Par Fatma ZAGHOUANI Publié sur 23/12/2019
TUNISIE
Un grand nombre de personnes dépressives et angoissées consultent les arrafas pour essayer de perdre du poids et guérir de leur phobie ou de leur schizophrénie.
Le recours aux dagazzas, aux arrafas, aux charlatans et aux diseuses de bonne aventure, ne se limite plus aux analphabètes ou aux individus naïfs, mais concerne de plus en plus les classes sociales plus favorisées et touche les intellectuels, les universitaires, les hommes d’affaires, les politiciens ou les célébrités. D’ailleurs, sur les plateaux télé, on n’hésite plus à inviter des charlatans ayant des patentes légales pour parler de leurs exploits auprès de personnes vulnérables désireuses de chasser le mauvais œil, de déterrer des trésors, d’avoir des enfants ou de trouver l’âme sœur. En outre, beaucoup de citoyens dépressifs et angoissés consultent les arrafas pour essayer de perdre du poids et guérir de leur phobie ou de leur schizophrénie.
D’un autre côté, tous les citoyens considèrent qu’il est primordial de bénéficier de bonnes prestations médicales afin de recouvrir la santé. Or, ces objectifs ne sont pas encore atteints dans le gouvernorat de Kairouan où on continue de mourir dans l’indifférence et l’impuissance la plus totale. C’est pourquoi on fait de plus en plus appel à la médecine traditionnelle basée sur des pratiques ancestrales dangereuses.
Résultat : le taux de personnes hospitalisées en urgence à cause de scarification, de brûlures ou de prise de médicaments dont on ignore l’origine, ne cesse d’augmenter au fil des mois et des années.