Chaque année, dans le cadre du DU de pair-aidance en santé mentale*, les étudiants sont invités à réaliser un mémoire de fin d’étude. Le centre ressource de réhabilitation psychosociale nous invite à découvrir les résumés de 10 mémoires réalisés cette année. La diversité des thématiques abordées témoigne de la richesse et de la grande variété de missions que peuvent effectuer les pair.es aidant.es en santé mentale.
Il a passé 15 mois au sein de l’infirmerie psychiatrique de la police de Paris (I3P). Un lieu inconnu du grand public qui accueille des personnes interpellées, en proie à des délires mentaux, avant d’être redirigées ailleurs. Une "gare de triage" qui mêle médecine et sécurité. Valentin Gendrot a enquêté en infiltration, à l'issue de l'école de police. Il publie "L’I3P infiltrée" chez Albin Michel.
"C’est une boîte noire, une gare de triage, explique Valentin Gendrot pour décrire l'infirmerie psychiatrique de la police de Paris, où il a passé 15 mois.Un endroit assez opaque où lorsque vous avez des personnes avec des troubles du comportement qui sont interpellées par des policiers parisiens, dans certains cas, elles vont être orientées vers l’I3P." Des psychiatres décident ensuite d'une éventuelle hospitalisation, qui se fait sans le consentement de la personne concernée.
lI porte le nom de "16 Psyché" et sa valeur serait plus importante que celle de toute l'économie mondiale : il s'agit... d'un astéroïde ! Mais alors, de quoi ce dernier est-il formé ? Quand la NASA a-t-elle prévu de l'explorer ? Et surtout, va-t-elle exploiter ses ressources ? GEO fait le point.
L'histoire pourrait être celle d'un film de science-fiction : "un astéroïde qui vaut plusieurs milliers de milliards d'euros, prêt à être exploré par des terriens lors d'une mission spatiale". C'est pourtant bel et bien ce que s'apprête à faire la NASA durant l'une de ses prochaines missions vers l'astéroïde baptisé "16 Pysché".
Si vous fermez les yeux, et que vous imaginez votre dernier trajet, vous visualisez des détails anodins que votre cerveau reconstitue. À l'instar d'un conteur d'histoires, d'un narrateur du réel, votre cerveau reconstruit un monde en remplissant les trous de notre perception.
Nos ressources sont limitées mais nous arrivons à avoir une perception qui nous semble complète du monde. Comment est-ce possible ? Ce que l'on perçoit dans notre cerveau provient-il de nos sens, ou met-on aussi de soi dans ces processus ? Votre perception n’est pas un mécanisme passif dans lequel vous recevez des informations du monde extérieur ; c'est un processus actif.
Nous sommes toujours en train de mettre de nous dans le monde, de projeter nos a priorisur des situations qu’on ne perçoit que partiellement. On remplit le vide, on comble les blancs perceptifs et interprétatifs et cela touche même à notre vécu, à nos souvenirs ! Quelles sont les conséquences de ces mécanismes ?
L’oreille renferme à la fois l'organe de l’équilibre, le vestibule, et l'organe de l’audition, la cochlée, dont les cellules sensorielles sont souvent touchées en cas de déficience auditive. En France, 25% des adultes sont touchés. Quelles sont les formes de réhabilitation proposées ?
Avec
Christine Petit Professeur au Collège de France, chaire de Génétique et physiologie cellulaire Professeur à l'Institut Pasteur, où elle dirige l'unité de Génétique et physiologie de l'audition, qui est associée à l'Inserm.
Paul Avan Professeur au département de biophysique de l’Université Clermont Auvergne et directeur du Centre de recherche et d’innovation en audiologie humaine à l'Institut Pasteur
De plus en plus de personnes à travers le monde sont atteintes de déficience auditive. Comment expliquer et enrayer cette épidémie qui vient ?
À partir de ce matin, les femmes française travaillent gratuitement. Or, il n'en est pas question ! Anne-Cécile Mailfert, la présidente de la Fondation des Femmes propose qu'aucune aide financière ne soit accordée à une entreprise qui ne respecte pas la loi sur l’égalité salariale.
Aujourd'hui, vous avez une annonce à nous faire ?
Jérôme, je suis venue vous dire, que je m’en vais. À 9h10, j’arrête tout. Pas question de travailler gratuitement, et à partir de cette heure-là et jusqu’à la fin de l’année, en France, nous, les femmes, ne sommes plus payées. Alors, bien sûr, cette date est symbolique, mais elle traduit une réalité : selon la Newsletter Les Glorieuses, les inégalités entre femmes et hommes représentent une différence de 15,8%, de salaire à temps complet. Un chiffre nettement au-dessus de la moyenne européenne, qui est de 13%.
Sous la pression des soignants, qui alertaient fin octobre dans une tribune sur l’état jugé inquiétant de la pédiatrie à l’hôpital, le ministre de la Santé François Braun a annoncé de nouvelles mesures mercredi 2 novembre, pour un montant total de 400 millions d’euros.
Reconnaissant une situation préoccupante à l’hôpital, causée par une épidémie de bronchiolite, après avoir reçu les représentants du secteur, dont le Collectif pédiatrie, le ministre a indiqué vouloir doubler les heures de nuit pour l’ensemble des personnels de l’hôpital et élargir les primes de soins critiques pour les puéricultrices des services pédiatriques. Ces mesures visent à reconnaître l'investissement sans faille de nos professionnels hospitaliers, a-t-il déclaré. Les 400 millions d’euros comprennent l’enveloppe de 150 millions promise par le gouvernement à la fin du mois d’octobre pour soutenir les services en tension. La répartition des sommes doit toutefois faire l’objet d’un arbitrage dans le cadre du Conseil national de refondation (CNR) puis des Assises de la pédiatrie, prévue pour le printemps prochain. Des avancées, pour les responsables du Collectif pédiatrie, mais qui ne suffiront pas à empêcher la fuite des soignants. Il s’agit de mesures d’urgence et non structurelles, a réagi Mélodie Aubart, neuropédiatre à l’hôpital Necker-Enfants malades.
« Si tu joues aux policiers, ils joueront aux bandits,
Si tu joues au bon Dieu, ils joueront au diable,
Si tu joues au geôlier, ils joueront aux prisonniers
Et si tu es toi-même, ils seront bien embêtés. »
I
l n’est pas habituel de penser à l’adolescent à propos du jeu, qui serait plutôt l’apanage des tout-petits ? Quels sont les enjeux d’une activité ludique, à cette période de la vie, pour un adolescent incarcéré dans un établissement pénitentiaire pour mineurs ?
Éducatrice à la Protection judiciaire de la jeunesse, j’ai choisi de travailler au sein d’un établissement pénitentiaire pour mineurs, lieu d’enfermement pour des adolescents âgés de 13 à 18 ans. Ces adolescents sont incarcérés soit dans le cadre d’une peine d’emprisonnement, soit dans le cadre de l’instruction le temps de l’enquête judiciaire. Ils encourent des peines allant d’un mois à plusieurs années en raison des faits commis : vol, dégradation, meurtres, trafic de stupéfiants…
Avec la loi du 9 septembre 2002, dite « Perben 1 », l’intervention de la contrainte dans l’acte éducatif se renforce, le respect des mesures éducatives peut être imposé sous peine de sanction pénale. Ces nouveaux établissements mettent la France en conformité avec les règles pénitentiaires édictées par le Conseil de l’Europe. Ils permettent ainsi une séparation absolue entre majeurs et mineurs. Ainsi, que ce soit en termes de salubrité des locaux, de respect de la règle d’encellulement individuel, ou de suivi éducatif, les établissements pénitentiaires pour mineurs semblent améliorer les conditions de détention des mineurs.
Toutefois, ils sont présentés comme des lieux de réinsertion en banalisant le fait même de l’incarcération. Ainsi, l’établissement pénitentiaire pour mineurs serait-il un objet éducatif non identifié qui aurait pour objet de concilier prison et éducatif ? Pourquoi une telle abondance d’activités obligatoires ? Les temps de solitude se résumeraient-ils à une forme de torpeur ? Pourtant, au sein de ce dispositif rigoureux et cadré, les adolescents ont besoin de pouvoir déployer leur imaginaire, de pouvoir jouer avec, d’en expérimenter à la fois les potentialités et les limites. Le jeu peut être utilisé comme un outil éducatif dont l’éducateur va se saisir pour proposer une rencontre autrement. Une simple invitation au plaisir et, de plus, au plaisir partagé, expérience que beaucoup d’adolescents n’ont pas eu l’occasion de connaître. Le plaisir de la rencontre va se créer dans le temps éducatif. J’ai choisi de travailler avec le jeu comme outil éducatif, pariant qu’il pouvait nous permettre de créer une relation nouvelle avec l’adolescent.
Pourquoi les adolescents ont-ils besoin de jouer ici, ailleurs, et surtout en prison ?
Jouer, à l’adolescence, c’est prendre des risques, c’est-à-dire découvrir, grandir, essayer, désirer, imaginer, se mesurer, mais des risques limités dans le temps, dans l’espace de jeu, sans dommages pour la relation. C’est ouvrir le champ des possibles, en restant soi. Le jeu oblige à réfléchir, pousse à la logique, à la déduction, à choisir et à décider, à accepter de perdre pour pouvoir gagner. Le jeu renforce les capacités de concentration et de maîtrise de soi sur le plan affectif. Il permet à l’adolescent de retrouver une estime, une place. Il m’est apparu intéressant de mener un atelier libre, sans obligation ni contrainte d’y participer. Le fait que l’adolescent s’y adonne spontanément, de son plein gré, et pour son plaisir, étant primordial à l’esprit de cette rencontre.
Le jeu est un processus d’humanisation. Il est le support du rêve, de l’imaginaire, du fantasme mais aussi du conflit. Il devient un espace intermédiaire qui rend possible la séparation avec les premières figures d’attachement.
Le jeu est un espace d’appropriation de la réalité dans un environnement auquel l’adolescent n’a de cesse de vouloir échapper : le milieu carcéral. La gratuité et le plaisir constituent deux piliers du jeu. L’activité du jeu est un outil efficace pour redonner aux adolescents un sentiment de légèreté, de bien-être, un sentiment d’exister autrement.
Le jeu marque l’action de sérieux, d’engagement mais aussi de distance : l’adolescent reste d’un bout à l’autre, le seul comptable du jeu. Il est essentiel que l’adolescent comprenne que le jeu dans son ensemble n’existe que pour lui et par lui seul. Il réalise alors que le jeu n’a de sens que pour lui, et notamment celui qu’il décidera de lui attribuer. Ainsi, dans le jeu, il n’existe ni obligation, ni sanction, et tout se joue de lui à lui.
Sous l’égide de l’académie des écrivains publics, deux jours de formation sont organisés au centre de détention d’Orléans pour développer l’intervention des écrivains publics dans les prisons afin d’aider davantage les détenus.
Cette semaine à Orléans, l’académie des écrivains publics de France organise une formation de deux jours pour ces professionnels, au centre pénitentiaire de l’agglomération. Objectif de cette cession inédite en France : inciter les écrivains publics à venir exercer leur métier en prison, pour aider les détenus.
Pascal Martineau, écrivain public depuis douze ans, fait partie des animateurs de cette formation et exerce en prison depuis huit ans, à Orléans et Châteaudun. « Nous sommes peu nombreux parmi les professionnels à intervenir en prison. À ma connaissance, il n’y en a pas d’autre dans la région, à Tours, Blois, ou Châteauroux. Le plus souvent ce sont des bénévoles qui assurent ce genre de mission. Or, il s’agit d’un réel service à apporter aux personnes détenues. »
Prison de Gradignan (Gironde), le 3 octobre. La maison d'arrêt compte 794 détenus. Parmi eux, 220 dorment sur des matelas à même le sol. AFP/Thibaud Moritz
Violences, suicides, manque d’accès aux soins, sécurité incendie défaillante et locaux vétustes... Face aux conditions de vie des prisonniers au sein de la maison d’arrêt de Gradignan (Gironde), la plus surpeuplée de France, le barreau de Bordeaux a saisi le tribunal administratif pour obliger l’Etat à agir.
Avec 794 personnes détenues au 6 octobre, dont 220 qui dormiront sur des matelas ce soir, la maison d’arrêt de Gradignan, en Gironde, est la plus surchargée du pays. Elle entraîne des conditions d’accueil « indignes », selon les porte-paroles de l’Observatoire international des Prisons, l’Ordre des avocats de Bordeaux, l’Association pour la défense des détenus A3D et du Syndicat des avocats de France, réunis, ce jeudi, devant le tribunal administratif de Bordeaux.
Ensemble, ils ont choisi de saisir le Juge des référés pour « ordonner à l’Administration Pénitentiaire de mettre en œuvre des mesures urgentes pour accueillir dignement les personnes incarcérées. »
Un surveillant au centre pénitentiaire de Lorient Ploemeur.
Un surveillant au centre pénitentiaire de Lorient Ploemeur. |
OUEST FRANCE, THIERRY CREUX.
Ils sont environ 30 000. Leur nombre augmente mais leurs missions et les détenus aussi. Et le nombre de postes non pourvus reste important.
Dans le budget 2023 du ministère de la Justice, 809 emplois supplémentaires seront créés dans l’administration pénitentiaire l’an prochain. Il y a peu, devant des députés, Éric Dupond-Moretti, le ministre, rappelait que 4 500 emplois avaient été créés entre 2017 et 2022. Mais pour les surveillants (un peu plus de 30 000), le compte n’est pas bon. Plusieurs mouvements de grève ont eu lieu ces dernières semaines dans des prisons. L’effectif théorique est de trente-trois. Or, nous ne sommes que vingt et un, déploraient des surveillants de la maison d’arrêt de Vannes, début septembre. Les vacances de postes, dans certaines régions, sont considérables. Dans le Grand Est, 400 postes ne sont ainsi pas pourvus, déplore Wilfried Fonck, secrétaire national de l’UFAP-Unsa. Et celui-ci de poursuivre : Quand on sait que des départs massifs à la retraite se profilent, il y a de quoi être inquiet.
Si ses fonctions de thérapeute sont assez présentes à l’esprit de tous (soutenues par la loi de 2004 concernant le statut de psychothérapeute dont le psychologue peut faire usage), les méthodes thérapeutiques et les références théoriques demeurent aujourd’hui plurielles et souvent polémiques. Comment les psychologues pensent-ils les relations entre la théorie à laquelle ils se réfèrent et leur pratique ?
Une convention citoyenne sera lancée le 9 décembre. Les conclusions seront rendues en mars 2023. La question posée est la suivante : "Le cadre d'accompagnement de fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d'éventuels changements devraient-ils être introduits ?"
Monique Canto-Sperber Philosophe, directrice de recherche au CNRS, ancienne directrice de l’ENS et ancienne présidente de l'université Paris sciences et lettres (PSL), auteure de plusieurs ouvrages de philosophie antique et philosophie morale contemporaine
Frédéric WormsProfesseur de philosophie contemporaine à l’ENS, directeur adjoint du département des Lettres et membre du Comité consultatif national d’éthique, producteur à France Culture
Catherine Vincent ex journaliste au monde et désormais indépendante. Elle se consacre notamment aux sujets du vieillissement et au grand âge. Elle fait partie des membres fondateurs du CNaV (Conseil national autoproclamé de la vieillesse).
Au sein du Bon sauveur, l’unité Françoise Dolto propose des lits d’hospitalisation psychiatrique pour les adolescents. Photo DDM, archive.
La décision était tombée, brutalement, il y a une dizaine de jours : l’hôpital psychiatrique le Bon Sauveur d’Alby avait décidé de fermer temporairement ses 5 lits d’hospitalisation psychiatrique réservés aux adolescents (voir notre édition du vendredi 21 octobre dernier). Par manque de médecin, la direction avait en effet pris la décision de ne pas réouvrir, après la fermeture du service pendant les vacances scolaires, l’unité Françoise Dolto qui prend en charge des adolescents de 12 à 18 ans nécessitant des soins intensifs en hospitalisation complète. Une prise de décision "qui s’était faite dans la précipitation", selon les syndicats qui dénonçaient une "catastrophe de santé publique".
La 15e édition de la journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité a lieu ce mercredi 2 novembre. Une journée de sensibilisation alors qu'Emmanuel Macron a lancé sa Convention citoyenne sur la fin de vie fin octobre.
La France présente l’un des taux de suicide les plus élevés d’Europe. D’après le dernier bulletin mensuel de santé mentale, publié en mars 2022, les tentatives de suicide chez les jeunes et les adolescents n'ont fait qu'augmenter. Entre janvier et mars 2022, les passages aux urgences pour tentative de suicide des 15-24 ans ont bondi de 27% par rapport à l’année dernière. En trois mois, cela représente 6 400 passages aux urgences. Le suicide n’épargne aucune région, aucune tranche d’âge.
2022 a été une année décisive dans le renforcement du contrôle des hospitalisations sous contrainte en psychiatrie, qui étaient déjà soumises au contrôle du juge des libertés et de la détention depuis 2011. La loi du 22 janvier dernier instaure désormais un contrôle des mesures d’isolement et de contention.
Le nombre de demandes d’évaluations pour que des criminels soient déclarés délinquants dangereux a tellement augmenté dans les derniers mois que les psychiatres de l’Institut Philippe-Pinel ne suffisent plus à la tâche.
« Il nous est actuellement impossible de répondre au volume exponentiellement croissant des demandes », a indiqué l’institut de psychiatrie légale dans une lettre déposée à la cour mardi au palais de justice de Montréal.
Cette spécialité de la médecine charrie son lot de clichés et de croyances diverses. Une vingtaine d’auteurs coordonnés par une psychiatre publient un ouvrage qui remet les pendules à l’heure.
« De nos jours, on médicalise tout. »« Les malades mentaux sont des criminels en puissance. »« Il a deux personnalités, c’est un vrai schizo ! » « Le suicide, mieux vaut ne pas en parler, ça peut donner des idées. » Voici quelques-unes des soixante-dix idées reçues passées à la moulinette dans le récent En finir avec les idées fausses sur la psychiatrie et la santé mentale. Alors qu’une personne sur cinq est concernée au cours de sa vie par un trouble psychique, et que les sujets de santé mentale sont de plus en plus sur le devant de la scène, en lien notamment avec la pandémie de Covid-19, il devenait urgent de s’attaquer aux clichés et aux croyances diverses, aussi nombreux que tenaces dans ce domaine.