeants de structures d’insertion partageaient le même constat : l’interdiction d’accéder à Internet en prison entrave les droits fondamentaux des personnes détenues, en particulier en termes d’accès à l’information, à l’éducation ou encore à l’insertion sociale et professionnelle. Ainsi était lancée une campagne collective, portée par une trentaine d’organisations du milieu prison-justice, pour appeler à résorber la fracture numérique au sein des établissements pénitentiaires. Un an plus tard, l’accès généralisé à Internet en prison reste toujours absent de l’agenda politique.
Zahra Nader, Matin Mehrab et Mahsa Elham (les deux derniers noms sont des pseudonymes)
Une enquête du magazine en ligne “Zan Times” révèle une explosion du taux de suicide chez les Afghanes, coincées entre les talibans, qui leur interdisent tout dans l’espace public, et des violences familiales en hausse dans la sphère privée. Le phénomène est le signe d’un désespoir abyssal, qui conduit à commettre l’irréparable.
D’abord, ils l’ont empêchée d’aller à l’école. Ensuite ils ont voulu la marier – sans lui demander son avis – avec un cousin héroïnomane. Latifa a été confrontée à un choix cruel.
“J’avais deux possibilités : soit épouser un drogué et être malheureuse toute ma vie, soit mettre directement fin à mes jours”, raconte, au téléphone, la jeune fille de 18 ans, qui habite dans la province de Ghor, dans le centre de l’Afghanistan.
Depuis 100 000 ans, l’Homme enterre ses morts. Il a, par la suite, créé mille et une modes funéraires, allant de l’incinération aux fameuses tours du silence, zoroastriennes. Pourtant, dans de nombreuses sociétés, certains individus s’avèrent bannis de toute sépulture.
Avec
Aurore Schmitt Préhistorienne et directrice de recherche au CNRS dans le laboratoire Archéologie des Sociétés Méditerranéennes.
Elisabeth Anstett Anthropologue sociale et directrice de recherche au CNRS - laboratoire ADES (Anthropologie bio-culturelle, Droit, Ethique et Santé).
Dans de nombreuses sociétés, certains individus s’avèrent bannis de toute sépulture, pratique, somme toute, très particulière mais qui semble exister depuis le Néolithique, voici donc plusieurs millénaires.
#Holdup21 – Vingt autrices unissent leurs voix pour valoriser désir et plaisir dans le féminisme. Leur collaboration donne 20 récits de passion et d'aventures, émouvants et libérateurs. Hold-up 21 ne se limite pas aux mots : Abigaïl Auperin transforme leurs histoires en 100 autofictions photographiques, rappelant David Lynch et Guy Bourdin. Une fusion de textes et d'art moderne. Stephen Carrière, éditeur de l'ouvrage, entame ici un premier lever de rideau.
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Je ne sais plus quel jour est venue l’idée qui s’est exprimée ainsi : « Et si on faisait un hold-up pour ramener l’érotisme dans le camp du progrès et des arts ? » Franchement, au début, cela ressemblait davantage à une utopie qu’à un projet d’édition. À tel point que l’étape suivante a pris la forme d’un défi, un « chiche » lancé à une quelques-unes de nos autrices : « Et si on réunissait vingt femmes de sensibilités diverses, voire opposées, pour demander à chacune d’écrire une nouvelle qui redonne un horizon moderne positif à la sexualité ? Cela, sans mettre sous le tapis les grands enjeux du féminin en 2023. » Érotisme, militantisme, politique, esthétique… cela semblait audacieux. Aussi a-t-on tout de suite relevé la barre : « Allons aussi sur le terrain de l’art contemporain et du théâtre. »
Au terme de vingt ans de débats, un tribunal fédéral du Texas a jugé qu’un homme souffrant de schizophrénie aiguë et condamné à mort pour le meurtre de ses beaux-parents au Texas en 1992 ne pouvait pas être exécuté en raison de sa maladie.
Une prison fédérale en Oklahoma. Photo d’illustration.
ANDY CLARK / ARCHIVES REUTERS
Un homme souffrant de schizophrénie aiguë et condamné à mort pour le meurtre de ses beaux-parents au Texas en 1992 ne peut être exécuté en raison de sa maladie, a jugé un tribunal fédéral de cet État américain, au terme de vingt ans de débats.
Dix membres d’un groupe antivaccin sont jugés pour des faits de harcèlement en ligne contre des élus. Ces femmes et ces hommes sans histoires, venus de tous les milieux sociaux, ont basculé dans l’activisme au moment de la pandémie.
Ils sont technicien de maintenance, commerciale, patronne de PME, enseignante, ingénieure, agriculteur, artiste peintre ; âgés de 30 à 50 ans, ils vivaient dans l’Est, le Bassin parisien, à Montpellier ou en Bretagne, des vies jusque-là sans histoires. Aucun n’avait eu affaire à la police. Dix membres d’un groupuscule baptisé « V_V » sont jugés devant le tribunal correctionnel de Paris, à partir de lundi 2 octobre, pour avoir monté, en 2021, des raids coordonnés de harcèlement en ligne contre deux élues et un médecin, fustigés et traités de « nazis » dans des centaines de messages pour leur soutien à la politique vaccinale menée contre la pandémie de Covid-19.
Les capacités d'apprentissage sont généralement réservées aux animaux possédant un système nerveux central, ce qui n'est pas le cas des méduses. Dans une nouvelle étude, des scientifiques ont appris à des méduses-boîtes à éviter des obstacles.
Un système nerveux est composé de cellules spécialisées, les neurones. Il va permettre de transférer très rapidement des informations à travers tout le corps, notamment pour réaliser des ordres, des actions, des mouvements. Les méduses ont donc des neurones et un système nerveux. Elles peuvent faire des mouvements, assez peu, mais elles en font quand même et elles le font sans cerveau. Car le cerveau, c'est un système nerveux central qui va intégrer toutes ces informations et coordonner toutes ces actions ensemble. Les chiens, les chats, les humains, les oiseaux, les grenouilles, les escargots, les mollusques et même les vers de terre ont un cerveau. En fait, presque tous les animaux que l’on connaît en possèdent un.
Un nouveau système d’allocation des moyens des hôpitaux, inscrit dans le budget 2024, doit permettre de mieux rémunérer certaines activités « non programmables », comme la réanimation. Il prévoit néanmoins le maintien d’une tarification à l’activité.
C’est à l’un des symboles les plus décriés de l’« hôpital-entreprise » que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2024, présenté le 27 septembre et examiné dans l’Hémicycle à compter du 24 octobre, promet de s’attaquer. La tarification à l’activité, surnommée « T2A » dans le jargon hospitalier, soit le système en vigueur de financement des établissements de santé publics et privés, en médecine, en chirurgie et en obstétrique, devrait, à compter du 1er janvier 2025, céder la place à un nouveau modèle. Sans pour autant disparaître.
Les établissements percevront de nouveaux types de rémunérations, fondées, d’une part, sur des « objectifs de santé publique » et, d’autre part, sur des « missions spécifiques », mais la tarification à l’activité reste le troisième pilier d’affectation de moyens aux hôpitaux.
C'est un lieu convivial et chaleureux. À Redon, la Bicoque et son café culturel, accueille des adultes atteints de troubles psychologiques. Ils s'y retrouvent pour gagner en confiance et en autonomie.
Il y a trois ans, la Bicoque a ouvert son café culturel dans une ancienne gendarmerie du centre-ville de Redon, en Ille-et-Vilaine. Un lieu chargé d'histoire, réinvesti pour l'entraide, l'écoute et le partage.
Au café de la Bicoque, on y boit des boissons fraîches, issues de producteurs locaux, du thé ou du café pour assouvir sa soif de rencontre et d'humanité.
L'association de la Bicoque est un Groupe d’Entraide Mutuelle (GEM) qui répond à un besoin d'accompagnement dans la vie quotidienne d'adultes concernés par un problème de santé mentale.
Gagner en autonomie
Pour que chacun puisse s'approprier ses problèmes de santé, le café de la Bicoque est tenu uniquement par celles et ceux concernés par des enjeux de santé mentale. Une façon de gagner en autonomie.
Nous vivons dans une société où les écrans ont pris une place telle qu’ils sont désormais à l’origine de pathologies plus ou moins graves. C’est le cas par exemple de ce qu’on appelle “l’apnée de l’écran”. Un trouble qui concerne de nombreuses personnes, si ce n’est tous les utilisateurs des écrans, mais dont finalement peu d’entre elles ont véritablement conscience.
Celui-ci se traduit par le fait retenir sa respiration de façon inconsciente lorsqu’on consulte ses mails, ou encore qu’on déroule son fil Instagram ou qu’on répond à un message WhatsApp, sur notre téléphone, notre tablette ou notre ordinateur. Comme le rapporte Marie Claire, si notre utilisation massive des écrans devient de plus en plus préoccupante, le concept de l’apnée de l’écran, lui, ne date pas d’hier puisqu’il a été conceptualisé il y a dix ans par une certaine Linda Stone. À la suite d’une étude, cette ancienne dirigeante de Microsoft avait découvert que 80% des interrogé.es retenaient leur souffle devant un écran. Originellement appelée apnée du courriel, ce trouble apparu avec l’ère du digital n’a par la suite eu de cesse de se répandre chez les travailleurs, mais aussi plus globalement chez tous les utilisateurs des écrans.
Innombrables sont les faits de société, notamment le traitement du harcèlement scolaire, à pouvoir être analysés à travers le prisme du défaut d’empathie, observe dans sa chronique Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde ».
« Les autres ne pensent pas comme moi. » Autour de l’âge de 5 ans, un enfant prend conscience de cette réalité qui marque une étape décisive dans son intelligence du monde. Un acquis lourd de conséquences aussi bien pour la vie en société (amicale, amoureuse, scolaire, professionnelle) que pour les débats politiques. Elle commande la vision que nous avons des « gens qui ne sont pas comme nous ».
Quinze jours exactement après les inondations qui ont détruit la ville de Derna, en Libye, l'incertitude demeure quant au nombre exact de victimes. Les besoins sanitaires des survivants viennent quant à eux d’être évalués.
Selon les estimations officielles de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'effondrement de deux barrages en amont de la ville, provoqué par les fortes pluies de la tempête Daniel, aurait fait environ 4.000 morts et 9.000 disparus. Il s'agit toutefois d'estimations prudentes : les autorités locales parlent de 11.000 morts confirmés et de plus de 20.000 disparus, probablement emportés par les vagues qui ont littéralement déraciné les maisons, les déversant dans la mer Méditerranée.
Le Portugal est le dernier pays à avoir légalisé l'euthanasie en Europe, rejoignant la Belgique, les Pays-Bas ou encore l'Espagne. En France, un projet de loi sur ce thème devait être débattu cet automne au Parlement, avant d'être repoussé à 2024, comme l'a indiqué l'Elysée. La visite récente du pape à Marseille y serait pour beaucoup.
Le pape François était à Marseille le 22 et 23 septembre derniers. Si sa visite dans la deuxième ville de France était surtout consacrée à la Méditerranée et au défi migratoire, le souverain pontife a aussi évoqué indirectement la loi attendue prochainement en France sur ce thème, mettant en garde contre la "perspective faussement digne d'une mort douce".
Coralie Cochin, Karine Arroyo et Cécile Rubichon•Publié le 27 septembre 2023
Main sur les fesses ou sous la jupe, baiser forcé, messages sexuels répétés... Ces situations sont bien souvent banalisées dans la sphère publique. Et pourtant : les infractions à caractère sexuel sont punies par la justice, comme l’a rappelé l’actualité de ces dernières semaines.
Largement relayées sur les réseaux sociaux, ces informations ont permis de rappeler au grand public la gravité de ces violences sexuelles, souvent banalisées dans l’inconscient collectif.
Cinq à sept ans de prison pour une agression sexuelle
Par agressions sexuelles, la loi entend le fait de toucher, sans consentement, la bouche, les seins, le sexe, les fesses ou les cuisses. Et les peines associées sont loin d’être anecdotiques, rappelle Yves Dupas, le procureur de la République. "Le délit d’agression sexuelle est puni de la peine de cinq ans d’emprisonnement, ainsi que d’une amende de près de 9 millions de francs."
La salle du complexe sportif de Plougonven a accueilli, mardi, une journée olympiades, en direction des patients des cinq pôles psychiatrie du centre hospitalier du pays de Morlaix.
Anaïs Argouarc’h, à gauche, éducatrice en activité physique adapté et Bérangère, patiente à Roz ar Scour présentent les ateliers d’initiation des olympiades. | OUEST-FRANCE
La salle du complexe sportif de Plougonven a accueilli, mardi, une journée olympiades, en direction des patients des cinq pôles psychiatrie du centre hospitalier du pays de Morlaix.La salle du complexe sportif de Plougonven a accueilli, mardi, une journée olympiades, en direction des patients des cinq pôles psychiatrie du centre hospitalier du pays de Morlaix.
Un projet de loi sur la fin de vie doit être remis prochainement au chef de l'État. Ce texte ouvrirait la possibilité d'une voie française pour l'aide à mourir. Malgré une convention citoyenne sur le sujet, ce débat divise encore les professions médicales.
Avec
François Blot Médecin réanimateur et président du Comité d’éthique dans un centre de lutte contre le cancer à Paris
Sara PiazzaPsychologue en équipe mobile de soins palliatifs et en réanimation, présidente du Comité Local d'Éthique du Centre Hospitalier de Saint-Denis
`Giovanna Marsico Directrice du Centre National des Soins Palliatifs et de la Fin de Vie (CNSPFV)
Une première version du texte sur la fin de vie est parvenue au président de la République tandis que le gouvernement annonçait un report l’année prochaine du projet de loi sur le sujet promis par Emmanuel Macron. Nous savons combien l’idée de revenir sur la loi Leonetti-Claeys, votée en 2016, travaille un corps social partagé entre défenseurs du droit à mourir dans la dignité et partisans du statu quo.
Deux actualités : Le harcèlement scolaire fait des ravages. Comment expliquer cette cruauté entre enfants et adolescents ? La grève de la faim de Thomas Brail questionne sur cette forme particulière de manifestation. Jusqu'où sommes-nous prêts à aller au nom de la justice ?
Avec
Robert MaggioriPhilosophe, journaliste de "Libération" et co-fondateur et président du Jury des Rencontres philosophiques de Monaco
Apolline Guillot Journaliste pour Philonomist et Philosophie magazine et professeure agrégée de philosophie
Au moment où les soignants dénoncent l'état catastrophique de la psychiatrie en France, Alexandre Macé Dubois, jeune journaliste, infiltre un service psychiatrique en se faisant passer pour schizophrène.
Son but est de raconter le quotidien des patients. Ce qu'il va découvrir : absence de suivi personnalisé, de psychothérapie, une lourde médication standard pour tous, quel que soit le diagnostic. Durant une semaine, il va côtoyer cette misère médicale et humaine.