par Agnès Giard publié le 24 juin 2023
Projeté dans le cadre d’un cycle «Female Trouble», à Neuchâtel, le film «Let’s Scare Jessica to Death» brode sur l’image bien connue de la femme au foyer hystérique.
Sélectionné au Festival du film fantastique de Neuchâtel (Nifff, du 30 juin au 8 juillet), le long-métrage Let’s Scare Jessica to Death(1971, John D. Hancock) pose une question : le mariage est-il bon pour la santé ? Bien qu’il s’agisse d’un film d’exploitation obscur, ce serait une des réalisations préférées de Stephen King. Et pour cause : on se sent pris dès les premières images. Après son internement en hôpital psychiatrique à la suite d’une dépression, Jessica s’installe avec son mari dans une maison lugubre de la Nouvelle-Angleterre. La maison est squattée par une mystérieuse jeune femme que le couple invite à rester. Dans le grenier, Jessica trouve une photo ancienne montrant une inconnue dont les traits lui rappellent ceux de leur invitée. Quand elle en parle à son mari, il la raisonne : «Voyons, calme-toi, ma chérie…» Craignant d’être renvoyée à l’asile, doutant de son propre équilibre mental, Jessica se replie sur elle-même. Les voix qu’elle entend sont-elles réelles ? Ses visions relèvent-elles de la schizophrénie ? L’angoisse monte progressivement, au fil d’une dérive insidieuse qui gagne jusqu’aux spectateurs…