La psychanalyse existerait-elle sans les femmes ? Non, répond la psychologue et psychanalyste Sarah Chiche, qui raconte comment les femmes ont inspiré la discipline et pose clairement la question : la psychanalyse peut-elle encore nous aider, aujourd’hui, dans notre vie amoureuse et sexuelle ? De la nourrice de Freud aux amants d’aujourd’hui, plongée au cœur des secrets de l’histoire psy dans « Une histoire érotique de la psychanalyse », aux Éditions Payot.
À retrouver dans l'émission PAR LES TEMPS QUI COURENT par Marie Richeux
Rencontre avec l’écrivaine, psychologue et psychanalyste Sarah Chiche, à l’occasion de la parution de son roman "Saturne" aux éditions du Seuil.
Après Les Enténébrés, Sarah Chiche revient avec un nouveau roman Saturne, dans lequel elle livre un récit mélancolique, un roman du crépuscule d'un monde, de l'épreuve de nos deuils et d'une maladie qui fut une damnation avant d'être une chance. Saturne est aussi une grande histoire d'amour : celle d'une enfant qui aurait dû mourir, mais qui est devenue écrivaine parce qu’une nuit, elle en avait fait la promesse au fantôme de son père.
Extraits de l'entretien
Au fond, depuis l’enfance, j’étais requise par ce livre. Il était toujours déjà là, mais toujours déjà caché, et il était fort probable que je ne l’écrive jamais. Et puis, les accidents de la vie, les rencontres, en l’occurrence la rencontre d’une femme à Genève un jour de mai 2019, ont fait que je me suis senti assignée à nouveau par cette rencontre, et m’est revenue la promesse que j’avais faite au fantôme de mon père, dans la solitude de mes nuits d’enfance, de raconter tout cela : raconter ces mondes perdus, la guerre d’Algérie, l’histoire de deux frères qui se sont aimés et qui se sont haïs, l’histoire d’une femme fantôme, qui surgit, et qui va happer un des deux frères, pour le faire vivre, mais aussi, pour le faire mourir. E puis, je devais aussi raconter ce que c’est qu’une enfance endeuillée. Il y a assez peu de livres qui parlent du deuil dans l’enfance, on entend peu cette voix-là, et c’est celle que je voulais faire entendre dans la seconde partie du texte. Sarah Chiche
Outre-Rhin aussi, médecins et infirmiers dénoncent le «diktat de l’économie»
Pendant le pic épidémique de Covid-19, le système de santé allemand a fait figure de modèle grâce à son meilleur équipement en lits de soins intensifs. Pourtant, de l’autre côté du Rhin, les soignants et les hôpitaux dénoncent depuis des années un manque structurel de moyens et de personnel. En cause, entre autres, un système de financement tout à fait similaire à la tarification à l’activité française.
Les médecins sont submergés de demandes de parents dont les enfants qui présentent des symptômes caractéristiques d’une rhino-pharyngite bénigne sont refusés par l’école.
C’est un déferlement de « nez qui coulent » et de « petites fièvres ». Depuis le début de la semaine, les cabinets de médecins généralistes et de pédiatres sont submergés de demandes de parents dont les enfants n’ont pas été acceptés à la crèche ou à l’école parce qu’ils présentaient ces symptômes, caractéristiques d’une rhino-pharyngite bénigne, mais possiblement annonciateurs d’un Covid-19.
« La règle est très claire : à partir du moment où l’élève présente des symptômes, il est évincé de l’école et doit revenir avec un avis médical, ou bien attendre quatorze jours », explique Guislaine David, secrétaire générale du SNUipp-FSU. Cet avis médical n’est pas obligatoirement un résultat de test, que l’école n’a pas le pouvoir d’exiger.
Dans un travail précédent, des chercheurs du Centre d’Epidémiologie Clinique de l’Hôtel-Dieu (AP-HP, Paris) avaient demandé à 1.636 patients adultes atteints de maladie chronique et membres de la cohorte ComPaRe (Communauté de Patients pour la Recherche, organisée par l’AP-HP) de répondre à la question « Si vous aviez une baguette magique, qu’est-ce que vous changeriez dans vos soins ?» Il en était résulté 147 «axes d’amélioration.» Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue BMJ Quality and Safety, les chercheurs ont demandé à un panel de 3.002 patients de hiérarchiser ces propositions, classées en trois catégories : consultations, organisation des hôpitaux, système de santé. Puis ils ont interrogé trois groupes de professionnels pour évaluer leur difficulté de réalisation sur une échelle de 0 (très facile) à 9 (très difficile) : professionnels de santé, directeurs d’hôpitaux, responsables politiques (députés et sénateurs impliqués dans les questions de santé).
Jusqu'où un objet littéraire peut-il être reçu, lu, interprété, indépendamment des opinions, des actes et de la vie de la personne qui l'a créé ?
"Quel est le bien qui puisse appartenir à un homme si un ouvrage d’esprit, le fruit unique de son éducation, de ses études, de ses veilles, de son temps, de ses recherches, de ses observations, si les plus belles heures, les plus beaux moments de sa vie, si ses propres pensées, les sentiments de son cœur, la portion de lui-même la plus précieuse, celle qui ne périt point, celle qui l’immortalise, ne lui appartient pas ?"
Denis Diderot, Lettre sur le commerce de la librairie, 1763
L'invité du jour :
Denis Salas, magistrat, enseignant chercheur à l'ENM et essayiste
À retrouver dans l'émission LA COMPAGNIE DES OEUVRES par Matthieu Garrigou-Lagrange
Van Gogh était-il irrémédiablement rongé par une folie qui le vouait au suicide ? Ou n'était-il au fond qu'un mélancolique, un homme non pas hanté par le suicide mais bercé par la perspective de sa propre mort ?
Stéphane Guégan, historien, critique d’art, Conseiller scientifique auprès de la Présidence du musée d’Orsay et du musée de l’Orangerie est en notre compagnie en première partie d'émission pour répondre aux questions que chacun se pose sur Vincent Van Gogh. Stéphane Guégan a notamment écrit Van Gogh en 15 questions, publié aux éditions Hazan en 2019.
Il nous parle aujourd'hui d'un Van Gogh peut-être moins fou qu'il n'y paraît. Van Gogh ou l'homme à l'oreille coupée était peut-être avant tout un mélancolique, incompris des psychiatres qui se sont penchés sur son cas. Le diagnostique est en tout cas difficile à établir, et le premier intéressé paraît lui aussi incapable de le faire :
Van Gogh ne sait pas ce dont il souffre, il ne comprend pas. [...] il se souvient vaguement, très vaguement, dit-il à son frère, de ses moments de démence. Il parle de cette fièvre cérébrale à Saint-Rémy. Il dit aussi à Théo : « je n'ai pas choisi la folie ». (Stéphane Guégan)
Une nouvelle unité de police fédérale, en charge de la « santé publique » mais aussi, et surtout, des « crimes environnementaux », vient de voir le jour en Belgique. Fruit de la fusion entre le service central de la criminalité environnementale et l’« unité hormones », la Fuphec aura notamment en charge de coordonner la lutte contre le trafic d’animaux, l’utilisation de pesticides illégaux, le marché noir des médicaments, la pollution des eaux ou encore les déchets sauvages. Alors même que la nature et les écosystèmes peinent encore à s’implanter dans la majorité des systèmes juridiques en tant que « sujets de droit », comme le souhaitait le philosophe Michel Serres, cette initiative témoigne néanmoins d’une prise de conscience politique : il est urgent d’accentuer la répression concrète contre les crimes contre la nature. Mais est-ce possible sans changer, en profondeur, nos systèmes légaux ?
La police belge n’est pas la première à se doter d’une unité dédiée à la protection de la nature. La « Massachusetts Environmental Police » a ainsi été créée dès 1985. En France, il existe une vingtaine de polices différentes chargées de la protection de la nature, auxquelles s’ajoutent 1 800 « inspecteurs de l’environnement » rattachés notamment à l’Office français de la biodiversité. Le nombre total de policiers de la nature est, de l’aveu même du gouvernement, difficile à évaluer. Difficile, dans ces conditions, de faire appliquer l’ensemble des règlementations.
Suite à l'annulation de la sortie du film en mars dernier, yc Aligator Film, Cinematek & Flagey et ScreenBox ont le plaisir de vous annoncer la nouvelle sortie du documentaire "Qu'est-ce que je fais là ?"de Paule Muxel et Bertrand de Solliers.
Sortie au Studio Agnès Varda, Flagey, sous l'égide de Cinematek, le 30 septembre et programmation jusqu'au 18 octobre.
Une séance spéciale en présence des réalisateurs du film et du Dr Gérald Deschietere, responsable de l'Unité de Crise et d'urgences psychiatriques de Saint-Luc, aura également lieu à Flagey le 30 septembre.
Synopsis :
Immersion à l'Unité de Crise et d'urgences psychiatriques des cliniques universitaires Saint-Luc pour en ressentir au coeur de ce lieu singulier, non seulement toute l'humanité mais aussi pour y entrevoir la qualité de vie d'une société et ses limites.
Le Nouvelliste PAR JEAN-YVES GABBUD 10.09.2020 SUISSE
GRAND CONSEILLe Grand Conseil a clairement renvoyé à l’expéditeur le projet de suppression de lits à l’hôpital psychiatrique de Malévoz, défendu par la conseillère d’Etat Esther Waeber-Kalbermatten.
Les députés ne veulent pas de la suppression annoncée de 100 lits sur les 128 existant à l’hôpital psychiatrique de Malévoz. Ils ont accepté jeudi, très clairement, par 105 oui contre 7, un postulat urgent interpartis contre «le démantèlement de Malévoz».
Le Grand Conseil a accepté de manière encore plus claire, par 114 oui et 1 non, un autre postulat urgent interpartis affirmant qu’«une réflexion supplémentaire est nécessaire» à propos de Malévoz.
À retrouver dans l'émission LE JOURNAL DES IDÉES par Jacques Munier
La période du confinement a mis en évidence notre attachement aux choses : cafetière, accessoires de bureau, écrans divers, smartphone… Plusieurs enquêtes explorent la réalité augmentée du monde des objets.
Dans les pages idées de L’Obs, Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre racontent l’avènement de la modernité à travers les objets du quotidien. Le magasin du monde, l’ouvrage collectif qu’ils ont dirigé vient de paraître chez Fayard. Tenants d’une « histoire globale », qui cherche à s’extraire du seul point de vue occidental, ils s’inspirent également « de la façon dont a été renouvelée l’histoire des techniques depuis une trentaine d’années », passée d’une histoire de l’« invention » à celle de l’innovation, plus étendue dans le temps et qui explique comment un usage s’améliore, puis à une histoire de la diffusion de l’objet. Tout « en évitant le présupposé selon lequel la diffusion d’un objet technique à l’âge industriel se fait nécessairement depuis l’Occident vers le reste du monde. » On passe ainsi du shampooing d’origine indienne au gilet jaune, du timbre-poste au smartphone, des tongs au hamac – découvert par Christophe Colomb aux Antilles, et qui va se répandre en Occident, notamment sur les bateaux. « Présenter cet objet dans le module lunaire d’Apollo 12 permet à l’historien Sébastien Rozeaux de le montrer sous un jour inattendu, et de ramasser toute son histoire…. » Philippe Artières explore le destin pédagogique conjugué du tableau noir et du bâton de craie, mieux adaptés à l’alphabétisation de masse quand l’apprentissage à la plume et à l’encre d’une écriture tendant vers la calligraphie supposait la précision et la lenteur. Et lors du krach de 1929, c’est avec un bâton de craie et une éponge que les employés de Wall Street suivaient de minute en minute le dévissage des cours. Les historiens observent aujourd’hui une mutation des objets vers la dématérialisation.
Revoyez ce qu’était un bureau dans les années 1980-1990, avec son gros téléphone, son imprimante, son enregistreur, ses stylos, son agenda papier… Tout ça a été remplacé par le smartphone.
La Corée du Sud se classe en tête mondiale des pays offrant les plus généreux congés paternité et espère ainsi enrayer le déclin rapide de son taux de fécondité. Mais certains freins persistent et dissuadent la majorité des pères de franchir le pas.
«Ma femme travaille, donc je m’occupe de la plupart des tâches ménagères comme la lessive, le nettoyage et la préparation des repas. La routine quotidienne est actuellement un peu chamboulée à cause du Covid-19. L’aînée ne va pas en classe car son école est fermée, alors je lui fais cours à domicile», explique Park Kyo-hoon. Installé avec sa femme et ses deux filles au 12e étage d’un grand immeuble moderne dans l’ouest de Séoul, capitale tentaculaire de 10 millions d’habitants, cet ingénieur en architecture de 38 ans est devenu père au foyer en février dernier après avoir décidé de prendre un congé paternité d’un an.
L'impression d'être observé·e et l'absence de frontières entre la sphère privée et le travail induisent un niveau d'anxiété plus important qu'à l'accoutumée.
Avec la pandémie de Covid-19, les visioconférences sont devenues pour beaucoup un outil de travail régulier. Et à la longue, elles sont exténuantes.
Selon Gianpiero Petriglieri, professeur associé à l'Institut européen d'administration des affaires (Insead), qui étudie l'apprentissage et le développement durable sur le lieu de travail, un appel vidéo demande plus de concentration qu'une discussion en face à face. Notre cerveau travaille plus dur pour analyser les signaux non verbaux, les expressions faciales, le ton et la hauteur de la voix ou encore le langage corporel, rapporte la BBC. Nous sommes nettement moins à même de nous détendre que lors d'une conversation de visu.
La mère de l’adolescent avait appelé les secours pour faire hospitaliser son fils, en pleine crise d’angoisse. Pour la presse américaine, l’affaire souligne l’incompétence de nombreux policiers américains vis-à-vis des personnes atteintes de troubles mentaux, qui sont blessées de manière disproportionnée quand elles sont interpellées.
Lorsque Golda Barton, une habitante de l’Utah, dans l’ouest des États-Unis, a appelé les secours vendredi 4 septembre, elle espérait qu’ils pourraient l’aider à hospitaliser son fils de 13 ans, atteint du syndrome d’Asperger et en pleine crise d’angoisse. Ce jour-là, elle était retournée pour la première fois à son travail depuis près d’un an.
Mais “au lieu de cela”,rapporte le Washington Post, un policier de Salt Lake City “a tiré à plusieurs reprises sur Linden Cameron après qu’il s’est enfui”. Selon le quotidien de la capitale américaine, le garçon est hospitalisé dans un état grave, “avec des blessures aux intestins, à la vessie, à l’épaule et aux chevilles”.
Qui n'a jamais éprouvé l'impression d'être une coquille vide, de rechercher quelque chose qui n'est pas là, de n'avoir aucun but, aucune substance? Aujourd'hui des psychothérapeutes s'appuient sur le bouddhisme pour permettre au patient de construire une perception de lui-même plus fonctionnelle.
Spleen, acédie, désœuvrement, attente sans objet, sensation d’insignifiance, absence d’affects, paralysie du sentir… Quelle que soit la forme qu’il prend, le sentiment de vide est souvent décrit comme une plaie qui recouvre tout d’une grisaille désagréable. Puis qui, tel un fluide, pénètre dans tous les espaces de l’âme, qui se trouvent désertés à la fois par le plaisir et le déplaisir.
[...] Avec Déborah Ducasse, psychiatre, responsable du centre de thérapies des troubles de l’humeur et émotionnels, notamment borderline, au CHU de Montpellier.
Sentiment de culpabilité, mauvaise estime de soi, amplification de l’anxiété… Ne pas avoir une bonne réaction face à un proche qui souffre d’anxiété peut avoir de lourdes conséquences pour lui. Voici quelques conseils sur ce qui est déconseillé de dire et de faire.
Que se passe-t-il dans le cerveau des accros aux écrans ? Une consommation numérique excessive peut-elle en modifier la structure ? Treize ans après la création du premier iPhone, les chercheurs commencent à peine à travailler sur ces questions. Pour y répondre, le gouvernement américain finance la plus vaste étude jamais réalisée sur les effets des écrans sur le cerveau des plus jeunes. Onze mille enfants seront suivis entre leurs 9 ans et leurs 19 ans. Vingt-deux centres de recherche sont mobilisés sur tout le territoire des Etats-Unis.
Un vieillissement accéléré du cortex ?
Au Centre de recherches sur le cerveau de Tulsa, en Oklahoma, les neurologues Florence Breslin et Martin Paulus n'en sont qu'au début de leurs recherches. Ils veulent rester prudents dans leurs conclusions. Mais leur première découverte est explosive : chez les enfants qui utilisent beaucoup les écrans, le cortex vieillirait plus vite.
Paris, le samedi 12 septembre 2020 - Même si elles ne sont pas exemptes de critiques, et de critiques parfois pertinentes, les technologies digitales ont cependant indubitablement facilité notre acceptation des mesures de confinement et au-delà de la limitation des contacts « direct », imposés ou choisis pour limiter la propagation de SARS-CoV-2. Cependant, dans les établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes (EHPAD) des limites ont été mises en évidence, en raison du manque de familiarité des plus âgés avec les nouvelles technologies. Cette distance ne cessera de s’amenuiser dans les années à venir et sans doute le déploiement d’une culture « digitale » dans les EHPAD permettra-t-elle en partie de répondre à certains des défis du vieillissement de la population. C’est en tout cas la conviction de Benjamin Michnik, consultant spécialiste des questions de santé pour Magellan Consulting.