Paris, le samedi 16 mai 2020 - L’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) a publié, hier, ses nouvelles données, arrêtées au 4 mai, sur la mortalité en 2020.
Jusqu’à 83 % de surmortalité en île de France par rapport à 2019
Il apparaît en premier lieu, que depuis le 1er mars 2020 le nombre de décès est supérieur à celui enregistré sur les mêmes périodes en 2019 et en 2018 : 133 678 décès ont été enregistrés sur la période en 2020 en France (soit une moyenne de 2 057 décès par jour) contre 109 265 en 2019 et 117 018 en 2018, soit une surmortalité de 22 % par rapport à 2019 et de 14 % par rapport à 2018. On notera donc qu’avec 24 000 décès de plus qu’en 2019 et 16 000 qu’en 2018, peu de morts semblent avoir échappé aux bilans quotidiens de la direction générale de la santé basés sur les décomptes de décès à l’hôpital et en EPHAD. Bien que ce point nécessite des investigations ultérieures, il est donc possible que relativement peu de décès de Covid-19 soient survenus au domicile.
Il est à noter également que 242 160 décès sont survenus entre le 1er janvier et le 4 mai 2020. Ce chiffre est désormais significativement plus élevé que sur la même période qu’en 2019 (225 514, + 8 %) ou qu’en 2018 (229 001, + 6 %). Notons en effet qu’au 6 avril, si la mortalité avait augmenté de 20 % par rapport à 2019 et de 7 % par rapport à 2018 depuis le début de l’épidémie, elle n’avait augmenté que de 2 % par rapport à 2019 et de 0,5 % par rapport à 2018 depuis le 1er janvier.
Au niveau régional, l’Île-de-France est la région qui enregistre la plus forte croissance du nombre de décès entre le 1er mars et le 4 mai 2020 par rapport à la même période de 2019 (+ 83 %), suivie par le Grand Est (+ 49 %) et les deux régions Hauts-de-France et Bourgogne-Franche-Comté (respectivement + 23 % et + 22 %). À Mayotte, le nombre de décès augmente également de 24 % par rapport à 2019.
Cette semaine, nous nous demandons ce qui a déjà changé avec la pandémie. Aujourd'hui nous parlons des relations humaines qui se sont retrouvées modifiées depuis le confinement. De la distance à l’absence de contact physique, la sociabilité a été mise à l'épreuve. Qu'en sera-il demain ?
Au lendemain du déconfinement, l'heure est aux retrouvailles avec ses proches. Une reprise des relations sociales qui devra se faire en respectant les désormais si familiers « gestes barrières ». La crise que nous vivons a-t-elle déjà changé des relations humaines ? La pandémie va-t-elle entraîner à long terme une peur de l'autre et une sociabilité à distance ? Ou devons-nous au contraire espérer qu'elle créé de nouvelles solidarités et renforce notre besoin d'humanité ?
Pour en parler, notre invitée est Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste, professeure titulaire de la chaire Humanités et santé au Conservatoire national des arts et métiers.
Avec le déconfinement, les écoles rouvrent peu à peu. Mais beaucoup de parents et d’enseignants restent dubitatifs, voire inquiets : et si les classes devenaient un nouveau vecteur de la propagation du virus ?
Dans l’entre-deux-guerres, l’opinion publique n’avait pas de doutes. Les écoles, parisiennes notamment, étaient tout bonnement accusées de rendre les enfants malades. Dans son édition du 15 décembre 1928, le quotidien Paris-Soir publie un entretien alarmiste avec le docteur Dufestel, médecin inspecteur des écoles de Paris, qui dénonce le surmenage et les conditions d’hygiène auxquels sont soumis les enfants. L’article paraît sous ce titre on ne peut plus clair : « Sur 150 000 écoliers parisiens, 100 000 sont malades ou menacent de l’être ».
Optimiste, j’ose espérer qu’il n’y ait pas de rechute et que je vais pouvoir vivre ma vie du mieux possible. C’est cette intention que je porte dans ce récit pour moi-même et pour d'autres en plus d’une volonté de changement social afin que la psychiatrie ne soit plus considérée comme tabou et que des mesures soient prises et appliquées pour stopper ces machines à broyer des vies.
Lors d’un webinar sur le confinement et les enfants, une dizaine de médecins se sont penchés sur les conséquences du contexte actuel, notamment sur les troubles anxieux qui sont en forte hausse.
De «Fantômas» aux «Yeux sans visage», d’«Elephant Man» à «Eyes Wide Shut», le masque prolifère en une multitude de films, de rôles et de métamorphoses, objet fétiche de séduction, de terreur ou de révolte. Eloge de la figure dissimulée à l’écran.
«L’Homme invisible» de James Whale (1933). Photo Collection Christophel . Universal Pictures
Sortir à sa guise. Retrouver sa liberté de mouvements dans l’espace public - car pour nombre d’entre nous, les cinquante-cinq jours de confinement furent vécus de facto comme un enfermement. Enfin libres ? A condition de respecter les fameux gestes barrières auxquels s’adjoint, à présent, la recommandation - voire l’obligation quand la distanciation physique s’avère impossible - de porter un masque protecteur. «Le corps est un tombeau», écrivait Platon. Désormais suspect, il est ce qu’on protège et ce dont on se protège. Et le petit carré de tissu dont on est prié de recouvrir la moitié de son visage forme un nouveau sas entre soi et le monde. Le cinéma n’aura pas attendu la pandémie et la gestion biopolitique de la crise sanitaire pour faire du masque un fétiche cinégénique hautement fascinant, ne serait-ce que par les liens qu’il tisse avec les autres arts, le théâtre, la peinture [à lire, l’analyse du masque dans l’art contemporain dans Libération du 9 mai],la photographie. Le masque du comédien, persona en latin, c’est l’instrument des identités labiles et changeantes. Il est aussi ce qui fait écran, une page vierge, un mystère insondable, une surface réfléchissante, qui à l’intérieur du plan se fait métaphore du cinéma lui-même.
Hopital de la Pitié Salpetrière le 27/02 Crédit photo : S.Toubon
Deux heures d'entretiens avec des médecins hospitaliers hier, une visite surprise dans un hôpital parisien aujourd'hui… Emmanuel Macron a voulu renforcer sa présence au chevet des professionnels hospitaliers mis à très rude épreuve par le Covid-19.
C'est en réalité le début d'une séquence que l'Élysée voit comme le « coup d'envoi » d'un nouveau grand plan pour l'hôpital public. Le chef de l'État a en effet missionné Olivier Véran pour engager un chantier « dans les prochaines semaines », sans fixer d'échéance, afin de concrétiser sa promesse d'un « plan massif d'investissement » et de revalorisation des carrières, faite fin mars au cœur de la crise épidémique.
Mea culpa sur la réforme Buzyn
Ce vendredi 15 mai alors qu'il arpentait les couloirs de la Pitié-Salpêtrière en compagnie du ministre de la Santé, le président de la République a fait un vrai mea culpa devant une poignée de soignants. « On a sans doute fait une erreur dans la stratégie annoncée », a-t-il concédé évoquant le plan Ma santé 2022. Une série de mesures qui ne « portait pas assez de sens » et avait une « ampleur » et un rapport au temps « pas du tout suffisants compte tenu de l'état où était l'hôpital », a-t-il affirmé. « J'étais convaincu qu'on était en train de changer les choses » et « c'est très cruel pour moi-même », a-t-il ajouté, jugeant que « c'était une super stratégie mais à faire dix ans plus tôt ».
Après un confinement éprouvant pour les personnes âgées, principales victimes du coronavirus, doit-on reconsidérer leur place dans la société pour éviter pareille situation à l'avenir ? Pour en parler, Michèle Delaunay et Maylis Besserie sont nos invitées ce matin.
Selon le dernier bilan officiel, le Covid-19 a jusqu'ici provoqué 9973 décès en Ehpad, sur plus de 27 000 morts en France. La gestion de la crise sanitaire est fréquemment critiquée, en particulier dans les structures qui accueillent nos aînés, pourtant cibles privilégiées du virus. La crise sanitaire pourrait-elle faire évoluer la place des personnes âgées dans la société ?
Nous recevons en première partie Michèle Delaunay, ancienne ministre déléguée aux Personnes âgées et à l’Autonomie, et cancérologue.
LES PIEDS SUR TERRE par Sonia Kronlund Le 15/05/2020
Du rez-de-chaussée, jusqu'en haut des tours, quatre habitants des quartiers d'Ile-de-France, de 31 à 62 ans, racontent le confinement, entre solidarités, débrouille et système D.
Ousman a trente-et-un an, il est directeur de la section football de Nanterre.
Sur le terrain il y a des gamins de tous les quartiers de Nanterre. Il y a une vraie émulation, c'est l'occasion de retrouver ses amis, ses voisins, ses "frères d'une autre mère" comme on dit !
Avec tout le soutien qu'on a toujours eu, on a voulu rendre la pareille pendant ce confinement.
On a demandé à une association ce qu'ils mettent dans un colis alimentaire, on n'a rien inventé ! Dans un colis il y en a pour environ trente euros : du sucre, du lait, des pâtes, de l'huile, du thon, de la farine, des conserves, des confitures, des compotes, des pains au lait....
Une fois qu'on sort de notre bulle, on se rend compte qu'il y a beaucoup de gens pour qui la période est très difficile...
C'est compliqué de convaincre les jeunes qu'ils peuvent changer la donne. Dans ma famille, on était dix enfants, on a grandi dans un F5. Le confinement, dans ces conditions, c'est dur.
Mebrouka, soixante-deux ans, habite La Courneuve, après avoir été la dernière habitante de la barre Debussy de la cité des 4000. Elle est mère de trois garçons.
Fabien Getten, médecin psychiatre à l'EPSM (établissement public de santé mentale) de la Marne et Patrick Chemla, fondateur du centre Antonin Artaud (qui fait partie de l'EPSM) à Reims, sont inquiets des répercutions psychologiques de la crise sanitaire actuelle. Lire la suite ...
Environ 300 soignants du CHU de Saint-Étienne se sont rassemblés jeudi pour dénoncer des réorganisations de service et des fermetures de lit décidées en pleine crise sanitaire, sans concertation.
Tel service de chirurgie qui déménagerait en dermatologie, laquelle irait ailleurs. Des temps de cadres en moins, des retours forcés en temps partiel, la fermeture des urgences psychiatriques pour les enfants... Entre décision effective et rumeurs plus ou moins fondées, le déconfinement semble rimer avec désillusion pour le personnel du CHU de Saint-Étienne qui a bien du mal à avoir une idée claire de ce qui se trame. Ou de ce qui s'est manifestement décidé quand ils étaient mobilisés contre le coronavirus. D'où un rassemblement d'environ 300 soignants ce jeudi dans le hall A-B de l'Hôpital Nord à l'appel d'un chirurgien dont le service est directement concerné.