Diminuer sa consommation de viande, éviter l’avion, renoncer à une voiture… Autant de mesures individuelles fortes pour réduire son empreinte carbone et lutter contre le réchauffement climatique.
Mais le changement de comportement le plus efficace, selon des chercheurs de l’université de Lund (Suède) et de l’université de la Colombie-Britannique (Canada), reste encore de faire moins d’enfants. Un bébé pèserait en effet 58 tonnes de CO2 par an, tandis que le cumul d’un régime végétarien (en moyenne 0,8 tonne par an), de l’arrêt des voyages en avion (1,6 tonne) et de l’usage d’une voiture (2,4 tonnes) permettrait d’économiser au total 4,8 tonnes par an.
La procédure des choix de postes d'internes est chaque année un indicateur précieux de l'attractivité des différentes spécialités. Et 2020 ne déroge pas à la règle !
Les 28 postes offerts pour suivre un troisième cycle dans la spécialité de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique étaient déjà épuisés ce mercredi, au lendemain du début de la procédure d'affectation, selon les données issues du centre national de gestion (CNG). Le dernier étudiant à opter pour cette spécialité est classé 948e dans la subdivision de Reims.
Manque d'archives ou regard viriliste : longtemps en France, les femmes n'ont pas été un sujet d'étude en histoire. Féminisme, féminisation de la discipline, et travaux pionniers ont tiré dans le même sens pour que ça change.
Deux actualités se croisent en cette rentrée 2020, dans l’espace de la cause des femmes. La première est éditoriale : c’est la parution, aux éditions La Découverte, d’un travail important, sous la forme d’un livre de plus de cinq cents pages, signé de trois historiennes Bibia Pavard, Florence Rochefort et Michelle Zancarini-Fournel. Ce livre, accessible et en même temps précis, est très pédagogique : plusieurs figures saillantes sont documentées pour chaque mobilisation féministe éclairée par les trois autrices qui animent, ensemble, depuis sept ans, un séminaire d’histoire des féminismes à l’EHESS, à Paris. Il est aussi rehaussé d’un titre formidable : Ne nous libérez pas, on s’en charge et consiste en une sociohistoire des féminismes qui court, depuis la séquence de la révolution française, sur plus de deux siècles. "Féminismes" s’écrivant au pluriel, pour renouveler l’histoire des stratégies déployées depuis plus de deux siècles pour penser et abolir les inégalités entre les sexes - y compris les frictions et les angles morts.
Depuis le 17 juillet, date du départ d’Adeline Hazan, la chaise est vide. Plus de Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), c’est-à-dire plus de vigie des droits fondamentaux dans les endroits à l’abri des regards, comme les prisons, les hôpitaux psychiatriques, les centres de rétention administrative, les locaux de garde à vue ou les centres éducatifs fermés. Après six ans à ce poste, celle qui prit la suite de Jean-Marie Delarue a plié bagage à la fin de son mandat non renouvelable, et son successeur, qui doit être nommé par décret présidentiel, se fait attendre. «A chaque Conseil des ministres, j’épluche les comptes rendus, mais toujours rien, aucun nom, s’agace François Bès, coordinateur du pôle «enquête» à l’Observatoire international des prisons (OIP). C’est au mieux de l’impréparation, au pire de l’indifférence.»
Maël a 18 ans. Il est étudiant à Brest. Après une tentative de suicide, son témoignage a été recueilli par les journalistes de la Zone d’expression prioritaire, lors d’ateliers avec des jeunes.
La Zone d’expression prioritaire (Zep) collecte la parole des jeunes de 14 à 28 ans lors d’ateliers d’écriture encadrés par des journalistes. Ces témoignages sont ensuite publiés par des médias. Ouest-France a choisi d’être l’un d’eux. Tous les mois, le premier mardi, dans le journal et sur ouest-france.fr, on peut lire ces récits de vie, comme celui de Maël, étudiant à Brest, qui a fait une tentative de suicide.
«Dix-sept : c’est le nombre de médicaments que j’ai ingérés le jour où j’ai tenté de me suicider. Un mois : c’est la durée de mon hospitalisation. C’était il y a trois ans, en seconde. À cette époque, rien n’allait malgré le sourire sur mon visage. L’envie de quitter ce monde, et mes problèmes familiaux.
J’ai ingéré ces médicaments au lycée et je me suis réveillé le lendemain à l’hôpital. Un médecin m’a expliqué que j’avais deux possibilités : me faire hospitaliser dans un hôpital spécialisé en psychiatrie, ou intégrer un service spécifique au CHU de Brest, réservé aux personnes de 15 à 25 ans ayant commis des gestes suicidaires.
Je ne voulais qu’une seule chose : rentrer chez moi. Mais ce choix ne m’était pas proposé. J’ai choisi le « moins pire » : mon hospitalisation dans le service spécialisé pour les jeunes.
Celui qui fut longtemps diagnostiqué : « résidu asilaire irrécupérable » est mort ce dimanche 30 août à l'âge de 75 ans. L’œuvre de Franco Bellucci compte parmi les plus fortes de l'art brut.
Franco Bellucci, l’irrécupérable de l’art brut
Les sculptures hybrides que produisait Franco Belluccisont constituées d’objets hétéroclites dont les destins sont inexorablement liés. Elles ont été présentées dans plusieurs grandes expositions comme la monographie qui lui a été consacrée au MADmusée de Liège, Banditi dell’arte (Halle Saint Pierre) et art brut, collection abcd/ Bruno Decharme (La maison rouge) à Paris ainsi qu’à la galerie Christian Berst en 2015. « Ces œuvres sont douées d’une puissance symbolique que bien des artistes ‘professionnels’ sont incapables d’atteindre. » (Philippe Dagen, Le Monde). On reconnaît le style de Bellucci comme on identifie immédiatement celui d’un autre géant de l’art brut Michel Nedjar. Et, cette reconnaissance est sans aucun doute due à la force immédiate que ses œuvres inspirent. A l’instar des célèbres poupées de Nedjar, les assemblages « néo vaudous » confectionnés par Bellucci suscitent, d’ailleurs, un étrange mélange d’attirance et de répulsion. L’artiste associe dans son travail déchets et objets hétéroclites, souvent issus de l’univers de l’enfance (jouets, poupées, figurines, etc.), qu’il enserre fermement dans de subtils imbroglios de cordages. Tout y passe et semble pouvoir faire office de nouage : chambres à air, chaussettes, tuyaux d’arrosage, fils électriques, bandages, bas de femme, câbles USB, etc. Il serait vain d’énumérer et de vouloir décrire toutes les figures qui naissent de ces enchevêtrements, tant leurs formes sont variées et inattendues.
De ces rencontres improbables naissent parfois des accouplements monstrueux entre un dinosaure et une poupée Barbie, une chaussure drag queen et un câble HDMI, ou des copulations plus prosaïques entre animaux de ferme. Parmi les pièces les plus intéressantes se trouvent celles dont les objets insérés ont été les plus démembrés. On peine, alors, à distinguer dans l’enchevêtrement des morceaux de tissus, de plastiques et des corps désarticulés, une figure familière. On pense parfois à certaines poupées de Bellmer, ou pour les assemblages plus abstraits à ceux de Pascal Tassini.
sans titre, sans date, technique mixte, 13 x 52 x 21 cm
Quelquefois, ces assortiments de jouets et de déchets sont carrément enchainés avec des tiges de fer comme si elles avaient été torsadées par la poigne d’un géant. On mesure ainsi la force hors du commun de leur auteur. Bellucci était dit-on capable d’arracher radiateurs et robinets lors de ses accès de violence. Ce qui lui causait de graves blessures aux mains, et justifiait, alors, sa contention lors de ses premières hospitalisations.
Toutefois cette brutalité, présente dans les assemblages, est nuancée par le choix des objets, et de leurs coloris. Bellucci affectionne tout autant les jouets en peluche que le chromatisme clinquant des T Rex et autres dinosaures qu’il se fait un malin plaisir d’étrangler.
es auteurs, respectivement neurobiologiste et neuroendocrinologue, proposent ici des éléments de réponses aux questions que posent les travaux qui impliquent l’épigénétique.
Depuis le milieu du xixe siècle, la biologie est convoquée pour expliquer la transmission d’une génération à l’autre des traits de caractères et des pathologies mentales.
Le célèbre aliéniste Bénedict Augustin Morel développa en 1857 la théorie de la dégénérescence. Pour lui, par exemple, un « crétin des Alpes » était le dernier rejeton d’une longue lignée d’individus de plus en plus dégénérés. Confronté à l’hypothèse (correcte) selon laquelle cette débilité serait due à un manque d’iode, il la rejeta comme absurde. L’avènement de la biologie moléculaire il y a une trentaine d’années, puis le séquençage du génome humain, ont suscité de grands espoirs pour l’identification des facteurs génétiques influençant les pathologies mentales. Les découvertes initiales ont souvent été relayées de façon exagérée par certains médias. En réalité, les études de génétique quantitative montrent maintenant que l’influence des gènes varie de faible à modérée selon les pathologies mentales et les familles.
De plus, la plupart des troubles mentaux sont hétérogènes et de multiples gènes ainsi que de nombreux facteurs environnementaux sont impliqués dans leur étiologie. Ceci se traduit par un effet faible de chaque gène pris individuellement et par une interaction forte entre gènes et environnement (Sonuga-Barke, 2010). Tant du point de vue du diagnostic que de la recherche de nouveaux traitements, ces observations sont donc d’une portée limitée (Evans et al., 2011 ; Gonon, 2011), mais elles pourraient tout de même permettre de préciser certains mécanismes neurobiologiques impliqués dans ces pathologies.
Un renforcement des ressources allouées à la psychiatrie périnatale, de l’enfant et de l’adolescent a été réalisé en 2019. Ce dispositif est reconduit en 2020 pour un montant national de 20 M€.
Corps de texte
Les crédits nouveaux alloués en 2019 ont permis de financer 35 projets qui portaient notamment sur la création ou le renforcement de lits d’hospitalisation temps plein dans les territoires sous-dotés, de places de crise ou post-crise, de places d’hospitalisation de jour ou de nuit et de dispositifs de soins conjoints parents-bébé. Les projets ont également concerné le développement de l’ambulatoire à travers le renforcement des CMP et la création d’équipes mobiles.
Cette disposition est reconduite en 2020. Une instruction en date du 23 aout 2020 fixe ainsi les modalités d’attribution des mesures nouvelles en psychiatrie de l’enfant et l’adolescent pour l’année 2020.
Le fonds d’innovation organisationnelle en psychiatrie a vocation à permettre de financer ou d’amorcer de nouveaux projets innovants de prise en charge ou de transformation de l’offre de soins en psychiatrie.
Corps de texte
Dans une optique de financement de projets innovants de prise en charge ou de transformation de l’offre de soins en psychiatrie, les projets peuvent relever d’accompagnements ponctuels pour faciliter la transition vers de nouvelles pratiques organisationnelles, ou d’une démarche d’initiation du changement dans la durée, en lien avec les dynamiques territoriales des projets territoriaux de santé mentale (PTSM).
Chaque blessure a sa propre histoire et ces portraits en sont la plus belle preuve. Devant l’objectif de la photographe, les modèles dévoilent leur corps, leurs cicatrices et leur vécu. Lumière ce projet noble et intimiste. La BritanniqueSophie Mayanneest l’auteure de « Behind The Scars« , une série photographique à la fois touchante, unique et humaine. À travers ses clichés puissants et authentiques, l’artiste met en lumière les traces indélébiles qu’une naissance, une opération chirurgicale ou un accident laissent sur le corps. Une magnifique manière de célébrer la singularité de chaque être.
« J’ai toujours été intéressée par la perception des défauts et par l’idée de photographier ce qui rend les gens uniques. je voulais plus en montrer la vraie beauté et ce qu’elle représente plutôt que de choquer. Chaque cicatrice raconte une histoire. »
A la fois idéaliste et pragmatique, l’ancien PDG de la maison d’édition, passé par Fayard et Albin Michel, détaille dans ses mémoires quarante ans de métier, entre collections de sciences humaines, amitiés littéraires et cohabitations houleuses.
Olivier Bétourné chez lui à Paris, le 1er septembre.
Photo Roberto Frankenberg pour Libération
L’édition est un tout petit monde. Comme pour Eric Losfeld, c’est l’éditeur Pierre Belfond qui a déclenché la rédaction des mémoires d’Olivier Bétourné. On peut y voir chez ce commanditaire de l’ombre la gourmandise d’un passionné du métier et peut-être aussi son souci du legs patrimonial. Les mémoires de Losfeld sont sortis chez Belfond l’année de sa mort, en 1979 (1), ceux de Bétourné paraissent aujourd’hui, deux ans après son départ de la présidence du Seuil. Etre éditeur n’est pas être un écrivain. Et dans cet exercice périlleux qui consiste à relater son parcours, ses faits de gloire littéraires et gestionnaires, le résultat diffère selon la personnalité. Chez Losfeld, on rigolait bien. Chez Bétourné, on se retrouve en milieu plus austère et scrupuleux.
Sur le mur d’entrée de son petit appartement situé au rez-de-chaussée d’un HLM du quartier des Grésilles, à Dijon, quelques coupures de presse jaunies témoignent des combats de jeunesse d’Alain Cocq. On peut y voir comment, dans les années 1990 et 2000, sur son fauteuil roulant, accompagné de ses deux chiens, cet homme victime d’une maladie orpheline incurable a traversé la France – puis une partie de l’Europe – pour sensibiliser à la cause des personnes handicapées.
Lors de l’hiver 2018, il a participé, alité sur son brancard, à des rassemblements de « gilets jaunes » à Dijon, contribuant à faire de lui l’une des « mascottes » des ronds-points de la région. A 57 ans, ce militant dans l’âme, membre du Parti socialiste et de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, dont il a aujourd’hui le soutien, a entamé son « dernier combat » politique et médiatique.