Depuis sa fondation par Freud, la psychanalyse s’est transmise et s’est modifiée, nécessairement réinventée par chaque praticien lors de chaque cure, et repensée dans l’actualité de son temps. Qu’en est-il aujourd’hui ?
[...] La langue maternelle, celle de l’origine ? Celle qui fait origine, celle qui nous ancre dans le langage, et qui, à sa source, s’imprègne de musicalité, de sensorialité, avant de permettre un accès au sens. « Elle est votre propre peau », écrivait Freud à son ami Arnold Zweig qui émigrait en Palestine (6 février 1936).
Cette journée vient conclure et ouvrir à la fois les interrogations et le cheminement parcouru au cours de trois années de séminaire sur cette question aux multiples visages.
Avec l'aimable participation de professionnels de la chirurgie plastique et orthopédique
Depuis sa création, le RPH - École de Psychanalyse, met au cœur de son projet le dialogue et le partenariat avec les médecins, les chirurgiens, les psychiatres et les universitaires. Les fruits de cette politique clinique sont nombreux et servent quotidiennement dans la rencontre avec les premiers concernés, les patients. Directement inspirées de l’expérience de Fernando de Amorim avec les chirurgiens, la « technique de l’écarteur » ou encore la cartographie de la clinique avec le malade, le patient et le psychanalysant à l’usage des médecins, psychistes et psychanalystes en institution et en ville ». Ces outils orientent la praxis – πραξις, l’action – des psychothérapeutes et psychanalystes.
Après l’intelligence artificielle, les progrès théoriques et technologiques jalonnant l’évolution fulgurante du potentiel des machines pourraient-ils rendre possible l’émergence d’une forme de conscience synthétique ?
Avec
Aïda ElamraniDoctorante en philosophie à l'institut Jean Nicod, et chargée d'études au sein du "Artificial Intelligence Research Institute".
Guillaume Dumas Professeur agrégé de psychiatrie computationnelle à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et chercheur au CHU Sainte-Justine et membre du MILA, l’Institut Québécois d’Intelligence Artificielle.
Le récent film "Je verrai toujours vos visages", réalisé par Jeanne Herry, a montré au grand public un aperçu de la justice restaurative.
Avec
Bernard Paix Médiateur, spécialiste de la prévention et de la gestion des conflits.
Christophe Béal Professeur de philosophie en classe de première supérieure à Tours
Frédérique GiffardAvocate au barreau de Paris.
Il s’agissait en l’occurrence de rencontres détenus/victimes, mais il y a d’autres modalités. Cette nouvelle forme de justice recouvre en effet différentes formes, différentes écoles, différents fondements théoriques. Mais qu’est-ce qui relie toutes ces formes encore expérimentales ? La volonté de se définir contre la justice punitive, rétributive ?Certains voudraient en effet que la justice restaurative se substitue plus franchement à la justice pénale, mais est-ce envisageable ? Mais peut-on rendre une justice sans punir ? N’est-ce pas un rêve ?
Christophe Béal: "Les théoriciens de la justice restaurative considèrent que la justice restaurative ne fait que réactualiser des justices traditionnelles plus anciennes. Généralement, on considère que la première expérience de justice restaurative a eu lieu au Canada dans les années 70. L'objectif était de trouver une alternative aux mesures répressives classiques."
parUn collectif de militantes associatives et syndicales publié le 1er juin 2023
Face à la virulence de ses opposants et à une constitutionnalisation qui s’enlise, seul un projet de loi sécuriserait, dans les textes et sur le terrain, le droit à l’IVG, alerte un collectif de militantes associatives et syndicales, dont Sophie Binet (CGT) et Suzy Rojtman (Collectif national pour les Droits des femmes).
L’action massive et coordonnée menée à Paris par des opposant·e·s au droit à l’avortement le 25 mai dernier vient nous rappeler l’urgence de l’inscription de ce droit dans la Constitution française. En effet, le droit à l’avortement serait ainsi érigé en droit fondamental, essentiel pour l’individu, concrétisation de l’égalité entre les sexes, ce qui constituerait une protection supplémentaire face aux remises en cause toujours possibles.
Nous sommes des amoureux amateurs, sans savoir-faire ni expertise, qui nous heurtons depuis des siècles aux mêmes peines, aux mêmes malentendus, usant des mêmes serments emphatiques et maladroits. De l’existence, nous ne connaîtrons que ça, jusqu’à la fin : la velléité de bien faire. Et il nous faudra mourir, aussi, en amateurs, sans en avoir la moindre expérience. La maternité ne fait pas exception.
Elle traverse l’histoire, indéboulonnable, on en trouve des traces jusqu’en Grèce antique, la Convention l’inscrit à son calendrier républicain, Napoléon eut pour projet de l’instaurer officiellement, Pétain en fit le cœur de son idéologie : ce dimanche, qu’on la conspue, qu’on l’ignore ou qu’on s’en émeuve, c’est la fête des mères.
Que fête-t-on, lorsqu’on célèbre les mères ? Une fonction biologique ? Une fonction sociale ? Est-ce un savoir-faire qu’on leur reconnaît ? Un encouragement à procréer tout à fait politique ? La reconnaissance d’un service rendu à un Etat soucieux de sa natalité ? Un Etat pour lequel toutes les mères ne se valent pas : à Mayotte, les jeunes Comoriennes venues accoucher se voient «conseiller» une ligature des trompes quand, en métropole, celles qui la souhaitent doivent se justifier de leur décision auprès du corps médical, sous prétexte qu’elles pourraient le regretter…
Le 30 mai, FO s’est mobilisée au sein de l’intersyndicale pour faire entendre l’épuisement des soignants de la clinique Beaupuy du groupe Ramsay. Alors que l’établissement compte 156 lits, il ne reste en personnel que 110 équivalents temps plein, après 64 départs en 3 ans. La direction, sourde au mal-être des salariés, refuse le dialogue et préfère les sanctions. Un droit d’alerte a été émis, le troisième en trois ans.
La dernière grève de l’établissement datait de 2005. Mais, à bout par leurs conditions de travail dégradées, les soignants de la clinique Beaupuy (Haute-Garonne), du groupe Ramsay ont décidé de se mobiliser.Lorsque l’on a annoncé avec l’intersyndicale le débrayage de deux heures, on n’a pas eu besoin d’argumenter beaucoup, commente Guislain Vabre, délégué syndical FO. Les personnels n’attendaient que ça, que l’on leur propose de se mobiliser.Le débrayage a donc été suivi par plus de 80% des soignants en poste ce jour-là dans la clinique psychiatrique.Beaucoup qui étaient en repos se sont joint à cette mobilisation, ce qui est assez rare pour être souligné, précise Anne Marie de Biasi, secrétaire générale pour la Haute-Garonne de l’Union nationale des syndicats FO de la Santé privée.
Suite à l'assassinat de l'infirmière Carène Mezino, un collectif de soignant·es et de militant·es alerte sur la régression des moyens et appelle, pour éviter les récupérations sécuritaires du drame, à un renouveau des soins psychiques. « Pour un soin basé sur la reconnaissance de « la valeur humaine de la folie », sur les singularités irréductibles de notre vie consciente et inconsciente. »
En 1988, pour une série de "Nuits Magnétiques", Élisabeth Huppert et Jacques Taroni partaient à la rencontre de ceux qui ont quitté les ordres. Que s'est-il passé pour que cette étroite relation avec Dieu se métamorphose en une vie de laïc ?
De la dispute irréconciliable à la controverse qui structure la relation entre les humains
Nous avons tous fait l'expérience lorsque nous retrouvons des amis que n'avons pas vu depuis longtemps de reprendre la conversation comme si elle n'avait jamais cessé. Et dans cette conversation, ce que nous retrouvons aussi, presque avec affection, ce sont nos anciens désaccords - sorte de familiarité vitale pour nous comme si nous ne pouvions pas nous connaître nous-mêmes, connaître la singularité de nos positions, de nos affirmations, de nos thèses les plus profondes, sans les confronter de nouveau à celles de nos amis avec lesquels nous nous disputons mais aussi avec qui nous éclairons mutuellement.
Mme Marie Mercier attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur la souffrance du secteur de la psychiatrie. On estime aujourd'hui qu'un Français sur cinq souffre de problèmes de santé mentale et un climat délétère s'est développé depuis la crise covid. Cette situation amène de ce fait à poser le principe d'un accompagnement personnalisé du patient qui doit être traité avec la plus grande dignité et sans atteinte à ses libertés fondamentales. Or, pour les pathologies les plus sévères et de vulnérabilité extrême, les patients sont dans l'incapacité d'exprimer leurs souhaits. À l'heure actuelle, le recours à l'assistance par un avocat est facultatif et doit être proposé par l'établissement. Aussi, afin de rendre obligatoire sa présence au moment où le juge se prononce sur la question de l'isolement et de la contention, une question prioritaire de constitutionnalité a ainsi été transmise à la Cour de cassation en avril 2023.
Question de Mme COHEN Laurence (Val-de-Marne - CRCE) publiée le 01/06/2023
- page 3468
Mme Laurence Cohen interroge M. le ministre de la santé et de la prévention sur les décrets 2022-1262 et 2022-1264, publiés le 28 septembre 2023 et relatifs à la psychiatrie.
Ces décrets définissent un nouveau cadre de fonctionnement des activités de psychiatrie. Malheureusement, ils risquent d'entrainer une dégradation de l'organisation du travail.
Tout d'abord, ils font disparaitre la différence entre la psychiatrie publique et la psychiatrie privé, puisqu'il suffira que l'accès aux soins soit assuré, peu importe le statut. Il s'agit ici d'une remise en cause de la sectorisation, principe fondamental de la psychiatrie.
Les critères pour l'autorisation de l'installation des locaux favorisent clairement le privé, puisque la mise en conformité exigée, dans un délai de 2 ans, est très compliquée, voire impossible, pour le public sans financement spécifique. Ces délais contraints vont être un prétexte de plus pour fermer des lits dans le public au profit de grands groupes privés.
Sur le personnel, les décrets ouvrent la possibilité de la présence d'un seul infirmier, et ce, dans une équipe pluridisciplinaire, et non plus, dans un service. Cette mutualisation qui ne dit pas son nom constitue un véritable recul dans la prise en charge des patients et patientes avec également la possibilité d'une interchangeabilité des professions paramédicales, en cas de pénurie. À ce titre, la phrase « un professionnel référent pour chaque patient » est floue et dangereuse, annulant les spécificités des métiers.
Alors que les débats qui ont fait suite au décès de l’infirmière Carène Mézino ont essentiellement été centrés sur l’augmentation de la violence dans la société ou sur le manque de moyens de l'hôpital public et en particulier de la psychiatrie, certains angles d'analyse de cette situation ont été occultés.
Des recherches réalisées par l’Université du Texas, à Houston, ont comparé l’incidence de la maladie d'Alzheimer entre des patients vaccinés et non vaccinés contre la grippe. Ainsi, 935 887 personnes ayant reçu le vaccin et le même nombre d’américains âgés de plus de 65 ans n’ayant pas reçu l’injection ont été étudiées.
Au total, et sur une durée de suivi de 4 ans, 5,1 % des patients vaccinés contre la grippe ont développé la maladie d'Alzheimer, contre 8,5 % pour les patients non vaccinés. « Nous avons constaté que la vaccination contre la grippe chez les personnes âgées réduit le risque de développer la maladie d'Alzheimer pendant plusieurs années. La force de cet effet protecteur augmentait avec le nombre d'années pendant lesquelles une personne recevait un vaccin annuel contre la grippe. Ainsi, le taux de développement de la maladie d'Alzheimer était le plus bas parmi ceux qui recevaient régulièrement le vaccin contre la grippe chaque année », a déclaré Avram S. Bukhbinder, auteur de l’étude. Les chercheurs doivent encore déterminer si la vaccination contre la grippe est aussi associée au taux de progression des symptômes chez les patients déjà atteints de démence.
L’existence d’un circuit de neurones, innervant la peau, et conçu pour favoriser les interactions avec d’autres individus, a été découvert par les chercheurs de l’Institut de génomique fonctionnelle (CNRS/Inserm/Université de Montpellier) et de l’Institut des maladies neurodégénératives (CNRS/Université de Bordeaux). Pour comprendre de quelle manière il détecte le toucher affectif, mais aussi comment il influence les interactions sociales, l’équipe de recherche a pour la première fois mis au point une méthode génétique permettant de créer ou d’inhiber, artificiellement, un ressenti de toucher plaisant chez la souris.
Les scientifiques ont alors pu observer que l’activation de ces neurones a pour conséquence d’inciter fortement les animaux à se toucher et donc à créer des liens sociaux entre eux. Inversement, l’altération, dès la naissance, du fonctionnement de ces neurones, provoque une baisse de l’attraction vers des contacts tactiles, et donc une diminution des interactions sociales dans le groupe. Ils expliquent comment des neurones, situés à la surface de la peau, sont responsables du caractère agréable du toucher.