Anne-Gaëlle Moulun 27 juin 2022
« L’effondrement est proche », alertent les psychiatres, qui déplorent « ne plus être en capacité d’assumer les missions de services publics qui sont les nôtres ». Face à la gravité de la situation, l’Intersyndicale de la Défense de la Psychiatrie Publique (IDEPP), le Syndicat des Psychiatres d’Exercice Public (SPEP), le Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux (SPH) et l’Union Syndicale de la Psychiatrie (USP) appellent à une journée de mobilisation le 28 juin prochain. Un rassemblement aura, notamment, lieu devant le ministère de la Santé à 14 heures. Une délégation, sans les présidents de syndicats, sera reçue par un "professionnel du ministère" à 14h30, indique le SPH.
La Dr Marie-José Cortès, présidente du SPH et la Dr Delphine Glachant, présidente de l’USP, tirent la sonnette d’alarme et s’en expliquent à Medscape.
Journée d’action et de grève le 28 juin prochain
« Il est rare que la psychiatrie se mobilise de cette façon », reconnaît le Dr Marie-José Cortès, psychiatre à l’hôpital de Mantes-la-Jolie (Yvelines) et présidente du Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux (SPH). « Si nous le faisons, c’est parce que nous considérons que nous avons atteint une limite qui, si elle était dépassée, ne permettrait plus d’assurer la sécurité des soins ».
Quatre syndicats ou intersyndicales de psychiatres appellent à une journée d’action et de grève le 28 juin prochain, pour réclamer de meilleures conditions de travail.
« Je suis cheffe d’un pôle qui compte 50 lits d’hospitalisation classique et 6 lits de crise et de négociation de soins. J’ai seulement 7 postes occupés sur 15,3 ETP* ! », pointe le Dr Cortès.
*équivalent temps plein
Départs massifs sans retour
Pour elle, les conditions de travail sont assez variables selon les établissements, en fonction notamment des ressources humaines. « Elles dépendent du nombre de professionnels qui peuvent être mobilisés et mis à disposition pour répondre aux missions de service public sans devenir maltraitants, c’est-à-dire sans mettre en place de plans blancs, sans supprimer des congés aux professionnels de santé et sans les obliger à faire sans cesse des heures supplémentaires. La grande crise de la psychiatrie c’est une difficulté à maintenir le sens du travail dans des conditions dégradées. Cela conduit à des départs massifs sans retour », estime-t-elle.
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