par Willy Le Devin et Julie Brafman publié le 7 mars 2021
Dix militants de l’association Ultime Liberté ont été mis en examen. Ils assument avoir accompagné des personnes âgées ou souffrantes dans l’achat de Nembutal, un puissant barbiturique qui provoque le décès, et demandent un changement de législation.
Dix silhouettes aux cheveux blancs, et autant de suspects au corps parfois un peu voûté, se sont succédé, entre mercredi et vendredi, dans les couloirs du tribunal judiciaire de Paris. Ils sont repartis avec des mises en examen aux allures d’inventaire : «Acquisition, détention, importation de plantes classées comme psychotropes, importation en contrebande de marchandise dangereuse pour la santé publique, propagande en faveur de produits permettant de donner la mort.» Ces adhérents ou dirigeants de l’association Ultime Liberté – qui milite en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté – clament le droit d’en finir comme ils l’entendent. Ce n’est peut-être pas «la légalité» mais c’est «la légitimité», s’insurgent-ils. «La justice sort le marteau-pilon pour écraser de la mousse ! poursuit l’un d’entre eux, François Galichet, 78 ans, ancien professeur de philosophie. Mais peut-être qu’un procès fera avancer le combat pour une loi digne sur la fin de vie.»