Pendant le confinement, de nombreux citadins ont exploré leur quartier jusque dans ses moindres recoins. Mais qu'y a-t-il à voir dans une ville close ? Les restrictions de circulation imposées par l'épidémie amènent à relire l’histoire d'une pratique sociale née au XVIIIe : la promenade urbaine.
Sur les attestations en vigueur jusqu’au 11 mai, une case permettait de justifier de ce besoin vital : un minimum d'exercice physique. Certains ont ainsi découvert leur quartier, arpentant chaque rue du périmètre autorisé, quand d’autres, plus transgressifs, se sont lancés dans de longues marches à travers des villes vidées de toute circulation et désertées aussi, parfois, par une partie de leur population.
Ainsi, du jour au lendemain, le confinement a révélé la beauté des perspectives qu’offrent la plupart des grandes villes, dégagées des stores qui rompent la verticalité des façades ou des terrasses de cafés qui encombrent les grandes places aux proportions parfaites. A Paris en particulier, la rectitude haussmannienne se laissait admirer dans toute sa pureté. A l’instar de l’historienne Arlette Farge qui confie "J’avais l’impression que l’Opéra était tout content de se montrer enfin !", de nombreux Parisiens ont témoigné sur les réseaux sociaux de ces promenades, à pied ou en vélo, qui leur offraient un panorama inédit.