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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 27 janvier 2021

Au Centre Primo-Levi, on répare les âmes et les corps hantés par les violences et l’exil

Par     Publié le 25 janvier 2021



Les patients ont pris place, sans dire un mot, dans la salle d’attente du 107, avenue Parmentier, dans le 11earrondissement de Paris. En cet après-midi d’hiver, comme les autres jours, le cabinet de médecine générale du deuxième étage fera le plein. Ragaillardis par le chocolat chaud offert sur la table basse, leurs corps encore emmitouflés, noués au plus profond à force d’être sur le qui-vive, détendent peu à peu leurs muscles.

Le portrait de Primo Levi affiché au mur s’invite dans la scène : le chimiste juif italien, rescapé d’Auschwitz et auteur de Si c’est un homme (1947), œuvre majeure sur les camps de la mort, semble couver des yeux ces patients si particuliers. Ils sont une dizaine, femmes et hommes, de tous âges, de toutes origines, formant un demi-cercle de dos voûtés, comme si chacun portait un fantôme écrasant sur ses épaules. Cet endroit est leur refuge : le Centre Primo-Levi, spécialisé dans la prise en charge de la torture et l’aide aux âmes hantées par les violences et l’exil.

S’ouvre la porte du cabinet d’Agnès Afnaïm, l’une des trois médecins du centre. La pièce est sobre, elle ne laisse entrevoir ni instruments ni bocaux, mais une troisième chaise, réservée aux interprètes. Entre ces murs, où souvent règne le silence, quarante langues peuvent être parlées. La consultation est peu conventionnelle : ausculter pareils survivants n’a rien d’une routine. « La prise en charge médicale de personnes ayant vécu des violences extrêmes induit de manière quasi biologique une défiance pour son semblable, quel qu’il soit », prévient la praticienne. Il lui faut mille précautions avant d’effleurer puis de manipuler les chairs meurtries : « Plusieurs mois peuvent s’écouler entre la première consultation et le premier examen clinique – même une banale prise de tension. »

mardi 26 janvier 2021

De l'inceste et de nos sociétés : Marc Crépon et Marie-Rose Moro

Lundi 25 janvier 2021

par Laure Adler  


Les anthropologues et les psychanalystes ont souligné l'existence d'un tabou répandu de l'inceste dans les sociétés humaines. Pourquoi cependant persiste une complaisance générale à l'égard de ces crimes sexuels domestiques ? Le philosophe Marc Crépon et la psychiatre Marie-Rose Moro proposent ce soir leurs analyses.

De l'inceste et de nos sociétés : Marc Crépon et Marie-Rose Moro. (Image d'illustration).
De l'inceste et de nos sociétés : Marc Crépon et Marie-Rose Moro. (Image d'illustration). © Getty / fhm

La sortie du livre "La familia grande" de Camille Kouchner, dans lequel elle relate comment son beau-père a abusé sexuellement de son frère jumeau, alors qu'il avait 14 ans, a provoqué une libération importante de la parole autour de l'inceste et des crimes sexuels commis dans la sphère privée. 

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« Une envie de se sentir utile » : une nouvelle génération de jeunes engagés

Par    Publié le 26 janvier 2021

Soutien scolaire, marches pour le climat, collages féministes, aide aux migrants, prises de parole sur les réseaux sociaux… Loin des partis traditionnels, la jeunesse française invente d’autres formes d’engagement. Une tendance que la crise due au Covid-19 a renforcée.

Ils boudent les urnes, mais prennent la parole sur tous les grands sujets de société. Du climat au sexisme en passant par les violences policières, le racisme ou les inégalités, les jeunes, ces 15-24 ans selon la catégorisation usuelle, ne se reconnaissent pas dans la génération « apathique », « individualiste », « retranchée derrière les écrans » que brocardent facilement leurs aînés – dont une frange de parents.

Leur « hyperconnexion » a, au contraire, un effet mobilisateur, disent-ils. A leur crédit, les milliers d’infos, de hashtags et de pétitions qu’ils se partagent d’un clic. Une tendance que la crise sanitaire et le confinement ont encore gonflée.

« C’est pas parce qu’on n’a connu que la crise qu’on est une génération en crise », fait valoir Jules, 17 ans (il a requis l’anonymat). A 7 ans, ce natif de Seine-et-Marne intégrait les scouts. A 15 ans, il faisait ses premières marches pour le climat, s’associait à Youth for Climate (un mouvement qui revendique 130 groupes en France), et s’impliquait dans des conseils locaux d’enfants et de jeunes. C’est « à partir de là », rapporte-t-il, qu’il est devenu végétarien. « A partir de là », aussi, qu’il a commencé à se considérer comme un « militant ». Ce que ne sont pas ses parents – une mère cadre, un père agent technique –, contrairement au modèle qui fait souvent de l’engagement un legs familial.

« C’est le résultat qui prime »

Avec la crise liée au Covid-19, son « activisme » s’est « simplement » trouvé d’autres supports, explique-t-il. « S’engager sur le terrain, s’engager sur Internet : ça ne change pas grand-chose pour moi ; c’est le résultat qui prime. »

« J’ai été schizophrène »

Caroline Bernard  

SUISSE

Frédéric Meuwly, portrait

Dans son livre « Schizo », Frédéric Meuwly témoigne de son passé schizophrène. Il entendait des voix et se pensait possédé par le diable. En psychiatrie, le diagnostic de la schizophrénie est souvent vécu comme une condamnation, on ne parle jamais de guérison, au mieux de rétablissement. Frédéric Meuwly est revenu de son voyage en « Schizophrénia » grâce à une approche thérapeutique inédite, centrée sur le corps et non sur le mental. 

CB : Le 23 octobre 1987, vous vous rendez au cinéma pour voir Full Metal Jacket de Stanley Kubrick, vous entrez dans la salle, mais vous n’en ressortez jamais[1]. C’est le moment de la fracture et du basculement ?
FM : Oui c’était comme un accident de la route. À la fin du film, j’étais complètement paumé, la voix de mes amis était robotisée. Intérieurement, c’était une douleur atroce. Mon identité s’était fondue dans le personnage de Grosse baleine qui se suicide dans le film. Je voulais mourir. J’avais besoin d’une explication pour comprendre ce désir inadmissible. J’ai commencé à penser que j’étais possédé par le diable. J’avais une arme et le diable me disait de la prendre pour me flinguer.

CB : Le film était pour vous un événement déclencheur ?
FM : Toute ma vie a été un événement déclencheur. À l’époque, je ne pouvais pas avoir une vie normale, l’idée d’avoir une copine m’angoissait profondément. Mon inconscient était resté bloqué à l’âge de la préadolescence. J’étais un enfant non désiré, ma mère a voulu avorter. J’ai été placé jusqu’à l’âge de vingt mois chez une maman de jour maltraitante et j’ai été victime de privation sensorielle. J’ai été ensuite récupéré par ma mère, mais très jeune, j’étais déjà très abimé. À l’adolescence, je n’ai pas pu me construire normalement. J’ai commencé à m’opposer à mon père qui frappait ma mère. À la suite d’une enquête des services sociaux, j’ai été sorti de ma famille pour avoir mon propre appartement.

CB : Cela a été salvateur d’être sorti du système familial ?
FM : Cela s’est avéré neutre, cela n’a rien changé du tout à mon état émotionnel. L’enquête des services sociaux a été très gênante pour moi car nous devions parler de nos sentiments, et nous n’étions pas habitués. J’avais besoin de réponses. J’avais grandi dans un milieu évangéliste modéré, et donc en cherchant des solutions, j’ai plongé « dans des bondieuseries ».

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Les Millenials contre-attaquent : le procès des boomers


 


LE 25/01/2021

À retrouver dans l'émission

LE TOUR DU MONDE DES IDÉES

par Brice Couturier

Nous parvient des Etats-Unis la rumeur d'une guerre entre les générations. Les Millennials s'étaient déjà opposés violemment à leurs aînés sur la question de la liberté d'expression mais le fossé idéologique entre les baby-boomers et la génération Y semble désormais bien plus profond. Analyse.

La liberté d’expression, réclamée à corps et à cris par les anciens jeunes des sixties, serait-elle devenue suspecte aux jeunes des années 2020 ?
La liberté d’expression, réclamée à corps et à cris par les anciens jeunes des sixties, serait-elle devenue suspecte aux jeunes des années 2020 ?

J’ai déjà mentionné dans mes chroniques les livres assez cruels pour les Millenials de Haidt et Lukianoff, The Coddling of the American Mind et de Claire Fox, I find that offensive, l’auteure qui a créé l’expression "snowflake" pour stigmatiser la fragilité émotionnelle de la génération Y.

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DERVICHES ET TOURNERIES, TOUPIE OR NOT TO BE

Par Ève Beauvallet  — 25 janvier 2021

«Vagabondage mental», «errance attentionnelle»… Les danseurs giratoires, une fois sur orbite, atteignent un état modifié de conscience proche de la béatitude, qui fascine spectateurs et chercheurs en sciences cognitives.

Rana Gorgani pratique la giration depuis son enfance.
Rana Gorgani pratique la giration depuis son enfance. Photo Hans Tibben

Sur scène, les danseurs ressemblent désormais à de petites bergères dans leurs boîtes à musique. Ou plutôt à des taille-crayons électriques, vu la vitesse à laquelle ils tournent sur eux-mêmes inexorablement, avec leurs corps solidement vissés sur leur orbite, leurs regards plongés à l’intérieur des os. La rotation dure environ trois heures trente, ou peut-être trois minutes, difficile à dire. En tout cas, rien qu’en les regardant depuis votre fauteuil, et tandis que les beats de techno font grésiller la racine de vos dents, voici déjà un bon moment que votre langue a commencé à dégouliner de votre bouche, que les muscles de votre cou se sont fait la malle et que votre regard a atteint un curieux niveau de flottaison. A cet instant, des chercheurs en sciences cognitives se passionneraient sûrement pour votre système vestibulaire et vos neurones miroirs, ceux grâce auxquels vous ressentez à présent, par une sorte de contagion kinesthésique, quelque chose de l’état liminaire dans lequel est plongé à quelques mètres de vous, sur le plateau, Raúl Serrano Nuñez, un des interprètes de la formidable pièce Turning, du chorégraphe italien Alessandro Sciarroni.

Dépression post-natale : comment aider 10 à 15% des mamans ?

Par 26 janvier 2021

10 à 15 % des mères présentent des symptômes dépressifs post-accouchement, qu'elles aient ou non des antécédents psychiques. Un cap difficile à franchir qui exige la vigilance des praticiens et nécessite un accompagnement adapté.

« Ma femme a accouché le 14 novembre et, à partir de là, tout s'est effondré... » 24 décembre 2020. Limay, Yvelines. Une femme de 31 ans poignarde à mort son neveu, âgé de 10 ans, blesse sa nièce de 4 ans et son fils d'un mois et demi. Si, dans un premier temps, elle se dit « possédée par le diable », elle explique ensuite, durant sa garde à vue, son geste par une dépression post-natale. Son époux confirme qu'elle a littéralement « pété les plombs ». Deux jours plus tard, elle est écrouée pour homicide volontaire et tentative d'homicide sur mineur. « Je n'arrive pas à y croire, déclare-t-elle aux enquêteurs, selon Le ParisienPourtant j'aime ma famille. Tout cela, c'est à cause du stress... » « Un drame sur lequel la justice a été saisie et déterminera toutes les responsabilités (qui) vient rappeler à chacun que le post-partum est une période de grande fragilité touchant toutes les femmes après l'accouchement », a réagi Adrien Taquet, secrétaire d'Etat en charge de l'Enfance et des familles, sur Twitter, le 27 décembre. Sans forcément engendrer des situations aussi dramatiques, c'est un cap parfois difficile à franchir qui exige une grande vigilance de la part des professionnels et surtout une prise en charge adaptée.

Baby-blues…

Pierre Thomas, psychiatre et professeur de psychiatrie, tient à faire un distinguo. Le « baby-blues » survient en général quelques jours après l'accouchement, c'est pourquoi il est aussi appelé « syndrome du troisième jour », et se manifeste par de l'irritabilité, de l'anxiété, de la vulnérabilité et des sautes d'humeur. Il s'agit d'une réaction transitoire, jusqu'à une quinzaine de jours, qui s'explique par des changements physiologiques (chute hormonale importante), une augmentation du stress et un manque de sommeil. 80 % des femmes en seraient affectées. « Auparavant, la durée d'un séjour en maternité atteignait cinq jours, aujourd'hui c'est beaucoup plus court. Pour certaines femmes, le retour à la maison peut s'avérer compliqué », explique-t-il. Mais cela devient « catastrophique », selon lui, lorsque le malaise s'installe ou même survient dans les mois qui suivent, en général vers le troisième mois après l'accouchement.

…ou dépression post-natale

On parle alors de « dépression post-natale », qui concerne 10 à 15 % des mamans en France. « Il n'est pas toujours facile de distinguer l'un de l'autre », poursuit-il. Or ces dépressions, qui sont loin d'être rares, peuvent avoir des conséquences importantes sur les interactions mère-enfant si elles ne sont pas repérées. Symptômes majeurs ? Troubles du sommeil, anxiété, inquiétude, réduction d'appétit, désintérêt, difficultés à demander de l'aide et à récupérer... Si la pression sociale exige que la maternité soit une expérience positive, ce n'est donc pas toujours le cas. Les femmes qui, un temps, ne voient pas cette nouvelle vie en rose, sont parfois submergées par un sentiment de culpabilité ou d'incompétence, pouvant engendrer une perte d'estime de soi.


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Olivier Véran veut « jeter les bases d’une réforme profonde en santé mentale »

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Anne-Gaëlle Moulun  25 janvier 2021

« Je veux réaffirmer dans le contexte sanitaire actuel l’enjeu prioritaire de la santé mentale », a souligné Olivier Véran, ministre de la Santé, lors de son intervention au congrès de l’Encéphale le 21 janvier. « La dimension psychologique de cette crise est aussi importante que sa dimension somatique », a-t-il insisté. Alors que le président de la République, Emmanuel Macron, vient d’annoncer avant l’été l’organisation d’Assises de la santé mentale.

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lundi 25 janvier 2021

L'Oulipo en pleine lumière

Par Nicolas Gastineau et Frédéric Martel  24/01/2021

L'ouvroir de littérature potentielle (OuLiPo), une troupe littéraire unique qui conjugue exercices de style et succès de librairie. Hervé le Tellier, membre de l'Oulipo récompensé par le prix Goncourt 2020 pour l'Anomalie, est au sommet des ventes de fiction depuis près de deux mois.

L'ouvroir de littérature potentielle (OuLiPo), une troupe littéraire unique qui conjugue exercices de style et succès de librairie. Hervé le Tellier, membre de l'Oulipo récompensé par le prix Goncourt 2020 pour l'Anomalie, est au sommet des ventes de fiction depuis près de deux mois. 

L'écrivain français Georges Pérec, membre de l'Oulipo, dédicace son livre "La vie : mode d'emploi" pour lequel il vient de recevoir le prix Médicis, à Paris le 27 novembre 1978
L'écrivain français Georges Pérec, membre de l'Oulipo, dédicace son livre "La vie : mode d'emploi" pour lequel il vient de recevoir le prix Médicis, à Paris le 27 novembre 1978Crédits :  Michel CLEMENT - AFP

Bienvenue dans le Box Office, le rendez-vous hebdomadaire de l’émission Soft Power. On y épluche chaque semaine les tendances de la culture et les plus gros succès du moment. En partenariat avec l’institut d’études GfK pour les livres et les jeux vidéos et CBO Box Office pour le cinéma.

Littérature. Près de deux mois après avoir été récompensé du prix Goncourt 2020, le roman LAnomalie d’Hervé le Tellier est toujours numéro 1 des ventes. Une victoire qu’il partage avec sa troupe littéraire, les joyeux lurons de L’Oulipo. 

L'Oulipo

Ce mouvement littéraire est né en 1960 autour de deux troubadours, Raymond Queneau et François le Lionnais. Queneau, le premier, était un   incorrigible frivole ; ex-surréaliste repenti, affligé par l’esprit de sérieux de ses anciens amis stalinoïdiens, il en devient pataphysicien, "scientifique   des solutions imaginaires". Avec le second, François le Lionnais, celui   qu’ils nommeront le Fraisident Pondateur, ils réunissent une poignée   d’artistes-blagueurs et fondent leur propre compagnie, L’Oulipo. 

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Pas facile d’être féministe au pieu ?

Publié le  

Peut-on être féministe et aimer se faire traiter, au lit, de « grosse salope » ? Ou faut-il au contraire, sous peine de passer pour une féministe ratée, défendre en toute situation une stricte égalité sexuelle, en se mettant, par exemple, à compter les fellations et les cunnilingus, ou à sodomiser son conjoint avec un sextoy ? Ces questions – concrètes, voire crues – se posent aujourd’hui, alors que le néoféminisme a fait de l’intimité son nouvel espace de combat. 

En soulevant la question des violences sexuelles et du consentement, la révolution féministe est porteuse d’une émancipation sans précédent, qui conditionne la liberté sexuelle à celle de l’égalité entre les femmes et les hommes. Dans le même temps, il apparaît que certains discours sur la sexualité soutenus au nom de cette égalité de genre tendent à réintroduire une forme de normativité sur les pratiques sexuelles elles-mêmes. Que l’on pense aux comptes Instagram militants, aux chroniques télévisées ou aux rubriques « sexo » des magazines, un risque semble peser sur les comportements sexuels (et singulièrement hétérosexuels) : qu’ils soient scrutés et contrôlés, au nom de nouvelles définitions de ce qu’est une vie sexuelle accomplie. Peut-on être féministe et refuser ces discours normatifs ? 

Dans ce texte sensible et engagé, l’essayiste Ariane Nicolas affronte ces questions difficiles, qui nous mettent toutes et tous face à nos désirs, nos contradictions et parfois nos douleurs intimes. Posant davantage de questions qu’elle n’apporte de réponses toutes faites, elle se demande si l’idéal d’égalité entre les femmes et les hommes doit également s’appliquer à la sphère sexuelle, et jusqu’où la société peut avoir un droit de regard sur notre intimité. Est-il légitime de vouloir réformer les comportements, notamment masculins, au nom du féminisme ? Et si la sexualité devait faire appel à d’autres valeurs que celles de l’égalité, comme la joie ou la liberté ? 

Telles sont quelques-unes des interrogations qu’elle soulève dans les pas de la philosophe du féminisme Andrea Dworkin. Sans alarmisme aucun mais avec franchise et lucidité. 

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En défendant une “liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle”, les signataires de la tribune parue ce mardi 9 janvier dans “Le...

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A l’origine de "L'Origine du monde" : montrer un vrai sexe, un acte politique

Par Camille Renard  25/01/2021

Voici pourquoi représenter le sexe réel des femmes, la vérité de leur corps est, 150 avant les Femen ou le "body positivism", déjà pour le peintre Gustave Courbet, un acte politique. 

Autoportrait de Courbet et "L'Origine du monde"
Autoportrait de Courbet et "L'Origine du monde" Crédits :  Courbet

Sexe sans visage, insulte à nos feuilles de vigne, dévoilé mais mystérieux, longtemps caché et censuré, c’est le premier tableau d’un sexe féminin poilu, fendu, réel.  

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Face à la pandémie de Covid-19, « sommes-nous prêts, encore, à consentir ? »

TRIBUNE

On ne peut plus compter sur le seul consentement présumé pour imposer des mesures qui pourraient s’avérer demain encore plus difficiles à admettre, estime Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale.

Un homme de plus de 75 ans reçoit une dose du vaccin Pfizer-BioNTech, à Guingamp (Côtes-d’Armor), le 22 janvier.

Tribune. Au sujet de la vaccination, l’exigence de consentement a suscité des débats, notamment quant à son application auprès de personnes entravées dans leur faculté de discernement. En éthique médicale, solliciter le consentement d’une personne, c’est la reconnaître dans son autonomie et ses droits, respecter l’expression de son choix libre et éclairé.

Pour autant, l’éthique médicale ne constitue pas un corpus de règles rigides. L’approche au cas par cas permet d’honorer les valeurs d’humanité même en donnant parfois le sentiment de transgresser les principes.

Didier Sicard : « Pour ma propre mort, je demanderai une sédation douce »

Par    Publié le 24 janvier 2021

ENTRETIEN« Je ne serais pas arrivé là si… » Chaque dimanche, « Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de son existence. Le professeur, auteur en 2012 d’un rapport sur la fin de vie, revient sur son devoir de médecin, celui de « restituer de l’équilibre dans la relation à l’autre ».

Entretien. Longtemps, il a dirigé le service de médecine interne à l’hôpital Cochin, à Paris. A presque 83 ans, l’ancien président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) juge sa vie pleine de bonheurs. Ce protestant revendiqué a pourtant fait face à l’épidémie de sida, à l’épineuse question du sang contaminé et à la réflexion si piégée sur la fin de vie.

Je ne serais pas arrivé là si…

Si, comme dans le film de Wim Wenders Les Ailes du désir (1987), une multitude d’anges ne s’étaient pas présentés à des carrefours essentiels de mon existence. De façon très étrange, des personnes ont pour ainsi dire conditionné ma vie. Je n’avais pas d’ambition particulière, mais j’ai toujours eu le sentiment que je me devais d’être à la hauteur de la confiance que l’on plaçait en moi. Comme s’il y avait eu des séquences, tous les dix ans, où je me sentais bousculé sans que j’aie eu à manifester quelque volonté que ce soit.

Des barreaux aux fourneaux, l'évasion par la cuisine


C’est une première en France : un concours national culinaire inter prisons organisé dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Pendant trois mois, des détenus volontaires, qui participent tous à une formation cuisine dans leur maison d’arrêt, vont s’entraîner à préparer un menu d’exception qui sera dégusté par des grands noms de la gastronomie lyonnaise lors d’une compétition. Trois prisons, trois brigades de trois détenus, encadrés par des formateurs.

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Une psychiatrie pour un nouvel État. Réflexions sur la politique sexuelle de la révolution cubaine


Le présent article aborde les relations entre pouvoir et psychiatrie au début de la révolution cubaine, lorsque l’homosexualité devient la cible d’une politique d’État qui prétend éradiquer cette “conduite” – considérée comme étant incompatible avec le projet eugéniste de l’Homme Nouveau – au moyen du travail forcé ou à travers de méthodes psychiatriques et de réhabilitation.