QUEBEC
Sophie Chartier 3 juin 2019
Dans un Québec où les électrochocs sont toujours utilisés pour traiter certains troubles de santé mentale — 11 045 ont été administrés en 2017 dans la province —, les patients ont-ils réellement leur mot à dire dans le processus de leur rémission ? Non, déplore Sadia Messaili, auteure du témoignage Les fous crient toujours au secours et mère de Ferid, jeune homme diagnostiqué schizophrène, décédé en 2013.
La demeure de « Madame Sadia » — comme l’appellent ses élèves —, logée dans un immeuble typique du quartier Notre-Dame-de-Grâce, à Montréal, est moderne, récemment rénovée. L’espace est ouvert et aéré. Sur les étagères sont exposées des photos de ses trois enfants, y compris de son aîné, Ferid, à différents âges. Comme chez toute mère aimant être entourée au quotidien des images de sa famille. À la différence que Ferid, atteint de schizophrénie, a mis fin à ses jours en 2013 dans la foulée d’un parcours particulièrement traumatisant dans le système de santé public.