Jean-Pierre Thibaudat avec LNQ Le NOuveau Quotidien(11 avril 1993)
«L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau» a été acclamé à sa création à Paris en 1993. «Le Nouveau Quotidien» s’était rendu aux Bouffes du Nord pour assister à la première exploration des blessures neurologiques par le metteur en scène américain
«L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau», dans «Le Nouveau Quotidien» en 1993
Quand Peter Brook découvrait la neurologie
«A peine assis au théâtre parisien des Bouffes du Nord, quelque chose intrigue: le sol. Le délicat Peter Brook nous avait habitués à osciller entre un entrelacs de tapis et un tamis de terre. Là c’est autre chose. Un peu au-dessus du sol s’élève un impeccable rectangle, lisse. On songe vite, de fait, à l’hôpital, ce que ne démentent pas les chaises et les tables blanches sans âme disposées sur ce froid plancher au bout duquel deux postes vidéo se dressent comme des gardes. Un antithéâtre en quelque sorte.
Mais que le spectacle commence. Nous reconnaissons les quatre acteurs (Maurice Bénichou, Yoshi Oïda, Sotigui Kouyaté, David Bennent) et le musicien (Mahmoud Tabrizi-Zadeh). Ils font partie du «groupe» de Brook depuis des années, on leur doit bien des merveilles. Yoshi fait passer un test à Sotigui. Aux pressions des électrodes d’opérette répondent de «vrais» réflexes qui montrent comment l’excitation du cerveau passe dans les mouvements du corps, de l’œil, de la voix. On comprend bientôt que cette scène est comme l’ouverture, le sas où le théâtre nous prend par la main et nous emmène ailleurs.
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