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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 25 août 2018

Justice des mineurs : «Les garçons se retrouvent plus souvent en prison que les filles»

Par Anaïs Moran — 
Dans un centre de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), en 2013.
Dans un centre de la Protection judiciaire de la jeunesse 
(PJJ) à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), en 2013. 
Photo Cyril Bitton. Divergence

Après avoir enquêté cinq ans à Paris et à Créteil, le sociologue Arthur Vuattoux explique comment les stéréotypes de genre imprègnent les tribunaux. La réponse à la délinquance des adolescentes est plus d’ordre médical que celle donnée aux adolescents.

Paris souhaite l'ouverture de nouvelles salles de consommation à moindre risque

Coline Garré
| 23.08.2018


La mairie de Paris demande, par la voix de l'adjointe à la maire en charge de la Santé Anne Souyris, l'ouverture de trois nouvelles salles de consommation à moindre risque (SCMR) en Île-de-France et la création d'un bus itinérant comprenant une salle d'inhalation pour accueillir les fumeurs de crack. 
Le crack, une urgence 
L'une des urgences est la prise en charge des consommateurs de crack, selon Anne Souyris. « La semaine avant la 17e évacuation de la Colline fin juin (talus entre le boulevard de la Chapelle et l'accès au périphérique, au nord de Paris, N.D.L.R.), on recensait jusqu'à 500 usagers de crack, la plupart dans une déshérence sociale et médicale complète » explique au « Quotidien » Anne Souyris.

AP-HP : des soignants de l'hôpital gériatrique Charles-Foix réclament 60 postes et un entretien avec Martin Hirsch

| 23.08.2018


Entre l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l'hôpital gériatrique Charles-Foix d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), le torchon brûle. Les représentants du personnel (CGT) ont récemment alerté sur des conditions de travail « intenables », conséquence d'un manque de personnel chronique. L'AP-HP s'est aussitôt défendue. Si elle reconnaît « des difficultés très ponctuelles » liées aux vacances de la période estivale, elle conteste le sous-effectif dénoncé par le personnel. Sans dialogue possible avec la direction, la CGT a demandé ce jeudi à être reçue par le directeur général de l'AP-HP Martin Hirsch.

FO « Santé » soutient les personnels du Centre hospitalier Philippe Pinel (Somme) et leurs syndicats, unis sur leurs revendications



23 AOÛT 2018



Communiqué de la Fédération des Personnels des Services Publics et des Services de Santé Force Ouvrière
La Fédération des personnels des services publics et des services de santé FO apporte son soutien au personnel de Pinel et ses syndicats FO, CGT et Sud, qui sont en grève depuis le 15 mai dernier pour exiger la satisfaction de leurs revendications immédiates :
- Effacement de la dette ; 
- Création de 60 postes soignants supplémentaires ; 
- Réouverture de 2 unités d’hospitalisation complète ; 
- Création de postes nécessaires aux services logistiques ; 
- Titularisation des contractuels.

jeudi 23 août 2018

"Un épuisement total de l'équipe soignante" à l'hôpital d'Ivry

 
Habituellement, la situation est difficile l'été, mais là, c'est catastrophique, il y a un mépris total des personnes âgées. Voilà comment Lucette Basileuh, aide-soignante à l'hôpital gériatrique Charles-Foix d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) résume la situation : Nous n'avons plus le temps de parler aux familles, de faire prendre des douches aux personnes âgées qui en ont pourtant bien besoin en ce moment.
Selon elle et de nombreux témoignages recensés par la CGT, dans cet hôpital qui dépend de l'APHP (Assistance publique des hôpitaux de Paris), il est arrivé, plusieurs fois, que des infirmiers se retrouvent seuls à gérer une cinquantaine de patients. Jérémy Hennequin, infirmier, se dit épuisé, parce que, ça dure dans le temps. Il y a quelques années, l'été c'était juillet août. Maintenant, quand on nous parle de période estivale, c'est juin juillet août, septembre et bientôt octobre peut-être. Il n'y a pas une journée où le personnel ne se pose pas la question: quand est-ce ça va s'arrêter ? On est tous un peu à bout

Paléontologie : découverte en Sibérie d’une jeune métisse de 90 000 ans

L’analyse du génome tiré d’un os trouvé dans une grotte de l’Altaï suggère qu’il provient d’une adolescente dont la mère était néandertalienne et le père dénisovien, deux lignées humaines disparues.
LE MONDE  |  Par 

Cet os trouvé en 2012 dans la grotte de Denisova (Altaï) par des archéologues russes appartenait à une adolescente (Denisova 11) dont la mère était néandertalienne, et le père dénisovien.
Cet os trouvé en 2012 dans la grotte de Denisova (Altaï) par des archéologues russes appartenait à une adolescente (Denisova 11) dont la mère était néandertalienne, et le père dénisovien. T. HIGHAM, UNIVERSITY OF OXFORD
Nous sommes tous métis, issus de brassages de populations immémoriaux. Mais Denisova 11 l’est d’une manière toute singulière. Cette ado vivait il y a environ 90 000 ans en Sibérie. Elle est morte vers l’âge de 13 ans, d’une cause inconnue, et a été enterrée dans la grotte de Denisova dans les montagnes de l’Altaï, où un fragment de ses os a été trouvé en 2012.
Son ADN a été extrait et analysé, et son génome reconstitué a stupéfié les chercheurs : sa mère était une néandertalienne, et son père un dénisovien, deux lignées humaines disparues, dont il ne subsiste que quelques traces dans le patrimoine génétique d’une partie des hommes d’aujourd’hui.

Ces maladies psychiatriques qui n’en sont pas : comment les démasquer ?

Cerveau & Psycho
ALEXIS BOURLA, FLORIAN FERRERI ET STÉPHANE MOUCHABAC    22/08/2018


Crédit images : © Lightspring / shutterstock.com

Nicolas est un jeune homme d’une vingtaine d’années qui a tenté de se suicider en avalant des produits toxiques. Quand il arrive à l’hôpital, l’urgence est de le sauver et les chirurgiens doivent lui enlever une partie de l’estomac et de l’œsophage. Ensuite, le diagnostic tombe : dépression sévère. On lui prescrit des médicaments et une psychothérapie, qu’il suit pendant quelque temps, puis on le perd de vue. Les années passent et Nicolas est à nouveau amené aux urgences, cette fois par la police et dans un état d’agitation important. Vivant dans la rue depuis presque un an, il ne prend plus soin de lui, parle tout seul, répond aux questions de manière totalement inadaptée et souffre d’hallucinations auditives. Les soignants s’interrogent, enquêtent, et reconstituent peu à peu les parties manquantes de son histoire. Quelques mois après sa dépression, alors qu’il s’en était remis, il a vu son état se dégrader de nouveau progressivement. Il a fini par quitter sa compagne sur un coup de tête, puis s’est mis à errer dans la ville sans raison, en délirant sur un complot à son encontre. Un nouveau diagnostic est alors posé : schizophrénie. L’état de Nicolas est grave, il est hospitalisé en psychiatrie. Mais plusieurs mois de traitements ne donneront aucun résultat. Le patient enchaîne les médicaments antipsychotiques sans le moindre bénéfice. Les tests sanguins standards et l’imagerie cérébrale ne révèlent rien de significatif.
Nicolas est alors transféré dans notre unité, à l’hôpital Saint-Antoine, pour effectuer des examens complémentaires, voire tenter des thérapies innovantes. Enfin, le bon diagnostic tombe : non, ce n’est pas dans la tête, rien à voir avec une maladie mentale. Les symptômes s’expliquent par une carence très sévère en vitamine B12. 

Jérome Bel: "On a tous le droit de danser, même si on danse mal"

30 août 2018

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Gala: la danse du cœur Nectar / 53 min. / mardi à 12:06

Créé en 2015, "Gala", le spectacle du chorégraphe Jérôme Bel, a fait le tour du monde avec le même succès. Ce rassemblement joyeux d'amateurs et de professionnels ouvre le Festival de la Bâtie, ce jeudi soir.
Le public se lève d'enthousiasme et de gratitude à la fin de "Gala", un spectacle joyeux, populaire, coloré, partageur, hétéroclite, émouvant, parfois maladroit, souvent drôle, jamais moqueur et terriblement humain, signé du chorégraphe français Jérôme Bel.

Des danseurs qui changent à chaque ville

Le concept est simple: le casting du spectacle change de ville en ville. Dans chaque nouveau lieu, l'équipe recrute une vingtaine de personnes, de tous âges et origines, un requérant d'asile, une retraitée, un enfant, un handicapé, une ado etc. Ces amateurs se mêlent à une poignée de professionnels pour un Gala où le "bien faire" compte moins que le joyeux désir de danser. "J'offre un dispositif, un outil, que chacun peut activer. Les danseurs deviennent chorégraphes, et moi je ne fais plus rien", s'amuse Jérôme Bel.


mercredi 22 août 2018

En Bulgarie, les hôpitaux psychiatriques sont abandonnés à leur sort

Par Sciences et Avenir avec AFP le 28.08.2018 

Héritage de l'ère soviétique, les hôpitaux psychiatriques bulgares sont dans un état alarmant, avec des patients quasiment laissés à l'abandon.

Hôpitaux psychiatriques Bulgarie

Il est certains pays où il vaut mieux ne pas souffrir d'une maladie mentale. À l'hôpital psychiatrique de Kourilo, perdu dans les collines entourant Sofia, une centaine de patients sont livrés à eux-mêmes au milieu de bâtiments délabrés : isolés, négligés et oubliés, les malades mentaux bulgares survivent dans des conditions inchangées depuis l'époque communiste."La Bulgarie est le seul pays de l'ex-bloc soviétique à ne pas avoir réformé son système de soins psychiatriques", déplore le Pr Drozdstoy Stoyanov, consultant national auprès du ministère de la Santé, qui a récemment convié l'Association européenne de psychiatrie (EPA) à une mission d'audit, l'hôpital de Kourilo étant loin d'être une exception dans le pays.


La masturbation va-t-elle remplacer le sexe ?

Plus disponible, plus efficace, l’onanisme dispose de solides atouts. Mais opposer auto-érotisme et rapport sexuel n’a pas de sens tant les deux sont imbriqués, relève la chroniqueuse Maïa Mazaurette.
LE MONDE  |   Par 

En septembre dernier, lors de la Sex Expo de New York, la chroniqueuse (moi) observait avec perplexité deux objets curieusement marketés. Le premier, une vaginette géante couleur bleu électrique, était présentée comme un outil de préparation physique, pour s’entraîner avant de « vrais » rapports. Le second, un vibrateur clitoridien, était vendu comme aide au retour à la sexualité pour les femmes venant d’accoucher. En dépit du fait qu’il s’agissait de stimuler ses parties génitales en solitaire afin d’obtenir des orgasmes, aucun des deux concepteurs n’a voulu admettre qu’il s’agissait d’objets masturbatoires.

A Amiens, la longue mobilisation du personnel d'un hôpital psychiatrique

21/08/2018


A Amiens, la longue mobilisation du personnel d'un hôpital psychiatrique

Une partie des personnels de l'hôpital psychiatrique Philippe Pinel d'Amiens se mobilise depuis plus de deux mois pour protester contre la baisse du personnel et la fermeture de quatre services qui entraînent selon eux une "destruction" des soins.
"On est en train de tuer le soin psychiatrique, de détruire l'hospitalisation sans solution alternative. C'est une situation qu'on retrouve dans plein d'hôpitaux, nous on est peut-être l'un des pires", a assuré à l'AFP mardi la secrétaire générale de la CGT pour l'établissement Chrystèle Leclercq.

Journées ADESM CONDUIRE LE CHANGEMENT EN PSYCHIATRIE ET SANTÉ MENTALE

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L’ADESM organise chaque année des journées d’automne sur 2 ou 3 jours autour d’un thème d’actualité.
En 2018, les journées prendront la forme d’un congrès international, et auront lieu les
21, 22 et 23 novembre
à Marseille

La Politique de Santé

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Le Nouvel Esprit Public

Jean de Kervasdoué vous êtes titulaire de la chaire d’économie et de gestion des services de santé du Conservatoire National des Arts et Métiers et membre de l’académie des technologies. Nommé directeur général des hôpitaux entre 1981 et 1986 par François Mitterrand, vous avez été l’artisan de la réforme du financement qui attribue un budget annuel à chaque établissement et vous avez également introduit le Programme de médicalisation des systèmes d’information, ou PMSI, qui recueille et analyse les actes réalisés par les hôpitaux. Ingénieur agronome et économiste spécialiste des hôpitaux, vous êtes critique du système de santé français plaidant pour une plus grande autonomie des structures hospitalières face à l’intervention systématique de l’Etat. Vous vous dressez contre ceux “qui confondent service du public et service public, voire défense du statut public” et vous dénoncez la centralisation forcée du système de santé. Vous êtes notamment l’auteur de “Très cher santé”, ouvrage publié en 2009 dans lequel vous mettez en évidence les failles de notre système de soin marqué, selon vous, par “un corporatisme médical libéral” et “un syndicalo-corporatisme hospitalier”.

Lire la suite et écouter le podcast ...


mardi 21 août 2018

La place de la justice dans le syndrome d’abus médical et de Münchhausen par procuration

 27/07/2018

M. BALENÇON*, E. GOSSELIN**, S. CANTERO***
*Pédiatre, médecin légiste, expert près la Cour d’appel de Rennes, CHU de Rennes et Hôtel-Dieu (AP-HP), Paris
**Vice-présidente, chargée des fonctions de juge des enfants tribunal pour enfants de Rennes
***Substitut général près la Cour d’appel de Rennes

Qu’entend-t-on par « justice » quand il est question de sa place dans le syndrome de Münchhausen par procuration (SMPP) ou le syndrome d’abus médical (SAM) ? S’agit-il de la justice au sens de l’institution qu’elle représente ou bien de la justice rendue aux enfants victimes de cette maltraitance si particulière ?
À la croisée des chemins, c’est de la procédure judiciaire dont les praticiens doivent se saisir pour prévenir, dépister, diagnostiquer, signaler, soigner et prendre soin pour la protection de l’enfant et la préservation de son intérêt supérieur.

Réforme de la santé : « Aucune fermeture d’hôpital de proximité », selon la ministre de la santé

En mars, la ministre estimait « possible qu’un certain nombre de services de proximité ne soient pas maintenus ». La réforme du système de santé sera présentée à la mi-septembre.
LE MONDE 
La réforme du système de santé s’attaquera à « cinq grands chantiers » : qualité et pertinence des soins ; financement des hôpitaux ; formation et qualité de vie au travail des professionnels de santé ; virage numérique ; et organisation territoriale des soins.

La réforme du système de santé s’attaquera à « cinq grands chantiers » : qualité et pertinence des soins ; financement des hôpitaux ; formation et qualité de vie au travail des professionnels de santé ; virage numérique ; et organisation territoriale des soins. BERTRAND GUAY / AFP
La réforme du système de santé, un des prochains chantiers du gouvernement, ne prévoit « aucune fermeture d’un hôpital de proximité »a assuré la ministre de la santé, Agnès Buzyn, mardi 21 août sur Franceinfo.
« Les hôpitaux de proximité vont rester, les Français en ont besoin, ils ont besoin d’une offre de services au plus près de chez eux, il n’y aura pas de fermeture d’hôpital », a-t-elle dit.
En mars, la ministre avait déclaré qu’il était « possible qu’un certain nombre de services de proximité ne soient pas maintenus ».

S’attacher à son clone, est-ce normal docteur ?

MATIÈRES À PENSER AVEC SERGE TISSERON par Serge Tisseron  
20/08/2018
45 MIN

L'agent Smith et ses clones, dans la trilogie Matrix par les Wachowski
L'agent Smith et ses clones, dans la trilogie Matrix par les Wachowski Crédits : Warner Bros.

Dans son dernier roman intitulé Notre vie dans les forêtsMarie Darrieussecq nous parle d’un monde dans lequel chaque humain a un clone qui lui sert de banque d’organes. Un problème de foie ou de rein, et hop, votre clone est prélevé et vous bénéficiez d’un échange standard. Pour éviter que des humains développent des formes d’attachement à leur clone préjudiciables au fonctionnement du système, des robots veillent aux émotions que de telles situations sont censées susciter. Ceux qui en éprouvent d’autres sont envoyés chez le psy. Mais tout ne se passe jamais comme prévu …

Céline Lefève : « La maladie chronique révèle les liens affectifs qui nous tiennent en vie »

Surmonter les épreuves (2/6). Les 20 millions de Français atteints de maladies chroniques ressentent un écart douloureux à la vie dite « normale ». Dépendants, ils doivent être protégés de la solitude : les relations, non exclusivement médicales, en particulier de la présence des êtres chers, sont primordiales.
LE MONDE  | Par 
Chloé Poizat
Parler aujourd’hui de la maladie comme d’une épreuve, se demander comment nous la surmontons et ce qu’elle nous apprend, requiert de se tourner vers les maladies chroniques. Elles affectent de plus en plus de personnes, prenant des formes très diverses : depuis celles dont les symptômes sont bien régulés jusqu’aux évolutives, invalidantes, parfois rares, en passant par de nouvelles allures fragiles de vie, par exemple liées au diagnostic d’une maladie génétique ou aux suites d’une maladie grave, comme un cancer. Les maladies chroniques dessinent des vies particulières dont la difficulté et les trajectoires appellent un nouveau regard, tant social que médical. Alors que 20 millions de personnes en France sont concernées, celles-ci sont encore trop peu visibles, par exemple, dans les médias et les arts.
La maladie chronique est l’expérience même de la contradiction, l’expérience du conflit entre une tendance au chaos et à l’usure, et la résistance et l’inventivité d’un malade qui cherche à y nicher une vie supportable et à y insuffler espoir et liberté.

Psychiatrie hospitalière : une crise qui s’éternise

Paris, le lundi 20 août 2018 – On ne compte plus les rapports qui depuis le début des années 2000 ont alerté sur l’état de la psychiatrie hospitalière en France et au-delà sur la prise en charge des maladies mentales. Parlementaires, spécialistes, contrôleur des lieux de privation de liberté : tous ont listé les multiples problèmes de la psychiatrie. Alors que les demandes de soin sont en constante progression, les moyens sont pour leur part de plus en plus limités. Les services de psychiatrie servent régulièrement de variable d’ajustement dans des hôpitaux aux budgets contraints, tandis que les vocations sont rares.
Selon le Syndicat des psychiatres des hôpitaux, cité ce week-end par le Monde, entre 900 et 1 000 postes de psychiatres hospitaliers sont aujourd’hui vacants. Les médecins fuient des conditions de travail et de prise en charge des patients qui empêchent une véritable relation de soins. Ainsi, la vétusté de certains bâtiments ne peut que susciter la colère des patients et de leurs familles aussi bien que des professionnels de santé. Durant la vague de chaleur qui a balayé la France au début du mois d’août, les températures ont souvent dépassé les 35, voire 40°C dans les chambres de certains services de psychiatrie où les patients sont rarement seuls. Plusieurs proches ont protesté contre ces conditions très pénibles, qui s’ajoutent au recours parfois fréquent à la contention régulièrement employé pour pallier le manque d’infirmiers et d’aides-soignants et prévenir une violence qui serait en progression.

INTERVIEW - Daniel Zagury, psychiatre et chef de service hospitalier, dresse un constat alarmant de l'état de l'hôpital public en France.

20 août 2018





Une partie du personnel de l’hôpital psychiatrique d'Amiens est en grève.
Une partie du personnel de l’hôpital psychiatrique d'Amiens est en grève. (Eric Baudet/ Divergence pour le JDD)

Né en 1950, Daniel Zagury, psychiatre et chef de service hospitalier, est l'auteur de La Barbarie des hommes ordinaires (éd. de l'Observatoire). Aujourd'hui "de gauche rosâtre", toujours "un peu rebelle", expert auprès des tribunaux (il s'est penché sur les cas de Guy Georges et de Michel Fourniret notamment), ce médecin a fait toute sa carrière à l'hôpital public en Seine-Saint-Denis. Il évoque la crise qui frappe l’hôpital psychiatrique d'Amiens, en grève depuis plus de deux mois déjà, et plus largement, le "déclin" de l'hôpital public en France.
Les difficultés dénoncées par les grévistes d'Amiens sont-elles générales?
Il ne s'agit pas d'un cas isolé. Depuis dix ans, les professionnels alertent, à coups d'articles, de livres, d'appels, sur le déclin de la psychiatrie publique. Mais ce qui est nouveau – et qui est apparu clairement au moment de la grève de la faim à l'hôpital du Rouvray –, c'est que des limites physiques et morales sont atteintes chez les soignants. Beaucoup ont choisi ce métier par passion. Aujourd'hui, ils se disent : "Est-ce que je cautionne ou est-ce que je m'en vais?" C'est une crise profonde, aggravée par le sentiment d'une indifférence de l'opinion publique. L'hôpital est malade, les médecins et les infirmiers sont en souffrance. Un grand nombre de directeurs se rendent compte que rien ne va plus!

Contention et isolement en psychiatrie : un encadrement nécessaire

 | 
La loi de modernisation de notre système de santé de janvier 2016 a fait de l’isolement et de la contention des pratiques de dernier recours dans le cadre d’une prise en charge en psychiatrie. Pourquoi faut-il les encadrer ? Le point de vue des infirmiers.

« Le recours à la contention et à l’isolement font partie de l’histoire de la psychiatrie depuis le geste inaugural de Jean-Baptiste Pussin et Philippe Pinel en 1793, libérant les aliénés de leurs chaînes »,
pour les remplacer par un gilet de force, rapporte Jean-Paul Lanquetin, infirmier de secteur psychiatrique (ISP), fondateur du Groupe de recherche en soins infirmiers et membre du Centre ressources métiers et compétences (CRMC) en psychiatrie.Dans son rapport de 2016, « Isolement et contention dans les établissements de santé mentale », le Contrôleur général des lieux de privations des libertés (CGLPL) a révélé que ses visites « lui ont fait découvrir une utilisation de l'isolement et de la contention d'une ampleur telle qu'elle semble être devenue indispensable aux professionnels »« Ces contraintes physiques constituent, à tout le moins, une atteinte maximale à la liberté de circulation »« la manière dont elles sont mises en œuvre est souvent humiliante, indigne, parfois dangereuse »et ces pratiques s'apparentent, dans certains cas, « à des traitements inhumains et dégradants », affirme ainsi ce rapport.

Une pression sécuritaire


Pour ce dernier, « ces recours sont toujours mobilisés lors de crises d’agitation ou de mises en danger du patient. Toutefois, il existe des écarts très importants et une variabilité de ces usages entre établissements, voire entre services d’une même institution. La principale variable touche à la capacité d’une équipe, dans la richesse d’un répertoire de ressources préventif et alternatif, à contenir ou non, tout ou partie de ces débordements. »

À New York, les frais de scolarité des étudiants en médecine passent de 220 000 dollars à zéro

| 20.08.2018


L'inscription à la prestigieuse école de médecine de l'université de New York (NYU) va devenir gratuite pour tous ses étudiants à compter de la prochaine année scolaire.
Les responsables de l'université ont annoncé la nouvelle aux étudiants de première année il y a quelques jours, alors que ceux-ci venaient récupérer leur blouse blanche lors d'une cérémonie annuelle. Jusqu'à présent, le programme coûtait plus de 220 000 dollars (192 000 euros environ) de frais de scolarité.