Le syndrome de sevrage néonatal (SSN) touche les nourrissons dont la mère prenait des drogues, le plus souvent des opiacés ou des substituts, au moment de l’accouchement. L’augmentation de la consommation de ces produits a entraîné une fréquence croissante de ce problème. Les symptômes immédiats bien connus associent des trémulations, une agitation, des troubles du sommeil, une hypertonie, de la fièvre, des difficultés d’alimentation, des signes respiratoires et digestifs. Les conséquences à long terme sont moins bien documentées et plus difficiles à étudier en raison des facteurs de confusion liés au terrain maternel.
Une revue systématique a fait le point sur l’association entre le syndrome de sevrage néonatal (SSN) aux opiacés et les conséquences à terme sur la santé générale et l’éducation. Toutes les études publiées entre 1975 et 2019 ont été examinées dans 11 bases de données, à partir de 1975 en raison de l’introduction à cette date du score de Finnegan comme premier outil diagnostique validé. L’évolution, de 28 jours à 16 ans, a été prise en compte. Toutes les études ont été revues par deux observateurs qui ont extrait toutes les données et évalué les risques de biais. Sur 5 865 titres identifiés, 581 articles en version intégrale ont été examinés, 15 ont été jugés éligibles et 6 sont été intégrés dans une méta-analyse.
Qui a dit que les images du passé appartiennent au passé ? Sûrement pas Mohanad Shuraideh. Avec ses collages surréalistes, l’artiste s’amuse et dépoussière les standards.
Mohanad Shuraideh, plus connu sur les réseaux sociaux sous le nom Vertigo Artography, est un artiste à l’imagination débordante. Passé maître en l’art du collage, il retravaille d’anciens clichés et coupures de publicités vintages, pour en faire des compositions surréalistes et originales.
Surprenantes, ses œuvres mélangent des univers complétement opposés avec une simplicité déconcertante. Ses compositions sont tellement bien travaillées, qu’on n’est presque pas surpris de voir Saturne se transformer en vinyle ou Marilyn Monroe devenir la bombe atomique qu’elle a toujours été. Abandonnant tout réalisme, au profit d’une vision réinventée et délirante de la société, Mohanad croque avec dérision un monde où l’absurde est devenue la normalité.
Dans ce documentaire, diffusé sur Arte.tv à partir du 25 novembre, Sébastien Lifshitz suit le combat d’une famille face aux institutions pour la reconnaissance de son enfant.
Rien ne compte davantage dans l’œuvre de Sébastien Lifshitz que la liberté de se réinventer. Contre les autres, contre la nature, contre la morale, contre les assignations identitaires. Voici un peu plus de vingt ans que son cinéma, requérant tant la fiction que le documentaire, nous emmène dans les zones censément troubles des identités de genres et des sexualités différentes, qu’il sait rendre lumineuses comme personne. Alors qu’il présentait au mois de septembre 2019 le très beau Adolescentes – chronique sur une durée de cinq ans de la vie de deux jeunes filles saisies dans l’éclosion violente qui se produit entre 13 et 18 ans –, le voici de retour avec un nouveau et non moins impressionnant documentaire, immersif et familial.
Ce soir dans « débatdoc » le premier épisode d'une série exclusive initiée par LCP : « Génération 2008 : Qui seront-ils demain ? » réalisé par François Chevré. Dans ce documentaire, le réalisateur suit au quotidien l'existence de six jeunes en classe de sixième dans un collège à Rennes. A l'image du documentaire de Michel Fresnel « Que deviendront-ils ? », ce documentaire n'est que le début d'une longue série qui s'étalera sur dix années.
Rembob'ina met à l'honneur une expérience télévisuelle unique : voir grandir des enfants à la télévision en les suivant pendant 12 ans.
La série intitulée « Que deviendront-ils ? » filme année après année un groupe d'enfants, au départ dans une classe de 6ème dans le 12ème arrondissement de Paris, bientôt adolescents, puis jeunes adultes.
Il y a 11 ans, nous avions rencontré Joséphine au sein d’une école spécialisée pour les enfants dits « haut potentiel ». Certains demandent parfois ce qu'est devenue la petite fille qui parlait aux plantes. La voici, à 20 ans, toujours singulièrement habitée par le monde… et même davantage qu'avant.
Joséphine avait 8 ans lorsque nous l'avions rencontrée pour la première fois. C'était une petite fille qui communiquait avec les plantes et déplorait le manque d'imagination des adultes. Onze ans plus tard, à presque 20 ans, Joséphine est une jeune femme éprise de philosophie et de théâtre, qui regarde avec tendresse la petite fille qu'elle a été. Cette dernière n'est pas si loin car Joséphine continue de parler avec les arbres et à ressentir, très fort, les bruits du monde.
C'est beau, avec les arbres, de juste ne rien dire. On a l'impression de faire partie d'eux. J'aime le calme du silence lorsque je m'assois près d'un arbre, que je communique avec lui, sans mots.
J'entends tous les bruits : le vent, le bruit des pas sur le feuilles, jusqu'à percevoir les sons dans le plus petit des immeubles, au loin : l'horloge qui sonne, la théière qui boue. J'entends tout ça : tous ces sons sont en moi, ils font partie de moi.
Paris, le samedi 28 novembre 2020 - Il faut parfois prendre quelques minutes pour mesurer l’incroyable victoire remportée par la science sur le nouveau coronavirus. Moins d’un an après l’apparition du Sars-Cov-2, les plus grands laboratoires pharmaceutiques du monde sont d’ores et déjà presque en mesure de proposer à la population un vaccin qui permettra de contrôler, voire d’éradiquer, l’épidémie de Covid-19.
Reste à savoir comment les Etats vont-ils conduire leur politique de vaccination dans un contexte où la défiance et les discours complotistes ont considérablement amoindri la couverture vaccinale. En France, comme dans d’autres nations européennes, le débat semble d’ores et déjà tranché. Au cours de son adresse aux français le 24 novembre dernier, le président de la République a clairement indiqué que la vaccination au Covid-19 ne sera pas obligatoire.
En Europe, seule la région de Galice en Espagne envisage l’option inverse. Au Danemark, une proposition visant à rendre obligatoire la vaccination pour les populations à risque a suscité un tollé politique majeur.
Mais comme souvent, le secteur privé risque d’avoir son mot à dire. Lundi 23 novembre, la compagnie aérienne australienne Quantas a annoncé qu’elle rendra obligatoire la vaccination de tous les passagers sur ses vols internationaux (et donc très probablement aussi pour ses personnels). D’autres compagnies aériennes ont annoncé envisager une solution similaire, encouragent la mise en place d’un carnet de vaccination dématérialisé.
Une prise de position qui pose débat : dans quelle mesure les sociétés privées peuvent rendre obligatoire la vaccination contre le Covid-19 ?
Les habitants des pays pauvres risquent d’être les derniers servis en vaccin anti-Covid-19, mais aussi de subir le dramatique retour des maladies « classiques » induit par cette épidémie, observe Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde », dans sa chronique.
Publié le 28 novembre 2020
Chronique. Rarement la marche du monde a été à ce point suspendue à une découverte scientifique. Jamais sans doute l’impératif de solidarité planétaire que suppose l’efficacité de la vaccination n’a été aussi clairement mis en lumière. L’ironie veut que ces injections protectrices soient considérées avec suspicion par nombre de ceux qui sont censés en bénéficier les premiers et qui ont le plus de chances d’y accéder : les citoyens des pays riches pour qui mourir massivement d’une maladie n’est plus acceptable.
Les Français se distinguent par un taux de méfiance exceptionnel : seuls 54 % d’entre eux sont volontaires pour la vaccination, avec un pic net chez les plus âgés. Les seniors se sentent probablement plus vulnérables. Sans doute aussi se souviennent-ils d’avoir côtoyé dans leur enfance des camarades atteints de polio, avant que la révolution vaccinale ne fasse disparaître cette terrible maladie. Si le monde développé avait oublié ce que sa santé et sa prospérité doivent à la vaccination, le Covid-19 devrait le lui rappeler.
Alain Ehrenberg, propos recueillis par Ariane Nicolaspublié le
Le second confinement a entraîné une hausse brutale des cas de dépression, une pathologie qui toucherait désormais un Français sur cinq. Nous avons demandé son diagnostic à Alain Ehrenberg, sociologue et auteur de l’ouvrage majeur La Fatigue d’être soi. Dépression et société (Odile Jacob, 1998).
Comment expliquer la dégradation brutale de la santé mentale des Français depuis quelques mois ?
Alain Ehrenberg : Les enquêtes de Santé Publique France montrent de fortes augmentations de l’anxiété et de la dépression pendant les deux confinements. Ce phénomène n’est pas très surprenant, dans la mesure où la période fait apparaître des incertitudes multiples. Il y a la peur de la maladie, celle de la crise économique, du chômage, la difficulté à concilier vie professionnelle et vie familiale… L’avenir est incertain. Les étudiants se demandent s’ils vont trouver du travail, des millions de commerçants voient leur chiffre d’affaires s’effondrer. Tout ceci est inquiétant et peut donc générer des épisodes dépressifs, de l’anxiété, du stress. La diminution des relations sociales joue également un rôle important. Les interactions avec autrui sont un élément capital du bien-être individuel, donc de la santé mentale. Le confinement affecte particulièrement les étudiants, car ce sont souvent des célibataires qui vivent dans de petits espaces. Leur condition limite fortement toute possibilité de contact amical et aussi sexuel. La solitude peut être un facteur d’angoisse et de dépression majeur. Cela dit, il faut remarquer que tout le monde n’y répond pas de la même façon.
La dépression n’est pas une maladie nouvelle. Comment s’est-elle généralisée dans nos sociétés ?
On a assisté depuis une quarantaine d’années à l’ascension des questions de santé mentale et de souffrance psychique, qui sont devenues des préoccupations massives de nos sociétés. La dépression y occupe une place centrale. Elle était donc déjà un phénomène social avant le Covid. Quel genre de phénomène social ?
Une boucle sémantique. C’est en quelque sorte ce que l’on peut se dire lorsque l’on détaille l’appellation du métier "aide-soignant". Une aide d’une aide. La suppléance d’une suppléance. Or aujourd’hui, le 26 Novembre 2020, en cette Journée Internationale des aides-soignants, il n’est pas déraisonnable d’affirmer tout le contraire : l’aide-soignant n’est plus un seul renfort, il est devenu au fil des années un véritable pilier de notre système de santé !
Inscrit dans sa nature, l’humilité de la corporation aide-soignante aurait ainsi tort de faire oublier aux yeux du monde que les attributions remplies avec "soin" par cette population discrète ne sont définitivement plus besogne mais ouvrage. Aussi, elle doit porter la fierté, la faire connaître et affirmer haut et fort que la réalisation de ces derniers, dits "de base", l’est véritablement pour la richesse humaniste du "prendre soin". En effet, sans eux, pourrait-on encore reconnaître que l’objet du soin est l’Homme ou devrait-on admettre que l’Homme se mue en objet de soin. Par conséquent, à l’occasion de la Journée Internationale de l’Aide-Soignant (J.I.A.S), célébrée durant une période ô combien troublée pour les professionnels de santé, mais qui met en exergue l’évidente nécessité de faire demeurer l’humain au centre du dispositif du soin, posons cette question simple : un aide-soignant est-il toujours seulement une aide ou est-il un soignant à part entière ?
Assurément, les soins réalisés par l’aide-soignant ne traitent pas une maladie, ils "soignent" une personne en lui portant un regard attentionné, privilégié et individualisé. Ils permettent de rendre visible l’invisible, d’oublier l’indicible